Lavoir
Face à la douve, pont de la D35
En 1865, la municipalité possédant, au bord de la Vézanne , des terrains provenant des excédents lors du tracé des chemins, décide d’y construire deux lavoirs publics couverts à cinquante mètres de la population agglomérée, aux deux extrémités du bourg: l’un sur le chemin de Brûlon à Pontvallain et l’autre sur le chemin de Mézeray à Foulletourte.
Dans un premier temps, l’architecte propose des bassins au bord du ruisseau avec un bâti reposant sur six poteaux en chêne avec deux fermes de croupes pour une toiture couverte en ardoises. Le Conseil des Bâtiments civils remarque que ce sont les bassins qui sont couverts et non les laveuses ! Et le Conseil municipal précise « les inconvénients démontrés par l’usage d’anciens lavoirs semblables et abandonnés à cause des ordures et de l’effondrille restant au fond de ces bassins, qu’il n’est possible d’enlever qu’aux moyens de nettoyages et balayages qui deviendraient une charge pour la commune ». Le même bâti va être conservé mais la construction se fera directement au bord du ruisseau avec des planchers mobiles en sapin recevant des madriers de lavage en chêne. Le produit de la vente de l’ancien cimetière qui avait eu lieu en 1863, finance ces travaux estimés 1 100 F.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 196/7)
Au plan cadastral de 1957, les deux lavoirs sont indiqués. Seul, celui situé route de la Fontaine-Saint-Martin, a été conservé et restauré dans les années 1990.
Monument aux morts
Près de l’église
Le monument s’élève sur un double emmarchement. Les noms de 70 soldats sont gravés en lettres noires, par ordre alphabétique, les gradés en tête de liste, sur les quatre côtés du socle de la pyramide. Une plaque en marbre, fixée à la base du monument, a été ajoutée pour les 7 victimes de la guerre 1939-1945 dont 2 déportés. Trois palmes en bronze figurent sur les différentes faces.
À la séance ordinaire du conseil municipal du 11 avril 1920, le maire invite à délibérer sur les emplacements, plan et prix du monument à ériger à la mémoire glorieuse des soldats de Mézeray morts pour la France ; trois entrepreneurs ayant répondu à la demande : MM. Tansorier de La Suze, Faucheux et Raimbault de La Flèche. Le seul emplacement convenable est la place publique, dite de l’Église.
L’offre de M. Raimbault étant la moins onéreuse et la plus rapidement exécutée, est acceptée. Il s’engage à fournir et à placer le monument choisi pour le prix net de 8 000 F , à savoir une pyramide tronquée quadrangulaire en granit de Bécon, de 3,35 m de haut placé sur une assise carrée en béton de ciment de 1,80 m de côté. Une croix de guerre sera gravée sur l’une des faces. Le devis comprend 500 F pour l’inscription des noms, prénoms et grades des 69 soldats décédés, avec, sur la face principale la dédicace ; « À la mémoire glorieuse des Enfants de Mézeray morts pour la France » (1 032 lettres). Le monument sera entouré d’une grille en fer demi-creux fixée sur des bordures en ciment, avec portillon (1000 F). Le 6 mai, le conseil vote un crédit de 1 000 F pris sur l’excédent des recettes de 1919, du Bureau de Bienfaisance.
Fin mai, le maire récapitule les dépenses et les crédits liés au monument. Il rappelle les 1 000F du budget communal et les 3 683 F de la souscription face à 8 250 F de dépenses. Le conseil accepte le prêt d’un particulier de 3 567 F à 4,5% sur 3 ans. Ce prêt sera financé par un impôt. Il sollicite le préfet de sa haute bienveillance pour obtenir de l’État, la plus large subvention possible pour aider la commune dans l’œuvre de reconnaissance qu’elle veut élever à la mémoire des glorieux défenseurs de notre sol et de nos libertés.
