- monument départemental
- monument funéraire, cimetière de Pontlieue
- monument ossuaire
- monument Chanzy
- monument de la gendarmerie
- plaque pont sur l’Huisne
- tombes cimetière Sainte-Croix
Monument départemental
Cimetière Sud, rue de Laigné
Cette haute pyramide en granit se dresse sur un triple emmarchement; elle est terminée comme une forteresse avec une croix latine sculptée sur les quatre faces. Les noms de 500 soldats sont gravés sur trois plaques et sur la quatrième face, ce sont les noms de 48 officiers et sous-officiers qui sont inscrits. A l’origine, ce monument était à la Lune de Pontlieue.
Un monument en granit gris de Lannion a été élevé, avec le produit d’une souscription publique, à la mémoire des soldats de la Sarthe morts pendant la guerre, à la lune de Pontlieue, par où les Allemands entrèrent au Mans, le 21 janvier 1871. Il a la forme d’une pyramide quadrangulaire élevée sur trois marches. Sur les faces de la base sont appliquées quatre tablettes, sur lesquelles sont inscrits les noms des officiers et soldats. Un cartouche placé au milieu de la corniche qui orne le fût porte le millésime « 1870-71 ». Sur la partie centrale on lit l’inscription: « Aux soldats de la Sarthe, morts pour la défense de la patrie ». Au-dessus de cette dédicace et surmontées d’une couronne obsidionale, sont sculptées en relief les armes des quatre chefs-lieux d’arrondissement. La pyramide se termine par quatre croix en amortissement et en pénétration sur chaque face.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)
SOLDATS
ABOT-ANJUBAULT-ARTUS-AUBRY-AGUILE-AUMONT-AURIAU-AUBIERS-ALLARD-ALLORI-ALLOYEAU-AVELINE-BRAY-BUNEL-BRIOLIERE-BOURILLON-BORDIER-BUREAU-BAJIAU-BAUDRIER-BOUVET-BONVIN-BRUON Louis-BRUON Louis Joseph-BALLEUR- BELLANGER Adre-BELLANGER François-BOULINIERE-BOISARD-BEAUVAIS-BOUTTIER-BAS- BOURDIN Louis-BOURDIN Aphe-BOISNET-BONHOMME-BOURCIER-BRUNEAU-BEARD-BOURGNEUF-BRETON-BERGER Pierre-BERGER Julien-BARRIER- BAUBUSSON-BRAULT Auguste-BRAULT Jacques-BLOT Louis-BLOT Ls-BOULAY Jacques-BOULAY Ate-BOULAY Fçois-BAZOGE-BRILLANT-BEUCHER-BUISARD-BALIGAND-BARBE-BOUSSION-BROSSARD-BAUSSAN-BIGNON-BENOITS-BOULANGER-BOURLIER-BLIN-BERTRON-BECHU-BARBIER Aphe-BARBIER Ernest-BARBIER Ate-BIS-BEAURY-BELLAND-BEDOUET-BESNARD-BUON-BLANCHARD-BOUTTEVIN-BERTRAND-BENOU-BIGOT-BEAUPIED-BOUGLET-CABARET-COLLET-CHEDHOMME-CHRETIENNEAU-CHARBONNEAU-COUZON-CORMIER Jh-CORMIER Fs-CHARTRAIN-CHASSEVENT-CHEVET-COURONNE-COUDRAY-COUTARD Adre-COUTARD As-CRINIERE-CAREME-CHEVALIER Ate-CHEVALIER Cle-CHEVALIER Fric-CHEVALIER Jh-COMPAIN-COURVRAISIER-CALLU-COCHONNEAU-CHAPELAIN-CHANTEAU-CRUCHE-CHAUVIN Are-CHAUVIN Are-CHEVREAU-CROSNIER-CHEVRIEUX-CHIQUET-CRESPIN-COTTIN-CHEVRE-CHALEMBERT-CHABAUD-CHAILLEUX-CHALOPIN-CRENAIS-CHAOUE-CERCEAU-COURRER-CONRAD-CHAUCHE-COTTAZ-DROUET-DAVOINE-DURAND-DULUARD-DEMIE-DIVARE-DAGOREAU-DORIZON-DESHAYES-DEROUARD-DOUET-DIET-DESCHAMPS-DEROUET-DORE-DUBOIS Hri-DUBOIS Ene-DOLBOIS-DROGUET-DUPIN-DREUX-DANGEARD-DOURLEE-DURFORT-DAVID-DELORME-DELAUNAY-DUFEU
