Lavoir du Cœur d’Oison (actuellement vers la rue Baudrillart)
Le 29 mai 1790, l’administration municipale avait permis à plusieurs habitants de la rue du Cœur d’Oison d’établir un lavoir sur une fontaine publique située à l’extrémité du jardin de l’ancien presbytère à la condition qu’il serait public.
En 1845, ce lavoir couvert en tuiles est en mauvais état et les habitants demandent à le refaire. Cette situation particulière est acceptée. Il sera payant sauf pour les constructeurs mais il en sera établi un autre, non couvert, auquel tout le monde et notamment les indigents auront droit.
Au cours des années 1840/1850, la ville reçoit de nombreuses demandes de propriétaires de la rue du Bourgneuf pour construire des lavoirs au bord de l’Anille.
Lavoir du Quai
Le devis, sans date, lors du projet du Conseil municipal d’établir un lavoir public, au bas du quai, comprend huit articles expliquant les bois à fournir et leur utilisation.
La construction sera solidement ancrée à l’aide de quarante-six pieux en pilotis qui « auront tous un tenon par en haut pour être assemblé dans les coittes« . Ces grandes pièces de bois seront elles-mêmes assemblées en queue d’aronde. Sur cette base, un plancher sera fixé à l’aide de cheviettes en fer. Les trois fermes de la charpente à un pan, s’appuieront sur des murs et trois poteaux à l’avant. Le mur arrière, les jambages et l’embrasure des deux portes seront montés en brique double. Un escalier en pierre dure donnera accès au sol pavé de pierre. La couverture comprendra le bois des bardeaux et « la latte les cloux chanlatte et acoieau en observant de plasser une chanlatte sur le haut du couvert pour aretter le premier rang de bardeau sur les chevrons ». Trois tréteaux en bois, arrondis sur le dessus pour recevoir le linge, complèteront l’installation. Le tout est estimé quinze cent quatre-vingt une livres dix sols.
Cet édifice au bord de l’Anille date peut-être de la même période que celui du Cœur d’Oison.
Lavoir du grand Quai
En 1880, la municipalité fait dresser par M. LANDRON, son architecte, les plans d’un lavoir situé à l’extrémité nord du grand Quai. D’une longueur de douze mètres, il sera placé en contigüité de celui dépendant de M. CHARBONNIER. Une charpente en chêne et peuplier couverte en ardoises reposera sur des murs maçonnés et deux poteaux assis sur des dés de roussard. Un escalier de 12 marches permettra de descendre sur le sol pavé de briques belges. L’ingénieur du Service hydraulique ayant jugé certains éléments trop faibles, le devis devenant lui aussi sous-estimé, la mairie demande des travaux par voie d’économie et va y détacher un ouvrier. M. Alfred LAUNAY va construire ce lavoir pour 2022 F en 1881.
En 1905, lors de sa réfection partielle, il va être agrandi en utilisant le lavoir contigu, permettant de « doter ce quartier très important de la ville d’un lavoir de dimensions à peu près égales et de même apparence que celui qui a été construit sur le petit quai ». La toiture en ardoises va être remplacée par une couverture en ciment armé recouverte de gazon. Un marché de gré à gré est passé avec M. LAUNAY pour 1981 F.
Lavoir du petit Quai, quai de l’Anille
Étant donné le nombre insuffisant de lavoirs publics en 1900, la municipalité envisage la construction par voie d’économie et en fournissant les matériaux, d’un nouveau lavoir sur les quais. Il sera doté d’un toit terrasse en béton armé selon le système HENNEBIQUE qui vient d’être consacré officiellement à l’exposition universelle de 1900.
Cette construction tout en béton pour sa toiture, ses poteaux et ses cabinets d’aisance à la turque à chaque extrémité, repose sur des pieux enfoncés en rivière tous les mètres. Deux escaliers comportant des marches en granit puis en briques conduisent au sol pavé en briques belges posées à plat. Le devis chiffre la construction à 7568 F. Il est réalisé en deux mois en 1905 par M. Alfred LAUNAY.
(Arch.dép.Sarthe, 2 O 272/10 et archives communales 3 O 7)
Lavoir de l’Abattoir
En 1885, la municipalité achète à l’hospice une parcelle de terrain proche du champ de foire, ainsi que le lavoir qui en dépend. Celui-ci sera transporté à l’abattoir, « ce qui comblera à peu de frais une lacune regrettable » pour ce quartier.
Lavoirs près du jardin conservatoire
Nous n’avons pas d’éléments historiques sur la construction de cet ensemble de lavoirs au bout des jardins. La mairie en a restauré un.
La promenade publique le long de l‘Anille permet de découvrir l’église, un jardin médiéval, les gloriettes, des lavoirs ayant appartenu à des particuliers, restaurés par la ville. L’emplacement des lavoirs communaux est encore visible.
