Lavoir
Carrefour routes de Saint-Hilaire-le-Lierru et La Bosse
Le 10 juillet 1842, l’agent-voyer dresse le devis de construction, sur la Chéronne, d’un lavoir dans l’abreuvoir public. Celui-ci est à l’emplacement de l’ancien abreuvoir des portes de l’Étang du prieuré (plan terrier). Il s’agit de canaliser les eaux qui descendent de « la montagne « , d’édifier un mur sur lequel seront posées des pierres de grès de Bonnétable, pour battre le linge, d’enlever les 60 m3 de boue et de sable qui enlisent l‘abreuvoir et d’établir une retenue d’eau. Ces travaux estimés 415 F doivent employer des matériaux locaux: la chaux de Prévelles, les pierres de grès de Saint-Georges-du-Rosay ou Bonnétable, le sable dans la butte de Tuffé ou dans l’abreuvoir.
Sur le plan:
- AB mur pour le passage des eaux pluviales descendant des montagnes
- D mur avec pierres pour battre le linge
- FG murs avec portes
- TX passage des laveuses
- TV passage des bestiaux
Mais l’exécution ne suit pas le devis. Régulièrement le Conseil municipal rappelle au maire que ces travaux dont les fonds ont été votés, sont urgents. Il exprime même « un blâme sévère sur sa mauvaise administration » en mai 1844. Le devis a été perdu! A la fin de l’année 1845, un nouveau devis est discuté puis modifié. Le conseil demande une couverture en bons bardeaux au lieu de tuiles car « la maison d’école étant voisine, les tuiles seraient facilement cassées par les enfants qui fréquentent cette école ». Malgré des souscriptions se montant à 3287 F recueillies en 1847 pour des ateliers de charité et d’utilité communale, tout reste à faire pour le lavoir.
Ce n’est qu’en 1851 que ces travaux seront exécutés en remplaçant le grès par du châtaignier. En 1861, le serrurier M. Eugène BRILLET réalise un barrage avec vanne mobile pour 280F et en 1871, les tuiles remplacent les bardeaux.
En 1891, par suite de la suppression de petits lavoirs publics lors de l’élargissement du chemin vicinal n° 8, ce lavoir est devenu insuffisant. Le Conseil municipal approuve les plans et devis de l’agrandissement se montant à 800 F pour accueillir une vingtaine de laveuses. Lors de la réalisation de cette aile en retour, des travaux supplémentaires de 273 F, sont nécessaires pour remplacer entièrement le plancher et refaire en partie l’ancienne toiture.
En février 1921, pour 4817 F, le maçon du village, M. MONTREUIL va cimenter le plancher du lavoir, refaire les maçonneries des piliers de soutien de la charpente et des murs du déversoir, poser un empalement neuf, cimenter les murs et le fond du déversoir.
(Arch.dép.Sarthe, 2 O 372/9 et registres de délibérations)
Il est régulièrement entretenu et offre parfois des lavages insolites, comme le lavage des toisons de mouton en juillet 2017.
Monument aux morts
Place de l’église
La statue en bronze d’un Poilu, mains posées sur son fusil, regard tourné vers les villageois, est posée sur un piédestal. Les noms et prénoms de 66 soldats y sont gravés en lettres noires. Deux ajouts ont été faits: sur une face MECHE Charles; sur une autre face DAVID Gérard Algérie 1961.
Le 28 mars 1922, M. Louis Bontemps, maire, expose au conseil qu’en souvenir des enfants de la commune Morts pour la France, son intention d’élever un monument à la mémoire des morts de la Guerre 1914-1918. Le conseil considérant que c’est un devoir sacré, pour la commune, de commémorer la mémoire de ses morts, accepte de faire ériger un monument commémoratif et que ce projet soit financé par une somme de 3 000 F inscrite au budget additionnel de 1921, une souscription publique de 4 000 F, un crédit supplémentaire qui sera voté au budget additionnel de 1922. Il considère que la situation financière de la commune lui permettra d’acquitter les frais d’érection du monument.
Un traité de gré à gré de 12 116,30 F est signé entre le maire et M. Maurice Montreuil, entrepreneur de maçonnerie à Tuffé qui s’engage à ériger le monument commémoratif , à creuser à l’endroit désigné sur la place publique, un trou de 2 m de long sur 1,40 m de profondeur pour y établir la fondation en pierres du piédestal, à placer le piédestal en granit d’Alençon, à graver sur trois faces et peints au vernis noir, les noms des Enfants de Tuffé, Morts au Champ d’Honneur, ainsi que la dédicace sur la face avant du piédestal, à sceller le poilu en fonte bronzée sur le piédestal en granit, à sceller avec du ciment dans la bordure, la grille d’entourage avec porte. Il s’engage à fournir des matériaux de première qualité; les échafaudages, échelles, cordages etc, le transport seront à sa charge. Les travaux commenceront dès la signature du traité et seront terminés 60 jours plus tard.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 372/9)
La carte postale montre le monument avec son entourage, à son emplacement originel, plus près de la chaussée.
L’inauguration du monument a lieu le 19 novembre 1922. (journal de Mamers)
Monument paroissial
Nef
Les noms et prénoms de 63 soldats sont gravés en lettres dorées, par ordre alphabétique, sur cette plaque de marbre blanc, ornée d’une croix latine barrée d’une palme et d’une épée.
Guerre 1870-1871
Cimetière
Une tombe française et une tombe allemande, conformes à la loi du 4 avril 1873, marquent le passage de la guerre 1870-1871 dans le village.
1 militaire français enterré dans un champ a été transféré au cimetière et réinhumé, avec le corps d’un autre soldat, dans une concession de 2 mètres. Concession semblable dans laquelle on a réuni les restes mortels de 2 militaires allemands qui avaient été inhumés en dehors du cimetière. L’État a fait placer des grilles en fer autour des deux sépultures. Il n’a été réclamé aucune indemnité pour occupation temporaire.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)
Guerre 1939-1945
Place de l’église et passage vers l’abbaye
Une plaque à la mémoire des 11 juifs arrêtés le 17 juillet 1942, des 12 juifs arrêtés le 9 octobre 1942 et déportés, a été apposée sur le mur lors d’une cérémonie le 13 mai 2007.
Allée Sylvia JAKUBOWICZ déportée en 1942 de Tuffé à Auschwitz à l’âge de 6 ans
En avril 2019, le passage entre la place de l’église et l’abbaye a pris le nom d’une de ces enfants déportés.
Guerre 1939-1945
Gare
Lors d’une cérémonie, en avril 2019, une plaque fixée sur le mur, côté rails, a été dévoilée. Elle rappelle le sort de ces étrangers arrivés libres, et qui ont été déportés en juin et octobre 1942 et ne sont jamais revenus. Le cortège, parti de la gare, s’est arrêté à chaque maison occupée par ces familles au moment de leur arrestation puis s’est rendu sur la place de l’église où a été dévoilée la plaque au nom de Sylvia Jakubowicz. (voir ci-dessus)