Lavoir
Dans les années 1830, le maire a fait creuser, à l’emplacement de sources, un lavoir et un abreuvoir, au bord du chemin de Saint-Ouen au Mans, dans un carrefour. Un plan et devis de 108 F sont établis en 1835 (A: le lavoir et B: l’abreuvoir) pour améliorer le lieu avec des murs de soutènement, les bestiaux provoquant l’éboulement des terres et la corruption des eaux. Mais pour ces travaux, les riverains doivent céder de petites parcelles de terrain et leurs exigences en retardent l’exécution. En 1840, les bords menacent de s’écrouler et il faut reprendre le dossier qui est introuvable! En 1865, le lavoir est jugé vétuste et dangereux. Un devis de 1260 F est dressé pour le démolir et le reconstruire.
(Arch.dép.Sarthe, 2 O 312/7)
Selon la mairie, ce lavoir a bien existé au n°1 de la route de Poissonnière, en face du cimetière. Il a laissé place à un lotissement.
Monument aux morts
Place de la mairie et cimetière
La commune de St Ouen-en-Belin
A ses enfants morts pour la France
1914 1918
Cette pyramide surmontée d’un coq sculpté, est rehaussée à sa base. La dédicace est gravée dans la pierre entre une croix de guerre et une palme sculptées en relief sur le fût. Sur cette façade, un ensemble constitué d’un casque, de rameaux d’olivier et une fourragère sont sculptés sur la date, au niveau du socle. Les noms et prénoms de 31 soldats sont gravés dans la pierre, sur les deux faces latérales, par ordre alphabétique.
D’un côté, sont ajoutés les noms de 2 victimes de la guerre 1939-1945 et de l’autre, de 3 victimes en Algérie.
Le 16 juin 1921, le maire expose au conseil que beaucoup de familles et d’anciens mobilisés désireraient voir honorer par un monument ceux qui sont « Morts pour la France » au cours de la Guerre 1914-1918, que c’est une preuve de reconnaissance envers les enfants de la commune qui sont tombés sur le champ de bataille ou morts dans les hôpitaux, sacrifiant leur vie pour la défense de la Patrie. Les fonds nécessaires pour l’érection de ce monument, sur la Place de l’Église, seraient fournis en grande partie par une souscription publique et le complément pourrait être pris sur les fonds libres. Ce même jour, il fait part du devis de 10 000 F, de M. Gaullier, sculpteur, avenue Léon Bollée au Mans. Le conseil autorise le maire à traiter de gré à gré avec ce dernier pour la fourniture et l’érection du monument.
À la séance d’octobre, le maire annonce au conseil que l’érection du monument va grever lourdement le budget communal. Le crédit de 5 000 F voté en juin sera insuffisant. Le conseil sollicite le préfet pour lui accorder une subvention d’État.
Dans son traité signé avec le maire, M. Robert Gaullier s’engage :
- à faire et à fournir un monument commémoratif conforme au plan dressé par lui, y compris la plaque sur laquelle seront gravés les noms. Il sera exécuté en pierre de Chauvigny avec sculpture, coq, croix de guerre, palme, motif allégorique et gravure sur pierre.
- à fournir une plaque de marbre où seront gravés les noms des soldats morts pour la France (à poser à la mairie)
- à fournir un monument en pierre de Lavoux à poser dans l’église, avec plaque de marbre.
Le coût de ces trois monuments s’élève à 10 000 F payables par tiers, à la signature du marché, à la fin des travaux dans les ateliers, à l’achèvement complet des travaux. La commune assurera leur transport depuis les ateliers ou la gare d’Écommoy jusqu’à pied d’œuvre. La commission spéciale accepte le projet en octobre 1921.
Le 8 juin 1922, le maire informe le conseil que les travaux de maçonnerie pour l’entourage du monument de M. Eugène Leroy, entrepreneur à Écommoy, s’élèvent à 1 780 F.
( Arch. dép. Sarthe 2 O 312/7)
Quelques lignes dans l’Ouest-Éclair du 4 mai 1922 annoncent le déroulement de la journée d’inauguration, le dimanche suivant, du monument élevé à la mémoire des soldats morts pour la France. À 8 heures 30, réunion à la mairie du conseil municipal, des élèves des écoles, des sociétés et de la musique municipale d’Écommoy pour se rendre à l’église à 9 heures. À 11heures au cimetière, remise de gerbes sur les tombes des soldats. À 11 heures 30, réception des invités, route du Mans. À 12 heures, inauguration du monument sous la présidence du général Vuillemot, commandant le 4ème Corps. À 13 heures, banquet sous la présidence de M. le Préfet de la Sarthe. À 16 heures, concert par la musique municipale d’Écommoy.
