Lavoir
Au Pont Besnard, rue des Bercons
Au milieu du XIXe siècle, les habitants disposaient de quatre lavoirs et abreuvoirs sur le Toussant: au pont de la Grange, au pont Besnard, à la Corne et au Calvaire.
En 1861, un groupe de trente huit familles de riverains du Toussant, près du Pont Besnard, réclame un barrage sur le ruisseau pour y établir un lavoir, à leurs frais, sur une parcelle communale. Ils y seraient alors les seuls ayants droits, pendant vingt ans. Cette situation particulière va entraîner, selon le maire, de la « mésintelligence » et son intervention ainsi que celle du garde-champêtre pour empêcher des rixes. Le préfet accepte finalement que des particuliers louent ce terrain communal avec un bail de dix-huit ans, à raison de 3,80 F par an, pour user du droit de barrage et y établir un lavoir. Ceux qui n’ont pas participé à ces frais ne pourront ni venir y laver ni abreuver leurs bestiaux. Ce sera la source de diverses plaintes.
En 1902, le Conseil municipal délibère sur les réparations des lavoirs et abreuvoirs publics et le plan n’en indique que trois; il n’est pas question de celui du Calvaire. Les trois sites sont aménagés sommairement et ne présentent pas de lavoir couvert. Celui du pont Besnard va alors recevoir une toiture en tôles. Une souscription de 80 F provenant de 93 habitants participe au paiement de ces frais estimés 440 F.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 341/7, 1 FP 643 et l’article de Frédérique LEPINETTE dans le bulletin municipal)
Seul demeure celui du pont Besnard avec son système de levage des vannes bien particulier, accroché au parapet du pont. Il a été restauré et couvert en ardoises en 2002.
QUAND L’EAU SE COLORE…
En juin 1845, le maire de la commune reçoit la plainte de quatorze de ses administrés stipulant « qu’il a été illégalement établi depuis un certain temps des lavoirs de mines de fer en la commune de Montreuil-le-Chétif… que le lavage des mines de fer trouble et rougit tellement les eaux que les habitants de la commune de Ségrie…sont presque constamment empêchés de laver leur lessive »
(article Frédérique Lépinette à partir du registre des arrêtés municipaux)
Monument aux morts
Place de l’église
Dans un espace pavé, cette pyramide en granit repose sur un double emmarchement. Une grande palme avec une médaille de la croix de guerre, est sculptée en relief sur le fût et est surmontée d’une croix de guerre sculptée en creux. La dédicace est gravée dans la pierre. Les noms et prénoms de 48 soldats sont gravés en lettres dorées sur une plaque apposée sur le socle. Latéralement, d’une part, une plaque avec les noms des 14 victimes de la catastrophe du 18 septembre 1918, de l’autre, les 5 victimes de la guerre 1939-1945.
Le 8 août 1920, le conseil prie le préfet de bien vouloir l’autoriser à affecter à l’édification du Monument projeté pour perpétuer la mémoire des Enfants de Ségrie morts au Champ d’Honneur, la somme de 400 F inscrite au budget primitif de 1920. Le monument sera édifié sur la place de l’Église et sera construit en granulith par M. Beaufreton, sculpteur avenue du Grand-Cimetière, au Mans. Le prix demandé de 5 700 F sera couvert par une souscription publique de 2 033 F, un crédit de 3 500 F inscrit au budget additionnel de 1920 et le virement du crédit de 400 F inscrit au budget primitif, soit un total de 5 933 F. La dépense étant entièrement couverte par souscription publique et crédits communaux, le conseil sollicite une subvention d’État afin d’atténuer le sacrifice consenti par la commune.
Le sous-préfet demande au maire la production d’un croquis du monument conformément aux instructions insérées au Recueil n°7 de 1920.
Le 20 septembre, la commission spéciale juge que l’emplacement choisi ne semble pas heureux pour un monument à 4 faces ; les inscriptions sont placées trop bas ; simplifier les moulures du soubassement. La palme est mal indiquée : la petite croix qui y est accrochée serait avantageusement supprimée. Présenter un nouveau projet.
