Ce chapitre est constitué de:
- le monument de la résistance et le mémorial des déportés place Aristide Briand
- le monument à la mémoire des Israélites sarthois Grand cimetière
- monument aux victimes de la barbarie nazie Hôtel de ville
- la plaque hall de la préfecture
- la plaque PTT boulevard René Levasseur
- la plaque de la Mutuelle Générale Française hall de l’hôtel Mercure
- monument à la mémoire des instituteurs et institutrices près de l’École Supérieure du Professorat et de l’Éducation- Université
- Cartoucherie rue de Pied-Sec
- Lycée de garçons du Mans, cour du lycée Montesquieu
- Collège Technique du Mans Lycée Gabriel Touchard
- la plaque à la mémoire des cheminots hall de la gare
- la plaque aux anciens apprentis SNCF stade du Maroc
- la plaque des ateliers S.N.C.F. quartier du stade du Maroc
- la plaque cheminots établissement traction, 58, avenue J.Jaurès
- la plaque à Juliette et Victor Brault 92, rue Gambetta
- la plaque pont Coëffort, Boulevard Émile Zola
- la plaque aux communistes sarthois, siège du P.C.F. avenue Jean-Jaurès (origine)
- le monument en hommage au général Leclerc, place Roosevelt
- la plaque commémorative , alvéole au bas du tunnel, rue Wilbur Wright
- la plaque commémorative sur le pont Gambetta
- stèle PAUL Marcel square
- bombardement du 4 juillet 1943
- crashs d’avions alliés
Monuments aux résistants et aux déportés
Place Aristide Briand
Cette dédicace gravée dans la pierre, se déroule sur la base de cet obélisque triangulaire dédié aux martyrs de la résistance. Le mémorial aux déportés de la Sarthe a pris place en arc de cercle à l’arrière de ce monument.
Le monument aux martyrs de la résistance est la première création d’André Bizette-Lindé (1906-1998) en terre mancelle. Le 14 janvier 1947, Robert Collet, maire du Mans, prend la décision de faire ériger un monument en mémoire des victimes sarthoise de la Résistance, à l’emplacement où figurait jusqu’en 1942, la statue du conventionnel René Levasseur. Une souscription est lancée pour édifier un monument qui sera pour les générations futures, l’hommage de la reconnaissance de la population sarthoise à ses grands morts. A l’automne, un projet est soumis au nouveau maire Jean-Yves Chapalain. Après plusieurs mois de discussion, le monument de 12 mètres est élevé sur la place Aristide Briand et présente sur trois faces une martyre de la résistance, un déporté et un résistant. A la base est gravée l’inscription:
A la fin de septembre 1949, le maire annonce une inauguration officielle, mais avec le Général de Gaulle, en prétextant que le président de la République, le socialiste Vincent Auriol, est déjà venu en juin de la même année assister aux 24 Heures du Mans. La réaction de l’opposition municipale est immédiate mais un vote très serré entérine la décision du maire appuyé par les seuls gaullistes. Finalement, le monument sera inauguré deux fois: d’abord officiellement le samedi 22 octobre 1949 avec le préfet, le ministre des travaux publics et des transports, Christian Pineau et les représentants de la résistance; le lendemain, avec une assistance beaucoup plus nombreuses qui accueille le Général de Gaulle pour cette seconde inauguration désertée par les autorités administratives et militaires.
(recherches de Lauréna Salion -guide conférencière, médiatrice culturelle aux musées du Mans et chargée de patrimoine à Fresnay-sur-Sarthe-)
MÉMORIAL DES DÉPORTÉS DE LA SARTHE
Les noms et prénoms des Déportés sont gravés sur un ensemble de plaques métalliques posées en arc de cercle à l’arrière du monument à la résistance. La plaque de gauche donne des informations sur le monument et la plaque de droite des informations sur les déportés.