DUPONT-DUBRAY-DABOINEAU-DESMARES-ELIE-ESNAULT Ad-ESNAULT Ar-ERAING-EPINEAU-ETOC-ETIENVRE-FROGER Fs-FOULON Ae-FLORENCEAU-FROGER Ls-FEBVRE-FOURMY-FORTIN Hri-FUSIL-FERRAND-FARCY-FOUCAULT-FREULON-FOUSSIER-FOUSSARD-FROGER Ad-FOUGERE-FEISSIER-FOUANON-FRESNEAU-FONTENELLE-FOULARD-FOUQUET- GUY-FOULON Rre-GODON-GARNIER J-GIRAULT-GUILLEUX-GAULUPEAU-GIRARD-GARNIER Jn-GESLIN-GALLEREAU-GAUQUELIN-GANDON-GOUAULT-GERMAIN-GAILLARD-GAUTHIER Ls-GRUDET-GUILBAUT-GREMY-GOUSSELIN-GALPIN-GASNIER-GARNIER Fs-GUESNE-GAUTEREAU-GODEFROY-GRASSIN-GAUTIER-GUIBERT-GALPIN Fs-GOHON-GUILLON-GAUTHIER Fs-GALBRUN-GUITTET-GOMER-GEVRAISE-GROSBOIS-GUERINEAU-GUIET-GOSSE-GAUDIN-GERALUT-GAGNEAU-HOUDAYER As-HALOPE-HAMELIN-HERISSON-HIRET-HOUDAYER Aphe-HULOT-HEULIN-HUBERT Jn-HERCE Jn-HERMANGE Ls-HOUSSEAU-HAMELIN-HUREAU-HUETTE-HIRON Pe-HUTTEREAU-HUBERDEAU-HULIN-HERSIE-HIRON Vr-HERVE Ls-HERCE Ls-HERVE An-HERMANGE Ct-HARDY-HUGUET-HAMARD-HERREZ-HUBERT-JANVIER Ls-JANVIER Ene-JOSNIER-JARDIN-JOUBERT-JUIN-JUGE-JARRY-JOUY-JANY-JEAN-LANGEVIN Ae-LEGENDRE Ate-LECOSSIER-LAZE-LEPLE-LADUREE-LEGENDRE Ppe-LEFEUVRE-LEPAGE-LUCAS-LEPINAY-LAMBERT-LEMAITRE-LALLIER-LEGOUE-LEGER Pe-LHOMME-LEGEAY Ls-LOUVEAU-LECHABLE-LEDRU-LAPORTE-LETHIELLEUX-LOISEAU-LANGEVIN Hri-LEGROU-LEFORT Hri-LEFORT Zir-LENOIR Hri-LEON- LELONG Fs-LEFFRAY-LENOBLE-LETERNE-LEBOIS-LEBOINDRE-LAUMONIER-LAURAY-LEROUX-LAMY-LHERMITTE-LEGEAY Jph-LAURENT-LASSAY-LEGER Hri- LEMARCHAND-LELONG-LANNES-LESUEUR-LEGER LS-LAMBOUST-LEPRINCE-LACHAUD-LANGLAIS-LEPROUST
MOIRE-MUSSARD-MAYET-MONCHATRE-MAUDET-MONNIER Jen-MAHOT-MOREL-MENON-MEILLANT-MONNIER Pre-MILLET-MARIETTE-MERCIER-MASSOT-MAUNOURY-MERSENNE-MIMBRE-MAUFFAY-MAFFRAY-METAIS Re-MONTAROU-MAURY-MOREAU-METAIS C-MONTREUIL-MORIN Ppe-MILON-MEUNIER-MARQUET-MONNIER Ye-MORIN Fs-MECHE-MALARD-MOURRY-MAUBOUSSIN-NAVEAU-NEVEU-OLIVIER-OPERON-ORY Re-ORY Aphe-POIGNANT Hri-PELLIER-PENART-PECHARD-PEZAVANT-POIRIER-POUPART-PITART-PICAULT-POUSSIN-PEPLET-PATTIER-PROVOST Ee-PIEAU-PICHARD Fs-PAPIN-POISSON-PROVOST Es-PILATE-POSSON-PINEAU-POGNANT-PERROTEL-PAVARD-PERDREAU-PATTOIT-PANCHER-PASDOIE-PRINGAULT-PORCHET-PILET-POUSSIN Ene-PENON-POIGNANT Jph-POMMIER-PICHON-POUSSE-PINCON-PONCHATEAU-PASLIER-PAULAIN-PICHARD-PEAN- PAPIN Ane-PAPIN Re-RICORDEAU-RIGOT-ROGER Pe-RENAUDIN Fs-RENAUDIN As-RIET-REAU-RICHARD Ln-REBIN-ROCHETEAU-RAGOT-REMORS-RENAULT Ad-REBRASSER-RAGOT Fn-ROULIER-RENOIR-RENARD-RIGOULAY-ROCHER Ad-RUAULT-RICOSSE-RATTIER-RICHARD Ls-ROCHER Ct-ROGER Be-RIGUET-RENEUX-ROUILLARD H-RONDEAU-REVEILLE-RAVENEAU-SECHET-ROUILLARD Ae-RICHOMME-SALLE-SAMOYEAU-SINEAU-SALMON Ls-SALMON Jph-SAILLANT-SOUCHU-SORTET-SCHREIBER-SIMON-TERRIEN-TOUCHARD-TRIGER-TRANGER Jn-TRANGER Jph-TERMEAU-TESSE-TISON-TRUILLARD-TONNELIER-TELINE-TESSIER Vr-TEZE-TRIPIER-TRNAGER Ls-TRANGER-TROTTIN-TESSIER H-TRANCHANT-TESSIER Fs-THOURANT-ULM-UZU-USSE-VAVASSEUR-VAUGARNY-VOLET-VARES-VEDY-VINCENT-VALENTIN-VEDIS-VIVET-VADE-VAUDELLE-VIAU-VICROUX-YVON-SORTAIS
