Lavoir du pont
En 1806, le maire écrivant au préfet, rappelle qu’il existait au niveau du pont sur la Vègre, un lavoir qui avait été
« construit par M. COURTEILLE pour la commodité publique »une quarantaine d’années auparavant. Il est tombé en ruine faute d’entretien, or, « cet établissement est de première nécessité car il ne se trouve nulle part d’abords faciles tant pour les habitants du bourg que pour la majeure partie de ceux de la campagne. L’emplacement est d’autant plus commode qu’il n’est sujet ni aux crues ni aux baisses des eaux : le déversoir du moulin du bourg maintenant toujours l’eau à peu près à la même hauteur. »
Avec l’aide de l’expert préfectoral, M. DUGUÉ, un devis est dressé s’élevant à 443 F pour la maçonnerie et 412 F pour la charpente. En juillet 1809, ce même expert constate qu’une seule moitié du lavoir a été construite en bois et qu’ « on a suspendu l’autre moitié sous prétexte qu’on pourrait vendre tout l’emplacement à un particulier pour construire une maison à la charge de faire et entretenir le lavoir sous cette maison ». Il juge ce prétexte ridicule et impraticable.
En 1818, cette moitié, couverte en ardoises, nécessite des réparations. La commune renouvelle sa demande de la vendre pour construire une maison au-dessus. Face au nouveau refus de la préfecture, ce sont les habitants du bourg qui doivent se cotiser pour faire les travaux. Il va être rallongé de 5,30 m et la toiture entièrement refaite en ardoises.
En 1833, le maire réitère sa demande et obtient enfin l’autorisation du ministère du Commerce et des Travaux Publics, de vendre 260 F, le terrain contigu de 56 ares et le droit d’élever une bâtisse sur le dessus du lavoir. Rapidement, le marché est adjugé 1 000 F à M. PICHON. L’escalier de pierre qui y donne accès depuis la rue, est aussitôt déplacé de quelques pieds « pour donner la facilité d’établir plus avantageusement une ouverture de boutique »
En 1928, il est vendu à M. GILET. Lors de l’élargissement du pont, la voûte du lavoir avait été démolie pour permettre la pose des poutres du pont et la construction du trottoir. La dalle destinée à remplacer cette voûte avait été coulée en même temps que celui-ci, aucune délimitation n’existant plus entre domaine privé et domaine public. Cette situation va entraîner un nouveau différend. En 1935, M. GILET obtient la confirmation d’utiliser le trottoir devant sa boutique comme il l’entend. En effet, « il avait donné l’autorisation à la commune d’accéder au pont par la descente de son lavoir pour y effectuer les réparations nécessaires contre la possibilité d’utiliser le trottoir au devant de son magasin pour y faire étalage les jours de foire, fête ou marchés ou y déposer momentanément des emballages ».
Lavoir de la place du marché
Place Hector Vincent
En 1902, la municipalité souhaite implanter un lavoir, sur le déversoir du moulin de M. MARIS, meunier. Il s’y oppose justifiant, par des titres authentiques, ses droits de propriété sur le déversoir. Elle préfère alors acheter une parcelle du pré cadastré C n° 364 plutôt que de procéder à une expropriation. Elle doit choisir entre deux devis :
*Le devis de M. TIROT : une construction en chêne couverte en ardoises, de 10 m de long, pour 14 places. Il prévoit des fondations en béton, couvrant un enrochement en moellons de marbre. Les planchers mobiles glissent sur des rails et s’avancent de 1,50 m sur la rivière grâce à un judicieux système de treuil avec des tourillons, placé à l’extérieur. Pour plus de confort, on installe aussi des cabinets d’aisance à l’extérieur, sans aucune communication avec la rivière. Le coût estimé 1 200 F comprend l’entretien assuré pendant dix ans.
*Le devis de l’agent-voyer : le même type de construction, de 11 m de long, pour au moins dix laveuses et, sensiblement les mêmes matériaux. La dépense se monte à 1 900 F.
Le choix se porte sur celui de l’agent voyer. La réception définitive a lieu en novembre 1905.
Lavoir de la Dabardière
Rue de la Libération
Le 15 décembre 1937, la municipalité achète un terrain de 100 m², en bordure de la Vègre. (B°474p). Cette acquisition est déclarée d’intérêt public le 17 février 1938 et l’annonce paraît dans le journal «La Sarthe».