- Le mémorial édifié en l’honneur des Déportés du département pendant la Seconde Guerre mondiale, a été inauguré le 28 avril 2019, en présence du Préfet de la Sarthe, du Maire du Mans et du Président du Conseil Départemental, entourés des représentants des dix-sept associations patriotiques ou mémorielles, artisans de sa réalisation. Gravé par l’entreprise Williamey, ce mémorial complète le monument érigé en 1949 en hommage aux martyrs de la Résistance sarthoise. Son financement associe: les dons des particuliers-notamment des familles des déportés- des associations patriotiques ou mémorielles. S’y ajoutent les contributions de l’État, du Département, de la Ville du Mans et de nombreuses communes sarthoises.
« Il me reste d’être l’ombre parmi les ombres, D’être cent fois plus ombre que l’ombre,
D’être l’ombre qui viendra et reviendra Dans ta vie ensoleillée« . Robert Desnos (1900-1945)
- Ce monument regroupe, par ordre alphabétique, les noms de 1502 hommes, femmes et enfants déportés de la Sarthe vers des camps spécialement créés par le régime nazi pour éliminer ses adversaires ou mettre en action « la solution finale ».
- Ces Déportés sont liés à notre département par leur lieu de naissance, de vie, d’arrestation ou leur internement dans une prison ou un camp sarthois. Parmi ces victimes de la barbarie nazie et du régime de Vichy, on dénombre 1098 Déportés de répression (surtout des résistants) et 404 Déportés juifs de persécution. Le point entre le prénom et le nom signifie que la personne n’est pas revenue du système concentrationnaire ou des camps d’extermination, soit 842 personnes. L’âge des enfants juifs de moins de 16ans est indiqué après leur nom. A ce jour, le nombre de Déportés s’élève à 1142 hommes, 279 femmes et 81 enfants. Sont morts en déportation 453 Déportés de répression (41%) et 390 Déportés de persécution (97%). liste validée à Paris par la Fondation pour la Mémoire de la Déportation
Monument à la mémoire des Israélites sarthois
Cimetière de l’ouest, le long du mur d’enceinte, à droite en entrant
1939-1945
Ce monument a été élevé
A la mémoire des Israélites sarthois victimes de la barbarie allemande
Tués et gazés dans les camps d’extermination nazis
Les noms et prénoms de 72 personnes identifiées sont gravées en lettres noires sur cette stèle en pierre. S’y ajoutent la mention à 80 personnes inconnues. Deux flambeaux avec palmes entourent cette liste. Au pied du monument repose la sculpture d’une femme déportée. Le sculpteur Ernest Hiron (1892-1957) a apposé sa signature sur une contre marche.
Une association Mitzwa, rattachée à l’Association consistoriale israélite de Paris ACIP fut reconstituée en 1946. La personnalité de son nouveau président, Sulim Saïa, d’origine roumaine, établi au Mans avant guerre, pratiquant, lui imprima une nouvelle orientation , plus religieuse que dans l’avant-guerre. Selon les témoignages recueillis, Sulim Saïa, dont le frère a été déporté, fut à l’initiative du monument aux morts honorant la mémoire des israélites disparus, dont il motiva dûment la construction auprès de la préfecture. La cérémonie officielle d’inauguration eut lieu le 7 novembre 1954.
Karine Macarez Qu’est-ce qu’une communauté à l’époque contemporaine? A propos d’une recherche sur les juifs en Sarthe 1889-1945 p 138-139
Plaque Préfecture
Hall de la préfecture
A la mémoire de
Déportés et torturés dans les camps nazis
HOMMAGE DU DÉPARTEMENT DE LA SARTHE
Les noms de 3 victimes de la barbarie nazie sont gravés en lettres dorées sur cette plaque de marbre noir, inaugurée le 17 novembre 1946.
