Lavoir
Rue du Vivier, RD145
Après des réparations en 1854 et 1876, ces dernières payées en partie par une quête, la municipalité décide, en 1889, d’améliorer le lavoir du Vivier et de « construire un couvert » sur la partie sud de la pièce d’eau. Le bâtiment s’appuiera, côté nord, sur le mur de 20 m de long et 60 cm de haut, recouvert de carreaux et trois mètres en arrière sur la bordure en pierre. La toiture en chêne champêtre et en peuplier sera couverte en ardoises «3ème forte carrée». L’arrière sera clos de planches de peuplier posées debout, alors que les pignons seront clos à moitié. La pièce d’eau sera vidée et nettoyée après les travaux. Ce chantier de quatre mois est confié à M. BELLARDANT, pour 800 F.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 344/8)
Dans notre département, c’est le seul lavoir de construction traditionnelle, où le lavage s’effectuait debout; il a été restauré en 2001/2002.
Monument aux morts
Place de la mairie
Ce nouveau monument a été inauguré en juin 2022, soit 100 ans après l’inauguration du monument originel. Ce dernier était installé au carrefour de quatre routes dont la rue principale du village, mais au fil du temps la circulation s’étant intensifiée, le site était devenu dangereux lors des commémorations donnant lieu à des rassemblements de population, explique Claudia Dugast, maire. Cette pyramide, surmontée d’un ensemble sculpté: casque et palme puis croix de guerre au sommet, indéplaçable, a été remplacé par une stèle en granit. Mais, comme les associations, nous avions à cœur que la plaque d’ardoise où sont gravés les noms de soldats morts pour la France de 1914-1918 et de 1939-1945 qui y ont été ajoutés, puisse être préservée. L’entreprise Vautcranne de Connerré s’est chargée de cette délicate intervention, de sa restauration et de sa réinstallation sur le nouveau monument.
(citations extraites de l’article du Maine Libre du 4 juin 2022)
Ce nouveau monument a été inclus dans le réaménagement du centre bourg, sur un espace bien délimité de la place de la mairie. Les noms de 28 soldats et une infirmière sont gravés en lettres dorées sur la plaque ainsi que les noms de 2 victimes de 1939-1945.
Le 9 avril 1922, le maire expose au conseil que dans toutes les communes de France, est édifié un monument en l’honneur des soldats « Morts pour la France » au cours de la Grande guerre 1914-1918, et demande qu’il en soit érigé un à Sillé-le-Philippe. Le conseil s’associe de grand cœur à la proposition du maire et décide qu’un Comité soit constitué pour ouvrir une souscription. Il s’engage à lui voter une subvention de 2 500 F, prélevée sur le budget additionnel de 1922.
Le 14 mai, par un acte de vente établi chez Me Léon Jules Narbonne, notaire à Torcé, la commune fait l’acquisition gratuite d’une portion de terrain de 50 ca cadastré n°442 section B, dans le bourg, faisant partie d’un jardin au devant de la maison des comparantes. La commune devra remplacer la clôture actuelle et en rétablir une à la limite nouvelle et sur la portion de terrain restant aux donatrices, construire un petit mur surmonté d’une grille en fer qui sera leur propriété. Dans ce mur, la commune devra établir une entrée avec piliers pour recevoir une grille posée aux frais des donatrices. Cette entrée sera placée le plus près possible du monument aux soldats qui doit être érigé sur le terrain donné.
À la séance du 11 juin, le maire rappelle les décisions prises le 9 avril, concernant le monument aux morts. Afin de se conformer strictement aux instructions préfectorales de 1920, p 54, le conseil, à l’unanimité, décide de porter à 3 500 F la subvention communale votée au Comité du Monument aux Morts, d’ériger le monument sur le terrain offert gratuitement, situé à l’entrée du bourg, à l’arrivée des routes de Montfort, de Saint-Corneille et de Ballon, d’accepter la donation, d’accepter le projet de l’entrepreneur. Le 13 juin 1922, le maire envoie au préfet, le dossier de projet d’érection du Monument Commémoratif « Aux Enfants de Sillé-le-Philippe morts pour la France au cours de la Grande Guerre ». Cette donation est acceptée par le préfet début août.
