Lavoir
Allée de la Fontaine Saint Pierre
Le 17 août 1863, l’architecte d’arrondissement, constatant la « rareté des eaux », juge qu’il est urgent de construire un lavoir public. La municipalité achète à Elie RIGOLET, un terrain cadastré C n°242, de 2 a 86 ca, à l’extrémité de la ruelle Saint Pierre. Ce lavoir va remplacer l’ancien reconnu en très mauvais état. Les remblais seront vendus 88,50 F et aideront au financement de la nouvelle construction estimée 1 300 F.
Trois côtés du bassin seront couverts par une charpente en chêne et peuplier reposant sur sept poteaux en chêne, eux-mêmes sur des dés en grès de la Fontaine St Martin et sur des murs en moellons durs de calcaire gris ou de roussard de pays. La toiture sera en ardoises « poil taché ». Le sol sera macadamisé en sable et grave.
Les eaux pluviales dégradant le lavoir, des travaux sont réalisés en 1878 pour 420F. Un aqueduc est construit sous le chemin pour l’écoulement des eaux. Le ruisseau est pavé sur 15m de même que le chemin d’accès. Une vanne mobile est installée ainsi que des marches en pierres de grès.
(Arch.dép.Sarthe, 2 O 254/7 ; 204 AC 78)
La charpente et la toiture en mauvais état furent démontées en 1980.
2014 est l’année de sa restauration, nous pourrions dire sa renaissance grâce à M. Michel GUENAUX et un groupe de bénévoles.
Patrick Jouenne, compagnon du Devoir, avait alors réalisé la charpente de ce lavoir. Dix ans plus tard, il est « gâcheur » de la flèche de Notre-Dame de Paris, à la tête d’une quarantaine de charpentiers. Il avait quitté la société Charpente Cénomane qu’il avait créé en 1995 pour rejoindre le groupement des frères Lebras qui concourt pour participer à cette restauration. (article Ouest-France 23/24/25 décembre 2023)
Lavoir de la Prise d’eau
En 1905, le Conseil municipal veut établir un lavoir avec séchoir et un emplacement public pour le bouilleur de crû, suite à la loi du 22 avril de la même année, au bord de La Fontaine Saint Pierre. La municipalité établit un compromis avec le vendeur du terrain cadastré C n°199 ; celui-ci va garder la moitié de son routoir. Le fond du bassin de 5 m sur 3 m est pavé en tuffeau des carrières marchandes d’Oizé. Les murs sont en moellons de la carrière de la lande des soucis de Saint Jean de la Motte, maçonnés avec de la chaux de Requeil et du sable de Pontvallain. Une planche à laver en chêne prend place tout autour. L’eau amenée par un aqueduc jusqu’au bassin va être régulée par une vanne. Les travaux sont terminés en septembre 1906 pour 335 F.
(Arch.dép.Sarthe, 2 O 254/7 ; 204 AC 78)
Le hangar du bouilleur de crû ne sera construit qu’en 1917 et « Martin PAPE » y fut célèbre.
Les laveuses ne réussissant pas à s’entendre pour s’installer sous le même toit, cette simple construction à un pan, couverte en tôles offrit un deuxième emplacement, bien près du premier.
(Si Requeil nous était conté…, paru en 2013). Ce lavoir n’existe plus.
Monument aux morts
Place derrière l’église
Le monument a été déplacé d’un carrefour dans le village vers la place qui est en aménagement. Replacée dans un espace végétalisé, cette pyramide porte la dédicace gravée sur le fût, sous une croix de guerre en bronze. Les noms et prénoms de 19 soldats sont gravés en lettres noires, sur le socle, par ordre alphabétique. À la base sont gravés deux noms pour Château l’Hermitage: LIVET Eugène, PETE Gaëtan. Sur le côté, est gravé: T O E ROBERT Emile Maroc. Deux plaques ont été déposées au pied du monument pour les cinquantenaires de 1914-1918 et de la Libération: l’une en 1968 et l’autre en 1995.
Le 22 septembre 1920, le maire informe le conseil que, suite aux décisions verbales des réunions précédentes, un monument commémoratif sera élevé au carrefour des routes d’Écommoy et d’Yvré-le-Pôlin, dans les jardinets placés au-devant de deux immeubles, conformément au marché passé avec M. Faucheux, entrepreneur rue Saint-Jacques à La Flèche. La commune dispose des 5 800 F de la souscription et d’une fête communale et des 2 000 F crédités au budget primitif de 1921. Le conseil accepte le devis de M. Faucheux, de 7 800 F comprenant une pyramide en granit de Bécon de 3,50 m de haut sur une base carrée de 1,10 m de côté et sollicite une subvention d’État en raison des sacrifices consentis.