- Raoul HOFF Au début de l’année 1943, sous-préfet de Saint-Claude (Jura), il est nommé adjoint de l’intendant de police de Lyon. La réticence qu’il manifeste dans cette tâche entraîne, en juin, sa mutation comme secrétaire général de la préfecture de la Sarthe. Arrêté par la Gestapo le 10 janvier 1944, déporté à Buchenwald. Il s’évade lors de l’évacuation du camp mais il est repris et fusillé par les SS à Hermandroff le 13 avril 1945.
- Adolphe BUSSON Déporté à Mauthausen par le convoi du 6 avril 1944, il est affecté à Gusen le 28 avril 1944 où il meurt le 18 mars 1945. Sa femme Suzanne BUSSON a été déportée à Ravensbrück. Elle a publié « Dans les griffes nazies ».
- Marcel SOFFER Né au Mans, il avait fait toute sa carrière à la préfecture et avait fait valoir ses droits à la retraite en 1941. Arrêté par la Gestapo le 20 octobre 1942 en tant que juif, il est interné à Drancy puis envoyé à Auschwitz le 15 février 1943 où il meurt le 18 février.
Plaque PTT
Boulevard René Levasseur
A la mémoire des agents des P.T.T. de la Sarthe
victimes de la barbarie nazie
TOUS MORTS pour que vivent LA FRANCE et LA LIBERTÉ
Cette plaque rend hommage à 6 victimes déportées et mortes en Allemagne. Elle a été inaugurée le 26 mai 1946.
- CACHON Paul syndicaliste, communiste, résistant, il a été arrêté en mars 1943, déporté, il est mort à Orianenburg en avril 1945.
- GUAIS Henri mort le 28 février 1944 à Buchenwald
- RAGUIDEAU Georges arrêté en août 1944, il est déporté
- HEROIN Fernand
- MIALLARET Ernest
- CACHON Serge fusillé à Auvours en mai 1944
Une autre plaque a été apposée pour rappeler des faits au moment de la Libération.
Pour les victimes de la Grande Guerre, voir Le Mans 1914-1918.
Plaque de la Mutuelle Générale Française
Hall de l’hôtel Mercure
Ce monument rassemble les victimes de la Grande Guerre et celles de la guerre 1939-1945, classées en 3 rubriques: 8 déportés-fusillés, 8 prisonniers S.T.O., 7 combattants et 6 autres victimes bombardements.
Monument à la mémoire des instituteurs et institutrices de la Sarthe
Près de l’Ecole Supérieure et Professionnelle universiré
Les noms et prénoms de 33 victimes sont gravés dans la pierre sur les deux faces latérales de la base.
Pour les victimes de la Première Guerre mondiale voir Le Mans 1914-1918
Atelier de fabrication du Mans- cartoucherie
Rue de Pied-Sec
Les noms et prénoms de 12 victimes de la seconde guerre mondiale sont inscrits en lettres dorées sur la plaque apposée sur ce monument. Les causes de leur décès sont indiquées pour chacune d’elles. Pour Marcel Létang, déporté, une plaque et une rue rappellent sa mémoire dans sa commune de résidence, Ruaudin.
Lycée de garçons du Mans
Cour du lycée Montesquieu
Les noms de 45 victimes de la seconde guerre mondiale ont été ajoutées sur le monument dédié aux soldats morts lors de la Grande Guerre. Leurs noms sont gravés, par ordre alphabétique sur trois plaques apposées sur la partie inférieure du monument. Pour Ferdinand Bouttier, déporté, ainsi que son père, instituteur à Ruaudin, tous deux résistants, sa mémoire est rappelée dans cette commune.
Deux autres plaques individuelles de professeur ont été apposées sur le mur extérieur d’un bâtiment.
Collège Technique du Mans
Lycée Gabriel Touchard
Les noms et prénoms de 25 victimes de la seconde guerre mondiale sont gravés en lettres dorées, par ordre alphabétique, sur cette plaque à la suite des victimes de la Grande Guerre.
