Lavoir des Aulnettes
Le 10 septembre 1859, l’agent-voyer rapporte qu’
« il y a 50 ans le lavoir n’existait pas ; ce n’était qu’une petite source abritée par cinq ou six saules et dont les eaux se répandaient dans le chemin de La Fontaine-Saint-Martin. Un cultivateur y a creusé un trou pour y abreuver ses bestiaux et peu à peu le lavoir est devenu ce qu’il est aujourd’hui jusqu’à ce que M.R. construise sa maison il y a 14 ans (…) L’eau a pris une mauvaise direction et se perd dans les terres».
Un accord est trouvé avec ce propriétaire qui va faire un don de 200 F et fournir le bois, estimé 130 F, nécessaire à la construction d’un lavoir, en échange de l’usage des eaux du trop plein pour l’irrigation de son terrain. Le coût des travaux de 422 F est payé en partie par une souscription de 222 F. En 1873, le Conseil municipal constate que ce lavoir, seulement utilisé par les habitants du bourg et des hameaux voisins, a cessé d’être entretenu et devient une charge municipale. Il décide donc que l’usage en sera tarifé 0,25 F par personne, par an.
Ce plan de 1884 a été dressé au moment où la commune est autorisée à aliéner, aux enchères publiques, le trop-plein des eaux du lavoir.
(Arch.dép.Sarthe, 2 O 297/7)
D’après des témoignages, ce lavoir situé à la sortie du bourg, sur la route de Mansigné était en contrebas de la source qui l’alimentait. Chaque semaine, le garde-champêtre le vidait pour le nettoyer. Il était en bois et accueillait une douzaine de laveuses. Il a été utilisé au moins jusque dans les années 1970. Ce lavoir n’existe plus.
« Il (le bouilleur de cru) est installé en contrebas de la route, à mi-chemin du bourg, c’est-à-dire au milieu de la côte près d’un bassin rectangulaire à ciel ouvert, entouré d’une margelle comme un puits, et qui communique avec le lavoir municipal, couvert, où les laveuses viennent décrasser le linge sale des dames du bourg. On entend leurs rires, leurs éclats de voix, le claquement des battoirs ».
(La maison de Mentine de André GAULT, 1986, éditions Cénomane, page 44 et photo)
Lavoir de la Maladrie
En 1886, la municipalité est autorisée à demander une taxe aux usagers de cet autre lavoir, près du bourg, à condition que les indigents y soient admis gratuitement. Elle établit un règlement en dix articles avec une redevance de 0,25 F par an et par personne.
(ADS : 2 O 297/7)
Ce lavoir a été vendu à un particulier.
Monument aux morts
Place
Cette pyramide en granit a été rénovée au moment du centenaire de la première guerre mondiale; elle se situe dans un environnement paysager, devant l’ancien presbytère. Des feuillages de laurier et chêne ainsi qu’une croix de guerre ont été apposés en façade. Les noms et prénoms de 58 soldats sont gravés en lettres noires, par ordre alphabétique, les gradés en tête, sur trois faces du socle; leur âge au moment du décès est indiqué. Sur la base, les noms de 7 victimes de la guerre 1939-1945 puis une victime sans indication (Algérie?)
Le 3 août 1920, la commission spéciale accepte le projet de la « transformation de la cour du presbytère en place publique », délibéré par le conseil municipal du 18 juillet.
Un marché de gré à gré de 8 900 F, est signé entre le maire et M. Ernest Faucheux, marbrier à La Flèche, pour un monument en pierre de granit de Bécon, avec les fondations, la gravure des inscriptions, le transport et la pose. Les travaux de la place auront lieu en même temps et coûteront 1 500 F.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 297/7)
Monument paroissial
Nef
1914 1918
A nos soldats morts pour la France
Les noms de 61 soldats sont gravés en lettres dorées, sur trois colonnes, sur cette plaque de marbre noir. Deux ornements en couleur sont gravés: en haut, la croix latine avec deux drapeaux tricolores et en bas, la croix de guerre au milieu de feuillage de laurier et de chêne.
1ère colonne: J. BRIER, E. ZONE, A. BOULIDARD, J. COURTILLER, E. CHAUVIN, P. MAILLET, JB. BELLEUVRE, J. VAUGON, E. CHALIGNE, F. GESLAIN, T. VAIDIE, P. RENOU, A. REMARS, P. CREPON, A. HEURTEBISE, G. REMARS, E. PINEAU, A. THUREAU, J. PINOT, L. MILLON
2e colonne: A. GAULT, C. BRIER, H. BRIER, J. COUBARD, H. CORVAISIER, L. MARTIN, J. BRIER, P. COLAS, H. LEMERCIER, H. LAUGER, V. FOURNIGAULT, H. DONNE, L. LANCELEUR, A. DEGOULET, A. COLAS, H. LEBLED, V. LEVEAU, E. GRAFFIN, T. GAUTHIER, H. CORMIER, J. LAMBERT
3e colonne: M. MAFRE, E. LEMERCIER, A. DESMARRES, P. BRIER, V. LEBOUC, L. ZONE, L. MORIN, F. HERILLARD, L. COUESSANT, J. CHEVALLIER, L. BONNET, G. MOULIN, R. CHARTIER, A. POTTIN, J. DELAROCHE, C. GUIET, F. DOMAIN, F. BUSSON, A.LABOS, A. MAILLET
Guerre 1939-1945
Mur extérieur de la mairie
En hommage aux familles
Henri et Suzanne MARTINEAU et Eugène et Pauline FAGAULT
Ces deux familles ont été élevées au rang de Justes parmi les Nations.
