Lavoir du Pissot
Au-dessus de l’église, GR36
Le 8 août 1875, grâce à une souscription de 315 F, la municipalité peut accepter le devis de 900 F pour réparer le lavoir public alimenté par une source provenant du coteau, remplacer les deux madriers de 8 m de long à une auge qui sert de lavoir, paver l’emplacement des laveuses et l’écoulement de l’eau qui part du lavoir jusqu’à un aqueduc et, enfin, couvrir le lavoir.
« L’auge de pierre servait à la fois pour le linge et de lieu de trempage pour nettoyer les bouteilles et les barriques des viticulteurs qui autrefois, étaient nombreux à occuper les caves environnantes creusées dans le tuffeau » (Panneau communal)
Ce lavoir très original a été restauré au milieu des années 1990.
Lavoir de Coëmont
Face au moulin Martinet
Jusqu’au 8 juin 1869, les habitants du hameau avaient l’habitude d’aller laver leur linge au moulin. Cette servitude cessant, la municipalité décide de construire un lavoir pour les cent trente ménages et d’acquérir le terrain C n° 296 appartenant à M. BOUTTIER. Quelques années vont être nécessaires pour y réussir.
De fait, ce terrain appartient au domaine public car il empiète sur le lit du Loir et sa concession à titre temporaire et révocable de la part de l’État, entraîne donc la perception d’une redevance annuelle de 10 F qui va être partagée entre le propriétaire et la commune. Une souscription de 666 F va permettre de régler les 230 F du terrain et les 990 F de cette construction terminée en mars 1875.
En juin 1928, ce lavoir nécessite 3 074 F de réparations et l’abreuvoir voisin, 3 260 F. La municipalité fait un emprunt à 6 %, sur 15 ans et traite le marché de gré à gré avec le maçon, Émile MOULIN. Ce dernier doit construire un mur de soutènement, des murs en parpaings agglomérés et un dallage en béton de ciment. Des cabinets d’aisances avaient été installés en 1926.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 394/8)
La toiture a été refaite en ardoises en 1983/84. La partie protégeant les laveuses est moins avancée au-dessus de l’eau et le plancher mobile est inexistant.
Monument aux morts
Près de la nouvelle mairie
Cette stèle imposante, simple dans les éléments sculptés -couronne de laurier autour de la croix de guerre- a une architecture travaillée. Les noms et prénoms de 32 soldats sont gravés dans la pierre, par année, en courant horizontalement sur trois faces. Les noms de 3 victimes de 1939-1945 ont été ajoutés.
Le 8 février 1920, le Conseil [Municipal] décide à l’unanimité d’élever un monument public aux soldats morts pour la Patrie, soit sur la place de l’église, soit au cimetière, suivant la décision de la majorité des familles intéressées, et propose de solder cette dépense au moyen d’une souscription publique et d’une imposition communale. Le choix s’est finalement porté sur la place de l’église.
Le monument dessiné par M. Finot, architecte à Montabon, a été réalisé en pierre reconstituée par une entreprise de Billancourt, « La Pierre Agglomérée » (Anciens établissements CUEL Gilbert). Il a été livré en cinq éléments à la gare de Vouvray-Marçon par le Chemin de fer de l’Etat (Petite Vitesse) le 16 novembre 1920. M. Touchard Auguste, entrepreneur à Coëmont, a effectué les travaux de terrassement et de fondation, le montage, le « remplissage » du monument et la démolition de « l’auvent qui protégeait l’entrée de l’église ». Deux artisans de Château du Loir, MM. Hoghin et Gageard ont, respectivement, réalisé la grille et les travaux de peinture. Le coût total est de 10 874F.
Le financement montre que ce monument de la mémoire collective est bien l’œuvre de la seule commune. La souscription (5195 F) lancée dès l’annonce du projet couvre la moitié de la dépense totale. Plus de 230 familles ont participé à la mesure de leurs moyens (de 1F à 300F) ce qui représente vraisemblablement la totalité de la population qui comptait 764 habitants. La commune a assuré le complément en empruntant à deux particuliers, deux « propriétaires », la somme de 4000 F. Pour réaliser des économies, les habitants et les conseillers ont réalisé les charrois. L’architecte lui-même a compté ses honoraires à 5% au lieu de 8%.
L’inauguration a lieu le dimanche 4 décembre 1921.