Plaque à la mémoire des cheminots
Hall de la gare SNCF
A la mémoire des cheminots du Mans
1939-1945
Sur cette plaque de marbre, les noms et prénoms de 85 victimes lors de la seconde guerre mondiale, sont inscrits en lettres dorées, par ordre alphabétique et sont suivis de leur emploi à la SNCF.
TUES PAR FAITS DE GUERRE (66 victimes)
FUSILLÉS OU MORTS EN DÉPORTATION (19 victimes)
Aux anciens apprentis SNCF
Stade Maroc; prendre la passerelle rue de Bretagne puis la première à gauche
Les Anciens Apprentis du Centre du Mans
Morts pour la France
1939-1945
Cette plaque de marbre blanc est apposée sous la grande plaque en mémoire du fondateur de l’école d’apprentissage du Mans: Auguste PIRON. Un médaillon en bronze signé Ernest Piron représente le portrait de cet homme.
Les noms et prénoms de 10 victimes sont gravés par ordre alphabétique.
Ateliers SNCF
Bâtiment 44, vers le stade du Maroc
A la mémoire des cheminots du Mans
Ateliers- Magasin général-P.E-
1939 – 1945
Cette plaque de marbre est apposée à l’arrière du bâtiment 44, près de celui des archives. Les noms et prénoms de 21 victimes sont gravés, suivis de leur fonction dans l’entreprise.
Plaque aux cheminots de l’établissement traction SNCF
58, avenue Jean-Jaurès (accès fermé)
A la mémoire
des cheminots de l’établissement traction du Mans
1939 SNCF 1945
Cette plaque de marbre est apposée sur un bloc de pierre, dans un jardinet, à l’entrée de cet espace. Les noms et prénoms de 42 cheminots suivis de leur fonction sont gravés par ordre alphabétique, en lettres dorées. Ils sont présentés sous deux catégories.
TUÉS PAR FAITS DE GUERRE
FUSILLÉS OU MORTS EN DÉPORTATION
Plaque en hommage à Juliette et Victor BRAULT
92 bis, rue Gambetta
Honneur à deux patriotes Juliette et Victor BRAULT
morts pour la France dans les bagnes nazis
Cette plaque a été apposée sur le mur du 94, rue Gambetta (aujourd’hui 92 bis) par « les réseaux et leurs amis » en 1946, là où se trouvait l’hôtel de la Calandre, tenu par Juliette et Victor BRAULT.
De l’hôtel de La Calandre, il ne reste plus que quelques photographies anciennes et une plaque sur le mur de l’immeuble neuf qui l’a remplacé, au 94, rue Gambetta. Une plaque à la mémoire de Juliette et Victor Brault, morts dans les camps, il y a 64 ans…
Avant la guerre, l’hôtel-restaurant de La Calandre était une bonne petite adresse du quartier Saint-Pavin. Avec ses discussions de comptoir, ses petits plats maison… Jean-Jacques Auduc, alors adolescent, se souvient des propriétaires, Victor et Juliette Brault, amis de ses parents, comme « des gens très accueillants et très sympathiques ». Et puis la guerre a éclaté. « La vie continuait à l’hôtel. L’hôtesse était aimable. L’hôte toujours convivial. » (1) Mais Victor et Juliette ne sont pas seulement des hôtes accueillants. En 1943, ils s’engagent dans la lutte secrète aux côtés d’autres Manceaux dont leurs amis Auduc. L’hôtel de La Calandre, devient une « boîte à lettres » des réseaux de résistance Hercule et Sacristain Buckmaster. Un engagement à très haut risque. D’autant que l’établissement est fréquenté par un grand nombre d’officiers allemands. Il faut jouer fin.