OFFICIERS
GUYOT DE LESPARS général de division- DE SAINT ILLIERS colonel du 2e ligne- CHAUVIN AMAND Ct au C2e de marche- Cte DE MAILLY CHALONS Ct au 74e mobiles- CHEREAU LEON capitaine au 2e Zouaves- DUC D’ALBERT DE LUYNES capitaine au 33e mobiles- GOIN JOSEPH capitaine au 50e mobiles-KERDAVID capitaine de mobilisés- DELAMANDE lieutenant au 33e mobiles- Cte D’ARGY ADALBERT lieutenant 74e mobiles- MARCHAND HENRI lieutenant au 74e mobiles- DEMORIEUX ELFEGE lieutenant de Francs Tireurs- DE LANCRY DE PRONLEROY s Lt 45e de ligne- NOUAUX HENRI s Lt au 8e BATon Ch à pied- COTTEREAU LOUIS s Lt- CHAUVIN vétérinaire au 7e d’artillerie
S OFFICIERS CAPORAUX
St Mr BOURGOING-DAVID-HAMEAU-LEBLOIS-LEPELTIER-MARCAIS-SEGUIN-
BUSSON Mal des logis- CAMUS-LECOMTE St Fr- DAVID LUCIEN- DESLANDES-LEPERON- St
CAPl BONNAIRE – ERGEOT-CADORE-COUTELLE-CHEDANE-CLAIN-CHARLOT-DUPONT-ESNAULT-GARNIER-GASNIER-HUGER-LEROUX-LAUGER-LAUGE-MOREAU-POIRIER-ROUILLARD-REBOURSIER
Le 17 février 1872, le préfet informe M. RUBILLARD, maire du Mans, qu’ à la demande des membres du Comité de souscription, il a formé une Commission pour élever un monument à la mémoire des soldats de toutes armes, appartenant au département de la Sarthe et décédés pendant la guerre et qu’il l’a désigné pour faire partie de cette Commission. Le maire du Mans accepte.
À l’issue de la première réunion,le 18 avril 1872, le préfet de la Sarthe s’adresse à tous les maires du département, les priant de lui adresser la liste des soldats de leur commune, morts pendant la guerre pour les inscrire sur le monument. Cette liste devra distinguer deux catégories
- les noms des soldats tués sur le champ de bataille
- les noms de ceux qui sont morts des suites de leurs blessures
Il leur rappelle que la souscription est toujours en cours. Pourtant, elle dépasse les prévisions ! Le maire de Saint-Biez-en-Belin, M. Le Prince de LUCINGE-FAUCIGNY, fait un don de 1000F.
La Commission va proposer des améliorations à son projet initial et lancer un concours ouvert aux artistes du département pour ce monument funèbre. Quelques exigences sont imposées aux candidats : il sera en pierre de granit, élevé sur une place publique du Mans. Son prix ne devra pas dépasser 5 000F. Les dossiers sont à déposer à la préfecture avant le 17 juin 1872. Cinq concurrents s’inscrivent : MM.LHOMMEAU, COTTEREAU, MERLET, COSNARD et GAULLIER. Le sculpteur, COSNARD, obtient le marché.
