Lavoir
Rue Prosper Hirbec, RD38
Le 10 juin 1818, l’agent-voyer rapporte à la municipalité que le doué choisi par le maire pour construire un lavoir, route de Conlie, ne convient pas, même s’il sert déjà de lavoir et d’abreuvoir ; l’eau y est bourbeuse et pas assez profonde. Il propose le large fossé de 10 m sur 5 m, le long de la Noë-Chauveau, rempli des eaux des sources avoisinantes et faisant déjà office d’abreuvoir.
Le devis de 594 F prévoit des murs autour d’un bassin de 9 m sur 5 m sur une hauteur de 1 m. Sur une longueur et les deux extrémités, ces murs seront revêtus de pierres plates taillées en inclinaison vers l’eau. « Les pierres de taille (une espèce de marbre de Ruillé) seront pour les laveuses de lessive, les pierres de moellons aux deux bouts seront pour les femmes qui viennent échanger les linges pour les enfants » (nettoyage avant de faire bouillir). Une bonde et « un brin de châtaignier de 2 m de long creusé en forme d’auge » sont prévus pour l’écoulement des eaux dans le fossé. Un mur en pierres de roussard sera placé derrière les laveuses pour les garantir des bestiaux.
Lors de la réunion du Conseil municipal du 13 août 1871, le maire déplore l’état de ce lavoir-abreuvoir public et propose de l’agrandir. La municipalité cède le droit des eaux pluviales dérivant de la route de Conlie et du chemin du château contre 13 m2 du pré de la Noë à Chauveau, cadastré C n° 92. Les eaux sont canalisées dans deux aqueducs. Mais, en 1894, le lavoir perd tellement d’eau qu’il devient urgent de réaliser des travaux de captage de la source Chauveau.
En 1904, la municipalité entreprend les travaux de couverture selon un devis de 397,50 F. La toiture à deux pans (8 m sur 2 m chacun) des deux bâtiments en vis-à-vis s’appuie sur des poteaux en chêne et sur les murs déjà existants. Pour résorber cette dépense, elle vend 180 F, les peupliers du pont de la Vègre, et les habitants font une souscription de 153 F.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 360/7)
La toiture a été refaite récemment et un dossier de restauration est à l’étude en 2014.
Monument aux morts
Cimetière
Un monument en pierre, d’une finition soignée, se dresse à l’entrée du cimetière, dans un espace ouvert. Une croix de guerre sculptée avec les dates 1914-1918 au centre, sculptée sur trois faces remplace le pyramidion. Sur trois faces de la partie supérieure de la pyramide, deux fourragères se rejoignent sous une croix de guerre et en façade, elles rejoignent un casque dans un rameau. Sur chaque première marche : des rameaux en bronze sont posés. Toutes les inscriptions sont gravées. Sur le socle, en façade, les noms de 54 soldats sont inscrits sur deux colonnes, sans ordre apparent. Latéralement, un rameau est sculpté dans la pierre et d’un côté, les noms de 10 victimes de la guerre 1939-1945 et une victime d’Algérie sont gravées.
Le 9 novembre 1919, le maire informe le conseil que la souscription pour un monument aux morts s’élève à 3 500 F et que le sculpteur, Pierre Le Feuvre, sculpteur 125 Quai Ledru-Rollin au Mans, propose un projet de 5 700 F. Le conseil approuve à l’unanimité de prélever les 2 200 F manquants sur les ressources disponibles et accepte plan et devis du monument qui sera édifié à l’entrée du cimetière, sur un terrain de 9 m2 dans les concessions à perpétuité. Le bureau de Bienfaisance fait part de l’abandon de la part du prix des concessions perpétuelles vu que la commune cède gratuitement le terrain.
Ce devis comprend les terrassements, une première plateforme en ciment imitation granit, une assise en granit d’Alençon. Le monument, en pierre de taille de Lavoux, surmonté d’une croix de guerre, fera 4,60 m de haut. Les inscriptions seront gravées et dorées. Le projet est approuvé par le ministère de l’Intérieur.
Le 4 juin 1920, le maire rappelle que le conseil a voté 1 500 F à la séance du 1er février 1919, pour des plaques commémoratives, à placer dans la mairie et dans l’église:
- à la mairie, une plaque d’ardoise de 1,52 m sur 0,92 m, dans un cadre en chêne mouluré et ciré où sont gravées et dorées 741 lettres , avec deux croix de guerre en bronze, fixation par quatre cabochons.
- à l’église, deux plaques de marbre blanc de 1,50 m sur 0,65 m, fixées par deux cabochons, avec 796 lettres gravées et dorées et deux croix de guerre
Le devis dressé par M. Cloutier, architecte, s’élevait à 2 300 F. La municipalité vote les 800 F manquants. Ces plaques reçoivent l’approbation du ministère de l’Intérieur le 5 septembre 1920. Pierre Le Feuvre s’engage à apposer ces plaques pour la somme de 2 300 F, transport du Mans à Tennie , compris.
Le maire expose au préfet les frais occasionnés pour célébrer les 54 héros de la guerre, soit 8 000 F pour un monument et trois plaques et sollicite des subventions.
Le 13 mars 1921, le maire propose de récompenser M. Cloutier, architecte, enfant du pays, pour avoir dressé les plans et les devis et s’être déplacé depuis son domicile à Nogent-le-Rotrou. Un vote unanime lui attribue 400 F.
Par un courrier du 16 avril1928, le maire relate les problèmes de faux aplomb du monument dû au foulement du terrain. Les frais de réparations urgentes incombent à l’entrepreneur ou à l’architecte ? Pour le préfet, selon le Code civil, l’entrepreneur et l’architecte sont responsables des vices de construction pendant 10 ans. Mais ils ne seraient aucunement disposés à intervenir !
(Arch. dép. Sarthe 2 O 360/7)
Monument paroissial
Haut de la nef
Deux plaques de marbre blanc sont fixées sur les piliers du transept. Les noms et prénoms de 27 soldats sont gravés en lettres dorées sur chacune, sous une croix de guerre en bronze. Deux plaques ont été ajoutées pour les 10 victimes de 1939-1945 et une victime AFN.
Rappelons que ces plaques sont une commande de la municipalité à l’architecte Cloutier en 1919. Elles furent installées par Pierre Le Feuvre du Mans, en même temps que le monument aux morts.
Guerre 1870-1871
Cimetière
Cette plaque à la mémoire de 10 soldats et un sous-lieutenant des mobilisés de la Sarthe morts durant les combats de 1870-71, est apposée sur le socle du monument aux morts, à l’entrée du cimetière.