« M. Brault avait trafiqué un radiateur du rez-de-chaussée, tout près de la salle, détaille Jean-Jacques Auduc. C’est là que les agents des réseaux du Nord et du Pas-de-Calais, des Buckmaster apportaient les renseignements demandés par Londres et reprenaient les ordres. Jean-Jacques Auduc, âgé de 11 ans à l’époque, se souvient avoir maintes et maintes fois dévissé le robinet de ce radiateur sans eau. « J’y allais plusieurs fois par semaine, se souvient-il. Je prenais les messages et les emmenais en bicyclette à Cérans-Foulletourte, chez ma grand-mère, où était installée la radio. » Tout bascule le 3 novembre 1943. Le capitaine Floege, « Paul », à la tête du réseau Sacristain, se rend à La Calandre lorsqu’il est discrètement rattrapé, par le capitaine Mauffray qui lui annonce la nouvelle : Alfred et Renée Auduc ainsi que Victor Brault ont été arrêtés par la Gestapo. Un mois plus tard, Madame Brault et le reste de l’équipe qui établissait la liaison entre « Paul » et « Hercule » sont également arrêtés.
Victor puis Juliette Brault sont « interrogés » au Mans, rue des Fontaines (aujourd’hui Rue des Victimes-du-Nazisme), siège de la Sipo-SD (Gestapo). Alfred Auduc raconte ces séances de tortures dans son livre Mémoires d’un agent des réseaux Hercule Sacristain Buckmaster.Puis, c’est la déportation. « Victor Brault est déporté le 22 janvier 1944 vers Buchenwald, nous apprend Eric Goisdieu, de l’Association pour les études sur la résistance intérieure sarthoise (Aeris). Il meurt à Ellrich le 25 décembre 1944. »
Juliette Brault est déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbrück où elle meurt le 1er avril 1945.
Au 92 bis (anciennement 94), rue Gambetta, il y a une plaque…
article d’Olivier RENAULT dans le journal Ouest-France du 6 avril 2009
(1) Discours lors de la pose de la plaque sur La Calandre en 1946.
Plaque pont Coëffort
Boulevard Emile Zola
Ces deux combattants étaient engagés dans la résistance pendant l’occupation allemande. Ils sont tombés dans un guet-apens le 27 juillet 1943, tendu par la police française de Vichy, suite à une dénonciation. Gaston FRESNEL (Jean sur le site du Maitron) est mort sur le coup. Auguste DELAUNE est blessé, arrêté puis livré à la Gestapo. Torturé, il décède le 12 septembre 1943. Il était le fondateur de la Fédération Sportive et Gymnique du Travail. La ville d’Arnage a apposé une plaque à l’entrée de son stade de foot, en hommage à son engagement.
Plaque commémorative aux communistes sarthois
Siège du PCF à l’origine
Aux communistes sarthois
morts pour la Libération de la France
1940-1945
Sur cette plaque apposée sur le mur extérieur du siège du Parti Communiste de la Sarthe, les noms et prénoms de 31 combattants sont gravés par ordre alphabétique suivis par les noms de 8 résistants communistes, tués en Sarthe. Aujourd’hui (février 2023) cette plaque est remisée dans un local en attendant sa pose dans l’espace publique.
Monument en hommage au général Leclerc
Place Roosevelt, au bord de l’avenue du Gl Leclerc
AU GÉNÉRAL LECLERC de HAUTECLOCQUE
MARÉCHAL DE FRANCE
Ce monument se présente sous forme d’une borne monumentale en hommage à la marche en avant du Général Leclerc et de ses hommes de la 2e D.B.. Ce monument est l’œuvre de André Bizette-Lindet, le sculpteur qui a aussi réalisé le monument aux résistants (voir ci-dessus). Le monument est inauguré le 7 mai 1961 par M. Triboulet, ministre des Anciens Combattants.
Le 14 décembre 1959, le maire, M. CHAPALAIN, informe son conseil municipal qu’un Comité s’est constitué pour ériger un monument à la mémoire du général LECLERC, place Franklin Roosevelt, à l’extrémité de l’avenue du Général LECLERC, dans le jardin-refuge bordant la place précitée. Le ministre de l’Intérieur a été informé du projet par le préfet. Le président du Comité, Raymond DRONNE, demande une subvention à la Ville. Le maire demande donc au Conseil de l’autoriser à mettre à disposition du Comité, le terrain nécessaire et de voter un crédit égal à celui du Conseil Général, 400 000F. Le 2 novembre 1960, un décret du ministre de l’Intérieur Michel DEBRÉ, autorise le projet d’érection du monument commémoratif à la mémoire du général LECLERC.
