Lavoir de l’Arche
Rue de l’Arche ou par la Ruelle de l’Ogre
Un lavoir existe déjà en 1821, puisque dans le rapport de l’agent-voyer pour la construction de celui de la Caille, il décrit le parcours du ruisseau Pot de vin et termine « il arrive ensuite avec le premier (Fort de salle) dont il est augmenté jusqu’au lavoir public à l’Arche de l’Ogre près du chemin de Mayet à Sarcé ». Il s’agissait juste d’un aménagement en bord de ruisseau.
Au Conseil municipal du 6 novembre 1873, le maire expose la nécessité reconnue depuis longtemps d’un lavoir couvert dans ce quartier où la population est nombreuse. Le terrain est déjà trouvé. Tous les propriétaires, sauf un qui réclame 100 F, cèdent gratuitement une parcelle. M. Pascal VÉRITÉ, architecte au Mans, sollicité pour dresser le devis et les plans, propose un projet s’élevant à 2 800 F. Face au peu de ressources dont elle dispose, la municipalité cherche « une autre combinaison ». C’est M. Julien LEVEAU, tailleur de pierres à Mayet, qui va réaliser, à ses frais, le lavoir selon les plans indiqués. Il en sera concessionnaire pendant dix ans. Il s’engage à rendre le lavoir dans le même état que lors de la réception de l’architecte et à verser 300 F à la commune en cas de défaillance à ce contrat. Tous les matériaux nécessaires: pierres, bois, ardoises proviendront de la démolition de l’église.
Mais cet arrangement ne commencera à prendre forme qu’en 1893 après la construction de la mairie, pour se terminer en 1900 avec la participation de trois maîtres-maçons. Les arches du cintre de l’église replacées, le lavoir est fermé avec les portes ferrées provenant elles aussi de l’église. Le droit d’entrée est fixé à 5 F par an. Cinq ans plus tard, la municipalité reprend la gestion de ce lavoir, les portes sont enlevées et il devient gratuit pour toutes les laveuses.
En juin 1914, en même temps que sur les autres lavoirs, des travaux de réparation sont effectués par M. Julien LEVEAU fils, pour 533 F : réfection de la plate-forme et pavage en briques belges, reprises de maçonnerie des murs du bassin et pose de deux tréteaux de 4 m, en chêne.
Lavoir de La Caille
Place de La Caille
En 1789, la résurgence de la source du Pot de vin est captée et un lavoir (bassin) est construit par le maire, M. GALPIN, sur ses propres deniers.
En 1821, un courrier des Domaines et Contentieux met en cause M. Jean PARMAY, propriétaire, refusant de céder son terrain à la commune tant qu’il ne sera pas jugé d’utilité publique. Cette parcelle, à l’embouchure d’un chemin d’exploitation à La Caille, est convoitée par la municipalité pour y établir, sur le Pot de Vin, un lavoir-abreuvoir. Elle insiste car cet emplacement se trouve à proximité du faubourg Saint-Nicolas, dans la rue principale. De plus, l’eau qui coule en abondance, est toujours propre et ne gèle pas. L’opposition de M. PARMAY est telle que le préfet autorise le maire à le poursuivre en justice.
En 1824, la commission présidée par M.de SARCÉ donne un avis très favorable : « que de temps immémoriaux, d’après l’attestation des anciens du pays, il existait déjà en cet endroit, un lavoir naturel de 10 m sur 2 m, qu’il a plu au sieur Parmay de clore par une haie sèche depuis 18 mois, sous prétexte qu’il faisait partie de sa propriété. [….] Il y aurait un grand désagrément à établir un lavoir sur les (autres) cours d’eau qui sont la plupart du temps sujets à des crues extraordinaires et dont les eaux chargées des résidus des lavages de laines et teintures des fabriques toute l’année ainsi que du rouissage des chanvres pendant trois mois, s’opposent à l’établissement d’un lavoir sur ces cours d’eau». De plus ce terrain offre l’avantage d’être situé entre les deux bourgs, en cas d’incendie. La population agglomérée est alors de 1200 habitants.
M.PARMAY continue à résister et l’affaire est portée au Ministère de l’Intérieur le 16 juin 1824. Les personnalités locales tentent d’interférer. Finalement, le 24 février 1825, une ordonnance royale autorise le maire à acquérir ce terrain pour une indemnité de 2 500 F. Un impôt extraordinaire sera nécessaire pour le règlement du terrain et de toutes ces procédures judiciaires qui ont coûté 3 222 F.
