Lavoir
En 1835, le ruisseau de Launay qui traverse la route départementale du Mans à Mamers dans le bourg de Souligné, coule sur « un glacis plat en pierres cassées ». Les bestiaux venant s’abreuver et les voitures entretiennent l’humidité et la circulation des piétons y est difficile. La construction d’un aqueduc va entraîner l’exhaussement de la route et l’impossibilité d’accéder à l’abreuvoir situé entre deux maisons. (point B sur le plan)
Après de nombreuses péripéties, cinq ans plus tard, une amorce de solution semble trouvée pour établir un abreuvoir et un lavoir, à proximité, sur une source, sur le chemin de Courcebœufs.(point C sur le plan)
L’agent-voyer est d’accord mais …il n’y a pas de place pour le lavoir!
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 349/7)
Il semble bien que, finalement, le village n’ait jamais eu de lavoir communal.
Monument aux morts
Intersection Grande Rue (D 300) et rue du Coq Hardi
Cette pyramide tout en granit garde son entourage avec chaîne et quatre obus. Au sommet, chacune des faces porte un médaillon: deux avec les dates 1914 et 1918 et un avec une croix de guerre en bronze. La dédicace est gravée en lettre dorée sur la façade, sous la palme en bronze. Les noms de 43 soldats sont gravés en lettres dorées sur deux faces du monument, en commençant par les gradés puis par ordre alphabétique (les noms sont peu lisibles). Un prénom a été ajouté pour les membres d’une même famille.
COSME Cap, HUSSET S L, HEUZE Adj, EVRARD Edmond ADJ, AUBIER, AUBRY, BABIN, BARENTIN, BESNARD, BOUTTIER, BRIERE, CHARRIER, CHAUDET, CORMIER, EVRARD Victor, FOLEMPIN, FOURNIER, GACHE, GAUTHIER, FOUCHER AD, FOUCHER AUG, PASQUIER; un nom est ajouté en bas de cette liste: TRIFFAULT Julien, tué en 1940.
GIRARD, GOUPIL, GUITTON, HERVE, HUILLET Arthur, HUILLET Auguste, HUILLET Louis, JARRY, JUPIN, LECOMTE, LHOMMEAU, LOUVEAU, MAIGNAN, MENAGE, PEAN, RAPICAULT, SURGET, VALLEE, VAVASSEUR, ROBOAM, COLLET
Le 25 juillet 1920, le maire soumet au conseil plusieurs croquis de monuments et l’invite à en choisir un. Le conseil adopte « le projet n°415 » dressé par les établissements Marcel Bouchon, 26 rue Saint-Quentin à Paris et, considérant que sa décision du 12 septembre 1919 pour ouvrir une souscription ayant été approuvée par le préfet et que la somme recueillie couvre entièrement la dépense, décide qu’il n’y a pas lieu d’inscrire un crédit au budget communal. Il fixe l’emplacement du monument à l’intersection du chemin de G.C. n°44 et de la rue de la Poste. Le 3 août, la commission spéciale accepte le projet.
Le 15 août, le maire soumet au conseil la cession gratuite à la commune, par une habitante de la commune et sa fille, d’une partie du droit que leur confère la loi, sur la façade nord de leur maison située au Coq Hardy, voisine immédiatement de l’emplacement projeté pour le monument aux morts. Par suite de cette cession, l’emplacement obligatoire se trouvera ramené à 1,50 m du côté de la rue de la Poste et conservera sa largeur de 2 m sur la route départementale 44, permettant de placer ce monument face à l’arrivée à Souligné, côté de Ballon. Le conseil considérant que cette cession offre l’avantage de mettre en valeur le monument, accepte l’offre de cession gratuite de terrain.
À la séance du 28 novembre 1920, le maire rappelle qu’une somme de 7 500 F provenant de souscriptions particulières a été recueillie, que les fonds étant réunis, il y a lieu de passer à l’exécution. Le conseil approuve plan, dessins et devis présentés par M. Marcel Bouchon. En novembre, un traité de gré à gré est signé avec M. Marcel Bouchon, entrepreneur à Paris. Il s’engage à ériger un monument commémoratif, modèle n°415, tout en granit des Vosges, entièrement taillé, avec trois faces de la pyramide qui seront polies, avec palme et croix de guerre sur la face principale et inscriptions en lettres gravées et dorées, pour un coût de 7 500 F; le transport des matériaux et du monument restant à la charge de la commune.