Le traité signé le 20 septembre 1872, entre le préfet Charles TASSIN et M. Cosnard, sculpteur au Mans, désigne un monument en granit de Lannion sur des fondations en béton qui sera terminé avant le 1er mai 1873. Son prix forfaitaire et définitif, grille d’entourage et inscriptions comprises, sera de 6 200F.
Fin décembre 1872, la commission préfectorale désire faire ériger le monument au Mans, Place des Jacobins, sur la Butte Aux Canons. Le maire du Mans, A. RUBILLARD, doit saisir son Conseil municipal pour lui demander à titre d’hommage public, la concession perpétuelle gratuite du terrain nécessaire à la construction de ce monument. Des voix s’élèvent contre cet emplacement mal choisi… Si l’ensemble de la municipalité est honorée de voir ce monument sur sa commune, elle regrette de ne pas avoir été consultée sur le choix de l’emplacement et décide de constituer une commission municipale que le préfet devrait inviter aux réunions de la commission départementale. Cinq membres sont élus au sein du Conseil municipal : MM. TEILLEUX, COLAS, GASNIER, GODEFROY et LEBALLEUR.
À la séance du 12 mars 1873, la commission réunie salle de la préfecture, prend connaissance du refus de la municipalité du Mans d’élever le monument sur la Butte aux Canons et de la démission du maire de la Commission préfectorale. Un nouvel endroit est à l’étude. Mgr l’Évêque propose une portion de terrain faisant l’angle de la Vallée de Misère et de la rue de Tessé, comprise dans l’enclos de l’évêché. Un membre propose le rond-point de la Lune de Pontlieue appartenant à l’État vu qu’il se trouve à la jonction de routes nationales.
Dans un long courrier daté du 14 mars 1873, M. Hyppolite BÉRARD, 93 Rue du Quartier de Cavalerie, expose ses observations sur cet emplacement choisi pour le monument aux braves morts pour la défense de la patrie, dont :
- l’incompatibilité entre ce monument sacré et un emplacement de foires. C’est un manque de goût et de dignité d’ériger un tel monument Place des Halles, des Jacobins ou sur la Lune de Pontlieue
- au point de vue artistique, le monument est mesquin et ridicule sur l’immense rond-point de 108m de diamètre
- le monument couperait le point de vue venant de route de Tours vers Le Mans. C’est une faute architecturale
- depuis 75 ans, Pontlieue a déjà vécu trois batailles ; c’est donc un point stratégique et le monument serait renversé par des boulets
- -Il y a à Pontlieue, sur la route de Ruaudin, sur la hauteur, un emplacement magnifique à gauche, après la montée d’où l’on domine toute la ville du Mans et tout le pays. C’est là que je ferais la chapelle et le monument pour nos braves au milieu d’un vaste cimetière pour la ville.C’est à mes yeux le seul emplacement pour un si grand souvenir.
Les Ponts & Chaussées rappellent que ce rond-point étant à la jonction des routes nationales n°S 23 et 158 et de la route départementale n°3, nécessite un trottoir de 10m de diamètre destiné à servir de refuge pour les piétons, estimé 535,50F.
La commission demande une subvention au ministre de l’Intérieur. Mais le dossier envoyé est incomplet ; le ministère réclame les plans des lieux et du monument projeté et l’avis des Ponts&Chaussées. Un mois plus tard, les croquis manquent toujours ! Le 25 juillet, la Commission fait le point des souscriptions : sur les 436 communes, 40 n’ont rien envoyé. Néanmoins, le 5 août 1873, le préfet publie un décret autorisant l’érection, par voie de souscription publique, d’un monument à la mémoire des soldats du département morts pendant la guerre de 1870-1871. Ce monument sera élevé au rond-point de la Lune de Pontlieue.
(Arch. dep.Sarthe 2 R 64)
En 1970, à la demande du ministère de l’Intérieur, le maire du Mans décrit les quatre faces du monument aux Morts de 1870-1871, dressé Place TIRONNEAU (Pontlieue) :
- Face côté avenue Jean JAURÈS : sur le monument en granit, la dédicace« Aux soldats du Dépt de la Sarthe morts pour la défense de la Patrie » 1870-1871 et sur une dalle en ardoise, les noms des officiers et des sous-officiers caporaux ;
- Face côté route de Parigné, les noms des soldats et, gravé sur une plaque de marbre, « Les sauveteurs de la Sarthe aux soldats morts pour la Patrie 1891 »
- Face côté vers le boulevard Jean Jacques ROUSSEAU : les noms des soldats
- Face côté routes Angers et de Tours : les noms des soldats
Alors que :
- le 2 mai 1968, le conseil a voté l’exploitation d’un parking souterrain place de la République rendant le transfert du monument de CHANZY nécessaire. La place Washington serait le meilleur emplacement; la rue Nationale étant appelée à devenir une artère importante et le dégagement de cette place mettant en évidence ce monument.