Dans le traité de gré à gré de 4 483,68 F, établi entre le maire et M. Jean Carera, entrepreneur de travaux publics, il est convenu des travaux de fondations, du relèvement en bloc massif de 4 m de haut, en béton gravette concassée, de 14 m de moulures, de 15 m2 d’enduit en ciment granité, d’une croix de guerre de 0,60 m sur 0,60 m, d’un casque avec palme, de 6 m d’ entourage en ciment et d’une plaque sistre noire, avec inscription de noms gravés en lettres dorées ; de 8 bornes en ciment, forme obus de 1,30 m de haut, de 13 m de chaîne pour entourage, d’ une murette de 13 m de long, de 11 m de couverture, de deux piliers pour le portail, de l’enduit des piliers, de deux têtes de pilier avec moulure.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 344/8)
Le 31 octobre 1922, l’Ouest-Éclair donne une large place dans ses colonnes pour l’inauguration très solennelle du monument aux morts qui a eu lieu sous un ciel de circonstance, pluie froide de la Toussaint. Le matin, un service funèbre a été célébré par le doyen de Tuffé dans l’église tendue de noir et fort bien décorée. Étaient présents les familles des victimes, les anciens combattants, les vétérans, le conseil municipal, les pompiers habillés de neuf pour la circonstance. Des chœurs furent chantés par des jeunes filles sous la direction de leur chef, M. Basile. L’abbé Hubert prononça une belle allocution patriotique et une quête fut faite au profit des Pupilles de la Nation avant que la musique n’interprète « La Marche funèbre » de Chopin. À la sortie de l’église un cortège se forma et se rendit à l’entrée du bourg pour accueillir les invités officiels. La Compagnie des pompiers fut passée en revue et on se dirigea vers le monument érigé au carrefour des routes de Chanteloup, Montfort et Beaufay.
Le monument, une stèle élégante de granit bleu où brillent en lettres d’or les noms glorieux, est placé au chœur même de la cité, près de l’église et près de la mairie, au centre d’un carrefour et face à la rue principale ; en un mot, à la place d’honneur. À 11 h 30, le doyen Calendini vint lui donner la bénédiction. Les sociétés, les drapeaux, les écoliers et les écolières formèrent un cercle autour du monument, symbole des gloires et des deuils de la petite patrie. Le maire, M. Fouasnon, rappela que ce granit doit rester le symbole de la résistance inébranlable de nos poilus et le symbole de l’immuable volonté de nos cœurs d’être fidèles à leur souvenir. M. Cosme, instituteur, lut la liste des disparus. De nombreux discours furent prononcés. Le jeune Provost récita « L’Hymne aux morts » de Victor Hugo et on se rendit au cimetière où les enfants des écoles déposèrent des gerbes de fleurs sur les tombes des soldats. À 1 h 30, un banquet de 120 couverts fut servi au Café de la Gare.
Après la « Marseillaise », le cortège se reforma pour se rendre au monument de Chanteloup élevé en mémoire des mobiles de la Gironde morts au combat en 1870, associant ainsi dans le même hommage les vaillants d’autrefois et ceux d’aujourd’hui. Une couronne fut déposée ; le représentant du préfet récita un poème de Victor Hugo. La musique de Sillé joua plusieurs morceaux funèbres pour clore cette belle journée du souvenir patriotique.
Monument paroissial
Il n’y a pas de monument paroissial dans la commune. (mairie)
Guerre 1870-1871
Chanteloup, en bordure de la D 301
Cette pyramide en granit s’élève sur un espace délimité par une chaîne. Une sculpture en bronze du buste du commandant, entre rameau de chêne et de laurier et drapeau est apposée au-dessus de la dédicace. Latéralement deux plaques ont été fixées: l’une indiquant les collectivités qui ont participé à l’érection du monument inauguré en 1904 et l’autre placée le 12 janvier 1921.
En avril 1903, la Société des anciens mobiles du 5e bataillon la Gironde, dont le siège est à Bordeaux, demande une subvention préfectorale pour élever un monument à la mémoire des mobiles tués au combat de Chanteloup le 12 janvier 1871. Les modestes ressources de l’Association ne lui permettent pas de couvrir tous les frais de ce monument. Elle fait appel aux Conseils généraux de la Gironde et de la Sarthe, au ministère de l’Instruction publique, à la commune de Sillé-le-Philippe où a eu lieu le combat et à la ville de Bordeaux.
