Lavoir
En 1901, de nombreux habitants adressent une pétition au maire où ils se plaignent des difficultés de lavage puisque la commune ne possède ni lavoir communal, ni lavoir privé faute de source pour les alimenter. Les laveuses sont obligées de s’installer sur le bord de la Sarthe. Le maire se retourne vers le service de la navigation pour examiner la possibilité d’installer un bateau-lavoir sur la rive droite, au droit de l’ancien chemin du bac de Roëzé. Après une visite sur les lieux, ce projet est abandonné.
Il apparaît possible de conduire les eaux d’une source située en amont du pont de Roëzé, à flanc de coteau, dans un bassin rive droite en dehors de la zone de servitude de halage. «M. le maire va prendre du reste de nouvelles dispositions pour doter les habitants de Roëzé d’un bateau lavoir public terrestre» note le conducteur subdivisionnaire.
Pas de lavoir, ni terrestre, ni flottant, mais, en 1905, une petite maison de 4 m sur 3 m, avec des bancs, pour abriter les laveuses pendant l’hiver et par temps de pluies. C’est sur le terrain de l’ancienne maison du passeur du bac, construite dans les années 1870 et vendue en 1899, au moment de la construction du pont, que s’élève ce petit édifice couvert en ardoises. Cet endroit est choisi car c’est «le lieu le plus utilisé pour le lavage» ! Arsène DORÉ charpentier à Roëzé se charge des travaux sur un devis de 450 F.
Quarante ans plus tard, en décembre 1945, le Conseil municipal s’accorde sur la construction d’un lavoir couvert au pied du pont de la Sarthe.
(Arch.dép.Sarthe, 3 S 367, 2 O 255/7, 3 O 1306, registres de délibérations)
Cette construction a-t-elle vu le jour ? Il ne semble pas.
Monument aux morts
Près de l’église
Cette pyramide en pierre est installée sur une plate-forme surélevée, gravillonnée et plantée de végétaux. La dédicace est gravée sur le fût sous une croix de guerre et une palme sculptées. Les noms et prénoms de 60 soldats sont gravés en lettres dorées, par année sur une plaque noire fixée sur le socle. Sur l’emmarchement, une seconde plaque avec à la fois un complément de 5 noms pour la première guerre mondiale, 6 noms pour 1939-1945 et 3 noms 1957-1958-1961; en bas, une plaque pour le centenaire de l’armistice.
Le 10 janvier 1920, sur proposition du maire, le conseil vote une subvention de 1 000 F destinée à l’érection d’un monument à la mémoire des soldats morts pour la France. Cette somme sera inscrite au budget additionnel de 1920. Le 21 août le conseil adopte le projet de monument commémoratif présenté par M. Jules Tansorier, marbrier à La Suze, dont l’exécution s’élèvera à 5 000 F. Cette dépense sera couverte par les 2 724 F de souscription publique, 1 000 F de subvention communale et une subvention d’État. Le reste sera pris sur la part revenant à la commune sur le fonds commun des Contributions indirectes.
Le lendemain, le maire envoie le dossier à la préfecture, y compris l’engagement de M. Tansorier à fournir un monument conformément à la décision du conseil municipal, au prix de 5 000 F, inscriptions et sculpture comprises. Le monument en pierre dure de Chauvigny, sera posé sur un socle en pierre de granit de Bretagne ou de Normandie. Les inscriptions seront gravées et dorées sur une plaque d’ardoise scellée sur la face du monument.
Mais le 15 octobre, le préfet prie le maire de se conformer aux observations de la commission spéciale qui estime que le monument proposé est mal étudié dans ses détails. Le 4 janvier 1921, le projet est accepté.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 255/7)
L’Ouest-Éclair du 18 octobre, relate tous les détails de l’inauguration du monument aux morts qui a eu lieu le dimanche 16 octobre 1921 dans cette coquette ville de Roëzé où les habitants rivalisèrent d’efforts pour décorer et pavoiser les rues. Le matin, l’abbé Bobet, ancien poilu, célébra un service en l’honneur des disparus et prononça une patriotique allocution.
À 11 h 30, le représentant du préfet et M. Lebert, sénateur, furent accueillis par la municipalité, les anciens combattants, les vétérans, la Musique municipale de La Suze, les enfants des écoles. Après l’interprétation de la « Marseillaise », le cortège se rendit au monument aux morts, érigé dans le cimetière. Pyramide très simple, mais de belle allure, le monument, dont il convient de féliciter l’auteur, M. Tansorier de La Suze, porte les noms des 64 braves tombés pour la défense du Droit et de la Liberté ; il est entouré de gerbes de fleurs et de couronnes. Après avoir remercié les souscripteurs, glorifié les morts et s’être incliné devant les familles, M. Doré, maire, lut la liste funèbre. Suivirent des discours de piété patriotique où chacune des autorités plaida pour que tous travaillent désormais pour la Paix et l’Union, pour que le monument inauguré rappelle aux générations futures le courage et la vaillance de tous ceux qui sont tombés…Le cortège quitta le cimetière au son d’« Une Marche funèbre » et se rendit au banquet.
Le repas fut à nouveau un moment de discours rappelant le désastre du budget de la France, les milliards de dettes…Il faut rester vigilants et forts, obliger l’Allemand, par tous les moyens, à payer sa dette. […] L’après-midi, la musique donna de brillants concerts dans les rues. Des illuminations du meilleur goût terminèrent cette journée.
A l’origine le monument était entouré de chaînes et de trophées dont une mitrailleuse. Sur les 65 soldats, 17 sont inhumés à Roëzé, 40 ont été tués sur le front, 12 sont décédés de maladie, 12 sont portés disparus et 1 noyé par torpillage de son bateau. (Roëzé sur Sarthe Grandes et petites histoires d’un village du Maine, François Garnier)
Le monument a changé de place, du cimetière vers le bord de la rue puis près de l’église, en 2018.
dans le cimetière
Dans le cimetière, les tombes de soldats de 1914-1918 ont été rénovées par la commune et une plaquette est posée sur chacune.
Monument paroissial
Chapelle Sainte Anne
Près de la statue de Jeanne d’Arc, cette plaque de marbre blanc où les noms et prénoms sont gravés en lettres dorées par année, rend hommage aux 56 soldats dont 8 disparus.
Cette plaque a été posée en 1920, aux frais de la paroisse.
(Roëzé sur Sarthe Grandes et petites histoires d’un village du Maine, François Garnier)