- et le 28 avril 1969, le maire, MAURY, expose au conseil qu’En raison de difficultés croissantes de la circulation place A. TIRONNEAU et afin de permettre un meilleur écoulement des véhicules, certains aménagements doivent être apportés à cet important carrefour. Le transfert du Monument Morts de la guerre de 1870 s’avère nécessaire. Après avis des représentants du quartier de Pontlieue, il pourrait être transféré au Cimetière Sud, rue de Laigné.
En août, le préfet, Tony ROCHE, autorise le maire à transférer le Monument aux Morts de la guerre de 1870 au Cimetière Sud en même temps que la statue du général CHANZY, place Washington.
(Archives municipales 820 W 21, 207 W 14)
Monument funéraire
Cimetière de Pontlieue section 14 rang O
Tombeau
A la mémoire des soldats morts
à la défense du Mans 9.10.11.12 janvier 1871
Passants Priez pour eux
La dédicace est gravée dans la pierre du piédestal, en façade et est surmontée d’un fusil Chassepot sculpté. La pyramide est surmontée d’une urne funéraire; des torches renversées sont sculptées sur chacune des arêtes. Un ensemble d’attributs guerriers sont sculptés sur chaque face: bouche de mitrailleuse, pistolet, cordage, calot, haches croisées, casques, cartouchière, baïonnette…
Dans le guide du voyageur au Mans, Fortuné Legeay indique que ce monument est dû aux ciseaux de M. Trigeon. (Gallica)
ossuaire regroupant les soldats français et allemands
Cimetière de l’Ouest, 182, avenue François Chancel
Ici reposent
les soldats français et allemands
morts au Mans
pendant la guerre 1870-1871
Dans un grand espace délimité par un entourage, se dresse un obélisque en granit, surmonté d’une croix latine. La dédicace est gravée en noir sur la façade. Des couronnes ornent chaque face; des plaques ont été apposées pour cinq officiers allemands. La crypte sous le monument regroupe les corps de 3492 soldats français et 362 allemands. A l’occasion du cent cinquantenaire de la bataille du Mans, un hommage officiel franco-allemand a été rendu à ces victimes et une plaque bilingue a été apposée
Les militaires tués à la bataille du Mans ou morts des suites de leurs blessures avaient été inhumés dans les cinq cimetières de cette ville et aussi dans quelques propriétaires particulières. L’État a acheté, dans le grand cimetière de l’Ouest, une concession perpétuelle de 160 mètres, et il y a fait construire un ossuaire, surmonté d’un monument funéraire, dans lequel on a réuni les restes mortels de 3854 militaires ( 3492 Français et 362 Allemands). L’ossuaire a 16 mètres de long sur 10 mètres de large et 3m70 de profondeur; il est divisé en huit galeries séparées par des murs en briques et recouvert par des dalles en granit d’Alençon reposant sur les murs de séparation des galeries; ces dalles sont elles-mêmes recouvertes d’une couche de terre végétale disposée en glacis, où sont plantés des arbustes verts. Le monument qui s’élève au-dessus de l’ossuaire a une hauteur de 6m80; il est en granit d’Alençon et formé d’une pyramide posée sur un piédestal, en forme de tombeau, exhaussé de deux marches et décoré sur chaque face d’une couronne. Le fût de la pyramide est surmonté de croix. Une balustrade en fer, posée sur bordure en granit, entoure le terrain occupé par la crypte.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)
Monument à Chanzy et à la 2e armée de la Loire
Place Washington
A Chanzy
A la 2me Armée de la Loire
1870-1871
Ce monument est composé d’un piédestal avec la statue du général Chanzy et d’un ensemble de groupes de combattants de la guerre 1870-1871 au pied. La statue de Chanzy est l’œuvre du sculpteur Gustave Crauk et les groupes l’œuvre de Aristide Croisy. L’ensemble en bronze est sorti des fonderies « Thiebaut frères », une des plus importantes fonderies d’art en France et spécialisée dans les sculptures monumentales. A l’origine, ce monument était érigé Place de la République avec un entourage. Il avait été inauguré en août 1885 en présence de 50 000 personnes. Déplacé en 1970, il a rejoint la place Washington.
