Lavoir
Selon l’employé aux espaces verts, ce village n’a jamais eu de lavoir communal. Le ruisseau qui traverse la commune pour aller se jeter dans la Sarthe a sans doute suffi à l’établissement de lavoirs privés.
Monument aux morts
Place de la mairie
Un entourage en pierres avec des jardinières délimite l’espace du monument. Sur un triple emmarchement, ce monument commémoratif est constitué d’une pyramide quadrangulaire surmontée d’un coq victorieux provenant de la fonderie Chappée. Une sculpture de fourragère court sur les quatre faces avec une croix de guerre au-dessus de la dédicace. Celle-ci est gravée sur une plaque de marbre blanc, de même les noms et prénoms de 61 soldats dont 4 des suites de la guerre, par année sur les trois autres faces. Une plaque est posée à la base pour les 8 victimes de 1939-1945 dont 2 déportés.
Le 1er février 1920, à l’unanimité, le conseil, sur proposition du maire, sollicite l’autorisation du préfet pour acquérir gratuitement un emplacement de 9 m2 dans le cimetière pour y fonder à perpétuité la sépulture de tous les soldats de Saint-Jean-d’Assé morts pour la France pendant la dernière guerre et dont les corps seront ramenés dans la commune. Cet emplacement serait situé à l’extrémité de l’allée principale, faisant face à l’entrée du cimetière. Ce même jour, la commission d’assistance renonce à la part du 1/3 qui devrait revenir au bureau de bienfaisance, voulant donner aux soldats « Morts pour la France », un témoignage de respectueuse reconnaissance.
Le 23 septembre, le maire présente le dossier du projet de monument à élever aux soldats de la commune pour lequel une souscription publique de 5 200 F est offerte pour la construction de ce témoignage du souvenir et de reconnaissance. La dépense de 6 900 F, concerne le soubassement, le piédestal, la stèle, 4 tables de marbre, le transport et la pose du coq gaulois offert et l’entourage avec des chaînes et des obus.
Après étude du projet, le conseil décide que :
- les 4 parties seront établies séparément, les fournisseurs étant de professions différentes
- les travaux seront exécutés par M. Zocchetti, cimentier spécialiste à Beaumont-sur-Sarthe
- la dépense sera payée par les 5 200 F de souscription et un crédit de 1 700 F pris sur les 3 000 F portés au budget primitif de 1920 pour « destruction de hannetons ».
- de remercier très sincèrement tous les souscripteurs qui ont contribué à l’édification du monument.
En novembre, la commission spéciale demande des dessins à l’échelle 0,05%. Pour un monument fait en béton et ciment il y aurait intérêt à simplifier beaucoup les formes proposées et à bien étudier les proportions.
En réponse, le maire note les corrections effectuées sur les croquis et que le piédestal du monument est la copie exacte de celui de la statue élevée sur la route de Sainte-Jamme, avec les mêmes dimensions et les mêmes moulures. Il assure que l’ouvrier cimentier très habile garantit pour toujours la solidité des moulures.
Le monument est surélevé à cause de l’église et d’une maison très haute qui se trouvent derrière, de la grandeur de la place publique, du volume du coq offert à la commune qui mesure un mètre. Ce coq estimé à 3 000 F mérite d’être posé à une grande hauteur.
En janvier 1921, la commission est obligée de constater qu’il n’a pas été tenu compte de ses observations et demande à la commune de s’adresser à un homme de l’art pour présenter un projet acceptable. Suite à ces remarques, M. Durand, architecte départemental, membre de la commission chargée de l’examen des monuments commémoratifs de la guerre, fait remarquer au préfet que l’auteur avait déjà remanié ses dessins pour satisfaire aux observations formulées le 16 novembre. Il s’est inspiré du monument élevé par la famille Chappée à l’entrée de l’avenue conduisant à Antoigné, modèle que le conseil municipal et toute la population connaissent et adoptent. Avant de demander un autre projet dressé par un homme de l’art, demande susceptible de provoquer une crise municipale, je vous serais obligé de préciser les critiques de la commission du 20 septembre que j’essaierais de faire rectifier.
