Lavoir
Le 14 juillet 1889, le Conseil municipal délibère à propos du remplacement du lavoir sur le Buard détruit par les travaux du pont. Le terrain le plus approprié appartient à l’Hospice du Mans qui accorde gratuitement une surface de 5 a 82 ca à prendre dans les parcelles B n° 483-484-583, de la ferme du Houssaye , à condition toutefois, de délimiter l’espace du lavoir par une clôture. Un devis de 512 F est aussitôt établi pour construire un lavoir non couvert, avec un système de vannes sur le ruisseau. Il faudrait compter 800 F de plus pour le couvrir. Les murs et le fond du bassin sont maçonnés en moellons ordinaires et recouverts d’une chape de ciment. Sept pieux en chêne soutiennent les planches à laver en chêne sur trois côtés. Les travaux sont confiés au maçon du village, M. Louis BAZOGE, le 2 mars 1890.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 353/7)
Ce lavoir n’a jamais été couvert. Il a été détruit dans les années 1970. (Mairie)
Monument aux morts
Place de l’église
Sur une base maçonnée en pierre de roussard, s’élève un pilier commémoratif en pierre calcaire surmonté d’un buste de soldats sculpté, lui aussi en pierre. Une croix de guerre est sculptée sur les quatre faces. Les noms de 33 soldats sont gravés dans la pierre, par année, sur les deux faces latérales. Deux plaques de marbre ont été ajoutées en façade pour les 4 victimes de la guerre 1939-1945 et l’évocation de la guerre en Algérie, Tunisie, Maroc.
Le 21 novembre 1920, le conseil considérant que la souscription communale de 2 664,50 F et le crédit voté de 500 F, représentent une somme insuffisante pour élever un monument en granit; il décide d’adopter le projet d’un monument en ciment armé présenté par M. Dematteo, cimentier au Mans. Une nouvelle souscription viendra parfaire cette somme. Le monument sera érigé sur la place de l’Église.
Le 1er février 1921, la commission départementale juge l’aspect du monument en béton armé avec des plaques de marbre blanc de mauvaises proportions rapportées sur le massif en béton serait très laid. Il serait désirable que la commission envisage la construction de ce monument en pierre de taille et le confie à un artiste. À la séance du 10 mars 1921, le conseil revoit son choix et adopte un nouveau projet présenté par M. Levesque, architecte au Mans dont le devis est de 7 000 F. Cette dépense sera soldée par un crédit au budget additionnel de 1920 de 3 164,50 F, d’une seconde souscription d’un montant de 2 830,50 F soit 5 995 F au total. Le déficit de 1 005 F sera comblé par un crédit équivalent inscrit au budget additionnel de 1921. Le 15 mars 1921, le projet est accepté.
Le 14 avril 1921, le maire s’adresse au ministère des Pensions au sujet d’une mère, Mme Frenais, qui refuse de voir le nom de son fils inscrit sur le monument aux soldats, au motif que le monument est érigé sur la place. Que doit faire la municipalité ?
Le 21 mai, le conseil décide, par 7 voix contre 4, que le monument sera élevé sur l’emplacement de la bascule, conformément aux mesures de M. Levesque. Dans le traité signé avec le maire, M. Le Feuvre s’engage à exécuter un monument suivant les dimensions de M. Levesque, pour la somme forfaitaire de 6 500 F. Cela comprend les fondations en maçonnerie, la partie supérieure en pierre de Lavoux avec exécution d’un buste, sculpture, gravure des noms et prénoms, faite dans la pierre et la pose d’une grille en fer forgé. Les honoraires de l’architecte s’élèvent à 500 F.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 353/7)
L’Ouest-Éclair du 30 mai 1922, rend compte de l’inauguration du monument aux morts, magnifique cérémonie qui laissera dans la mémoire de tous, un souvenir inoubliable. Dès le matin règne une animation inaccoutumée. Partout, les drapeaux claquent au vent ; la route est jalonnée de sapins garnis de fleurs. Des écussons rappellent les noms glorieux de la Grande Guerre : l’Yser, la Champagne, l’Artois voisinant avec celui du maréchal Foch. Des banderoles sont tendues en travers de la rue principale : « Gloire à nos Morts » ; « Honneur à nos poilus ». Toutes les maisons sont décorées. À 10 heures, une foule considérable assiste au service religieux et entend la cantate composée spécialement, par M. Le Tansorer et Mlle Jolivet.
À 11 h 30, arrivent en automobile le représentant du préfet et de l’Armée, le député Ajam. Ils sont reçus par le maire, une haie d’écoliers et « La Marseillaise ». Le cortège se forme et va devant le monument. Le maire, M. Grégoire, appelle les 33 noms des braves gravés dans la pierre dont la plupart furent ses anciens élèves. Suivent les discours des élus faisant appel à l’union pour le relèvement du pays, son indépendance, sa liberté. Le général Vuillemin remet la médaille militaire aux familles des soldats Bourmault et Trudelle.
À 1 h 30, 150 convives s’attablent au banquet servi à l’hôtel Prodhomme. Le dessert est le moment des discours pour remercier les organisateurs et aussi pour évoquer ses opinions ; tel M. Ajam qui a appartenu aux Chambres de 1914 et à celle de l’après-guerre : De la Chambre de 1914, dont le caractère républicain avancé n’est contesté par personne, il n’est plus question aujourd’hui. Cependant si elle fut la Chambre de la victoire elle fut celle du traité de paix. […] Or le traité de Versailles a été un mauvais traité ; si la situation est aujourd’hui difficile, c’est parce que ce traité est inexécutable. Mais la France, bien que victorieuse, n’a pas fait ce qu’elle a voulu. Elle n’était pas seule. Et elle est encore obligée de discuter avec ses propres alliés. La Chambre de 1919 s’est trouvée en présence d’une situation périlleuse dont elle n’était pas responsable. Elle est bien obligée de la subir et de manœuvrer avec. Voilà ce que doit se dire tout Français. […] Restons unis, car à une heure aussi grave que celle-ci pour l’avenir du pays, l’Allemagne, qui n’est pas résignée à sa défaite, ne manquerait pas de mettre à profit nos dissensions.
Au cimetière
Il y a un petit carré militaire au cimetière, sur un espace gravillonné.
Monument paroissial
Transept
Les noms de 32 soldats sont inscrits en lettres dorées sur une plaque de marbre gris veiné, dans un entourage en bois. Cette liste a été réorganisée avec l’ajout des noms des 4 victimes de la guerre 1939-1945. Par ailleurs, une plaque a été apposée sur le côté avec ces mêmes quatre noms: R. BARATTE, H. LAUNAY, J. DRONNE, G. BERTIN.