Peu de temps après le décès du général Chanzy, en janvier 1883, en avril de la même année, le maire du Mans, Louis CORDELET, rapporte au conseil municipal qu’un Comité d’amis et de compagnons d’armes s’est formé à Paris, présidé par le vice-amiral, sénateur JAURÉGUIBERRY pour qui la France doit rendre un suprême hommage au général CHANZY et à l’Armée de la Loire qu’il a commandé en chef. Il faut que l’illustre soldat que la France vient de perdre, revive sur une place publique d’une des villes qui furent le théâtre de son héroïque résistance à l’ennemi. Le Comité propose d’élever ce monument au Mans et demande à la municipalité d’en fixer l’emplacement. Le maire, très honoré de recevoir cette œuvre nationale et patriotique, invite le conseil à voter 200F à la souscription pour l’érection du monument CHANZY.
En août, le maire reçoit la visite du Comité avec la présence de MM. PHILIPPOTEAUX, vice-président de la Chambre des Députés, du général duc d’OUESTAEDT, NOIRAUD, secrétaire du Comité, et de CRAUK et CROISY, sculpteurs. L’initiative de l’entreprise appartient au Comité. Comme il a eu la peine, il doit avoir l’honneur. C’est l’inauguration qui mettra un terme à sa mission. M.PHILIPPOTEAUX aimerait la contribution de 10 000F répartie entre le Département et la Ville pour que le monument au général CHANZY et à l’Armée de la Loire soit élevé sur l’une des places publiques ou promenades et que la Ville se charge des frais de la cérémonie d’inauguration.
Quel emplacement choisir pour ce monument composé de 4 à 6 statues groupées autour de la statue principale, de 10m de côtés et d’une hauteur égale? Place des Halles ou Place des Jacobins ?
À la fin de 1883, la municipalité du Mans, au grand soulagement des habitants vote la démolition de la halle ronde, noire construction devenue complètement inutile, ne faisant qu’attrister et déparer l’une des plus belles places d’intérieur. La place des Halles devenue Place de la République est choisie à la presque unanimité du conseil pour recevoir ce monument. Deux voix s’y opposent: celle de M. LECOMTE qui lui préfère la statue de Pierre BELON, une des gloires de la Sarthe mais de la France entière, et celle de Ernest BOLLÉE, pour qui il est impossible d’imposer à nos descendants, (sur la place que nous avons dans une précédente séance réservée pour centre vivant des affaires commerciales), la vue perpétuelle d’un monument dont le caractère essentiellement militaire et malgré tout funèbre, est l’emblème permanent du souvenir de nos malheurs. […] Je voterai pour l’érection de ce monument sur l’une des places de la ville à l’exception de la place dite des Halles qui doit conserver son caractère de centre des affaires commerciales.
Et neuf mois après, quelques Mobiles soumettent une pétition : Nous pensons que sur la place la plus fréquentée de la cité une statue rappelant à tous les instants les progrès accomplis serait mieux à sa place que celle du général CHANZY qui tiendrait toujours ouverte la page la plus désastreuse de notre histoire. La réponse du maire est sans appel : on ne peut oublier que [nos] Mobiles, soldats improvisés, ont été mis à l’ordre du jour pour leur belle conduite à Coulmiers. Quant au général CHANZY, c’est le patriote et le soldat que je veux voir en lui.[…] et quand cette œuvre se dressera sur la place de notre ville, elle nous rappellera ce que nous ne devons jamais oublier.
En décembre, un crédit de 2 200F est voté pour la construction des fondations du monument qui feront 4 à 5m de diamètre; le sol devant être convenablement consolidé pour recevoir les blocs de granit.
L’été 1884, le Comité demande le commencement des travaux. L’auteur du groupe de l’Armée de la Loire, A.CROISY, 44 rue Vavin à Paris, rend compte au maire de la progression de l’œuvre, conforme aux plans au 1/20e de l’architecte BOUCHOT, 6 rue de l’Université à Paris. Elle sera entourée d’une grille en bronze pour éloigner le public à deux mètres des groupes. En octobre, le groupe « l’attaque » est terminé et remonté sur le socle. En décembre, il commande le piédestal en granit de 3,60m de diamètre sur 5m de haut, composé de 4 blocs : la base circulaire en deux morceaux, un fût carré et la corniche, qui sera posé avant le 1er août 1885. Le 2 mars 1885, le maire est invité à venir voir le groupe terminé dans son atelier avant qu’il parte à la fonderie.