Au printemps 1831, les travaux commencent. Le chemin de Mayet au faubourg Saint-Nicolas étant devenu impraticable et la commune n’ayant plus de «fonds libres», les conseillers municipaux et les vingt plus imposés s’engagent à verser chacun 5 F afin d’extraire des pierres pour réparer le chemin ; les plus belles étant réservées au lavoir-abreuvoir. Mais, au grand dam de la municipalité, le maire, M. GALPIN, se les approprie sous prétexte qu’il a beaucoup donné depuis dix ans, pour faire une arche sur le chemin de Mayet à Écommoy (250 F), un lavoir public (300 F) et régler tous les frais de déplacement à La Flèche et au Mans durant le procès PARMAY . Ces pierres, il les destinait à la construction d’un bâtiment, près du lavoir, pour loger le garde-champêtre et abriter les laveuses pendant leur repas. L’affaire est sur le point d’être traduite en justice. M. GALPIN, destitué de ses fonctions de maire, redevenu simple citoyen, continue à réclamer le remboursement de tous ses frais. La situation ne s’arrange pas: « une tomberottée était prête d’arriver chez lui quand le maire s’est présenté avec quatre gardes nationaux en arme et le garde champêtre avec son insigne et son sabre et celui-ci déclarant, main sur le sabre, que s’il ne rendait pas ces pierres, il allait faire son devoir. Le convoi rapporta les pierres et la troupe raccompagna. M. Galpin chez lui, le garde champêtre tenant la bride de son cheval ». Il demande justice pour cette humiliation. Finalement, le 26 juin 1833, la municipalité lui abandonne les pierres et les frais de début de procédure sont partagés par moitié.
En août 1852, la construction de l’abreuvoir à La Caille est réalisée pour 300 F.
Le 27 juillet 1884, 160 F de travaux d’entretien s’avèrent nécessaires : poser un madrier en chêne de quatorze mètres, remplacer un poteau de soutien de la toiture ; paver en béton la partie couverte et faire écouler les eaux dans des tuyaux en poterie.
La plate-forme est refaite, le bassin consolidé, les maçonneries reprises et la toiture réparée pour 268 F, en juin 1914.
Des travaux de rénovation viennent de se dérouler en 2017.
Lavoir de la fontaine Pot de vin
Quartier Saint-Nicolas
Ce quartier Saint Nicolas est le site originel de Mayet. Au Moyen Âge, d’après la tradition, les vendeurs de bétail déposaient leur pot de vin dans la fontaine située à proximité du marché, pour le garder au frais ; lorsqu’ils tombaient d’accord, acheteur et vendeur venaient trinquer ici pour conclure la vente. (Panneau explicatif)
Des réparations sont réalisées au bassin du lavoir, pour 100F en 1852.
En 1885, la municipalité entreprend les travaux de couverture. Les dimensions du bassin qui reçoit les eaux de deux sources sont conservées: 9,50m sur 2,40m et une profondeur de 0,40m. Seuls, le canal qui amène l’eau du ruisseau et le conduit du trop-plein sont élargis. Les bois de charpente proviennent de la démolition de l’église. La toiture à deux pans (16m sur 2m et 12,5m sur 1,05m) reposant sur des poteaux assis sur huit dés de grès de la carrière de Chêne aux loups à Saint-Jean-de-la-Motte, est couverte en ardoises.
Début 1914, le fils LEVEAU, entrepreneur en maçonnerie va réaliser une série de travaux sur les lavoirs. Pour celui-ci, il répare le chemin d’accès, pave la plate-forme en briques belges, change les madriers de lavage, consolide la charpente et refait une partie de la couverture en ardoises. Tous ces travaux coûtent 394F.
Lavoir de Gué Blanche
Quartier de la gare
En février 1885, la veuve GOUFFRAY s’empare d’une partie du lavoir public de Gué Blanche. Mais elle est vite condamnée à le remettre en état.
En juin, la municipalité envisage de le prolonger d’un mètre et de le couvrir. Les poteaux de charpente reposent sur des dés en grès de la carrière du Chêne aux Loups, de St Jean de la Motte. Le bois provient de la démolition de l’église. Les murs sont en moellons de pays et la toiture à deux pans est couverte en ardoises. Une passerelle franchit le Gandelin. Le tout coûte 200 F. Mais, le 9 mai 1886, la même Mme GOUFFRAY veut intenter un procès à la municipalité qui se serait emparée d’une partie de son terrain sur la parcelle D 998 et le barrage de lavoir rend sa prairie «imprégnée d’eau». Le maire est autorisé à aller en justice pour défendre les droits de la commune, ce lieu, occupé par un lavoir public depuis « un temps immémorial », se trouve en dehors de la dite propriété.
En juin 1914, ce lavoir nécessite 77 F de réparations : poser des regards pour l’écoulement des eaux, le paver en dalles de granit d’Alençon et changer les madriers de lavage.
Lavoir de Beaussents
Route de Sarcé, hameau de Beaussents.