La réalisation du monument est confiée au sculpteur André BIZETTE-LINDET, né à Savenay (Loire Atlantique) en 1906. Il réside 3 bis rue Jean Ferrand Paris 6e.Il a reçu de nombreuses et prestigieuses récompenses : 1er Grand Prix de Rome, Médaille d’or du Salon International 1936, Diplôme d’ honneur exposition internationale de 1937; il est aussi peintre de la Marine.
Pour l’artiste, le choix d’une borne exprime mieux qu’une stèle une étape glorieuse dans la marche en avant du général Leclerc. Le granit bleu de l’Armor, rude et éternel, détermine le caractère de l’homme, sa volonté inébranlable dans l’action. Son profil humain et volontaire doit donc s’inscrire comme un coin dans le fût du bloc granitique. Ainsi ce granit, dans sa rudesse d’expression, portera mieux que tout autre matériau, le témoignage d’une action glorieuse et d’un chef aimé de ses hommes.
Selon le devis de 16 000NF, cette borne monumentale est un bloc de granit de Ploumanach posé sur une base de 1,20m de côté et de 40cm de hauteur ; le fût mesurant 3,20m de haut. Des emplacements sont réservés aux engravures de la croix de Lorraine, des inscriptions et pour le médaillon donnant un profil du général dans la masse et à l’arrière, en haut, l’écusson de la 2e DB par incrustation en grès bleu.
Le 18 février 1961, le président du Comité informe le maire que la date d’inauguration sera le dimanche 7 mai 1961. Sont invités : Mme la Maréchale LECLERC de HAUTELOCQUE, M.TRIBOULET, ministre des Anciens Combattants et Victimes de guerre.
À l’approche de la cérémonie, le général ALIX commandant le groupe de la subdivision du Mans, envoie une note de service concernant le défilé ; l’organisation reposant sur la Ville, le préfet et le cabinet du ministère des Anciens Combattants. La fête de la victoire, 16 e anniversaire de l’armistice de 1945, sera célébrée au Mans le 7 mai 1961 ainsi que la cérémonie d’inauguration du monument dédié au général LECLERC, maréchal de France. Elles feront l’objet d’une Prise d’Armes places F. Roosevelt et A .Briand, suivie d’un défilé et précédée de cérémonies aux monuments de la Résistance et de la Victoire.
La veille, les Anciens de la 2eDB organiseront un grand bal dans la grande salle de la Maison Sociale pour accueillir le plus grand nombre de personnes et récolter un maximum de fonds pour le monument.
(Arch. municipales (78 W 55, 207 W 17 ,206 W 6)
Plaque commémorative Libération
Alvéole au bas du tunnel, rue Wilbur Wright
Ces trois gendarmes ont été victimes lors des affrontements avec les Allemands, au moment de la Libération de la ville, le 8 août 1944. Ces évènements sont rappelés lors des cérémonies du 75e anniversaire, organisées par la ville, en août 2019.
Stèle Paul Marcel
square angle rue C.Monet et avenue du Dr Jean-Mac
Marcel PAUL a été abandonné à sa naissance à Paris, le 12 juillet 1900. Il a été placé dans une famille du Belinois et, en 1914, a vu partir les troupes à la guerre. Le jeune Marcel a été, lui aussi, mobilisé en 1918. Syndicaliste, élu communiste, résistant arrêté en 1941 et déporté en 1944, Marcel Paul est décédé le 11 novembre 1982, après avoir commémoré l’Armistice, à L’Île-Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis. Ses combats syndicaux, son engagement dans la Résistance et son action politique constituent la trame d’une vie bien remplie. Marcel Paul aura contribué à forger un certain nombre d’innovations sociales, comme la création des crèches et des secours d’urgence à Paris. Il est aussi à l’origine de la nationalisation des compagnies de gaz et d’électricité. Secrétaire général de la fédération CGT de l’Énergie, il sera l’un des cinq ministres communistes du deuxième gouvernement de Gaulle à la Libération.