Le maire rappelle en séance du 27 février 1885, qu’à Paris, un Comité s’active pour faire ériger au Mans, où s’était joué l’un des actes du plus grand drame, un monument à la mémoire de la 2eme armée de la Loire et son patriotique chef, comme vivant souvenir des efforts tentés par un peuple qui, quoique follement livré désarmé par un gouvernement criminel, à ses plus implacables ennemis, n’a pas désespéré un seul instant de son salut.[…] Un peuple n’est pas seulement grand dans la victoire, il peut s’illustrer même en succombant lorsqu’il a épuisé tous les moyens de défense mis à sa disposition ; la gloire du vaincu est égale à celle du vainqueur, sinon plus grande. Deux raisons : importance des combats acharnés au Mans et la belle conduite des 33e Mobiles.
À la séance de juin 1885, l’inauguration est fixée au 16 août. Les fêtes doivent amener au Mans un plus grand nombre d’étrangers et pour lesquelles il peut être fait quelques recettes.[…] Il faut perpétuer le souvenir de l’héroïque résistance que l’Armée de la Loire et son illustre chef le Général CHANZY ont opposé pendant deux mois à la marche de l’Invasion dans l’Ouest. Le programme des 15,16 et 17 août est assez complet et attractif pour amener de nombreux visiteurs. On prévoit une dépense de 25 000F avec Carrousel militaire, concours de gymnastique, retraite aux flambeaux, banquet de 250 couverts, illumination des bâtiments communaux et de la Place de la République, régate sur la Sarthe… festival de musiques d’harmonie et de fanfares de tout l’ouest de la France…De plus, le Carrousel, spectacle rare et recherché, est offert par l’autorité militaire autorisée par le ministre de la Guerre.
Ce monument Chanzy entouré d’une grille fixée sur 16 pilastres sur un trottoir en ciment circulaire de 25 m va déclencher un projet général d’amélioration de la Place de la République. Tous les travaux ne seront pas faits pour l’inauguration et vont se poursuivre pendant quelques années.
L’architecte BOUCHOT suggère de placer le monument au centre de la place, dans un cercle de 3,95m de diamètre sur un piédestal en maçonnerie. Le dallage autour sera en granit ; la suite en ciment. Un vaste trottoir servira de refuge pour les piétons ou de dépôt à grains les jours de marché. On prévoit aussi un égout pour les eaux de pluie et les urinoirs depuis le centre de la place et la rue de la Perle vers un collecteur, à l’entrée de la rue du Port. Il faut modifier l’ouverture des rues par des travaux de nivellement pour corriger les pentes et ouvrir un boulevard large de 18m conduisant à la Préfecture. Le devis pour remblais, dépavage, pavage, trottoirs, macadam, égouts s’élève à 43 000F.
La pose de 80 000 pavés en quartziste de la Mayenne, Calvados, Côtes-du-Nord, les deux urinoirs, la grille et le dallage en granit autour du monument coûtent 56 000F. Les trottoirs seront éclairés par quatre candélabres à plusieurs branches. Des urinoirs à cinq stalles comme ceux de la Place du Théâtre Français à Paris seront construits en haut de la place, à l’angle de la rue du Port ainsi que des cabinets d’aisance pour dames dans le local situé sous l’église de la Visitation qui servait autrefois de corps de garde.
Ce projet de 127 000F sera exécuté en deux temps pour permettre la construction du pont métallique remplaçant le PN de Pontlieue, le pont sur la Sarthe près de la Manufacture des Tabacs et le chemin vicinal de Pontlieue à Saint-Georges, votés fin 1884.
Des travaux sont revus à la baisse. L’agent-voyer dénonce un surcoût de 3 100F pour le dallage en granit rose de Montjoie (près de Vire) entre le socle du monument et le premier trottoir et la grille d’entourage. Soucieux de faire un joli travail, et d’un granit tout semblable et bien taillé, M. HALLAIS, carrier à Vaudry près Vire, préfère ne rien gagner et faire la concession à 3 500F au lieu des 4 000F. La grille de 24m pour la bordure du petit trottoir sera en fer forgé, très simple et non en bronze. Ernest BARRÉ, entrepreneur de travaux publics, propose de réaliser les trottoirs côté café de l’Europe, café du Commerce et de l’Hôtel de France et se faire payer un an après.
