Lavoir
Rue de Chatillon
C’est un petit lavoir pour trois ou quatre laveuses qui a été construit en tuffeau au bord du « Bras des Moulins » du Loir. Un toit en tôles abritait un plancher mobile qui a disparu. La date de 1924 écrite dans le ciment semble indiquer la dernière réfection. (mairie)
Lavoir des Caves
Rue des Caves.
En 1902, la municipalité demande un devis pour établir, sur Les Caves, deux lavoirs publics réclamés par les habitants des hameaux des Caves et de La Fontaine. Une charpente en chêne et peuplier reposant sur des murs en briques est couverte en ardoises. Elle abrite les planchers mobiles et les planches à laver en chêne. Le tout est estimé à 1 000 F.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 68/9)
Aujourd’hui, c’est un système de vannes qui est présent sur le ruisseau des Caves et la tôle couvre l’ancienne charpente.
Lavoir de la Maladrerie
Sur la D 305, au pont
Début 1904, la municipalité vote le devis de 996,60 F pour la construction d’un lavoir sur la Boire : un bâtiment en briques de 6 m avec une charpente en peuplier couverte en tuiles de Bourgogne ou en ardoises, avec un plancher mobile. Un seul problème: le terrain n’appartient pas à la commune !
En 1909, le Conseil municipal semble avoir résolu cette question car il délibère sur la longueur du plancher du lavoir: 10 m ? 5 m ? 6 m ? Sur une longueur de 5 m, on ne peut recevoir que huit laveuses mais un plancher plus long, c’est un surcoût de 2 000 F et « le maniement en serait plus difficile, sinon impossible, surtout par des femmes ». En 1912, le choix s’arrête sur un lavoir de 5 m. Des murs en moellons avec des jambages en briques supportent la charpente en chêne. Une porte à glissière donne accès au pavage en briques. À la fin de l’année, lors de la réception définitive, le bilan comptable affiche un coût de 1 273 F incluant un supplément de travaux pour le creusement du lit de la rivière sous le plancher mobile.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 68/9)
Ce lavoir est couvert en tôles de fibrociment.
Lavoir de l’école de garçons
Rue de la Madeleine
Les instituteurs de cette école bénéficiaient d’un petit lavoir en tuffeau sur un soubassement en briques, construit au bord du Loir. Cet édifice à deux pans, couvert en tôles, abritait une installation d’angle tenant lieu de cheminée, dont la fumée s’évacuait, en partie, par un tuyau en pignon. Les mécanismes de son plancher mobile sont encore existants. Cette école accueille maintenant le Centre de la Madeleine. (Mairie)
Monument aux morts (à l’origine)
Cimetière
À l’entrée du cimetière, sur un large espace engazonné et délimité par 8 ogives d’obus reliées par une chaîne, se dresse une partie de l’ancien monument aux morts: sur un piédestal, un soldat, mains posées sur son fusil,regard tourné vers les villageois. Les noms de 10 soldats de la guerre 1914-1918 et 3 victimes civiles de la guerre 1939-1945 sont gravés sur une plaque de marbre rose; leurs corps reposent à cet endroit.
Le 31 décembre 1919, le conseil, à l’unanimité, accepte le projet d’ériger un monument commémoratif aux enfants de La Chartre morts pour la France et décide d’ouvrir une souscription populaire. L’état des sommes attribuées au monument aux morts se monte à 7 302,65 F dont 2 000 F de subvention communale ajoutés à la souscription.
En juin 1921, la commission spéciale acceptant le projet; s’en suit un marché de gré à gré entre le maire et M. Charles Taxil, entrepreneur de travaux publics à La Chartre-sur-le-Loir. Ce dernier s’engage à effectuer les travaux avec des matériaux de bonne qualité conformément au plan et devis, dans un délai de deux mois. Le devis de 7 300 F décrit un monument en pierre de Poitiers sur un socle en briques enduit au ciment. Trois plaques en marbre seront fixées pour les inscriptions des 95 noms. La statue du soldat sera en fonte.
L’inauguration du monument élevé par la ville aura lieu le 11 novembre 1921 sous la présidence du sous-préfet de Saint-Calais, et la présence des élus et des sociétés locales. La cérémonie débutera à 10 h par une distribution de pain aux indigents devant l’Hôtel de Ville et sera suivie de la réception des invités. L’après-midi, les sociétés et les enfants se rendront place de la République pour assister à l’inauguration du monument aux morts, à 14 h 30. Ensuite, le cortège se rendra au cimetière où des gerbes de fleurs seront déposées sur les tombes des soldats.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 68/9)
Monument aux morts (actuel)
Devant l’Hôtel de Ville
Situé près de l’Hôtel de ville, le monument est constitué d’une simple stèle rectangulaire où cinq plaques de marbre blanc ont été apposées. Les noms de 86 soldats pour la guerre 1914-1918, inscrits par année, 15 victimes pour la seconde guerre mondiale et 6 victimes(Corée, Algérie, Madagascar) sont gravés en lettres dorées. Cinq marches permettent d’accéder à la stèle; l’environnement est fleuri.