Monument aux morts
Rue Sadi Carnot, près de l’Anille
Ce monument commémoratif est constitué d’un piédestal où s’élève une statue en bronze d’un Poilu terrassant l’aigle. Elle est due à Charles-Henri POURQUET de la fonderie de Val d’Osne. La base en pierre est sculptée sur les quatre faces au-dessus d’un tore de lauriers: emblème de la ville, croix de guerre et calot, faisceau de licteur, coq victorieux, à chaque fois, sur fond de feuillage de chêne et de laurier. Une palme est sculptée en relief sur le piédestal et la dédicace est gravée dans la pierre, au-dessus.
Les noms et prénoms de 103 soldats sont gravés, par année, sur les faces latérales du piédestal. Puis, sur l’arrière, les noms de 17 victimes de la guerre 1939-1945 et une victime en Indochine.
Le 9 juin 1919, le maire informe le préfet que la ville de Saint-Calais projette d’établir un monument à la mémoire de ses enfants morts pour la France pendant la guerre 1914-1918, sur la Place de l’Hôtel de Ville. Les frais occasionnés seront couverts par une souscription et un complément communal si besoin. Le devis de 16 898 F rédigé par M. Robert Gaullier, sculpteur 112 rue de Flore au Mans, comprend un monument en pierre sur socle, avec sculpture de 4 motifs allégoriques, une palme et un tore de lauriers, la gravure, une bordure de deux marches, le transport par chemin de fer et par camion, la pose sur place. Une option supplémentaire est possible : une statue de poilu en bronze à 5 400 F.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 272/10)
Le journal « le Commerce de St-Calais » du 16 juillet relate l’inauguration du monument du 14 juillet 1920.
Fête de la glorification, tel pourrait s’appeler pour nous, Calaisiens, la Fête du 14 juillet 1920. Il a lui, resplendissant, ce jour tant désiré par nos concitoyens et ils sont venus tous, sur cette vieille place où se dresse maintenant l’image modeste mais combien vraie du soldat, du Poilu vainqueur, tenant à sa merci l’aigle impérial allemand enfin réduit à l’impuissance. Le soldat regarde l’est, cet horizon d’où la tempête vint si souvent déferler sur la France et jusque sur cette place aux jours funestes de 1870-1871.
Dans la ville pavoisée, un cortège s’est d’abord rendu au cimetière pour se recueillir au pied des deux monuments élevés en l’honneur des combattants des deux guerres 1870-1871 et 1914-1918. La fête officielle a commencé l’après-midi avec le cortège qui a défilé jusqu’à la sous-préfecture puis au monument. Un grand blessé de la guerre a découvert la statue et les applaudissements ont éclaté. Le maire de la ville, dans son discours, a d’abord rappelé les différents évènements de la Grande guerre avant de poursuivre. Ce monument commémoratif élevé au centre de notre cité nous rappellera et perpétuera pour les générations futures nos deuils et nos gloires. Du motif qui domine qu’il me soit permis en terminant de dégager un symbole et un enseignement.
C’est un soldat debout, dans l’attitude du repos à l’instant où la lutte vient de finir.
C’est la victoire, il vient de triompher car la crosse de son fusil maintient pantelant, à ses pieds, l’oiseau rapace que les empires défunts avaient justement choisi comme symbole de leurs meurtriers instincts. Appuyé sur son arme, on devine sur ses traits la fatigue des durs travaux accomplis.
C’est pour vous, jeunes enfants des Écoles, Pupilles de la Nation qui entourez ce monument que ce grand soldat symbolique forme le rêve généreux dont la réalisation, ferait que le sacrifice des morts et les souffrances des vivants, auraient été pour l’humanité, une semence féconde. Puisse-t-il être dit plus tard que ce Monument qu’il fut élevé à la gloire des guerriers qui ont tué la guerre.
Ce discours est suivi de la lecture des noms des victimes de la Grande guerre. La journée se termine par la fête traditionnelle et un banquet.
Monument aux morts
Cimetière
La ville de St Calais
A ses enfants morts
pour la France
1870-1871
1914-1918
1939-1945
Un carré militaire se trouve à l’avant de cet ensemble commémoratif. Deux pyramides de pierre sont tournées vers le bas du cimetière: l’une en hommage aux combattants de la guerre 1870-1871 et l’autre en hommage à ceux de 1914-1918, surmontée de la sculpture d’une croix de guerre voilée et ornée d’un feuillage de chêne. Ces deux monuments sont en place lors de l’inauguration du monument situé place de l’Hôtel de Ville. Côté carré militaire, un triptyque en ciment avec des niches contient des plaques de schiste où sont gravés, d’une part la dédicace et d’autre part, les noms et prénoms de 103 soldats, par année et les noms de 17 victimes de la guerre 1939-1945.
