Lavoir
Le 8 décembre 1876, le Conseil municipal doit se prononcer, par un vote à bulletin secret, sur l’opportunité de la construction d’un lavoir public couvert, sur la dérivation de l’Ortier au bord du chemin de Saint Corneille à Montfort. Ce projet estimé 700 F se situerait sur l’emplacement du lavoir acquis par M. de NICOLAY. Ces conditions sont approuvées. Le hangar de 7,25 m sur 3 m sera clos en partie de murs en moellons et de bardage sur l’arrière. La toiture à deux pans, en chêne et sapin sera couverte en ardoises. Le lavoir est reculé sur la parcelle B n°180, afin de ne pas empiéter sur le chemin. Une partie de la vente de soixante douze peupliers va financer ces travaux. En 1882, un déversoir en maçonnerie est construit ; il sera fermé pendant le rouissage du chanvre.
Ce lavoir a besoin de quelques réparations en 1937. Apparaissent alors les problèmes liés à l’arrangement passé entre M. de NICOLAY et le maire, sans aucune convention écrite. En fait, c’est une construction communale sur un terrain privé. Le nouveau propriétaire refuse de vendre le lavoir à la municipalité, laquelle voudrait l’acquérir afin d’en garder l’usage public. Entre pétitions des usagers contre la fermeture du lavoir, plainte du propriétaire pour bris de clôture et cadenas enlevé, les réactions s’enchaînent jusqu’à ce que le juge de Paix de Montfort déclare le lavoir, propriété communale, le 13 novembre 1939. Mais l’adversaire entend poursuivre l’affaire en justice car il possède l’acte notarié justifiant sa propriété du lieu. Il obtient gain de cause en 1946 devant le tribunal d’Angers. Finalement, la municipalité loue le lavoir pour que les femmes du village puissent l’utiliser.
(Arch.dép.Sarthe, 2 O 279/7 et délibérations municipales)
Il a été démoli dans les années 1980.
Monument aux morts
Près de la mairie
Ce nouveau monument se trouve dans un ensemble paysager comprenant un triptyque maçonné avec la statue d’un Poilu, arme au pied, en fonte. Cette sculpture provient de « E. CAMUS statuaire Toulouse », médaillon fixé à la base de l’œuvre. Les noms de 23 soldats de 1914-1918 sont gravés en lettres dorées sur deux plaques noires avec l’ajout de 4 victimes de 1939-1945.
Le 16 février 1922, le conseil nomme une commission qui devra recueillir les fonds d’une souscription publique pour l’érection d’un monument aux morts. En août 1922, le maire propose deux emplacements : l’un auprès du cimetière, l’autre sur la place de l’église. L’emplacement près du cimetière est choisi par le maire et 5 conseillers ; l’adjoint et 4 conseillers sont partis avant le vote.
Le 11 septembre 1922, les soussignés, tous les poilus de la grande guerre, présentent une pétition au préfet car au moment de la souscription, le monument devait être sur la place de l’église. Ils n’acceptent pas le changement proposé par le maire. Fin octobre, un rapport de l’agent-voyer pointe les inconvénients du choix sur la place publique : elle est très exigüe, bordée par deux rues et le monument formerait un obstacle dangereux pour la circulation; au point de vue esthétique, il serait écrasé par la masse et la lourdeur de l’église; sur le plan des convenances, c’est la seule place de la commune pour le rassemblement des baraques des forains, des salles de danse, des manèges de chevaux de bois… Sensible aux problèmes de voirie évoqués dans ce rapport, le préfet approuve le choix du maire.
La question de l’emplacement est remise en délibération et le 23 novembre 1922, le conseil approuve la décision du préfet et décide que le monument sera érigé au cimetière par 6 voix contre 6 abstentions, acceptant aussi le devis de M. Papin, architecte à Connerré. Si cet emplacement reçoit un avis très favorable du préfet, il soulève un vent de mécontentement dans la population et les poilus. Quatre conseillers opposés à la décision du maire et de l’agent-voyer réclament une nouvelle enquête pour que le monument soit érigé sur la place publique.
Le 15 février 1923, un marché de gré à gré de 5 500 F, est signé entre le maire et M. Félix Monti, cimentier à Connerré. Il s’engage à exécuter un monument en béton de ciment de Portland près le cimetière conformément à la délibération du 23 novembre 1922. Le devis comprend la croix de guerre, les plaques en marbre noir, les lettres dorées en creux, un poilu en bronze ciment, une grille d’entourage.
Pendant ce temps, les contestataires écrivent au ministère de l’Intérieur. Ils dénoncent l’échec de toutes leurs démarches pour faire ériger le monument sur la place publique selon le souhait de la majorité des habitants (80%) et une pétition de tous les poilus ; ce refus allant jusqu’à provoquer la démission collective de 5 conseillers et une nouvelle élection du conseil municipal. Le 10 mars 1923, le préfet approuve toujours la délibération municipale. Le 12 avril, le maire informe le préfet qu’un groupe important de poilus est venu perturber la réunion municipale en protestant contre l’érection du monument dans l’excédent du cimetière.
Le 15 juin 1923, le nouveau maire réunit le conseil pour délibérer sur l’emplacement du monument et souhaite que le préfet l’autorise à l’ériger sur la place publique. En juillet, le conseil, à l’unanimité, approuve le plan et le devis de M. Papin, architecte à Connerré, s’élevant à 7 600 F (même devis qu’en novembre 1922). Lors du bilan de fin d’année, le montant des dépenses est de 8 802 F, soit un surplus de 1 202 F que le conseil accepte de payer.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 279/7)
L’inauguration se fait le 28 novembre 1923 pour un coût de 1950 F.
Ce monument est déplacé en 1968 devant la mairie avec un nouveau cadre architectural.
Il vient d’être à nouveau déplacé en 2019 de quelques dizaines de mètres vers le côté de la mairie. Une rénovation a été effectuée en même temps.
(article du Maine Libre du 9 novembre 2019)
Monument paroissial
Nef
Les noms et prénoms de 24 soldats dont 6 disparus sont gravés en lettres dorées, avec leurs médailles, sur une plaque de marbre blanc. Une plaque a été ajoutée en dessous avec les noms de 4 victimes de la guerre 1939-1945.
Guerre 1870-1871
Cimetière, plaque à côté du monument aux morts et archives
Une tombe française et une tombe allemande (la pierre tombale indique que 3 soldats allemands reposent dans cette tombe), conformes à la loi de 1873 marquent le passage des armées prussiennes dans le village et les combats qui s’y déroulèrent.
Les restes mortels de 22 militaires français et de 3 militaires allemands inhumés dans l’ancien cimetière et dans les champs ont été transférés au nouveau cimetière, où l’État a acquis deux concessions perpétuelles, l’une de 4m pour la sépulture des Français, l’autre de 2 mètres pour celle des Allemands. Les deux tombes sont entourées de grilles de fer. Les intéressés n’ont pas réclamés d’indemnité pour occupation temporaire de terrains.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)
Suite aux recherches menées par M. Gilbert Paulin, une plaque a été ajoutée sur l’espace du monument aux morts pour les trois hommes de Saint-Corneille, soldats, morts ailleurs en France.
De même, ces recherches ont donné lieu à un article dans le bulletin municipal (site de la mairie)