En novembre 1920, la commission juge la mouluration mal étudiée ; l’indication des noms des morts ne figure pas sur les dessins. Présenter un nouveau dessin. En janvier 1921, elle réclame des dessins en géométral et non en perspective et elle demande que les profils soient mieux étudiés, suivre les indications au crayon faites sur un dessin. En février, c’est l’emplacement choisi qui est inacceptable car il n’y aurait pas possibilité de circuler autour du monument, le terrain concédé est trop petit. Il vaudrait mieux mettre le monument sur la voie publique au point marqué A sur le croquis d’ensemble. Les profils de dessin proposé restant mauvais, la commission estime que la commune devrait être invitée à s’adresser à un artiste pour l’élaboration du projet.
À la séance du 20 février 1921, le maire informe le conseil de ces trois retours du dossier. Il n’est toujours pas approuvé alors que M. Faucheux est fournisseur des communes voisines Saint-Jean-de-la-Motte, Oizé, Cérans-Foulletourte. Quant à l’emplacement, il n’y en a pas d’autre dans la commune : la place de l’église est toute petite, le grand carrefour est trop étroit et la place indiquée par la commission se trouve au croisement des chemins de Requeil à Yvré-le-Pôlin et celui des Vignes ; les longues voitures chargées de bois heurteraient le monument et renverseraient la grille.
Devant toutes ces impossibilités, le maire redemande l’approbation de l’emplacement choisi et l’adoption des dessins proposés par M. Faucheux et le marché passé avec lui. Le conseil approuve ces réclamations en vue de satisfaire une population qui paye les frais du monument avec le montant de ses souscriptions et une somme de 1 200 F inscrite au budget municipal et qui attend avec impatience l’érection de ce monument qu’elle désire.
Le 15 mars 1921, la commission maintient les avis précédents et insiste pour que la commune s’adresse à un artiste pour l’élaboration du projet. Suite à ce 4 ème retour, le préfet demande au ministère de l’Intérieur de passer outre et de donner ainsi satisfaction à la demande pressante du conseil municipal et de la population.
Le 20 juin 1921, M. Faucheux s’engage à élever au croisement des routes d’Écommoy et d’Yvré-le-Pôlin, sur la parcelle cadastrée A n°560 à Requeil, une pyramide toute en granit de Bécon avec inscriptions des noms gravées dans le granit, pour la somme de 7 000 F. Il reconnaît avoir reçu du maire 5 800 F, à la suite de la souscription ; les 1 200 F restants seront versés après approbation du marché et dès que les finances municipales le permettront. Le 21 août, le maire confirme que le terrain a été mis à la disposition de la commune dans de très bonnes conditions ; le notaire offrant la gratuité des actes. Le préfet entérine cette acquisition en octobre 1921.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 254/7)
Monument paroissial
Nef
Sur cette plaque émaillée blanche, les noms et prénoms de 17 soldats sont inscrits en lettres noires avec la date complète et le lieu de leur décès ainsi que leur régiment.
Cette plaque est similaire à celle de Château-l’Hermitage.
Guerre 1870-1871 vitrail
église
Ce vitrail situé au-dessus de la porte d’entrée est un don de mesdames Touchard, Maudoux et Martineau, veuves de combattants lors de la guerre 1870-1871.
Il représente l’apparition du Christ au Sacré-Coeur à Marguerite-Marie Alacocque (religieuse visitandine du 17e siècle, canonisée en 1920). Dans les nuées, un ange tient un phylactère où est indiqué: Voici ce cœur qui a tant aimé les hommes. On peut aussi distinguer l’église du Sacré-Coeur de Paris avec inscrit au-dessous: FRANCE.
En arrière-plan, comme dans une sorte de fenêtre, sous forme d’une photographie en noir et blanc, une représentation d’un zouave, blessé mortellement, tenant la bannière où est inscrite la devise Coeur de Jésus Sauvez la France, dans un paysage de désolation avec des morts.
Cette représentation est donc l’évocation des zouaves qui ont combattu lors de la guerre 1870-1871.
Sur les verrières conservées dans les églises sarthoises, la représentation de la guerre 1870-1871 est toujours associée à l’Apparition du Christ au Sacré-Coeur à Marguerite-Marie Alacocque, excepté à Yvré-l’Evêque.
Les anciens zouaves pontificaux, engagés dans le conflit 1870-1871, ont pris le nom de « Légion des Volontaires de l’Ouest »; ils ont gardé leur de tenue de zouaves et affirmé: « Le Sacré-Coeur , c’est sous ses insignes que nos ancêtres ont défendu leurs croyances. Il est notre légende, car c’est grâce à cet amour des sacrifices dont le Sacré-Coeur est l’emblème le plus sublime que nous avons eu le bonheur de répandre notre sang pour Dieu. »
Ce vitrail est l’œuvre de Ferdinand Hucher, fils de Eugène Hucher, collaborateur à l’atelier du Carmel du Mans avant d’en devenir propriétaire.
(Karine Bergeot , article publié dans le livret « La foi dans le siècle » (Presses Universitaires de Rennes)
Il a réalisé un vitrail du même type dans les églises de Bousse, Chahaignes et Aubigné-Racan.
En cliquant sur des zouaves , vous trouverez plus d’explications sur leur place dans cette guerre 1870-1871, en descendant jusqu’à « vitraux ».