D’après le projet de l’Association, la commune de Sillé-le-Philippe, ou à défaut le département, ferait les frais du piédestal. La ville de Bordeaux et le Conseil général de la Gironde fourniraient et mettraient en place l’œuvre d’art représentant un mobile. Le ministère de la Guerre fournirait les canons et la Société des anciens mobiles les chaînes et le médaillon donnant en grandeur naturelle l’effigie du commandant Arnould, tué à Chanteloup.
Le conseil municipal de Sillé-le-Philippe, émettant le vœu que le projet se réalise, ne peut donner son appui financier mais prendra à sa charge les frais d’inauguration. Le conseiller général demande au préfet de se substituer à la commune de Sillé-le-Philippe pour couvrir les frais de construction du piédestal.
L’inauguration du monument a lieu le 25 juillet 1904 et est relatée dans le journal local, le lendemain. Cette cérémonie a eu lieu avec le concours du Souvenir français, de la ville de Bordeaux et le conseil général de la Sarthe, à la mémoire du commandant Arnould et des mobiles tués à Chanteloup le 12 janvier 1871. Un banquet populaire servi sur la place publique de Sillé-le-Philippe a suivi l’inauguration.
Le 30 juillet 1921, l’Ouest-Éclair annonce la fête patriotique du cinquantenaire du combat de Chanteloup. Elle aura lieu le dimanche 7 août 1921 avec l’inauguration d’une plaque commémorative offerte par la Société des Anciens mobiles du 5e bataillon de la Gironde, sous la présidence du préfet, du général du 4e corps d’Armée, de M. Lebert, sénateur et président du conseil général et d’une délégation de la Gironde.
Formation du cortège à 9 h 30 précises à la mairie, avec la fanfare des pompiers, départ pour Chanteloup ; à 10h30, accueil des invités au monument et inauguration. Banquet. De 5 h à 7 h, jeux, concert, bal public, grande retraite aux flambeaux. Embrasement général du bourg. Les habitants sont priés de pavoiser et d’illuminer. Samedi 6 août, une distribution de pain et de viande sera faite aux indigents de la commune.
L’Ouest-Éclair du 9 août 1921, rappelle cet épisode de la bataille du Mans, le 12 janvier 1871 où les 1600 mobiles de la Gironde réussirent à arrêter pendant toute une journée, 20 000 Allemands et permirent à une partie de l’armée de Chanzy de passer et de gagner Conlie.
Plusieurs assauts donnés par les régiments de Thuringe ne purent venir à bout de ces braves. Mais les Allemands ne cessaient de recevoir des renforts et les mobiles faisaient des pertes cruelles. Le commandant Arnould avait été tué, le capitaine Des Graviers grièvement blessé. Accablés par un ennemi vingt fois supérieur en nombre, les mobiles de la Gironde durent se rendre. Leur courage avait été tel, que le général allemand laissa leur épée aux officiers et leurs bagages aux hommes.
Le monument est placé au carrefour des routes de Bonnétable et de Saint-Corneille édifié en 1904 par une souscription ouverte par la Société des Anciens Mobiles de la Gironde. Il porte l’inscription : « À la mémoire du commandant Arnould et des Mobiles tués à Chanteloup ».
En l’honneur du cinquantenaire, le représentant de la Société a fait apposer une plaque portant ces mots gravés : « 50 ans après, Hommage patriotique reconnaissance aux héros vainqueurs de la Grande Guerre 1914-1918. Les survivants des Mobiles du 5e bataillon de la Gironde 1871. 12 janvier 1921. »
La commémoration se passa selon le programme annoncé. M. Collet, chef de bureau de la préfecture, remercia les représentants de la Société d’être venus de si loin assister à l’inauguration de cette plaque commémorative offerte si généreusement par la Société. Saluons les héros de 1870-1871 et ceux de 1914-1918. Leur sacrifice n’a pas été inutile ; grâce à eux le droit et la civilisation ont triomphé, et la France est restée grande et forte ! Le secrétaire général s’incline devant les Mobiles de la Gironde tombés à Chanteloup, et fait l’historique de ces braves partis de Bordeaux le 25 novembre 1870, qui après être passés à La Roche-sur-Yon, aux Sables-d’Olonne et à Cherbourg, furent appelés d’urgence au Mans le 22 décembre et incorporés dans la 3e division du 21e corps de Chanzy, plutôt mal équipés et mal armés. Il évoque 1870, la défaite glorieuse et 1914-1918, la grande victoire qui a vengé l’année terrible.