(Arch.dép.Sarthe 2 O 169/9 et archives communales)
Monument aux morts
Cimetière
Aux soldats de Loué
morts pour la France
Grande Guerre 1914-1918
Cette pyramide quadrangulaire très ouvragée est surmontée d’une croix de guerre sculptée sur deux faces. Elle est posée sur un double emmarchement. La fourragère court sur les quatre faces, soutenue par trois croix de guerre et, en façade, par un casque sur une palme. Les noms de 58 soldats sont gravés dans la pierre sur trois faces du fût, par année, avec l’indication du grade; le nom d’un soldat mort en 1926 a été ajouté en fin de liste.
Le 12 juin 1920, le maire rappelle la décision prise le 26 octobre 1919 du conseil municipal pour élever un monument aux enfants de la Commune « Morts pour la France ». Le devis établi par M. Lévêque, architecte au Mans, est de 12 000F pour le monument choisi. La souscription faite dans la commune ayant produit 5 500 F, la commune aura à parfaire la différence de 6 500 F. Le conseil décide de faire élever le monument dans le plus bref délai et vote ce crédit réparti sur les budgets de 1920 et 1921. Il demande que l’État lui octroie une subvention proportionnée à la dépense engagée. La part revenant aux pauvres ne sera pas perçue sur la concession de terrain accordée gratuitement par le conseil municipal.
Le devis décrit un monument comprenant une première assise en pierre de Lorraine d’Euville et le reste en pierre de Lavoux; sont compris toutes les fournitures, les tailles, la sculpture, la gravure et la dorure, la pose, les frais de voyages et déplacement. Le monument sera fixé sur une dalle en ciment armé formant caveaux. Les quatre cases de caveaux seront exécutées en moellons et maçonnerie de briques.
La commission spéciale accepte le projet le 1er mars 1921 en attendant de connaître le nombre de morts. M.P. Lefeuvre, sculpteur, 125 Quai Ledru-Rollin au Mans, s’engage à ériger ce monument dans le cimetière, dans les dimensions et formes du plan présenté par M. Lévêque en juin 1920.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 169/9)
Le journal retrace brièvement l’inauguration du monument commémorant les 51 habitants morts pendant la Grande guerre, le dimanche 19 juin 1921. À 9 h, une messe solennelle était célébrée par le chanoine Grandin, chevalier de la Légion d’Honneur et l’absoute donnée par le curé de Loué. Le monument fut ensuite inauguré. Pendant le banquet qui suivit ces moments solennels, l’assistance apprécia le discours du représentant du préfet.
Ouest-Eclair du 24 juin 1921
Tous les bancs de la grande nef seront réservés aux hommes. Les autorités prendront place en haut de cette nef et la musique au fond du chœur. Nous ménagerons des sièges aux dames autant que nous le pourrons. Le chanoine GRANDIN, aumônier en chef du IVe corps prendra la parole.
archives diocésaines bulletin paroissial de juin 1921
Monument paroissial
La paroisse de Loué
A ses enfants morts pour la France
1914 1918
Miséricordieux Jésus Donnez-leur le repos éternel
Sur une plaque de marbre dans un cadre en bois, les noms de 52 soldats sont gravés en lettres dorées, par ordre alphabétique.
La paroisse de Loué
A ses enfants
1939-1945
Sur cette plaque de marbre blanc, fixée sur un pilier, les prénoms et noms de 11 victimes ont été gravés en lettres dorées; en-dessous, une seconde plaque avec trois noms puis une troisième avec un nom: Roger LEDEUL et Maxime TELLIER sont morts en 1940, Roland COUDRIN en 1944 et Raymond FRONTEAU en 1959 en Algérie.
Guerre 1870-1871
Comme toute une partie du département, la commune de Loué fut occupée par les Prussiens. La municipalité dut emprunter 30 000 F à un particulier pour payer la contribution de guerre réclamée par les Prussiens.
Les vétérans de la 636e section de la guerre 1870-1871 vont recevoir un drapeau lors d’une cérémonie le 10 juin 1900. Pour cette fête, l’Hôtel de Ville et l’église avaient été pavoisés aux couleurs nationales pendant que les habitants arboraient leurs drapeaux.