L’inauguration du monument aux morts
Le 7 mai 1922, la commune de Saint-Ouen-en-Belin inaugurait un monument élevé à la mémoire des enfants morts pour la France. Les rues étaient superbement décorées de guirlandes de houx et de lierre. La petite place où s’élève le monument est entourée de verdure et de drapeaux.
À 9h, un service solennel est célébré. En face de la chaire, une plaque commémorative est posée où sont inscrits les 31 noms de nos glorieux morts.
À l’issue de la cérémonie, le cortège va au cimetière déposer des palmes sur les tombes des soldats morts pour la France. [Réception des autorités officielles]
Le cortège se dirige vers le monument. Le maire fait l’appel des noms. [discours]
À midi et demi, un banquet est servi à l’hôtel Saint-Louis. Plus de 300 convives sont présents. Pour clôturer cette journée, la musique d’Écommoy donne un concert sur la place où elle exécute plusieurs morceaux très applaudis.
journal Ouest-Eclair du 10 mai 1922
Au cimetière
A la mémoire des enfants de St Ouen en Belin
morts pour la France
Cette dédicace est inscrite sur une stèle en forme de flamme, placée au centre du cimetière.
En 2017, le collège Camille Guérin de Poitiers s’est adressé à la mairie de St Ouen en Belin, lors des préparatifs du centenaire de la guerre 1914-1918, afin de recueillir un échantillon de terre de la commune. En effet, les élèves de 4ème étaient engagés dans un travail pour sortir de l’ombre les 2079 soldats de la nécropole de Vauxaillon (Aisne) dont le soldat PAPILLON Léon né à St Ouen le 24 juin 1887. Ils ont d’abord réalisé des relevés photographiques, puis un travail d’analyse afin d’obtenir un registre numérique; ils ont participé aux commémorations de la bataille du Mont des Singes, du 14 au 17 septembre 2018, en déposant sur chaque tombe, une rose accompagnée d’un peu de leur terre natale.
Ce soldat ne figure pas sur le monument aux morts car son décès est enregistré à Paris dans le 12e arrondissement. Il était caporal au 8e régiment de zouaves et il est mort le 14 septembre 1914 à Vauxaillon.
Monument paroissial
Haut de la nef
La paroisse de St Ouen en Belin
A ses enfants morts pour la France
1914-1918
Ce monument en pierre forme une architecture, entourant une plaque de marbre rose; il est surmonté d’une sculpture constituée d’une croix de guerre avec fourragère, rameaux de laurier et chêne. Les noms et prénoms de 31 soldats sont inscrits en lettres dorées, par ordre alphabétique, sur trois colonnes.
Lors du traité passé entre Robert GAULLIER et le maire, il est indiqué que le sculpteur doit fournir un monument en pierre de Lavoux à poser dans l’église avec plaque de marbre.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 312/7)
Guerre 1939-1945: Justes parmi les nations
Marie et Auguste Landeau
Marie et Auguste étaient agriculteurs à la Fredonnière à Saint-Ouen en Belin avec leurs deux enfants. Ils servirent de plaque tournante à l’accueil d’enfants juifs dont les parents avaient été arrêtés. Le père Théomir Devaux de la congrégation Notre Dame de Sion se chargeait de la liaison depuis Paris jusqu’en Sarthe. C’est ainsi que 80 enfants transitèrent par cette ferme avant d’être accueillis par une famille.
Ils accueillirent deux garçons échappés du Vel D’Hiv Raymond Aniksztejn 10ans et son frère Bernard 3ans; ils les gardèrent jusqu’à la fin de la guerre.
Marie et Auguste Landeau furent reconnus Justes parmi les Nations en 2001. Lors de la cérémonie en 2002, une plaque fut inaugurée près de la ferme de la Fredonnière en présence de Raymond et du petit-fils du couple Landeau.
Simone et Léon Lefebvre
Israël Lindwasser est déporté en juillet 1942. Sa femme décide alors de confier leurs six enfants au père Devaux qui les reçoit à Notre Dame de Sion. Ils sont alors dispersés et cachés en Sarthe. Robert et Maurice sont accueilli chez le couple Lefebvre; Joseph les rejoindra un peu plus tard. Tous trois seront scolarisés à Saint-Biez en Belin sous le nom de Levasseur. Esther et Georges sont dans une autre ferme distante d’un km.
Simone et Léon ont été reconnus Justes parmi les Nations en 2008. Une cérémonie de reconnaissance s’est déroulée en 2009 en présence de leur fils.