Vion

Lavoir

Le Conseil municipal du 14 novembre 1858 constate que

(Arch. dép. Sarthe, 2 O 388/8 et 1 MI 1343 R 200)

Il semble bien que ces conditions aient été réalisées puisqu’une habitante, âgée de 95 ans, se souvient être allée laver dans un lavoir, près de la Chapelle-du-Chêne.

Monument aux morts

Cimetière

Cette pyramide en granit avec palme et croix de guerre en bronze, repose sur un double emmarchement. Les noms et prénoms de 29 soldats sont gravés en lettres dorées dans la pierre, par année, sur les faces latérales.

  •  1914  DUBREIL Louis,  HURST Adolphe,  CRILLOUX Pierre, OLLIVIER Paul, DEROUARD Emile, JACQUIN-LABARRE Eugène, LEPINE Auguste
  •  1915 HOUDOUIN Emile, MASLARD Pierre, CORMIER Paul
  •  1916 PATOIS Georges, BRICHET René, THIBEAU Alexandre, RABEAU Auguste, LEPINE Alfred, BRICHET Adrien
  •  1917 FERTEAU Edmond, JOUIN Raoul, MOISSARD Joseph, SAUVAGE Georges, DUTHE Victor, FREULON Louis, BRICHET Louis
  • 1918 ROUSSEAU Louis, LEVEAU Maurice, GARREAU Constant, HUARD Georges, LEROY Albert
  • 1919 CHAUVIN Auguste

Les noms de 3 victimes de la guerre de 1939-1945 (MARECHAL Eugène, CORBIN André, CORBIN Marcel) et 2 victimes en Indochine ( DENEU Henri 1946 et DECORSE Henri 1946) ont été gravés à la base du monument.

(Arch. dép. Sarthe 2 O 388/8)

Monument paroissial

Les noms et prénoms de 29 soldats sont gravés en lettres dorées, par année, sur ces deux plaques de marbre noir, ornées d’une croix latine barrée d’une palme.

Guerre 1939-1945: la Résistance

parking près de l’école

Ce mardi 17 décembre 2024, une plaque a été dévoilée en mémoire de Henriette Labussière, institutrice du village, en présence d’anciennes élèves qui ont assisté à son arrestation par la Gestapo.

Engagée dans la résistance en 1943, elle avait choisi de rejoindre le réseau « Shelbury »qui avait pour mission de venir en aide aux aviateurs alliés tombés en territoire occupé. Le 17 décembre 1943, elle fut arrêtée devant ses élèves. Elle est emprisonnée à Compiègne, puis elle fut déportée au camp de Ravensbrück faisant partie d’un convoi de 959 femmes le 31 janvier 1944.

« Lorsque pour le 1ère fois, nous vîmes à Ravensbrück des femmes fouiller les boîtes à ordures, en retirer d’infâmes déchets, les avaler gloutonnement, nous nous demandâmes si nous avions à faire à des humains, » témoigne-t-elle dans ses mémoires. « Au bout de quelques mois,nous avions compris. Nous soufrions de la faim à tel point que nous ne vivions plus que pour la distribution de la soupe, sur laquelle nous nous jetions littéralement, et celle du morceau de pain qu’accompagnait le petit bâton de margarine, la rondelle de saucisson ersatz ou la cuillerée de confiture. »

Quatre mois plus tard, elle est transférée dans un petit camp près d’Hanovre où elle est commise à la confection de masques à gaz. Au printemps 1945, elle est évacuée pour être transférée au camp de Bergen-Belsen. En quelques semaines ce camp passe de 15 000 à 60 000 prisonniers. Les conditions sont inhumaines et les épidémies destructrices.. Henriette Labussière attrape le typhus mais le camp est libéré par les troupes du général Montgomery le 15 avril 1945. Son père est revenu du camp de Büchenwald mais sa mère est décédée à Ravensbrück le 25 août 1944.

De retour en France, elle ne put jamais reprendre son métier d’institutrice trop atteintes dans son corps et son esprit par ses années de captivité. Elle fut classée invalide en 1956 et retrouva sa terre d’origine, l’Allier. Elle s’est éteinte en janvier 2002.

La cérémonie, présidée par Me la Maire de Vion, s’est déroulée en présence d’anciennes élèves de cette classe de filles, de porte-drapeaux d’associations patriotiques et de lointains descendants d’Henriette Labussière. Une gerbe a également été déposée par des élèves de la classe de CM1-CM2 qui ont étudié cette période. Dans son discours, Me la maire a insisté: « Henriette Labussière est une figure de courage. Une femme ordinaire devenue extraordinaire par la force des circonstances. Cette plaque n’est pas seulement un rappel du passé, elle est un pont vers l’avenir. Elle nous invite, nous et les futures générations, à se souvenir du sacrifice consenti pour que nous puissions vivre en paix et en liberté. Elle nous engage à rester vigilant, néanmoins, face aux dérives de l’intolérance et de la haine. Et à défendre inlassablement les valeurs qui nous unissent. »

(article de presse Ouest-France 23/12/2024 et Maine Libre 21/12/2024 et article Ouest-France du 8/08/2024 avec le témoignage de Jean Magnaudeix qui a œuvré pour cette cérémonie)