10 heures et demie, c’est l’heure fixée pour la remise du drapeau; M. Cornu s’avance, un superbe étendard à la main, et le remet à M. Seuneau Pierre, président de la 636e section en lui adressant une allocution patriotique. M. Seuneau reçoit l’emblème de la patrie sur lequel se détachent en lettres brodées d’or les devises: Honneur et Patrie – Oublier, jamais! puis il le présente aux vétérans en leur adressant quelques parles patriotiques, et enfin, le remet au porte-drapeau, M. Cryé, un vétéran qui porte allègrement ses 65 ans et qui mérite bien l’honneur qu’on lui fait; c’est en effet un ancien capitaine de mobilisés qui a connu toutes les misères de l’année terrible. Puis les clairons sonnent au Drapeau et la musique attaque l’hymne national. Enfin, Monsieur le commandant Avice adresse quelques mots aux vétérans de la 636e section; puis, drapeau et musique en tête, pompiers et vétérans défilent pour se rendre à l’église où doit avoir lieu la bénédiction du drapeau et où doit se célébrer une messe pour les soldats morts pour la patrie. Après les cérémonies, tous se retrouvent autour d’une même table pour participer à un banquet préparé par les restaurateurs de Loué.
extrait du livre « Loué » de Odette Gasco, publié en 2010; p 117-118
Guerre 1939-1945
La ville de Loué
en souvenir des Américains
morts le 7 août 1944
pour sa libération
A ses enfants
morts pour la France
1939-1945
Deux dédicaces se trouvent en creux, au centre d’un monument constitué d’un bloc de granit rose. Au pied, les noms de victimes de la guerre 1939-1945 sont gravés.
Pendant cette guerre, 9 louésiens furent tués au combat; 2 moururent en déportation (résistants); 32 connurent la captivité de 1940 à 1945, dans les stalags d’Allemagne, de Pologne ou d’Autriche; 20 furent enlevés à leurs familles pour le Service du Travail Obligatoire et emmenés en Allemagne ou en Norvège.
(livre « Loué » d’Odette Gasco)
Guerre 1939-1945
Route du Mans
Ici a été tué le 7 août 1944
le colonel D. DONALDSON libérateur de Loué
Cette stèle se trouve en bordure de route, dans un espace délimité par une haie de lauriers
Le 7 août 1944: un chaud soleil brille sur le bourg de Loué, mais les habitants sont moins soucieux du temps qu’il fait que du sot qui les attend. Ils savent en effet que les troupes américaines font route vers eux. Les Américains arrivent en début d’après-midi. Il s’agit du 749e bataillon de chars de l’armée Patton, fort de 72 véhicules et de 750 hommes commandés par le colonel Donaldson qui vient de Mareil-en-Champagne après avoir libéré Brûlon, non sans mal, car la pugnacité des soldats allemands est grande.
Là aussi, les combats vont être rudes et se poursuivre jusque dans le milieu de la nuit du 7 au 8 août et vont coûter la vie au colonel ainsi qu’à deux soldats américains. 17 soldats allemands dont un jeune de 17ans et un capitaine sont tombés sur le sol louésien ou aux environs et seront enterrés au cimetière communal. Au début des années soixante, l’Allemagne organisa le relèvement des corps vers des cimetières militaires.
(extrait du livre « Loué » de Odette Gasco, publié en 2010 p 125 et 131)
Guerre 1939-1945
Route de Vallon
C’est ici que le 7 août 1944
les Américains CHARLES MEYER et EDWARD BRAUNER
ont donné leur sang et leur vie pour la délivrance de Loué
PASSANT… DECOUVRE-TOI
Cette stèle rend hommage aux deux soldats américains tombés lors de la libération de la ville.
(témoignages dans le livre « Loué » d’Odette Gasco)
Guerre 1939-1945: crash et résistance
Le 17 juin 1944, le bombardier américain B-17, parti d’Angleterre pour une mission d’attaque d’aérodromes, est touché par la Flak au passage de la côte française. Il poursuit sa route mais un moteur prend feu et l’équipage évacue l’appareil au-dessus de Loué, vers 12h45.
L’avion poursuit sa route sur environ 12 km et s’abat à Torcé-Viviers en Charnie (Mayenne). Sur les 9 membres d’équipage, un décède de ses blessures, 3 sont faits prisonniers et 5 sont en fuite. Parmi ceux-ci, le sergent Herman Philip EHRHARD, 21 ans et le lieutenant William SMITH, 28 ans; ils réussissent à poser leur parachute près de Loué. Aidés par la Résistance, ils rejoignent le maquis du Bois de la Croix à Connerré.
Le Lieutenant Ragnar GUSTAFSON, 24 ans, est caché à Juigné-sur-Sarthe et sera de retour en Angleterre le 19 août 1944. (voir le site France-Crashes)
Le lieutenant Léon J.BLOOD, 23 ans, se pose près de Saint-Pierre-des-Bois. Il sera capturé et réussira à s’évader par la Suisse.