Le 25 août 1900, la municipalité alloue 230 F pour construire un lavoir sur le Fisson. Une souscription de 123 F et un secours départemental de 200 F complètent ce financement.
Six mois plus tard, les travaux de couverture, s’élevant à 675 F, et la souscription n’ayant rapporté que 99 F, la différence est prélevée sur le reliquat du budget de 1900.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 192/9 et travail réalisé par Nicolle Piétrin à partir des archives municipales)
Il vient d’être restauré par les employés communaux à la demande des habitants du hameau.
Les lavoirs de Gué Blanche et de Fisson n’existent plus. Des petits lavoirs privés se succèdent au bord du Gandelin, dans la traversée de la ville.
Monument aux morts
Place de l’église
Ce monument est constitué d’un piédestal sculpté surmonté d’un poilu au repos, les mains posées sur son fusil. Notons son armement complet, sa musette, son quart, ses bandes molletières sur ses godillots. Les noms de 107 soldats sont gravés dans la pierre, par ordre alphabétique sur trois faces. Une plaque a été ajoutée à la base pour la guerre 1939-1945 avec les noms de 9 soldats, 3 prisonniers, 2 déportés et 2 F.F.I. Une autre plaque sur la contre-marche comporte 4 noms, en son centre un homme fusillé par les Allemands et une victime en Algérie. Le nom du sculpteur est inscrit à la base du monument.
Le 16 août 1920, le maire rappelle au conseil désirant élever un monument commémoratif en vue de glorifier les héros morts pendant la guerre 1914-1918, qu’il est nécessaire que le projet soit approuvé par décret conformément à l’ordonnance royale du 10 juillet 1816. Il présente donc le devis de 10 000 F, dressé par M. Lefeuvre, sculpteur au Mans. La souscription de 10 027 F et un crédit communal de 3 000 F permettent de passer un traité avec l’entrepreneur. Cependant, la municipalité sollicite, des Pouvoirs publics, une subvention d’État en rapport avec le sacrifice pécuniaire consenti par la population de Mayet. Le monument sera érigé sur la Place de l’Église. Le 15 mars 1920, la commission spéciale adopte le projet.
Le 28 août 1920, le maire adresse au sous-préfet de la Flèche le dossier concernant l’érection d’un monument commémoratif aux Enfants de Mayet « Morts pour la France » pendant la Grande guerre 1914-1918. Le 27 décembre 1920, le comité désigné pour le suivi du monument, désire modifier le projet, estimant que les ressources financières permettent de remplacer le coq gaulois par un « Poilu ». La population approuve. Le conseil considérant qu’il s’agit d’obtenir un monument plus digne d’honorer la mémoire des victimes de la Grande guerre, se rallie à la population. Ce sera un monument en pierre de Lorraine Euville pour la 1ère assise et en pierre de Lavoux pour le reste, avec sculpture et gravure et une statue en pierre de Lavoux de 1,90 m de hauteur, pour la somme forfaitaire de 12 000 F.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 192/9)
Le monument est inauguré le jeudi 21 avril 1921, en présence de 300 enfants des écoles. Depuis Saint-Nicolas jusqu’à la gare, toutes les rues sont pavoisées de drapeaux tricolores et fleuries. Les enfants dont les pères sont morts, ont appris un petit texte, qu’ils diront l’un après l’autre devant le monument. Ce sera la première fois que le nom des victimes sera prononcé à haute voix et ponctué d’un retentissant « Mort pour la France ».
(interview de Nicolle Piétrin dans le Maine Libre du 7 mai 2021)
Le Souvenir Français et Générations mouvement ont réalisé des recherches généalogiques et militaires pour les morts de l’ancien canton de Mayet (Aubigné-Racan, Coulongé, Lavernat, Mayet, Sarcé, Vaas, Verneil-le-Chétif) que vous pouvez retrouver sur le site internet dédié.
Le carré militaire du cimetière est bien délimité par des bordures et des obus qui étaient auparavant autour du monument; ils avaient été pris à l’ennemi lors de la bataille de Verdun. L’ensemble est gravillonné. Deux canons crapouillots précèdent un ensemble de sépultures dont les noms figurent sur un tableau.
Monument paroissial
Transept occidental
La paroisse de Mayet
A ses morts glorieux
Grande Guerre 1914-1918
Celui qui donne sa vie la retrouve pour l’éternité
Ce monument surmonté d’une croix latine est très ouvragé avec des sculptures à la base (croix de guerre dans un médaillon), au sommet (casque, drapeau, feuillage) grenades et décors végétaux sur le pourtour. Les noms et prénoms de 102 soldats sont gravés en lettres rouges, par année, sur trois colonnes avec l’indication de leurs décorations.
Une plaque de marbre gris avec les 17 victimes de la guerre 1939-1945, est apposée sur le côté.