Des lavoirs de toutes sortes

Pour répondre à un même souci de protection des laveuses contre les intempéries quand elles se rendaient au bord de l'eau pour frotter et rincer leur linge, les municipalités apportent des solutions diverses dans le bâti des lavoirs. Aucun plan type mais une adaptation à la forme du terrain, à l’emplacement de l’eau et aux moyens financiers.

Une toiture dont un pan s’incline vers l’eau, est un bon indicatif de l’existence d’un lavoir. Nous avons retenu ce critère pour comparer les différentes constructions. Sur les 438 lavoirs communaux recensés, 329 sont renseignés par un document d'archives ou par le bâti actuel en tenant compte des changements intervenus lors des dernières restaurations.

Cet ensemble comprend aussi bien des lavoirs toujours existants que des lavoirs disparus.

Une toiture à un pan ou deux pans d'une part  ou une toiture à quatre pans  d'autre part constitue les deux catégories de comparaison.

Toitures à un pan ou à deux pans

Le choix du plan du bâtiment conduit à des réalisations fort différentes.

Une architecture droite

La construction la plus simple comprend un seul bâtiment.

  • La charpente s’appuie sur des poteaux avec un entourage en bardage
  • La charpente s’appuie sur des murs et des poteaux vers l’eau

Les murs d'appui peuvent être en moellons de pays ou en briques. Parfois, mur et bardage se trouvent combinés : soit un mur à l’arrière du bâtiment et un bardage latéral soit un muret à la base surmonté de planches.

La plupart du temps, un seul côté du bassin est protégé. Cependant, si une toiture à deux pans, est à cheval sur le ruisseau, elle permet de couvrir deux côtés de lavage ; à cheval sur le bassin, elle abrite les quatre côtés.

Si le lavoir est établi directement au bord d'un ruisseau ou d'une rivière, son architecture est obligatoirement droite.

Une architecture en L ou en vis-à-vis

Les deux côtés protégés sont opposés ou perpendiculaires.

Une architecture en U

Ce bâti plus imposant accueillait d'autant plus de laveuses que les branches du U étaient développées.

Une architecture en carré

Non seulement, la toiture en impluvium permet de collecter l’eau de pluie dans le bassin mais en même temps la lumière zénithale éclaire les laveuses bien abritées des courants d’air.

Toitures à quatre pans

Cette toiture à forte pente, avec une charpente beaucoup plus élaborée, protégeait bien les laveuses, surtout si les côtés étaient clos de murs ou de bardage. Sept constructions sur les huit ayant adopté cette architecture, sont toujours visibles.

Quelle architecture en Sarthe?

Les municipalités ont choisi à 83 % un bâti droit, simple, également réparti entre les toitures à un pan (156 lavoirs) et celles à deux pans (164 lavoirs). Beaucoup de communes rurales avaient peu de moyens financiers pour assurer à la fois, l’ensemble des travaux de voirie, la construction et l’entretien de leurs bâtiments. Il faut mentionner quelques constructions plus originales, inclassables : Saint-Maixent et son lavoir-chapelle, Courgenard et sa voûte en béton de 1949 ou Château l’Hermitage et sa voûte en pierres.

Toutes ces constructions ont été réalisées avec des matériaux de proximité; les agents-voyers insistant sur leur qualité, lors de l'établissement des devis. Un simple feston sur le bardage, l’emploi de la pierre de taille ou de la brique dans les angles ou les encadrements, expriment le souci d'une finition soignée, distinguant ce bâtiment d’un simple hangar et mettant en valeur le savoir-faire des artisans du village.

Enfin, pour certains, comme la Fontaine Putet à Marçon, une harmonie entre le bâti et le paysage se dégage. La couleur de la roche extraite de la carrière proche, les tuiles, le bois qui se patine s’intègrent parfaitement à la nature environnante.

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