Fin janvier, le maire propose au conseil, un nouveau projet établi par M. Levesque, architecte au Mans. Il comprend les fondations et les premières assises en ciment granité, une partie en pierre de Lavoux avec sculpture, gravure …etc, le Coq gaulois (offert) et l’entourage du monument. La facture s’élève à 8 816,68 F.
Le 1er février 1921, le projet est accepté par la commission !
À la séance du 5 avril 1921, le maire sollicite le conseil pour réclamer une subvention d’État de 600 F auprès du préfet, pour aider la commune à élever un monument commémoratif attendu que le devis actuel dépasse la somme fixée primitivement. Fin juin, le maire envoie le devis de M. Lefeuvre, sculpteur au Mans. Il s’engage à exécuter un monument suivant les dimensions de M. Levesque, architecte, pour un coût de 8 816,68 F.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 296/7)
L’Ouest-Éclair du 17 août 1921, relate l’inauguration solennelle du monument érigé à la mémoire des habitants morts pour la France pendant la Grande Guerre. Élevée place de l’Église, cette pyramide de forme élégante, surmontée d’un coq en bronze offert par M. Chappée, fondeur, porte environ 50 noms de braves tombés pour la Patrie.
À 9 heures, à la mairie a eu lieu la réunion du conseil municipal, des enfants des écoles, de la musique d’Antoigné, des délégués des associations. La municipalité reçut les familles des 9 braves tombés au Champ d’Honneur et auxquelles devaient être remises à l’inauguration du monument, les médailles militaires décernées, à titre posthume à leurs héros. Un service religieux suivit dans une église fort bien décorée pendant lequel un ancien aumônier militaire décoré de la Légion d’honneur prononça une très belle allocution. Puis tous allèrent au cimetière où on déposa des gerbes de fleurs. À 11 heures, le maire reçut les personnalités. À midi, de nombreux discours furent prononcés à l’inauguration qui fut suivie d’un banquet. Des concerts donnés par la musique d’Antoigné, des bals et des illuminations terminèrent ce dimanche.
Au cimetière
A nos morts
Guerre 1914-1918
Monument paroissial
De chaque côté de la porte d’entrée
Les noms et prénoms de 46 soldats sont gravés en lettres dorées sur deux colonnes de chaque côté d’une épée, dans un encadrement en bois avec des palmes de couleur verte.
Guerre 1939-1945: Pierre Gagneau
nom de l’école et nom de rue
1940, Saint-Jean-d’Assé est le premier poste d’instituteur de Pierre Gagneau.
Requis pour le STO, il part se cacher chez Henri Menant, cultivateur à La Chapelle-Huon. Il y constitue avec le facteur Ernest Miallaret et deux autres instituteurs Raymond Adelet et Robert Poupin, une première équipe de réception de parachutages.
Fin juillet 1943, Pierre Gagneau entre dans le nouveau réseau Paul Sacristain d’Ernest Frederich Floege dont il devient l’assistant. Il portera de nombreux messages en passant notamment par Juliette et Victor Brault du Mans. Avec André Dubois (« Hercule ») opérateur radio , la famille Auduc, ces informations transitent vers l’Angleterre. Il doit beaucoup circuler pour échapper à la traque allemande.
Mais en novembre 1943, une cascade d’arrestations s’enclenche et Pierre Gagneau est arrêté le 23 décembre 1943. Sauvagement torturé, il est déporté avec de graves blessures; arrivé à Büchenwald le 29 janvier 1944, matricule 44 529, il est envoyé à Dora puis vers le mouroir de Bergen-Belsen où il meurt le 10 juin 1944.
Une plaque avait été apposée sur la classe où il enseignait.
Une rue porte son nom depuis 2009 ainsi que le nouveau groupe scolaire. Son nom figure aussi le monument Hercule Buckmaster de Cérans-Foulletourte. Ses deux jeunes frères sont également morts pour la libération de la France.
source: 200 figures de la Résistance et de la Déportation en Sarthe Joseph Estevès AERIS, p 105