Le 6 novembre, le conseil décide de tenir compte des observations de la commission. L’entrepreneur propose de mettre les noms sur les côtés de la colonne au lieu du piédestal, la croix de guerre remplacerait la croix de Malte. Quant aux autres observations, le monument était trop avancé pour qu’il puisse y être fait droit. Le projet est accepté le 16 novembre 1920.
Un traité de gré à gré de M. Jules Beaufreton, entrepreneur de bâtiments, 90 avenue du Grand-Cimetière au Mans, est transmis au préfet le 3 janvier 1921. Il s’engage à exécuter conformément au devis dressé le 9 août 1920, un monument commémoratif dans un délai de 4 mois, pour la somme de 5 700 F. Le devis comprend un monument en granulith sur une base de 2,50 m de côté et d’une hauteur de totale de 4,15 m, se composant de deux emmarchements, d’une base moulurée, d’un socle et d’une pyramide. Sur la pyramide seront sculptées une palme et une couronne sur la face principale. Au-dessus de la palme, existera une croix de Malte. À l’avant du socle, sera rapportée une belle plaque de schiste noire vernie sur laquelle seront gravés les noms des enfants de Ségrie morts pour la France avec la première lettre du prénom, en lettres dorées.
Le transport du monument de la gare de Beaumont à pied d’œuvre sera assuré par la commune ainsi que la fourniture de la grave et du sable, nécessaires pour faire le béton.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 341/7)
Lors de la fête des Poilus, la plaque commémorative de l’église et le monument aux morts ont été bénis le 26 décembre 1920 (journal de Mamers du 9 janvier 1921)
Au cimetière
Au cimetière, un carré militaire regroupe 10 croix avec le nom des victimes écrit sur chacune.
Monument paroissial
Nef
Dans un cadre sculpté (croix de guerre, fourragère, rameau de chêne et olivier), les noms et prénoms de 47 soldats dont 7 disparus, sont gravés en lettres dorées avec la date complète de leur décès, sur une plaque de marbre noir.
Lors de la fête des Poilus, la plaque commémorative de l’église et le monument aux morts ont été bénis le 26 décembre 1920 (journal de Mamers du 9 janvier 1921)
Au bas, les noms des 14 victimes de la catastrophe de la gare de Ségrie-Vernie le 18 septembre 1918: L. BIHOUE, J. CHICHERIE, M. CLEMENT, V. COZIC, J. CREHIN, J. GAUDU, F. JEZEQUEL, Y. KERAUDREN, P. LECHAT, M. LE CORGUILLE, F. LE HYONCOURT, F. MARTIN, G. MENUT, L. RAFFRAY
Au petit matin, un train de permissionnaires vers la Normandie entrait en gare et attendait pour continuer sa route, l’arrivée d’un train de marchandises signalé comme venant derrière lui. Tout à coup, le lourd convoi entrait en gare à une vitesse vertigineuse et venait tamponner le train de soldats. De nombreux blessés et quinze soldats, un mécanicien et un chauffeur morts.
(article Ouest-France du 20/07/2018)
Une plaque a été ajoutée en dessous pour les 5 victimes de la guerre 1939-1945: Marcel CADOR 9 juin 1940, Vitrice JULIENNE 9 juin 1940, Edmond ANGERS 11 juin 1940, Maurice RONDEAU 21 octobre 1940, Julien ANGEVIN 11 mai 1943.
Guerre 1870-1871
Cimetière
Dans cette tombe reposent trois soldats français originaires de l’Eure-et-Loir, la Vendée et l’Orne. Comme dans les autres communes, enterrés là où ils sont morts, leurs corps ont été transférés au cimetière après la loi du 4 avril 1873.
Une croix de fonte a été posée à l’intérieur de la tombe, rappelant qu’elle est liée à la guerre 1870-71: « Au souvenir des victimes de la guerre 1870-71 La France reconnaissante ».
Concession de 2 mètres pour la sépulture de 3 militaires français. Entourage en fer.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)