Une plaque a été apposée sur sa maison à Moncé-en-Belin.
Plaques commémoratives de la Libération
Pont Gambetta
En hommage à
Gabriel BODEREAU, Moïse LECOINTRE, Raymond GAUFFRE
et aux patriotes manceaux qui, par leurs gestes héroïques
ont sauvé le 8 août 1944
LE PONT GAMBETTA de sa destruction projetée par les Allemands.
Dans la nuit du 7 au 8 août 1944, pour ralentir la progression des alliés, les Allemands font sauter les ponts et passerelles de la Sarthe: d’Enfer, Yssoir, en X, de Fer, des Tabacs, du moulin Saint-Georges. Entre minuit et 4h du matin, des incendies sont déclarés dans divers établissements et entrepôts et, à 14h, le central téléphonique rue Paul Courboulay est incendié, de même le lycée de jeunes filles rue Berthelot. Les Allemands y laissent une tonne d’explosifs. Selon Mademoiselle Bonalt, directrice de l’établissement, « le lycée dut son salut, et avec lui tout le quartier, à l’initiative et au dévouement des voisins, qui menacés par le sinistre, combattirent le feu à la chaîne. »
Le 8 août, quatre unités américaines pénètrent progressivement au Mans depuis l’Ouest, le Sud et l’est en affrontant les îlots de résistance allemande. Il leur faut encore atteindre le centre ville. Vers 13h30, un char léger américain se positionne face au pont Gambetta alors que Gabriel Bodereau, Gilbert Lebreton, Moïse Lecointre, Alcide Quentin, Raymond Gaufre démine le pont qui est ainsi sauvé. C’était le seul pont que les Allemands n’avaient pas fait sauter mais qu’ils avaient miné pour qu’il explose plus tard, leur donnant le temps d’évacuer leurs propres véhicules. C’était le seul pont que les alliés pouvaient emprunter et poursuivre la Libération de la Sarthe sans être retardés.
A 15h, un drapeau tricolore est hissé sur la cathédrale et le Comité départemental de la Libération investit la préfecture. En fin d’après-midi,les américains sont acclamés place de la République par des scènes de joie populaire, souligne Emmanuel Jan.
(article du Magazine de la ville du Mans n°438 juillet/août 2024)
Ces deux plaques ont été apposées sur le pont Gambetta en hommage à la bravoure de ceux qui se sont battus jusqu’aux derniers moments de la Libération, au péril de leur vie. Un hommage leur a été rendu lors des cérémonies du 75e anniversaire, le 8 août 2019.
Bombardement du 4 juillet 1943
Le 4 juillet 1943 au matin, en Angleterre, une nouvelle mission vers la France se prépare, en ce jour de l’Independance Day américain. Les objectifs sont La Pallice, Nantes et surtout Le Mans où 121 « forteresses volantes » les fameux B-17 doivent pilonner les usines Gnome et Rhône, fabriquant des moteurs d’avions allemands, la gare de triage et l’aérodrome.
C’est un beau dimanche. Au Mans, rue Jean-Jaurès, Alexis Robin, enfourche sa bicyclette et file vers Teloché pour ramasser de l’herbe pour ses lapins. Il est midi et demi quand l’alerte aérienne retentit au Mans. L’armée allemande se prépare au combat. Route de Tours, les familles Montanger et Pairel qui vivent Au lieu-dit Vert-Galant, s’apprêtent à se mettre à table. Pour l’instant le ciel est toujours bleu et vide.
