Lavoir
Rue des Brouettes
En juillet 1884, le Conseil municipal approuve le devis de 600 F pour réparer la fontaine de la Chaize et reconstruire le lavoir installé autour depuis plusieurs années. Selon le Service hydraulique, il doit être établi à la source même et le niveau d’eau ne doit pas nuire aux riverains. Le bassin est clos de murs maçonnés avec des moellons de calcaire dur de pays, du sable de pays et de la chaux de Doué-la-Fontaine. Le fond est pilonné avant de recevoir l’eau. Le couronnement des murs et la pale sont confectionnés en pierres de taille de Semblançay. Le chêne de Saint- Germain-d’Arcé est utilisé bien sec pour la planche à laver, les poteaux et les traverses du « séchoir » (tréteaux). Ce n’est qu’en 1904 que le Conseil municipal décide de le couvrir et accepte le devis de 1600 F. Une souscription auprès des habitants et de ceux des communes voisines rapporte 362,25 F en espèces et 150 F en nature. Un secours départemental de 300 F s’y ajoute.
(Arch.dép.Sarthe, 2 O 289/8)
La restauration date de la fin des années 1990 et un panneau a été apposé, évoquant l’animation passée de cette rue des Brouettes.
Monument aux morts
Carrefour D141 et rue de l’église
Sur un double emmarchement, dans un environnement paysager, cette haute pyramide quadrangulaire est surmontée d’une sculpture du coq terrassant l’aigle. La dédicace est gravée en lettres dorées sur une plaque noire fixée au-dessus de la sculpture en relief d’une palme et d’un profil de Poilu. Les noms de 29 soldats sont gravés en lettres dorées sur une plaque fixée sur le socle. Deux autres plaques ont été posées latéralement, l’une pour 3 victimes de 1939-1945 et une victime au Maroc en 1925 et l’autre pour un déporté. Le monument vient d’être rénové.
Le choix du monument commémoratif va se faire en plusieurs épisodes.
- projet de l’architecte de M. Paillaud
Le 26 octobre 1919, le conseil décide d’ouvrir une souscription en mémoire des morts tombés pour la France et à élever un monument. Mi-février 1920, il est admis que le monument sera établi à l’angle des deux routes aboutissant sur le pont. L’architecte, « offert » par M. Paillaud, du château d’Étival, dresse les plans, le croquis du monument et le devis de l’entrepreneur.
En mars, la commission spéciale juge que l’emplacement est très bien choisi mais le dessin proprement inacceptable parce que n’ayant aucune valeur artistique. La commission estime que la commune devrait être invitée à s’adresser à un artiste pour l’élaboration du projet.
La municipalité qui n’a pas changé de maire, se conforme à ces observations et semble abandonner ce projet.
- projet de l’agent-voyer du Lude
Le 1er mai 1921, M. Antoine Boff, sculpteur à Château-du-Loir, s’engage à exécuter un monument en pierre de Lavoux pour le prix total de 2 500 F. Le 5 mai, le maire donne connaissance au conseil du devis et du croquis faits par l’agent-voyer du Lude et des fonds disponibles, soit 3 150 F. La somme demandée par l’entrepreneur étant de 2 500 F, le reste de la souscription sera affecté ultérieurement à l’entourage du monument. Le 7 juin, la commission spéciale accepte le projet. Le 8 octobre, le conseil, après délibération, décide de poser un entourage, soit une dépense d’environ 900 F prélevée sur « les travaux aux bâtiments communaux ».
Peu après, le maire rappelle que la commune dispose de 3 150 F et que l’entrepreneur demande 3 115 F pour le monument, tous frais compris. La commune possédant les fonds nécessaires, le conseil est d’avis que l’érection du monument soit faite dans les plus brefs délais possibles pour satisfaire l’impatience de la population.
- nouveau projet d’entourage
Le 26 mars 1922, le conseil décide d’annuler la délibération du 8 octobre 1921 pour accepter le nouveau devis présenté par M. Pichard, l’agent-voyer du Lude et vote 1 400 F pour l’entourage du monument. Le 2 juillet 1922, le maire présente le traité de 1 226 F, passé avec M. Antoine Boff, marbrier-sculpteur à Château-du-Loir, pour « entourage du monument », somme inscrite au budget additionnel de 1922.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 289/8)
Stèle 1914-1918
Cimetière
Adossé au mur du cimetière, ce monument finement sculpté, est composé d’une stèle surmontée d’une croix latine. Les noms de 29 soldats sont gravés dans la pierre sur deux colonnes.
Monument paroissial
Il n’y a pas de monument paroissial dans la commune.
Guerre 1939-1945
route de la Chapelle-aux-Choux D 141
photo à faire
Pour se rendre au poste de commandement de l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA) à Saint-Germain-d’Arcé, il faut emprunter un long chemin de terre accidenté et s’engouffrer dans les bois. L’endroit bucolique aujourd’hui s’est transformé en véritable souricière un beau matin de juin 1944. C’est là, au Potireau, que le groupement Touraine-Anjou-Maine (TAM) avait installé début 1944 son état-major dans une ferme.
Quelques jours après le débarquement, le capitaine Madelin, chef du TAM a convoqué son état-major pour répartir des missions de sabotage afin d’empêcher les Allemands d’envoyer des renforts sur les côtes normandes.
Jean-Claude Desprez
Les réseaux de résistance ont été infiltrés par des agents français de la Gestapo d’Angers et une cinquantaine de résistants du secteur de Château-du-Loir ont été arrêtés puis torturés au château de Barboiseau à Vouvray-sur-Huisne les 13 et 14 juin 1944. Les Allemands bien renseignés tendent une souricière au Potireau.
La Gestapo, des miliciens français et un groupe de combat de la Wehrmacht ont cerné la ferme. Le combat était trop inégal pour les résistants. Tous ont été arrêtés puis déportés. Seul, un membre de l’armée secrète a pu s’enfuir.
La ferme qui se trouvait à la confluence des groupements de l’ORA du Mans, d’Angers et de Nantes a ensuite été incendiée par les Allemands.
Tombées dans l’oubli, les ruines ont faille disparaître. Mais c’était sans compter sur l’association des Collectionneurs de Voitures Militaires de l’Ouest.
En septembre 2019, cinq volontaires ont dégagé la végétation, fait de la maçonnerie pour éviter que le bâtiment ne s’écroule.
Une stèle a été érigée à quelques centaines de mètres de la ferme sur la route de La Chapelle-aux-Choux avec un panneau explicatif.
Au total, 45 membres du TAM sont morts au combat ou en déportation. (article du Petit Courrier Écho de la Vallée du Loir du 16 février 2020)