Lavoir
Le 10 novembre 1889, Joseph LE BELE, prêtre, demeurant au Grand séminaire de Nantes et son frère Henri, prêtre, habitant au Grand séminaire de Saint-Sulpice à Paris, abandonnent gratuitement, une portion de terrain aux Luzernes (A n°161), sur le chemin vicinal de Moncé, près du bourg. Cette parcelle de 12 m sur 8,50 m est occupée par un lavoir. En 1909, les tuyaux d’alimentation en eau du lavoir sont obstrués. Une souscription de 300 F, participe au paiement de la facture de 876 F du maçon, M. Louis POUSSIN. En 1923, c’est un autre maçon, M. Georges DUBRAY, qui exécute les 60 m² de pavage en ciment du lavoir.
(Arch.dép.Sarthe, 2 O 293/8/)
Ce lavoir n’existe plus ; il a laissé place à la station de relevage.
Monument aux morts
Sur le côté de l’église
Dans un espace délimité par de petits plots, au pied de l’église, s’élève cette pyramide en pierre, sur une base en ciment. La dédicace est gravée dans la pierre sous une croix de guerre sculptée en relief, au sommet. Les noms et prénoms de 19 soldats sont gravés en lettres dorées sur une plaque noire, fixée sur le socle; à la base, une autre plaque avec les noms de 6 victimes de la guerre 1939-1945 dont deux civiles. Sur le côté, une troisième plaque pour une victime en Indochine, une en Algérie et une en déportation.
Le 20 janvier 1920, le maire adresse au préfet le dessin du monument rectifié suivant vos indications. La commission communale ayant trouvé ce monument digne de nos morts et d’un prix assez modique : 3 600 F, couvert entièrement par souscription publique, il demande au préfet d’approuver le projet tel qu’il est présenté. À la séance du 18 mars 1920, il présente le devis de 3 600 F, établi par Madame Foulard-Deschamps, entrepreneur de monuments funèbres, 121 avenue du Grand-Cimetière, au Mans. Le conseil adopte le projet et prie le maire de passer commande. Le 20 août 1920, la commission spéciale juge que la mouluration est beaucoup trop compliquée et mauvaise dans les détails. […] supprimer les rayures horizontales et si l’on veut deux croix, les prévoir plus grandes.
En octobre 1920, la préfecture demande le récapitulatif des financements et un plan sommaire de l’emplacement. À l’occasion du 11 novembre, le maire aimerait renseigner ses administrés sur le monument. Comme il est entièrement financé par une souscription, le préfet en autorise la construction suivant le marché prévu avec Mme Foulard-Deschamps, ce qui n’empêche pas la commission préfectorale de réclamer un dessin plus complet, avec une échelle et l’indication des inscriptions sur les plaques.
Le 1er février 1921, le projet est accepté. Le 17 février 1921, le maire informe le conseil que huit obus ont été donnés par l’Atelier de Construction de Rennes sur la proposition de M. le Sous-secrétaire d’État. Le transport et la manutention des obus coûtent 116,40 F.
Le 11 août 1921, le maire envoie à la préfecture, le devis du monument qui s’élève à 4 500 F pour un monument en pierre de Lavoux de 4,05m de haut avec des ornements et lettres en gravure et vernis rouge, une plaque en ardoise et les frais d’hébergement des ouvriers.Le marché est traité de gré à gré avec l’entrepreneur.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 293/8)
La carte postale montre l’emplacement originel du monument qui a été rapproché de l’église, sans son entourage avec obus.
L’Ouest-Éclair du 1er novembre 1921, raconte dans le menu détail que la commune richement pavoisée et décorée en l’honneur de ses vaillants enfants tombés pour la défense de la Patrie inaugurait dimanche dernier dans une cérémonie imposante et digne, le monument érigé à leur mémoire. Au cours de la messe, l’abbé Leprout, vicaire de Notre-Dame de La Couture et enfant du pays prononça une allocution émouvante. À l’issue de la messe, la foule se rendit en procession devant le monument que l’abbé bénit. À 11 heures, c’était la réception du représentant du préfet et du colonel Durosoy, chef de l’état-major du 4e corps d’armée. Un cortège se forma et se rendit autour du monument. Tous les discours des autorités célébrèrent l’héroïsme sublime des poilus de Saint-Gervais dont les noms sont gravés à jamais dans la mémoire de tous et qui seront l’exemple des générations futures. À 12 h 45, un banquet, offert aux autorités et aux anciens combattants, réunissait 300 convives.
À nouveau, des discours furent prononcés dont le magistral exposé de M. d’Aubigny, député. …Pour rendre à la France une prospérité accrue, nous avons le devoir, dans l’union toujours nécessaire et féconde, de travailler avec fermeté, avec ardeur, afin de relever notre production et de réaliser des économies. En passant, il fit courageusement ressortir les dangers et les inconvénients de la loi de 8 heures. […] Il ne peut y avoir de limites à la tâche quand il s’agit du salut du pays et nous devons suivre le magnifique exemple que nous ont donné les poilus. Un toast porté au Président de la République sonna la fin du repas.
Après la « Marseillaise », le cortège se reforma pour se rendre au nouveau Bureau des P.T.T que les autorités inaugurèrent. Cette journée mémorable se termina par un concert très artistique donné par la musique d’Écommoy.
Au cimetière
Le carré militaire, avec les guerres 1914-1918, 1939-1945, Indochine, Algérie, est situé le long du mur du cimetière, près de l’entrée. Une croix en fonte avec un Poilu est au centre, la dédicace au pied.
A l’arrière, une plaque de granit gris inaugurée en mai 2018, rappelle:
victimes civiles JAMIN Louis 17 ans, BRISSARD Denise 13 ans et en déportation CORDIER Raymond.
Après la cérémonie de dépôt de gerbes au carré militaire du cimetière, Antoine Hurault, président des AFN (association des anciens combattants), a procédé à l’inauguration d’une plaque aux noms des victimes civiles de la Libération, entre mai et juin 1944.
À cette occasion, l’histoire de ces victimes a été racontée aux jeunes, par les anciens de la commune.
« Le 23 mai 1944, les alliés ont bombardé un convoi allemand en gare de Saint-Gervais-en-Belin. Les avions ont tiré, pendant dix minutes, des rafales de mitrailleuses. Le convoi a pris feu et a été entièrement détruit. Malheureusement, Louis Jamin, 17 ans, qui travaillait dans un champ à proximité, a été touché par une balle, qui lui a traversé la poitrine. Il est décédé, huit heures plus tard, à la clinique Sainte-Croix du Mans. »
« Le 14 juin, il y a eu un nouveau mitraillage de la gare. Cette fois, c’est une jeune fille de 13 ans, Denise Brissard qui a été atteinte par un éclat de bombe. Denise a été tuée sur le coup. »
Cette plaque comporte également le nom de Raymond Cordier. Un habitant de la commune, mort au camp de concentration de Buchenwald, en 1945.
(Ouest-France du 10 mai 2018)
Monument paroissial
Nef
Cette plaque de marbre noir se trouve entre deux stations du Chemin de Croix. Les noms et prénoms de 20 soldats sont gravés en lettres dorées; la plaque a été agrandie pour inscrire les noms de 6 victimes de la guerre 1939-1945 puis sur les côtés, ont été rajoutées deux petites plaques pour l’Indochine et l’Algérie.