Comme la commune vient d’acheter un bâtiment en face de l’école pour en faire une mairie, elle profite de l’occasion pour l’inaugurer en même temps. Cette deuxième inauguration aura lieu avant le banquet contrairement au programme annoncé par le Petit Courrier car la nouvelle mairie est aménagée… mais elle n’a pas encore été reconnue officiellement par le Préfet. Voici quelques extraits du compte rendu du Petit Courrier le 9 décembre 1921 :
…toutes les maisons étaient décorées de guirlandes de lierre et de feuillage garnies de fleurs… une double rangée de sapins transformait la rue principale en une longue et verte avenue, rehaussée de place en place par des faisceaux de drapeaux tricolores…
…l’église magnifiquement ornée est trop petite pour contenir toute la population de la commune et des environs…
A l’issue du service religieux, le cortège se forme dans un ordre parfait… et se rend au cimetière…
Au retour de ce pieux pèlerinage, l’assistance se donne rendez-vous à la nouvelle mairie…
A midi et demi arrivent les invités officiels… près de quatre-vingts convives se pressent autour des tables bien dressées par les soins de M. Blin, cafetier…
Puis vient l’inauguration du Monument : «… les lignes sobres et délicates du Mausolée admiré par tous, et tout à l’honneur de M. Finot, architecte…
… M. Lulé [l’instituteur] fait chanter par les enfants des écoles l’Hymne aux Morts et M. Guimier, maire, après avoir fait enlever le voile recouvrant le Monument se félicite d’avoir l’honneur, comme maire de la commune, de remettre ce monument à la garde et au respect de la population de Vouvray…
Il est ensuite procédé à l’appel des noms des Morts et à chaque nom un mutilé répond « Mort pour le France »…
- Puis vient la série des discours. La somme de 200 F provenant de la quête faite à l’église et au cours de l’inauguration du monument est transmise à l’œuvre des Pupilles de la Nation et aux Aveugles de guerre.
- service religieux bénédiction de la plaque
- rassemblement des sociétés à la mairie
- visite au cimetière
- réception des invités à la mairie
- banquet par souscription chez M Blin cafetier 12F
- inauguration du monument
A l’origine, le monument était près de l’église. L’ « espace sacré » du monument était délimité en 1920 par une grille protégeant l’accès à l’église et par six obus. Ces obus de 270 ont été attribués gratuitement à la commune. Les autorités militaires les nommaient « trophées de guerre» mais pour les familles ils devaient plutôt représenter la Mort. Chaque obus pesait 120 kg ! La commune a dû en payer la manutention, le chargement et le transport depuis Rennes. Le monument a été déplacé au centre de la commune et inauguré le 23 septembre 2005.
(recherches de Dany et Michel Benoit)
Monument paroissial
Sur cette plaque de marbre noir, 37 noms et prénoms de soldats sont gravés en lettres dorées par année. Elle a été bénite en même temps que l’inauguration du monument aux morts, le 4 décembre 1921.
Une liste manuscrite est aussi présente à l’église; elle précise le lieu et la date de décès de 32 soldats.
Guerre 1939-1945; stèle Buckmaster
Sortie de Château-du-Loir, près du centre Leclerc
Cette stèle a été déplacée en 2024 de quelques dizaines de mètres pour des raisons de sécurité lors des commémorations. Elle a été restaurée en même temps. Ces résistants autour du docteur Goude de Château-du-Loir, ont été arrêtés par l’armée allemande, en revenant d’un parachutage d’armes sur le plateau des Moirons à Dissay-sous-Courcillon. Ces hommes ont été internés puis déportés dans différents camps nazis où beaucoup sont décédés.
Elle avait érigée en 1966 à l’initiative de Victor David, revenu de camp. L’ensemble de l’historique se trouve sur le site de la ville de Montval-sur-Loir.
Les noms des résistants du territoire déportés, et morts en déportation cités par Henri Goude en 1966 :
Membres du réseau Max Buckmaster de Château-du-Loir, morts en déportation (ou à la suite de leur déportation) :
Jean Bouguennec, Alice Berthoud, Gilberte Gensel, Marcel Taveau, Marcel Morand, Henri Gensel, Pierre Gaubert, Adrien Froger (ne voulut pas tomber aux mains des Allemands), Kléber Vaudron, Victor Papin, Félix Polpré, Oscar Monéris, Henri Gauthier.
Henri Goude leur associe les autres Castéloriens patriotes victimes des camps :
Gabrielle Legras, Jean Broustail, Raymond Poissenot, Jacques Planchais, Louis Guy, André Ricordeau.
Déportés du réseau revenus des camps :
Henri Goude, Victor David, Raphaël Maux, Albertine Monéris.