Ériger un monument paroissial
Reprenons le livret de Chaufour-Notre-Dame publié en 1920:
Afin de perpétrer le souvenir de leurs fils, de leurs frères, de leurs amis, dans l’Assemblée des Fidèles, et d’attirer plus particulièrement sur eux les prières de la religion et de la miséricorde de Dieu, plusieurs membres des familles des soldats morts et plusieurs de leurs amis, ont désiré qu’il fut posé, en face de la chaire, dans l’église même de Chaufour, où la plupart d’entre eux ont été baptisés et ont fait leur première communion, une plaque commémorative, sur laquelle leurs noms seraient rappelés, comme sur le monument du cimetière.
A Chaufour, le monument du cimetière et le monument paroissial sont réalisés dans le même élan. C’est sans doute le cas dans de nombreuses communes mais malheureusement, nous avons peu d’archives pour documenter les réalisations dans les églises.

Un monument paroissial existe dans 80% des églises. L’est du département regroupe le plus grand nombre de communes sans monument paroissial.
La situation
Il est le plus souvent situé dans la nef, partie de l’église où les paroissiens viennent assister à l’office. Ce monument se trouve soit sous un Christ en Croix soit entre deux stations du Chemin de Croix, assez souvent, à proximité d’une statue de Jeanne d’Arc ou de Sainte Thérèse de Lisieux, patronne des soldats ou d’une Piéta.
Les symboles
La plupart du temps, des signes religieux ou des inscriptions religieuses accompagnent ce monument.
Aux symboles religieux, peuvent s’ajouter des marques patriotiques: la croix de guerre est très présente mais aussi le drapeau, le casque, la fourragère, l’épée, les rameaux de chêne et/ou de laurier, et même la grenade.
Les dédicaces
Le choix des paroissiens se porte à 42% sur le terme « enfants » et à 33% sur celui de « soldats« ; le quart restant est tourné vers des formules telles que « A nos morts » ou « aux morts glorieux« . A titre de comparaison, les monuments communaux sont dédiés à 79% « A nos enfants » ou « Aux enfants » et à 12% « Aux soldats ».
« Morts pour la France » se lit sur 61% des monuments paroissiaux contre 84% pour les communaux.
La Patrie est évoquée dans la mention « Dieu Patrie » ou dans celle « morts pour la Patrie. »
Les monuments paroissiaux
Le tableau manuscrit
De la simple feuille manuscrite jusqu’au monument très ouvragé, ces monuments rendent hommage aux morts de la paroisse.
Les noms sont simplement écrits sous la dédicace ou bien sur un papier, imprimé au Mans par Bienaimé ou encore, sur un tableau en couleur, imprimé à Paris.
Les plaques
La plaque simple, sans entourage
Les plaques simples (156 églises) représentent la moitié des monuments paroissiaux. Elles sont en marbre noir, blanc ou rosé ou en ardoise. Les noms sont le plus souvent gravés en lettres dorées mais parfois en noir ou en rouge sang.
La plaque avec un entourage sculpté
Cet entourage sculpté (63 églises) peut aller de la simple bordure à un ensemble très travaillé, orné de symboles comme à Montfort-le-Gesnois. Ce type de monument se retrouve dans une vingtaine d’autres églises avec une variation de taille (Allonnes, Beaumont-sur-Sarthe, Congé-sur-Orne, Coudrecieux, Degré, La Flèche, Le Luart, Marigné-Laillé, Marolles-les-Braults, Mayet, Neuvillalais, Parennes, Rouillon, Ruillé-en-Champagne, Saint-Christophe-du-Jambet, Saint-Ouen-de-Mimbré, Saint-Pierre-de-Chevillé, Saint-Rémy-du-Val, Vibraye)
La plaque avec un entourage en bois
L’entourage bois (32 églises) se décline de la simple baguette à un ensemble sculpté comme à Saint-Germain-sur-Sarthe où cet ensemble est dû au talent d’un agriculteur, M. Provost, en 1933.
La plaque émaillée

Ces plaques émaillées (4 églises) proviennent de l’Émaillerie Française de Lyon: Requeil (photo), Château-L’Hermitage, La Fontaine-Saint-Martin et Surfonds.
les éléments fabriqués en série
Ils peuvent se présenter sous forme de triptyque

