Le sénateur Lebert, déjà présent à l’inauguration de 1904, ajoute que cet épisode est l’un des plus glorieux de la bataille du Mans. C’est en effet pour couvrir la retraite et empêcher que le désastre ne fût complet, que les quatre compagnies du 78e mobiles venant de la Gironde partirent au feu au son de la « Marseillaise » et en chantant l’« Hymne des Girondins ». […] À Chanteloup, lorsqu’ils donnèrent leur assaut, les Allemands faisaient précéder leurs colonnes de prisonniers français.
M. Boucher, 71 ans, de la Société des Anciens Mobiles, prend la parole pour exprimer sa joie de se retrouver cinquante ans après sur les lieux mêmes où il se battit avec ses camarades contre les Allemands et rappelle l’origine de la Société. Le succès de nos efforts a dépassé nos espérances. […] Dans leurs délires de domination les Allemands se sont heurtés à nos enfants dont l’héroïsme a fini par leur arracher la victoire, avec l’Alsace et la Lorraine. C’est pourquoi la Société des Anciens Mobiles de la Gironde a décidé l’apposition de la plaque commémorative que nous inaugurons aujourd’hui. Ce devoir accompli, le rôle de notre Société est terminé. […] Laissons aux sociétés des anciens combattants de la Grande Guerre de continuer leur œuvre. Après avoir eu le suprême orgueil de nous donner la victoire et de venger notre défaite, les « poilus » auront celui de régénérer notre pays et de contribuer par l’union, par l’amour de la justice, de l’ordre et du travail, au relèvement et à la grandeur de notre France immortelle.
À midi, le cortège, passant par les rues magnifiquement décorées, se rend à Sillé-le-Philippe au Café du Commerce où un excellent banquet est servi aux 120 convives par M. Blot. Au dessert, M. Maurel, secrétaire du préfet, entame les discours en remerciant chaleureusement M. Collet, maire et le conseil municipal organisateurs de cette journée et salue particulièrement M. Lebert, rendant sans cesse hommage aux morts et aux poilus. Comme représentant du gouvernement il dit que la France traverse des heurs critiques mais de même que l’on a eu « les boches » on « aura » aussi ces difficultés avant de porter un toast au président de la République. M. Lebert , sénateur, poursuit, confiant dans l’avenir.
En 1904, lors de l’inauguration du monument, nous avions un cauchemar, la défaite, le traité de Francfort. Si nous n’avons plus d’inquiétudes ni de tristesses, c’est grâce à nos vaillants poilus, à nos morts, à nos mutilés, à nos médaillés militaires. Les mobiles de la Gironde en 1870 ont fait ce qu’ils ont pu pour sauver la Patrie menacée, eux les ont vengés. Ils nous ont rendu l’Alsace et la Lorraine. […] Il rappelle les énormes difficultés au milieu desquelles se sont débattus les hommes du Quatre-septembre : Gambetta, Jules Favre, Thiers. […] ainsi que les batailles d’Orléans, de Coulmiers puis celle historique du Mans. C’est de la faute de Metz et Sedan si nos soldats improvisés durent faire la guerre. […] se battant corps à corps sans presque d’artillerie et souvent faisant reculer l’ennemi.
Il termine en retraçant l’œuvre de la République qui a subi sa défaite non sans espoir de revanche. Elle a refait son armée, revu son artillerie, organisé son aviation. Tout était prêt pour 1914 et après la victoire de la Marne, Joffre pouvait dire « La République peut être fière de l’armée qu’elle a donnée ». Ce discours fut longuement applaudi.
A l’arrière, sous un marronnier, dans l’espace délimité par une grille, reposent les soldats français et allemands. L’État a acheté le terrain sur lequel la municipalité a fait élever un monument funéraire et a fait transférer les restes de militaires disséminés dans les champs.(site loire 1870.fr)
54 militaires français et allemands tués dans les combats des 10,11 et 12 janvier 1871, sur le territoire de Sillé-le-Philippe, sont inhumés dans un terrain communal et dans des propriétés particulières. L’État a acheté, moyennant le prix de 500 francs, le terrain communal sur lequel la municipalité a fait élever, à ses frais, un monument funéraire, et il y a fait transférer les restes mortels des militaires disséminés dans les champs. Ce terrain, d’une surface de 48 mètres, a été entouré d’une grille en fer.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)
Proche de ce lieu, de l’autre côté de la D 301, sur le mur de la maison qui a servi d’ambulance pendant la guerre 1870-1871, une plaque a été apposée.