En juillet, suite aux observations de la commission spéciale jugeant le dessin insuffisant et sans aucun sentiment des proportions architecturales, le conseil approuve le rapport de la commission municipale et décide qu’il ne sera fait aucune modification à l’ensemble du projet. Cette commission départementale ne cherche pourtant pas à compliquer les lignes architecturales ou les détails sculptés, au contraire, elle conseille…
Autre point qui déconcerte l’administration du ministère de l’Intérieur : le financement participatif du Bureau de Bienfaisance à l’érection d’un monument ; ce serait contraire à la spécialité des établissements publics. Les sommes de ces Bureaux constituent le patrimoine exclusif des pauvres et ne peuvent être employées qu’à leur profit. Le 5 octobre, le conseil accepte le prêt de ces 1 000 F par l’un des conseillers municipaux aux mêmes conditions que pour le prêt précédent.
Finalement, le 20 novembre 1921, devant l’excédent de recettes du budget communal de 1920, le conseil décide que les deux avances de fonds pour paiement du monument aux « Morts pour la Patrie » ne seront pas mises recouvrement et considérées comme nulles.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 196/7)
Monument paroissial
Nef
Cette plaque de marbre rouge est fixée entre les stations V et VI du Chemin de Croix. Sur trois colonnes, les noms et prénoms de 71 soldats sont gravés en lettres dorées, avec l’indication du grade.
Une seconde plaque très colorée a été apposée entre les stations IX et X du Chemin de Croix pour la guerre 1939-1945. Les noms de 7 victimes sont gravés en lettres dorées avec l’indication des causes de leur décès.
Guerre 1939-1945
sur le monument aux morts
Le 4 juillet 1943, le bombardier américain B17 « The Mugger » s’écrasait dans le bois de Montabon, à Noyen-sur-Sarthe (monument sur Malicorne). Avec 118 autres appareils, il se dirigeait vers Le mans afin de bombarder une usine travaillant pour l’aviation ennemie. Sur les huit membres de l’équipage, deux sont tués: les lieutenants O’Connor et Peterson.
Parmi ceux qui sautent en parachute, le sergent Koenig touche terre près de la Sarthe et réussit à rejoindre Le Mans puis Paris avant de retrouver l’Angleterre.
Le lieutenant Halioris est repéré pour la première fois à Malicorne près de la ferme de l’Auberdière. En se rapprochant de Mézeray il s’arrête au Mortray chez les Houlbert où on soulage ses mains brûlées puis il trouve refuge à la Tremblay chez André et Marie-Louis Mahuet. Leur fille Colette, 12 ans à l’époque, lui procure des vêtements civils et un vélo. Mais il est fait prisonnier à Courcelles-la-Forêt. Il finira la guerre en Pologne, libéré en 1945 par l’Armée Rouge.
Toutes les personnes de Mézeray qui lui apportent de l’aide, de près ou de loin, seront arrêtées par les Allemands:
- André Mahuet est mort en déportation le 25 avril 1944 à Natzweiler-Struthof
- Norbert David, employé chez Mme Houlbert, arrêté le 30 juillet 1943, déporté à Gross-Rosen puis Dachau; il a été rapatrié le 15 septembre 1945 par le centre de Strasbourg et il est décédé le 13 juin 1950 à La Flèche (tombe au cimetière de La Fontaine-Saint-Martin)
- Marie-Louise Mahuet et Émilienne Houlbert déportées à Ravensbrück
Une cérémonie commémorative en présence de familles s’est déroulée en juillet 2023 et une plaque a été dévoilée au pied du monument aux morts avec les quatre noms. (source: Maine Libre du 13 juillet 2023)
Sur le site de Racines et Patrimoine Mézeray, vous trouverez l’ensemble des témoignages réunis permettant de suivre le destin de ces aviateurs américains et celui de leurs sauveurs. Les recherches de Daniel Potron des « Cahiers fléchois » s’ouvrent sur une fenêtre externe à partir du symbole en haut à droite.