Mais un peu plus tard, Alice Deroy, cultivatrice , en face des Montanger, aperçoit deux fusées blanches en direction de la gare. Les premières bombes tombent au loin. La Flak allemande riposte et touche plusieurs bombardiers. L’orage de feu se rapproche de la route de Tours. Alexis Robin est sur le chemin du retour. Les Montanger ( René Montanger père, 46 ans et sa femme Jeanne 48 ans, Emilie Tillier, 78 ans la mère de Jeanne, René Montanger, fils 17ans, Henri Pairel 26 ans et Jeanine 19 ans fille des Montanger, et leurs deux jeunes enfants Serge et Roger 1 an et un mois) se sont réfugiés à la cave. Plusieurs bombes frappent le quartier; quand la poussière retombe, il n’y a plus de maison Montanger. Aucun des huit membres de la famille ne survivra ainsi que quatre autres victimes Blanche Tedeschi, Alexis Robin, Henri Besnardeau et son fils Bernard.
De leur côté, les Américains perdront 17 hommes au cours duquel 4 B-17 seront abattus: deux tombent dans la Sarthe: Noyen/Malicorne et Poillé sur Vègre et deux autres dans l’Orne. (article Ouest-France du 4 juillet 2013 signé Olivier Renault)
crashs d’avions sur Le Mans
le 14 mars 1944
Dans la nuit du 13 au 14 mars 1944, 222 bombardiers britanniques attaquaient Le Mans. Les raids alliés successifs (le 3e depuis le 7 mars 1943) avaient pour but de mettre à genou la Luftwaffe allemande.
Ce soir du 13 mars, les équipages de la RAF (Royal Air Force) découvrent l’objectif gardé secret jusqu’alors: Le Mans. Les 222 appareils, prêts sur le tarmac de Breighton dans le Yorkshire décollent, cap plein sud, survolent la Manche, passent près de Caen et arrivent au Nord du Mans peu après minuit. L’artillerie allemande se déchaîne. Les bombes alliées tombent tandis que 9 bimoteurs Mosquito protègent les bombardiers de la chasse aérienne ennemie. Les objectifs visés sont atteints: la Kriegmarine, la cartoucherie, l’usine d’avions Junkers, l’usine Renault. De graves dommages sont infligés à la gare de triage: 15 locomotives et 800 wagons détruits. Le matériel et le carburant de la marine allemande brûleront pendant trois jours.
Mais ce fut une heure un quart d’angoisse pour les Manceaux, 500 maisons détruites autant endommagées sur la Cité des Pins et des cités ouvrières proches de la route de Tours. 48 civils sont tués et 57 blessés.
Un avion allié est abattu. Rien ne paraîtra dans la presse. Le bombardier touché par la Flak s’écrasera route de Tours, dans le quartier du Petit-Vauguyon. Cinq des 7 aviateurs meurent; ils reposent au grand cimetière du Mans. Deux autres sont faits prisonniers et emmenés au Stalag 6 à Oerbke (Allemagne) et seront libérés le 16 avril 1945 par l’armée britannique. (article Ouest-France du 14 mars 2014) recherches Jacky Emery 02 43 47 65 71 ou 06 45 32 90 13 jackyemery72@outlook.com
le 20 mai 1944
C’est le 3e bombardement depuis le début du mois. Vers minuit, les bombardiers britanniques approchent du Sud du Mans, ils ont pour objectif la gare de triage. Les avions Lancaster sont chargés de marquer la zone de bombardement.
Dans l’axe de la route d’Angers, le drame se produit, deux avions se touchent. L’un perd une aile et s’écrase dans deux jardins, en épargnant les maisons environnantes, rue Marie-Langlais. Le second vire vers la droite et va se perdre dans la zone à bombarder. Quinze jeunes de 19 à 35 ans meurent dans ce crash. Certains sont enterrés au grand cimetière du Mans, dans le carré militaire. (article du 14 août 2015) recherches Jacky Emery