Cet emplacement étant à proximité de la route, le dossier est suivi par l’agent-voyer cantonal de Ballon, et a été soumis à une enquête du 26 septembre au 3 octobre 1920 qui n’a soulevé aucune réclamation : La circulation sera entièrement garantie .
Le 28 août 1932, le maire informe le conseil que les lettres gravées sur le monument aux morts de la guerre ne sont plus lisibles et propose de les faire dorer pour le 11 novembre prochain. Le conseil accepte et vote un crédit de 100 F à prélever sur « les dépenses imprévues ».
(Arch. dép. Sarthe 2 O 349/7)
A la mairie
Ce tableau d’honneur a été présenté au public lors du lancement de la campagne de restaurations à l’église (toiture de la sacristie, abats-sons sur les 4 faces du clocher, deux statues) en partenariat avec la Fondation du Patrimoine en mars 2024.
Monument paroissial
Vitrail
Le journal Ouest-Éclair du 15 juin 1927 annonce l’exposition d’un vitrail à la gloire du IVe corps. Ce vitrail, de haute couleur, exposé dans le hall de la Bourse du Commerce, du 1er au 19 juin, commémore un des épisodes de la défense du Santerre par le 4ème corps d’Armée en 1914. L’œuvre nouvelle de notre compatriote, A. Échivard, est ici empreinte du plus haut sentiment. […] Ce vitrail est destiné, grâce au concours le plus dévoué de tous les habitants de Souligné-sous-Ballon, à leur église afin de rappeler la chère mémoire de leurs enfants tombés au service de la France pendant la grande guerre.
Le maître-verrier Albert Echivard a perdu son fils Maxime dès le début de la Grande Guerre. Il venait d’avoir 22 ans lorsqu’il tombe près de Goyencourt dans la Somme, le 2 octobre 1914. Pour le seul 117e R I, 3 officiers et 600 hommes (tués, blessés et disparus) parmi lesquels le sergent Echivard sont tombés. Sur les traces de son père, il avait commencé avant guerre à créer des vitraux et participé à la restauration de la grande rose de la baie 217 de la cathédrale du Mans. (La foi dans le siècle Karine Bergeot P U R)
Plus de précisions dans l’article de Stéphane Tison: Le deuil de guerre du maître-verrier Albert Echivard.
L’Ouest-Eclair poursuit. La scène est particulièrement poignante car il s’agit de l’évacuation, sous les feux de l’ennemi, à la dernière extrémité, d’un jeune soldat mourant. Soutenu par deux de ses compagnons d’armes, espérant le mettre à l’abri de la mitraille, ceux-ci le font passer par une brèche basse pratiquée dans un vieux mur d’un village. Par cette brèche, la vue s’étend sur un ciel ensoleillé, sur toute la plaine du Santerre jusqu’à Roye. À l’horizon on découvre la ville avec ses hautes cheminées des raffineries. Dans cette scène chaque soldat portant la capote bleue et le pantalon rouge, a son expression propre ; celle du mourant incarnant bien celle du sacrifice. Malgré son réalisme mystique, l’ensemble de cette œuvre n’en garde pas moins, par sa coloration chaude et vibrante, toute sa puissance d’harmonie. Le distingué dessinateur G. Muller qui composa le carton a été inspiré par « La Mise au tombeau » de Gervais Labarre, dans notre cathédrale.
Mais des ruines de la muraille crénelée près de laquelle un rosier sauvage recouvre et s’enchevêtre, domine parmi les flammes échappées des meules de paille en feu, l’angélique image de Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus. Dans un élan souverain et d’indicible compassion, la petite sainte de Lisieux implore le ciel, tout en faisant tomber suavement de ses mains tendues, des roses écarlates sur nos soldats soumis à la plus dure épreuve. Deux anges ailés retiennent la banderole portant l’In Memoriam.
Et tout en bas, sur nos couleurs nationales, s’ajoute la longue liste de noms des glorieux morts de Souligné-sous-Ballon.
Les noms de 47 soldats sont inscrits au bas de ce vitrail, par ordre alphabétique, sous la dédicace à Sainte Thérèse, patronne des soldats.
Cette tablette explicative placée près de ce vitrail vous donnera toutes les explications.