Lavoir du bourg
Passage des Lavandières
Le 16 janvier 1836, le Conseil municipal n’approuve pas le devis de 810F, dressé par l’agent-voyer, pour réparer la fontaine et le lavoir publics car un riverain s’oppose à la couverture. Difficile d’améliorer ce lavoir situé entre les maisons ! Dix-huit mois plus tard, l’aqueduc de décharge abîmé et les murs dégradés contraignent les habitants à laver dans de l’eau bourbeuse. L’agent-voyer est rappelé pour établir un nouveau devis avec une répartition des travaux en deux étapes. Les maçonneries du bassin vont être confiées à un ouvrier du pays, en employant du corroi à 5F le m3, « attendu que l’emploi du ciment romain obligerait à avoir recours à des ouvriers étrangers, ceux du pays ne sachant s’en servir ».
Les travaux de couverture sont ajournés jusqu’en 1895 mais l’état du bassin a continué à se dégrader. La commune fait alors l’acquisition d’une petite maison estimée 490F et obtient la mitoyenneté d’un mur. La charpente en chêne et sapin couverte en ardoises, s’appuie sur un bâti en moellons de pays et onze poteaux . Le côté arrière est clos en planches et quatre châssis vitrés apportent de la lumière à ce bâtiment situé en contrebas de la chaussée. Le 19 avril 1897, lors de la réception des travaux, le décompte s’élève à 1892F. La commune emprunte 2000F et deux conseillers souscrivent pour 515F.
La toiture a été refaite dans les années 1990 et une restauration de l’ensemble du lavoir a été réalisée en 2017.
Lavoir et abreuvoir de la RN 157
Le 26 septembre 1905, la municipalité ne possédant qu’un seul lavoir aux dimensions restreintes décide d’établir un abreuvoir et un lavoir publics sur une source, dans un terrain appartenant à M. ANGUY, maire de la commune. Elle achète le terrain 280F et approuve le devis de 1070F des travaux qui seront traités de gré à gré avec l’entrepreneur de Saint-Denis, M. Alphonse BOUGON.
Les murs du bassin de 5m sur 3m, sont en moellons de grès de Saint-Denis et recouverts de planches à laver en sapin du nord. L’édifice n’est pas couvert. Une souscription de 378F participe au paiement de cet ensemble. Le même entrepreneur installe un aqueduc, en 1910, pour amener l’eau d’une autre source située dans un pré appartenant au maire, au bord de la route nationale 157.
(Arch.dép.Sarthe, 2 O 283/8) Ce bassin n’existe plus.
Monument aux morts
Au pied de l’église
Cette pyramide en pierre se trouve en contrebas de l’église, dans l’axe de celle-ci, en 3 parties sur une base cimentée, peu élevée. Sur la façade, palme et couronne occupent la partie haute et la dédicace se trouve sur le socle.
Les noms des 66 soldats dont 10 disparus sont gravés dans la pierre sur trois faces du socle; les 9 victimes de la guerre 1939-1945 sont inscrites sur la base en façade avec 2 victimes en Outre mer. Toujours sur la base mais latéralement 1 victime en Indochine et 1 en Algérie.
Le 6 juillet 1935, le maire informe le préfet du désir de la municipalité d’ériger un monument pour le jour de l’armistice prochain et demande des modèles de monuments ou adresses de maisons spécialisées. En réponse, la préfecture rappelle les instructions à suivre des actes administratifs n°7 de 1920, page 54 car il ne lui appartient pas de lui désigner un architecte.
Fin septembre, le maire reçoit le devis de la maison Savary-Lemaire de Sablé. Ce marbrier propose une pyramide en granit de Belgique, d’une hauteur totale de 3,90m, avec palme et croix de guerre en bronze pour 9 200F, inscriptions et pose comprises. Le mois suivant, le conseil décide d’élever le monument place de l’Église et accepte le devis qui sera entièrement financé par un crédit communal. Il souhaite pouvoir inaugurer le monument le 8 décembre.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 283/8)
Monument paroissial
Transept
Cette peinture murale commémorative de la Première Guerre mondiale occupe l’ensemble du mur du transept, autour du vitrail de Notre-Dame du Parc. Elle fut réalisée par deux peintres manceaux Gaston Muller et Mafray et inaugurée le 24 juillet 1929. De nombreux dons à l’époque avaient permis sa réalisation. Il s’agit du plus grand mémorial de la Sarthe en peinture murale et, après des recherches, il est possible de dire, œuvre unique de par ses dimensions 6m par 9,50m; le vitrail de Notre-Dame du Parc en son centre, en fait une exception
(explications de Histoire et Patrimoine Dyonisien)
Cette peinture comporte deux registres séparés par un phylactère dans une frise à motifs végétaux où il est inscrit:
Dans la partie haute, de chaque côté du vitrail, œuvre du maître verrier J B Anglade Paris, deux anges auréolés dans un ensemble architecturé surmonté de la croix, déploient un phylactère:
Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie
ont droit qu’à leur cercueil, la foule vienne et prie
Ce sont les deux premiers vers de la poésie l’hymne aux morts de juillet de Victor Hugo, écrite en juillet 1831 et parue dans les chants du crépuscule, en 1836.
Dans la partie basse, le centre est occupée par une plaque insérée dans un cadre en bois, où sont gravés en lettres rouges, les noms des 65 soldats dont 10 disparus, morts pendant la Première Guerre mondiale. Elle est entourée de motifs végétaux et, en dessous, des attributs des soldats: casque, fusil, épée, clairon, sacoche. Des phylactères portent les années de guerre. De chaque côté, deux plaques de marbre blanc ont été ajoutées, commémorant la Seconde Guerre mondiale.Latéralement, un tableau avec les soldats de 1914-1918 et des précisions sur leur mort.
