Bateaux-lavoirs
En 1862, la municipalité soumet au Service hydraulique un projet d’agrandissement du port sur la rive gauche de la Sarthe et la construction d’un lavoir public sur cette même rive, et souhaiterait que l’État prenne tout en charge. L’étude en est confiée aux Ponts et Chaussées. Mais le port n’est pas « dans d’assez bonnes conditions » pour qu’il devienne propriété de l’État. Le Conseil municipal refusant alors tout projet de nouveau port à sa charge, abandonne aussi l’établissement d’un lavoir public.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 180/7)
En 1844, le besoin de lavoir avait déjà été évoqué quand M. LEMAÎTRE dit «MARIN» Alexandre, pêcheur de profession, avait demandé au préfet d’établir un bateau-lavoir aux abords du port de Malicorne, à l’endroit servant d’abreuvoir. Il proposait un lavoir couvert sur un bateau plat où chacun serait admis à laver, en payant une rétribution. On ne connaît pas la suite donnée à cette demande. En 1877, M. MESLET, constructeur de bateaux-lavoirs, en installe un de 30 m sur 5 m, sur la rive gauche.
(Arch. dép. Sarthe, 3 S 104).
De nombreux petits lavoirs avec un plancher mobile, se levant à l’aide de chaînes, sont encore visibles sur les bords de la Sarthe, dans la traversée de Malicorne.
En 1893, la commune, par acte notarié, reçoit une donation de Mme Julie HUBERT, célibataire, décédée à Versailles en 1893, mais native de Malicorne. Elle offre, à la commune, une rente dont les intérêts seront «distribués chaque année aux laveuses de lessive les plus nécessiteuses».
(Arch.dép.Sarthe 4 O 233)
Monument aux morts
Square Leclerc, face à la mairie
Entourée d’une petite haie de buis, au milieu d’un ensemble fleuri cette haute pyramide se dresse. Une palme sur le fût et une croix de guerre sur le socle ornent la façade; la dédicace étant au sommet. Sur trois faces, les noms et prénoms de 67 soldats sont gravés dans la pierre, en lettres dorées, par année, avec l’indication de leur grade. Sur le socle, ce sont les 9 noms des victimes de la guerre 1939-1945, DEFORGE Michel en 1957 et en 1943 le Capitaine O’CONNOR et le lieutenant PETERSON, avec le drapeau américain. Un médaillon en terre cuite du Général Leclerc est posé à l’avant du monument.
1914: HAMON Gustave, BESNARDEAU Auguste, CHEVREAU Henri caporal, BODEREAU Alphonse, MEUNIER Auguste, BECHU Georges, BRUNEAU Almire sergent, DEFORGE Emile, GOUESSE Louis, BELLAMY Georges, BELLAMY Edouard sergent, BESNARDEAU Albert, GEFFRAY Albert, PAPIN Louis, CHARNACE Emile, MARIN Henri, BOURGEOIS Prosper, MARTIN Eugène, TESSIER Gustave.
1915: PERDRIX Victor, DEFORGE Eugène, GEFFRAY Joseph, PERDRIX Gustave, DEFORGE Gustave, THEZE Auguste, TOURRENC Edouard aide major, BARRIER Paul sergent, LABBE Louis, PORE Gustave, LEMONNIER Jean-Baptiste, MONSIMIER Auguste.
1916: GEFFRAY Hippolyte, CORMIER Joseph sergent, LAVOUE Albert, PASLIER Auguste, ORMAL Auguste, LAIR Louis, MAIGNAULT Paul, BENOIT Fernand, GATINIOL Robert, DAVID Auguste sergent.
1917: MONTAGUT Rémi, FOUSSIER Victor, HAUTREUX Louis, GALBRUN Gustave, DELHOMMEAU Albert, NOURRY Marie, ORY Auguste, BIDOIS Léon, HERRAULT Auguste, DUBOIS Noël, DENIAU Marcel.
1918: POMMIER Fernand, HERVE Alphonse, LETOURNEAU Norbert, ADOLPHE Eugène, BOUET Joseph, DAVID Pierre, BODEREAU Maurice, LESAGE Pierre, ANDRE Charles, PRUNGET Paul aide major, DUMANS René caporal, BELLAMY François Cal fourrier, COURTABESSIS Louis Mal des Logis.
1919: BRY Clément
1920: CHAPRIN Raymond
1939-1945: BARILLER Roland, BENARD Roland Dp, CAROUGEAU Lucien, CARRE Robert, CHAUFFOUR Henri sergent, DODIN Georges, ROSSI Gino sergent FFI, SOUDRILLE Louis, VAIDIE Gustave Dp
Le 24 juillet 1919, le conseil déclare vouloir faire élever dans le jardin public, un monument commémoratif où seront gravés les noms de tous les soldats malicornais « Morts pour la France ». Il décide d’ouvrir une souscription et de solliciter une aide de l’État. Le 22 juin 1920, la commission spéciale accepte le projet. Au conseil municipal suivant, le maire rappelle ces décisions et révèle le montant de la souscription : 3 700 F pour un devis de 13 500 F. Un emprunt de 7 000F à 5% sur 4 ans, est décidé et approuvé par le préfet.
Le 18 novembre 1920, M. Edmond Raimbault, entrepreneur à La Flèche, 68 rue Saint-Jacques, et le maire signent le traité pour l’exécution d’un monument, au prix forfaitaire de 13 500 F, avec palme et croix de guerre sculptées en relief; ne sont pas compris le coût de l’infrastructure, de la pose, des inscriptions et du transport de La Flèche à Malicorne.