Henri et Suzanne Martineau vivaient avec leurs trois enfants dans leur ferme de Saint-Jean-de-la Motte (Sarthe). Dans le courant de l’année 1943, ils recueillirent deux enfants juifs, Wolf Sokolowski, treize ans, et Hélène, sa petite sœur, trois ans. Leur père avait été arrêté en décembre 1942 alors qu’il tentait de franchir la ligne de démarcation pour se réfugier dans le sud de la France. Leur mère avait également trouvé asile à Saint-Jean-de-la-Motte avec ses deux plus jeunes enfants, encore bébés. Wolf évitait d’être vu dans le village, et n’allait la voir qu’après la tombée de la nuit. Il devint un grand ami du fils des Martineau, Robert. Wolf et Hélène étaient traités comme des membres de la famille. Les Martineau donnèrent aussi refuge en 1943 à Charles et Fanny Kraus et à leurs trois enfants. Ils les installèrent dans une baraque isolée au milieu d’un champ leur appartenant et les ravitaillèrent. Par précaution, ils n’en dirent pas un mot à Wolf et à sa sœur, bien que les familles Kraus et Sokolowski aient été amies de très longue date. Le maire du village, M. Coubard, savait que des réfugiés juifs se cachaient chez les Martineau et encouragea leur action de sauvetage. Le jeune Wolf devint un familier du foyer Coubard. En 1944, à la suite d’une dénonciation, Mme Sokolowski fut arrêtée avec ses deux jeunes enfants. Le maire l’avait pourtant prévenue, mais la jeune femme désemparée n’avait pu fuir à temps. Internée à Drancy, elle fut déportée avec les deux petits. Tous trois ont péri dans les camps. Après la Libération, Wolf et Hélène Sokolowski vécurent pendant quelques années chez les Kraus avant d’émigrer en Israël. Les liens d’amitié entre Wolf et Robert Martineau ne se relâchèrent pas pour autant. (extrait du site du comité français pour YAD VASHEM)
Ils furent reconnus Justes parmi les Nations le 6 décembre 1998 et la cérémonie eut lieu le 5 juin 2001.
Eugène et Pauline FAGAULT ont été reconnus Justes parmi les Nations le 21 juin 2011; la cérémonie officielle eut lieu à Saint-Jean-de-la-Motte le 18 novembre 2012.
L’histoire: Originaires de Pologne, les parents Leib Kajman et Blima Okret arrivèrent séparément à Paris en 1935.Ils s’y sont mariés le 13 mars 1937. Le père exerçait la profession de cordonnier, la mère s’occupait des enfants. La famille vivait au-dessus du magasin de cordonnerie, dans une seule pièce au 1er étage, rue Lauzin dans le 19ème à Paris. Le père, engagé dans un régiment de volontaires étrangers dès décembre 1939, est démobilisé en juillet 1940. Arrêté le 14 mai 1941, il est interné à Beaune-la-Rolande puis est déporté à Auschwitz par le convoi n°5 le 27 juin 1942.
Restée seule avec ses trois jeunes enfants, la mère cherche à les mettre en sécurité. Sans aucun doute, elle prend contact avec l’UGIF qui place les enfants chez les Fagault à la Roussière dans la Sarthe. La mère les accompagne. Les conditions de vie sont précaires, mais l’accueil est chaleureux.
Durant le séjour des enfants chez les Fagault, Lucienne Clément de l’Epine (nommée « Juste parmi les Nations » en 1990) les visite régulièrement à vélo. Elle apportait une pension mensuelle jusqu’au début de 1944. Après les arrestations opérées à l’UGIF, les enfants restèrent cachés chez les Fagault en raison des liens d’affection qui les unissaient aux enfants. Ils n’allaient pas à l’école mais Nathan apprit à lire.
En dépit de leur jeune âge, les enfants se souviennent de la bonté des Fagault à leurs égards. Bien que très pauvres, les Fagault s’arrangeaient pour les choyer. Un voisin Gaston Perpoil atteste que nombre d’enfants cachés dans la Sarthe furent remis aux gendarmes début 1944 car les familles d’accueil, ne recevant plus de pension, craignant des représailles, se jugeaient alors exposés à trop de dangers en cachant des Juifs.
La mère Blima Kajman née Okret est parvenue à survivre à Paris, n’a jamais pu rendre visite à ses enfants mais est revenue les chercher en 1945.
(extrait du site du comité français pour YAD VASHEM)
Vous pouvez aussi vous rendre sur le site d’Yves Moreau.
Guerre 1939-1945: crash d’un bombardier
Deux jours après le débarquement en Normandie, le 8 juin 1944, un avion de chasse américain P-51 du 369th Fighter Squadron du 359th Fighter Group est touché par la Flak allemande de La Flèche vers 22h. L’avion va s’écraser entre le bourg de Saint-Jean-de-la-Motte et Mansigné. Le pilote, le lieutenant Robert J. Booth, 21 ans est parvenu à sauter en parachute. Fait prisonnier par les Allemands, il finira la guerre au Stalag 7A.
recherches de Jacky Emery 02 43 47 65 71 ou 06 45 32 90 13 jackyemery72@outlook.com
article du Petit courrier Écho de la vallée du Loir du 23 juin 2019