Monument paroissial
Bas-côté droit
La paroisse de Saint-Calais
A ses enfants morts pour la France
Ils étaient de la race de ces hommes
par qui la Patrie fut sauvée (I Mach.)
Ce monument en pierre sous forme d’un tableau surmonté d’une croix latine, est fixé sous le vitrail dédié au cardinal Dubois; la sculpture est soignée tant dans l’entourage que dans la partie supérieure: croix de guerre avec rameaux de laurier et chêne, fourragères et dans la partie inférieure: tore de feuillage et grenades. Les noms et prénoms de 118 soldats dont 17 disparus sont gravés en lettres rouges, par année, sur trois colonnes.
Il est indiqué au bas du monument: ce mémorial a été bénit solennellement par son Éminence le cardinal Dubois archevêque de Rouen, en présence de S. G. Mgr G. Grente évêque du Mans le dimanche 18 juillet 1920
Bénédiction d’une cloche à Saint-Calais
On doit bénir « la cloche de la victoire, de l’action de grâces à Dieu et du souvenir des soldats de la paroisse morts pour la France.» Elle était donnée par le cardinal en mémoire de son père et de sa mère, à cette « chère église Notre-Dame » qui lui rappelle tant de touchants souvenirs. Le nom seul du fondeur dit la perfection du dessin et de l’harmonieuse sonorité de cette cloche qui avait fait en ville une entrée triomphante, portée sur un chariot paré de verdure et de fleurs qu’un aimable paroissien avait envoyé pour la prendre jusqu’à Orléans. Drapée d’une splendide robe de précieuse dentelle, don de sa marraine Mme la présidente Coutoux, elle pendait maintenant au milieu du sanctuaire, à un portique recouvert de feuillages et de fleurs. [….]
Tout près de la châsse de saint Calais, le fondateur et le gardien de la cité, était apposée une plaque de marbre aux lignes sobres et savantes, portant les noms glorieux des 119 soldats de la paroisse tombés au Champ d’Honneur. Le Cardinal devait la bénir au cours de la cérémonie. […] Le matin, une messe solennelle était célébrée. […]
La musique municipale vint à deux heures, exécuter au presbytère une joyeuse aubade. Elle précéda ensuite le cortège qui se rendit processionnellement à l’église. Après d’éloquents discours, le Cardinal bénit ensuite la plaque commémorative et procéda aux rites sacrés prescrits par le Pontifical pour la bénédiction des cloches. Parrain : le cardinal ; marraine : Henriette-Louise Puis, ce fut la joie brillante des acclamations populaires. Le Cardinal parut sur le perron salué par le chant national. Il fit acclamer les soldats de la grande guerre et la victoire de la France que la cloche allait chanter […]
archives diocésaines Semaine du fidèle du 8 août 1920
Guerre 1870-1871
Cimetière
A la mémoire de 94 soldats français
morts en luttant contre l’invasion 1870-1871
De profondis
Cette dédicace est gravée dans la pierre de la pyramide sous la sculpture d’une couronne. Sur le côté, une autre inscription est gravée:
Ci-gît un brave Fs PERRAUT né à LECT (Jura) cuirassier frappé de 14 blessures au combat de Vancé le 7 janvier 1871
La ville de Saint-Calais a été occupée et pillée par l’armée prussienne le 25 décembre 1870.
Les corps de 89 militaires français ont été réunis dans une concession de 8 mètres; une seconde concession de 2 mètres a été affectée à la sépulture de 11 militaires allemands. Grilles en fer.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)
Si le monument ci-dessus remplace la tombe traditionnelle selon la loi du 4 avril 1873, pour les soldats français, il n’y a plus trace de la sépulture des soldats allemands.
Ici repose ALMIRE PROUST
mort à Saint-Calais le 4? mai 1871 à l’âge de 52 ans
Le C.M. de St Calais s’associant aux regrets de la famille
a fait graver sur cette tombe l’expression de sa reconnaissance envers l’administrateur
victime de son dévouement aux intérêts de la ville pendant l’invasion
(délibération du 11-9-1871)
Il ne reste plus qu’à trouver le rôle de M. Almire Proust pendant l’invasion prussienne.
Guerre 1939-1945
Route de Lucé
Le 9 août 1944, quelques jours avant la libération de Saint-Calais, les deux combattants FFI, André ALBERT et Edmond CHARLOT sont tombés sous les balles allemandes. Cette stèle, route de Lucé, leur hommage.
Le nom de Edmond Charlot figure sur le monument aux morts de Mézières-sous-Lavardin.