En 1921, le maire informe son conseil que le budget alloué au monument est épuisé et qu’une somme de 311 F est due à MM. Chapée et Fils, fondeurs-constructeurs au Mans, pour la fourniture de chaînes pour entourer le monument ainsi que 105 F au maçon de Malicorne pour la pose. Le conseil accepte de prélever ce montant de 416 F sur le budget prévu pour l’inauguration.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 180/9)
Le journal Ouest-Éclair du 3 août 1921 annonce l’inauguration du monument pour le dimanche 14 août sous la présidence du général Weygand, chef d’État-Major du maréchal Foch, du préfet, du commandant du 3e Corps et des élus du département. Rassemblement dès 8h des sociétés sur la Grande Place pour accueillir le maréchal Weygand sur le pont de Malicorne puis visite au cimetière. L’inauguration officielle aura lieu après le banquet, à 15 h. À 17 h, concert sur la Grande Place. À partir de 21h, retraite aux flambeaux, feu d’artifice, embrasement du monument et illuminations des édifices publics. Trois prix de 20, 30, 50 F récompenseront les maisons particulièrement bien décorées.
Le lendemain, le journal relate tout ce programme dans le menu détail, sur plusieurs colonnes ! Le monument est une élégante pyramide ornée d’une belle palme surmontée de cette inscription : « Malicorne à ses enfants morts pour la France 1914-1918 ». Sur les côtés sont inscrits les 67 noms. Aujourd’hui, un bel arc de triomphe surmonte le monument. Il porte : « Gloire à nos chers Morts ». De nombreux discours évoquèrent le devoir du souvenir, la paix à sauvegarder, l’héroïsme des soldats pour sauver la défense du Droit et de la Liberté.
au cimetière
En 2021, ce lieu d’inhumation des soldats de la guerre 1914-1918 se présente sous la forme d’un caveau commun, les noms étant inscrits sur quatre dalles et des plaques des familles y ont été posées.
CAROUGEAU Lucien, CHAUFFOUR Henri, THEZE Auguste, BOUET Joseph, POMMIER Fernand, LETOURNEAU Norbert, DUBOIS Théodore, GALBRUN Gustave, LAVOUE Albert, BODEREAU Maurice, BRUNAU Louis, MONSIMIER Auguste, HERVE Alphonse, BARRIER Paul, HAUTREUX Louis
Le 22 décembre 1924, le maire soumet au conseil, le devis de 5 800 F dressé par M. Dupras, entrepreneur de maçonnerie à Noyen, pour la construction d’un monument à élever dans le cimetière sur la tombe des soldats « Morts pour la France », ramenés du front et inhumés dans le caveau commun.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 180/9)
Monument paroissial
Nef
C’est un grand monument composé d’un retable de chaque côté de la statue de Jeanne d’Arc, posée sur un piédestal sur fond bleu avec fleurs de lys. Chaque retable architecturé est orné de décors végétaux. Au centre de chacun, une scène est sculptée et peinte en marron. À gauche, un aumônier tient la main d’un soldat mourant et de son autre main indique le ciel où figure la croix du Christ rayonnante; un ange est présent avec la couronne et la palme. Deux brancardiers emmènent un autre soldat. À droite, à terre, un soldats mort tient entre ses bras le drapeau. Dieu apparaît dans le ciel où un ange se tient avec couronne et palme dans une main et palme dans l’autre, au-dessus d’une ville en ruines. Les noms et prénoms de 66 soldats sont gravés en lettres dorées, par année, sur quatre plaques insérées dans les retables. La dédicace est répétée de chaque côté, la dernière partie, étant en rouge sur l’entourage.
Guerre 1939-1945
Sur la D23, lieu-dit les Quatre curés, au bord de la route, à droite en allant vers Malicorne
Ce crash du 4 juillet 1943 se produisit dans les bois, en limite des trois communes de Noyen-sur-Sarthe, Malicorne et Mézeray. L’avion a été touché par les Allemands. Le pilote Robert S. O’CONNOR et son copilote Richard W. PETERSON sont restés dans l’avion permettant au reste de l’équipage de sauter en parachute et d’éviter que l’avion ne s’écrase sur des habitations. Ils périrent tous les deux dans le crash. Quatre membres furent faits prisonniers: Donovan B. MANIFOLD, Earl HOGUE, Andrew N. HALIORIS, Harry Thompson BRUNDIGE et quatre réussirent à s’évader et rejoindre l’Angleterre grâce aux filières de la Résistance: Bernard H. KOENIG, Albert von Hook CARROLL, Edward F. CHONSKIE, John ZIOANCE.
En ce samedi de juin 2024, après s’être rendu aux cérémonies commémorant le débarquement du 6 juin 1944 en Normandie, La famille de Danny KELLEY a été accueillie par les sections UNC de Noyen, Malicorne et Mézeray au monument érigé en mémoire du crash et des victimes. La forteresse volante était pilotée par leur grand-oncle accompagné de son copilote. Ils ont fait le parcours de 3 km à pied jusqu’au point de chute de l’avion.
Lors de cette cérémonie, il a été question des habitants qui ont porté secours aux rescapés tombés en zone occupée afin qu’ils puissent s’échapper et qui ont payé un lourd tribut à leur acte.
Deux familles locales ont été touchées , les MAHUET (voir Mézeray ) et les HEMERY : Henri Hémery a été déporté au camp d’Ellrich où il est mort. Son épouse Juliette a été déportée à Ravensbrück puis à Mauthausen . Libérée en mai 1945, elle est la seule à avoir survécu. L’employé de la famille arrêté en même temps n’est pas revenu de camp. (article du Maine Libre du 12 juin 2024)
Ce même 4 juillet 1943, un autre B17 est abattu à Poillé-sur-Vègre.( informations complètes voir le site: france-crashes 39-45 )