Dans les années 1970, ce monument a remplacé celui de 1920 dont une partie est conservée au cimetière.
Monument paroissial
Nef de l’église
La paroisse de La Chartre-sur-le-Loir
A ses enfants morts pour la France
1914 1918
Priez Dieu pour eux
Cette simple plaque de marbre est située juste sous le Chemin de Croix, dans la nef. Les noms de 87 soldats sont gravés en lettres rouges sur 4 colonnes, par ordre alphabétique. De même, une croix de guerre, une médaille militaire ainsi que la croix latine sont gravées en haut. Une plaque a été ajoutée pour la guerre 1939-1945 avec 11 victimes.
Monument aux morts cantonal
Tour Jeanne d’Arc
A nos glorieuses victimes Pieux souvenir
A ses enfants morts pour la Patrie 1914-1918
Le canton de La Chartre
(plaque au-dessus de l’entrée>)
La Tour dite de Jeanne d’Arc
Inaugurée le 19 juin 1921, la Tour dominant la ville de La Chartre-sur-le-Loir fut édifiée à la suite d’une promesse faite par d’anciens survivants de la guerre de 1870-71, se rappelant avec angoisse la date du dimanche 8 janvier 1871, jour où La Chartre subit l’invasion ennemie, (qui) promirent (en 1914), si cette fois, le pays était épargné, d’élever sur la Butte de la Vierge un monument qui fût un souvenir durable de la protection dont ils auraient été l’objet.
À la fin de la guerre, une Souscription cantonale pour l’érection d’un monument commémoratif de la Grande Guerre (1914-1918) sur la Butte de la Vierge à La Chartre-sur-le-Loir (Sarthe) pour pouvoir recueillir la somme d’argent nécessaire, fut décidée : Il s’agit d’élever une statue à Jeanne d’Arc, la libératrice de la France. (…) Expression de foi et de patriotisme, ce monument répondrait, semble-t-il, à de nobles idéaux. La place de ce monument paraît tout indiquée au sommet de la Butte de la Vierge qui domine la ville de La Chartre-sur-le-Loir et d’où l’on voit se déployer, à vingt kilomètres à la ronde, un superbe horizon. (…) Cette statue, qui exigerait environ trois mètres de hauteur, surmonterait une tour évoquant par son caractère antique le souvenir du donjon qui occupait jadis cet emplacement. (…) La partie inférieure de la tour serait aménagée en chapelle funéraire sur les murs de laquelle on lirait gravés, pour passer à la postérité, les noms de tous les soldats du canton tombés au service de la France. Un nota en fin de texte précise : Pour que tous soient mis à même de manifester leur admiration et leur gratitude envers les vaillantes victimes dont le sacrifice a sauvé la France, le Comité accueillera de grand cœur les plus minimes souscriptions, fussent-elles de quelques sous. (…) Le texte est signé par E. Marquet – promoteur de l’œuvre et premier souscripteur – qui demanda la constitution d’un comité d’exécution (…) et fit appel plus spécialement aux vieilles familles chartraines. Suivent les noms de MM. Maguin (médecin retraité), Corroy (propriétaire), Chevallier (maire), Proust (ancien serrurier), Bourdilleau (ancien quincaillier), Gardin (tanneur), Lefeuvre (quincaillier), Perdereau (curé-doyen), Lecomte (libraire), Ménard (notaire).
En 1921, les plaques de marbre blanc portent les noms écrits en rouge (couleur du sang versé pour sauver la patrie) des soldats du canton : Chahaignes (37), Marçon (52), Beaumont (42), La Chartre (86), Ruillé (49), Poncé (23), La Chapelle-Gaugain (20), Lhomme (23), Lavenay (13), soit : 345 tués durant la guerre 1914-1918.
Furent ensuite ajoutés, les noms des morts de la seconde guerre mondiale (1939 -1945) : 54 personnes, dont 3 femmes. Puis ceux des soldats morts durant les guerres d’Indochine en 1947 et de Corée en 1951 : 20 soldats. Soit un total de 419 noms, parmi lesquels trois religieux : deux abbés et un curé.