À la réception provisoire du 8 octobre 1887, Théophile DENIAU, agent-voyer du Mans, dresse un total des dépenses de 35 487F pour la 1ere tranche puis de 18 917F pour la 2eme tranche ; soit un total de 54 404F.
un détail de sculpture Le 14 avril 1890, CROISY fait part de sa préoccupation au maire. Sans raison, je n’ai pas respecté la vérité historique. J’ai représenté un zouave d’Afrique alors que c’était un zouave de CHARRETTE ou volontaire de l’ouest qui eût dû figurer dans ce groupe. Des amis républicains convaincus m’ont demandé de changer la chose. La gloire du gouvernement républicain consiste dans ce fait sans précédent d’avoir groupé à cette époque, autour du drapeau national, tous les partis politiques. La modification ne demande que quelques heures. C’est un simple détail de main d’œuvre ; remplacer la calotte d’Afrique par le képi. Aucun zouave d’Afrique n’a fait partie de l’armée de la Loire ; celui qui figure est un contresens. La municipalité donne bien volontiers son accord pour modifier cette demande.
Malgré tous ces coûteux travaux, et suite à la question prémonitoire de l’un des conseillers qui se demandait en 1884, au cas où il faudrait déplacer le monument, qui en était le propriétaire? La Ville ou le Comité ? Pour le maire, ces questions n’avaient pas lieu d’être posées car une Convention d’Honneur liait la Ville et le Comité.
un déplacement Le 2 mai 1968, le conseil approuve l’exploitation d’un parking souterrain place de la République, rendant le transfert du monument de CHANZY nécessaire. La place Washington serait le meilleur emplacement; la rue Nationale étant appelée à devenir une artère importante et le dégagement de cette place mettant en évidence ce monument.
En août, le préfet, Tony ROCHE, autorise le maire à transférer le Monument aux Morts de la guerre de 1870 au Cimetière Sud en même temps que la statue du général CHANZY, place Washington.
Monument gendarmerie et plaque pont de l’Huisne
Allée de l’aigle noir et au niveau du pont
Ils combattirent comme des lions
et moururent comme des héros
Gardons en mémoire
le sacrifice de nos défenseurs
Ce monument de forme triangulaire vient d’être inauguré le 12 janvier 2023. Il rappelle le rôle des gendarmes lors de l’affrontement avec les Prussiens en janvier 1871.
Avec ce monument, une nouvelle plaque a été installée au niveau du pont sur l’Huisne; elle donne des explications sur cet épisode.
Il est possible d’avoir des compléments d’information via un QR code ou le site ofcourselemans.
Tombes
Cimetière Sainte-Croix
Voici ce que précise le rapport en exécution de la loi du 4 avril 1873:
Le petit cimetière contigu à celui de Sainte-Croix renferme la sépulture de 20 volontaires de l’Ouest (zouaves pontificaux) sur laquelle un monument funéraire a été érigé par les soins des familles et de leurs compagnons d’armes. Cette sépulture n’a pas été déplacée. La tombe d’un officier allemand, pour laquelle la famille a acheté une concession à perpétuité dans le cimetière Sainte-Croix, a été également maintenue dans son emplacement. Un seul des propriétaires dont les champs avaient été occupés par des tumuli a réclamé l’indemnité légale.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)
Un courrier de la mairie adressé à la préfecture, en date du 24 août 1909 donne des renseignements sur les monuments érigés dans le cimetière de Sainte-Croix sur les tombes des officiers allemands Stophasius et Faber: « Le corps du capitaine Stophasius a bien été inhumé en 1870-71 ainsi que plusieurs autres officiers allemands dont on n’a pas conservé les noms, dans le cimetière Sainte-Croix, allée Sainte Anne, côté droit, 1er rang et dans la même allée et le même rang où se trouve encore le capitaine Polchau. Sur la tombe Stophasius il existait un monument élevé par M. Jouin-Crochard d’une valeur d’environ 700 à 800F, de forme triangulaire reposant sur trois boules, supporté par un socle en chandolin, couronné d’une base et d’une croix également triangulaire ». Ces officiers furent transférés dans la crypte du monument dans le cimetière de l’Ouest en octobre 1877. Les monuments déposés sur leurs tombes sont restés très longtemps à l’endroit prévu par l’administration sans que les familles ne les réclament.
(Arch. municipales 4 N 67)
Des plaques pour ces officiers ont été apposées sur le monument du cimetière de l’Ouest en 1910. (voir ci-dessus)
Ernst POLCHAU
Royaume de Prusse Capitaine 2e Grenadier brandebourgeois régiment n°12
Né à Hanovre le 29 septembre 1828
Tombé à Parigné 18 janvier 1871
Cette tombe n’a pas été relevée comme pouvait le laisser craindre la petite étiquette rouge apposée à un certain moment. La plaque a été restaurée et la tombe dégagée. Les combats de Parigné-l’Evêque se sont déroulés le 10 janvier 1871.