À la mémoire des soldats de St Denis d’Orques
morts pour la France dans la Grande guerre 1914-1918
Honneur à ceux qui sont morts pour venger le Droit,
sauver nos Libertés et défendre la Patrie
Cette peinture a été restaurée par l’association Histoire et Patrimoine Dyonisien avec l’aide de généreux donateurs et la participation de dyonisiens en juillet 2019 pour un montant de 14 412€; le Conseil départemental a accordé une subvention de 20% du montant, soit 2 862€. Le vitrail a été restauré en 2018 par la municipalité.
Guerre 1870-1871
Cimetière
À la mémoire des Anciens Combattants de 1870-1871
Cet obélisque s’élève non loin de la croix de cimetière; aucune indication ne figure, excepté une petite plaque avec la dédicace.
Concession perpétuelle de 2 mètres pour la sépulture de 9 militaires français. Entourage en fer.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)
Il n’y a plus d’entourage mais un monument a été élevé.
Guerre 1939-1945: crash du 10 mars 1943
Ce début mars 1943 marque le début des bombardements alliés sur la Sarthe: le 4 mars la gare routière, le 9 mars l’usine Renault. Dans la nuit du 10 au 11 mars 1943, un avion anglais le Mosquito MkII qui avait pour mission le bombardement des aérodromes de Tours et Châteaudun est de retour vers l’Angleterre quand le pilote voit un convoi de quatre camions allemands en direction du Mans.
Le pilote, le lieutenant MG. OLLEY, 25ans, et son navigateur H.VIPOND décident de voler à basse altitude, sans trop bas puisque dès le début du mitraillage, l’avion s’accroche dans un arbre. Les corps des deux aviateurs sont retrouvés près du lieu-dit « La Petite Mercerie ». Leur sépulture est au grand cimetière du Mans. (article Ouest-France 27 mars 2023)
recherches de Jacky Emery 02 43 47 65 71 ou 06 45 32 90 13 jackyemery72@outlook.com
Guerre 1939-1945
Derrière le monument aux morts
Ces deux plaques de marbre gris ont été fixées sur le mur, à l’arrière du monument aux morts, en juillet 2011. Elles rendent hommage aux aviateurs engagés au moment de la Libération, en 1944: le lieutenant A Patton, pilote tombé le 27 juillet 1944 et aux 7 hommes de l’équipage d’un bombardier tombé le 8 mai 1944.
crash du 8 mai 1944
C’était un avion britannique qui appartenait à la Royal Air Force, au 138e escadron, basé à Tempsford, en Angleterre. Il comportait sept membres d’équipage, six Britanniques et un Canadien. Ce dernier, le commandant William MacFarlane Russel était âgé de 35 ans et pilotait le bombardier Halifax. Il participait cette nuit-là à l’opération « Citronell 1 ». Cette escadrille était spécialisée dans les opérations spéciales secrètes de parachutage d’armes à la résistance et aux maquis, dépose d’agents, d’équipements et d’armement. Cet équipage avait de 21 à 35 ans. Il semble qu’il ait été abattu par la chasse de nuit allemande, sans doute en rentrant de sa mission, qui devait être dans les Ardennes, puisqu’on ne retrouva rien dans l’appareil. L’avion s’est donc écrasé dans la nuit du 7 au 8 mai, au lieu-dit La Bouteluère, près d’une ferme. C’est la femme du docteur Torlay qui avertit la gendarmerie. Ces derniers découvrent six cadavres à proximité de l’avion. Le septième est gravement brûlé; soigné dans une autre ferme par le docteur Torlay,il décède vers midi de ses blessures. Les sept aviateurs sont enterrés au grand cimetière du Mans, parmi 80 aviateurs britanniques et du Commonwealth.
crash du 27 juillet 1944
Ce jour, le 428th Fighter Squadron de l’United States Army Air Forces entame sa 94e mission. Partie de l’aérodrome de Neuilly-la-Forêt, dans le Calvados, l’USAAF a pour objectif de détruire des wagons de marchandises et des wagons-citernes dans une zone comprise entre Saumur, Parthenay, Poitiers et Tours. À l’est de Laval, l’escadrille est attaquée par quatre Messerschmitt. Durant ce combat, les deux P-38 des lieutenants Patton et Banks entrent en collision. Il est environ 16 h. Un des deux appareils perdra la moitié d’une aile en plein vol. Un seul parachute sera vu par les autres pilotes de l’escadrille, celui du lieutenant James Banks. Son avion ira s’écraser à Vaiges, en Mayenne. Pris en charge par la résistance, Banks attendra d’être récupéré par l’armée américaine une douzaine de jours plus tard . Le lieutenant Charles A. Patton aura moins de chance: son avion, sans doute devenu incontrôlable, ira s’écraser à la ferme de l’Emerillonnière, à Saint-Denis-d’Orques. M. Nourry y trouvera le malheureux pilote, au pied d’un arbre. Le jour même le lieutenant sera enterré dans le cimetière communal où sa tombe sera couverte de fleurs. Charles A. Patton, originaire de Californie, avait 21 ans et était marié. Selon les vœux de sa famille, il restera en France. Aujourd’hui, il repose au cimetière militaire américain de Bretagne, à Saint-James, dans la Manche, avec 4 409 autres de nos libérateurs. Chaque année, depuis 2004, sa tombe est fleurie lors du Mémorial Day, en mai, par la famille Emery et la commune.
( recherches de Jacky Emery 02 43 47 65 71 ou 06 45 32 90 13 ; mail : jackyemery72@outlook.com)