Sur la Butte de La Vierge, la tour fut construite en 1920 sur les bases de la tour antérieure par deux maçons chartrains, Charles Taxil et son fils, Émile. La statue fut acheminée sur la butte à dos de mule. Elle a été fabriquée dans la fonderie de Tusey à Vaucouleurs (Meuse). Elle est en plaques de fonte rivetées, et mesure plus de trois mètres. Il est à noter que (sainte) Jeanne d’Arc a commencé son « périple » depuis Vaucouleurs même. Cette statue apparait dans leur catalogue : Jeanne d’Arc éditée en fonte de fer par Dufilhol, fondeur d’art à Tusey (Meuse) : catalogue 1897 Le sculpteur Léo(n) est M. Roussel.
(recherches de Dominique Gille)
Inauguration du monument de Jeanne d’Arc
Elle a eu lieu le dimanche 19 juin 1921, sur la Butte de la Vierge, au milieu d’une foule considérable venue de tout le canton. Mgr Grente exprime sa joie de venir bénir un si beau monument de la reconnaissance française. La colline où la tour se dresse était noir de monde quand le cortège officiel y pénétra. Après un vibrant discours d’un missionnaire diocésain, un chant s’élève grave et pieux, artistiquement interprété par un groupe de chanteuses en l’honneur de « Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie » Mgr bénit ensuite la statue de Jeanne et les plaques commémoratives qui gardent en lettres de sang les noms des victimes que la grande guerre fit dans notre canton, puis il demanda à la foule de rester fidèle à la mémoire de ces chers morts et de leur accorder la faveur d’une pensée religieuse.
Le chant du Libera termina la cérémonie officielle et la foule s’écoula lentement à travers les rues de notre ville richement ornées de guirlandes et de drapeaux. La nuit venue, feux de Bengale et fusées jetèrent leurs vives lumières autour de la statue de Jeanne, portant jusqu’aux collines lointaines comme un dernier écho de cette fête qui comptera parmi les plus touchantes de nos annales locales.
archives diocésaines bulletin paroissial du 19 juin 1921
Une plaque commémorative fut dévoilée le 12 juin 2021 pour le Centenaire de la Tour, par Michel Dutheil, maire de La Chartre-sur-le-Loir. Une mise en lumière a marqué ce centenaire, en la rendant bien visible à toute la population.
Guerre 1870-1871
Archives
Concession gratuite de 4 mètres faite par la commune: 2 mètres pour la réunion des corps de 4 militaires français, et 2 mètres pour 1 soldats allemand. Des grilles entourent les deux tombes.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)
Il n’y a pas trace de ces deux tombes dans le cimetière. Peut-être les sépultures ont-elles été réunies dans le carré militaire avec ceux de 1914-1918?
Guerre 1939-1945: plaque
Sur le mur de l’hospice Catherine de Courtoux (Ehpad)
A la mémoire des
victimes du mitraillage du tramway
le 28 juillet 1944
Cette plaque est en relation avec le monument paroissial ci-dessous. Sur le site de la commune, dans un article sur le tramway, le témoignage de M. Devieux nous fait vivre cette attaque.
(site de la commune de La Chartre, onglet « commune » puis « histoire de la commune »)
Guerre 1939-1945
Carrefour de la Maladrerie (D304 et D305)
La paroisse de La Chartre en reconnaissance et en hommage aux déportés prisonniers résistants et victimes de la guerre Mission 1948
Ce monument paroissial a été érigé à l’endroit où le tramway a été mitraillé par des avions canadiens; il y a eu une douzaine de victimes, certaines sont décédées sur place et d’autres à l’hôpital de Saint-Calais.
les déportés morts en camp de concentration:
- Olivier LAMOUREUX de la SAUSSAIE, (chef du réseau de La Chartre) et sa femme
- un gendarme BOURDOISEAU (revenu mais mort peu de temps après)
- Jacques LEMAIRE, maire de La Chartre et propriétaire de la scierie Lemaire-Pasquer, située près de la gare des trains
- G. GUILLARD
février 1943: L’adjudant Lemière, chef de gendarmerie à La Chartre-sur-le-Loir, organise un réseau de résistance dans le canton de La Chartre. Jusqu’au 5 mai 1944, date de la dissolution de ce réseau du fait de la rafle faite par la Gestapo allemande, les résistants assureront plusieurs missions, dont l’une de haute importance: fournir des renseignements à qui de droit. Les autres missions consisteront à cacher des réfractaires au travail obligatoire en Allemagne, venant de l’Orne dont était originaire M. Lemière; à adresser des réfractaires du canton de La Chartre aux membres d’un réseau pour qu’ils soient cachés dans ce département; à fournir de fausses pièces d’identité, à approvisionner en nourriture des résistants cachés à la Chénuère, à accueillir, parfois, un parachutiste allié et à le diriger vers Le Mans…
Le terrain de parachutage baptisé Caramel, situé sur la butte, chez M. Nail à Ruillé, fut homologué à Londres par l’intermédiaire de Dominique Tainchebray (alias Edouard Paysan) de Sées, chef du B O A (Bureau des Opérations Aériennes) venu se réfugier, connaissant M. Lemière, à La Chartre-sur-le-Loir, son groupement de l’Orne ayant été découvert, de nombreux membres de son réseau ayant été arrêtés ainsi que ceux de sa famille. C’est chez Madame Lamoureux de la Saussaye que le cacha M. Lemière. Sur ses ordres, des armes furent transportées de Sillé-le-Guillaume (elles étaient cachées à Cocoplage) à La Chartre afin de protéger ceux qui seraient sur le terrain lors du 1er parachutage; des messages furent transmis à Londres.
