Dans les années 1970, alors que la plupart des foyers disposaient de l'eau courante et de l'électricité, la machine à laver est devenue un équipement ménager indispensable. Les lavoirs qui étaient déjà beaucoup moins fréquentés, ont été quasiment abandonnés et se sont dégradés faute d'entretien.

Les municipalités ont dû se décider sur la restauration ou la démolition. L'attachement des villageois et des collectivités aux lavoirs s'est alors manifesté. Une émission télévisée nationale a sans doute bien aidé à cette prise de conscience de la valeur patrimoniale de ce bâtiment, celle de Pierre Bonté "sauvons nos lavoirs". Sur les trois prix nationaux, la Sarthe en a décroché un pour la commune de Bousse.

Cette initiative a tourné le regard vers ce lieu mais une restauration nécessite des moyens financiers.

Le Conseil général de la Sarthe a offert des possibilités de financement tant pour les édifices privés que publics. En dix ans, il a accompagné vingt-huit restaurations avec 100 000€ d'aides.

Certains Pays et Communautés de Communes ont pris cette compétence de la restauration et valorisation du patrimoine rural. Ainsi la Communauté de Communes du Pays Bilurien témoigne d’une approche globale du patrimoine rural lié à l’eau (puits et lavoirs) et, dans ce cadre, les lavoirs de Saint-Mars-de-Locquenay, Maisoncelles, Tresson, ont été restaurés ; ces deux derniers sont au programme des animations du Monument du Mois 2017 du Perche Sarthois (du 23 septembre au 15 octobre).De même la Communauté de communes des Hauts de Sarthe avait pris cette compétence et a permis la restauration de Douillet-le-Joly, Saint-Aubin-de-Locquenay, Saint-Germain-sur-Sarthe, Sougé-le-Ganelon.

Des fonds européens au travers des programmes Leader, des aides de la région, les chantiers d'insertion ont complété les dispositifs départementaux. La participation de jeunes lors de leur service civique avec l'association Concordia permet des actions en faveur du patrimoine.

"Cette mission permet à un jeune d'expérimenter , d'acquérir un premier investissement professionnel et une forte expérience de vie en mettant son temps, sa motivation, son dynamisme et ses compétences au service d'un projet d'intérêt général",déclare la chargée de la vie de groupe dans l'article paru dans Ouest-France du 21 juillet 2017, lors de la restauration du mur du lavoir de Sarcé.

Enfin la Fondation du Patrimoine offre son aide quand une municipalité ou une association lance une souscription. Les dons ouvrent droit à une réduction d'impôts pour les souscripteurs. Comme l'indique Mélanie Prévost, chargée de mission, dans l'article du Maine Libre du 9 février 2014,"La Fondation a pour but essentiel de sauvegarder et de valoriser la patrimoine rural non protégé, maisons, églises, ponts, lavoirs, moulins, patrimoine industriel, mobilier, naturel..."

De son côté, le CAUE (Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement) apporte un conseil architectural, technique et esthétique aux communes qui s'adressent à lui. L’expertise du bâti ancien pour le patrimoine non protégé au titre des monuments Historiques, est une de ses missions, confiée par le Conseil départemental.

L'ensemble de ces aides s'ajoute aux participations des municipalités et permet de réunir les sommes nécessaires. Les efforts conjugués des bénévoles, des artisans du village et des conseillers municipaux ont permis et permettent encore de sauvegarder ce patrimoine dans notre département puisque un peu plus de 200 communes gardent un lavoir municipal.