Après la rafle du 5 mai 1944, M. Leroux Georges (père de M. Leroux Marcel) succéda à M. Lemière. Des parachutages eurent alors lieu, ceci jusqu’à ce que La Chartre fut libérée le 8 août 1944.
(texte trouvé en mairie sans date ni signature; la suite de ce texte ci-dessous)
Guerre 1939-1945 : monument des parachutistes
Avenue des déportés (anciennement rue de la Gare)
A la mémoire de Roger Carette
Léon Prouteau
morts pour la France
A cette place le 8 août 1944
La dédicace de cette stèle est gravée sur une plaque de marbre blanc fixée sur un monument en forme de haut de pyramide sur un double emmarchement, avec le symbole des parachutistes au pied. Le terrain est délimité par une chaîne.
« Ce jour du 8 août 1944, venant de la Chénuère, un camion transportant 10 à 15 soldats et officiers canadiens (on saura plus tard qu’il s’agissait de parachutistes belges vêtus d’uniformes canadiens) est arrivé place de la mairie. Tout le long du parcours suivi par ce camion, ces hommes furent ovationnés par toute la population. C’est aux cris de La Chartre est libre! Vive les Américains que les habitants de notre petite ville, venus de partout, accueillir ces libérateurs! Ceux-ci, dès leur arrivée, prirent contact à la mairie, avec M. Leroux Georges; des armes furent distribuées à qui en voulait, des brassards portant l’inscription F F I (Forces Françaises de l’Intérieur) furent remis. Les parachutistes belges et les F F I prirent position sur les différentes issues de la ville.
Peu après ces faits, un camion allemand fut aperçu sur la route de Tours; mais prévenu sans doute de la présence de soldats alliés, fit demi-tour en haut de la côte de Châtillon.
À la tombée de la nuit, un camion allemand venant de la Maladrerie fut appréhendé, rue des déportés, par nos hommes en armes. Les occupants de ce camion furent sommés de se rendre. Ceux-ci opposèrent un refus, la fusillade s’engagea. C’est alors que furent tués les quatre soldats allemands et il y eut hélas à déplorer la mort de deux des nôtres: Carette, soldat belge et Prouteau, français. La peur s’empara de ceux qui possédaient des armes, certaines de celles-ci furent jetées dans le Loir. Le calme revint.
Le lendemain, un camion allemand, venant de Beaumont-sur-Dême ou de Chemillé-sur-Dême et se dirigeant vers Saumur voulut traverser La Chartre. Malgré les recommandations de certains habitants, il continua sa route. À la hauteur de l’usine Rustin, il fut mitraillé par un groupe placé en haut de la petite côte (lieu-dit La Pointe). Les Allemands (ils étaient deux) descendirent de leur camion et firent feu. Belges et F F I, installés près de l’usine, ripostèrent. L’un des soldats allemands fut tué, l’autre se rendit, prétendant n’avoir pas tiré (toutefois son arme était chaude). Il fut fait prisonnier et conduit à la gendarmerie.
Une autre mission n’atteint pas son but. Un tank allemand ayant été signalé à M. Leroux comme étant stationné à Chemillé-sur-Dême, celui-ci envoya des F F I vers le village. À leur arrivée, ils virent le tank démarrer et prendre la route des Hermites.
Au lendemain de ces évènements, certains F F I s’engagèrent dans l’armée et furent conduits à la caserne Cavaignac au Mans. D’autres se chargèrent d’arrêter ceux considérés comme collaborateurs. Ceux-ci furent enfermés dans les prisons du château d’accès facile à l’époque.
Cinq soldats allemands furent donc tués à La Chartre au cours de ces journées. Et hélas deux des nôtres, Carette et Prouteau payèrent de leur vie la libération de notre petite ville de La Chartre-sur-le-Loir. »
(extrait d’un texte trouvé en mairie, sans date ni signature)