Lavoir
Route du Lude
En 1843, le Conseil municipal envisage la construction de deux lavoirs-abreuvoirs sur l’Aune, au niveau des ponts, route du Lude et route de Mayet. Par le décret de déclaration d’utilité publique, du 2 décembre 1844, signé par le roi Louis Philippe, la municipalité peut acquérir les terrains nécessaires dans les prés de l’Arche et du Gué.
En 1853, suite à la reconstruction du pont de l’Aulne, le lavoir a été entièrement détruit. Lors de son rétablissement, les riverains réclament un aqueduc pour l’écoulement des eaux.
(Arch.dép.Sarthe, 2 O 245/9)
C’était un lavoir à plancher mobile, couvert en tôles et équipée d’une cheminée. Il a été démoli en 1972.
Lavoir
Route de Mayet
Sa toiture en tuiles de Bourgogne reposait sur deux murs perpendiculaires en pierres. Les pompiers l’ont démonté en 1972 et les tuiles ont servi à recouvrir leur ancien garage.
Lavoir
Pont Jarry
Ce troisième lavoir communal, situé au bout de l’actuel terrain de football, a aussi disparu en 1972. (témoignages)
Monument aux morts
Boulevard Cordier, vers la D307
Depuis 2021, le monument s’élève au bout d’une allée bordée de tilleuls, à quelques dizaines de mètres de son ancien emplacement (carrefour près de l’église). Il a été rénové en même temps et la banquette permet l’installation d’un dispositif d’éclairage de nuit. La dédicace est sculptée en relief sur la partie haute de la pyramide en pierre de taille et gravée sur la partie basse; entre les deux, un médaillon en creux avec un buste de poilu, une palme l’enserrant. Les noms et prénoms de 59 soldats sur gravés en lettres noires, par année, sur les faces latérales du monument; à l’avant, ce sont les noms de 7 victimes de la guerre 1939-1945 qui sont inscrites. Des palmes sont fixées notamment celle des prisonniers de guerre, déportés et travailleurs déportés, celle des démobilisés, anciens combattants et victimes des deux guerres, celle des sapeurs pompiers, celle des combattants et celle de la musique.
Le 24 avril 1920, le maire soumet au conseil les devis de monuments commémoratifs de MM. Jolineau, marchand de monuments funèbres à Écommoy et M. Cottereau, sculpteur au Mans.
Le conseil donne sa préférence à celui de M. Cottereau, pour un monument en pierre de Massangis, haut de 4,60m et large de 1 ,90m à la base. Le corps principal au-dessus du socle est formé par une pyramide. Sur la face principale et pris en défoncement dans la pierre serait sculpté un buste en médaillon du « Poilu » avec palme en côté et au-dessus de l’inscription : « Ils sont morts pour la Patrie » ; les noms à inscrire seraient gravés dans la pierre, sur les faces latérales ; le couronnement serait orné à la base de lauriers et sur la face principale le millésime 1914-1918 serait sculpté en relief. Le prix forfaitaire de 6 500F comprend tout sauf les deux ouvriers de la commune nécessaires pour aider à la pose. Le conseil décide de voter 3 000F pour faire face à la dépense pour le monument, les bordures et l’entourage. Cette somme s’ajoute aux 6 000F de la souscription.
Le projet est accepté par la commission spéciale en septembre et par le ministère de l’Intérieur en mars 1921. En juillet 1921, M. Prosper Janmaire, serrurier à Pontvallain, s’engage à faire la grille d’entourage du monument. Il s’agit d’une grille de 12,20m de circonférence et de 0,85m de haut, avec une fausse porte escamotable, au prix de 1 800F et un supplément de 315F pour la peinture (une couche de minium et deux couches de peinture blanche ou imitation bois) et les boules fonte bronzée. En août, M. Oger cimentier à Mayet, présente sa facture de 3 000F, pour les travaux de fondations et la fourniture de divers matériaux.
Le 21 septembre 1921, le maire soumet le détail de toutes les dépenses, au conseil, soit un total de 11 645F. Ce dernier vote 1 645F de crédits complémentaires pour assurer le paiement des factures Oger et Janmaire.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 245/9)
Monument paroissial
Bas-côté
Ce monument est composé d’un autel orné de palmes et drapeaux en couleur avec l’inscription Pro Deo et Pro Patria, de deux statues posées sur cet autel (un soldat et Jeanne d’Arc), d’un ensemble architecturé, formant retable, avec une scène en son centre (l’ange apportant une couronne et une palme au soldat mourant) et les noms de 57 soldats gravés en lettres dorées, par année, de chaque côté et enfin une peinture murale avec une croix latine qui rayonne.
Le monument aux morts élevé dans l’église de Pontvallain fut érigé peu après la fin de la Grande Guerre et inauguré en avril 1920. Construit à l’initiative du curé Emile Vavasseur, il fut probablement financé par les paroissiens. L’inauguration du monument paroissial ne fit pas l’unanimité au sein de la commune puisque l’invitation du curé Vavasseur fut refusée à 9 voix contre 7 par le conseil municipal, vraisemblablement pour des raisons politiques. Le lieu de commémoration de l’église est constitué d’un autel en réemploi, d’une stèle, œuvre sérielle des ateliers angevins Rouillard et de deux statues : Jeanne d’Arc, icône patriotique, très souvent associée aux hommages aux morts de la guerre de 1914-1918 et Bertrand du Guesclin, plus rare. La stèle est le numéro 9 bis du catalogue, à l’exception du tableau central qui est celui du 10 bis où Dieu apparait dans les nuées comme dans le monument de l’église de Villaines-sous-Malicorne. En effet cette stèle, largement diffusée, est visible dans des dizaines de paroisses de l’Ouest de la France. La liste des noms des morts est identique en nombre, 59, à celle du monument communal. En revanche, deux noms manquent sur le monument communal : H. SOL et C. RENOUST et deux sont absents du monument paroissial : René JOUYS et Charles GISS. Le monument communal œuvre de l’atelier du sculpteur Cottereau du Mans fut inauguré plus d’un an et demi après celui de la paroisse, le 1er novembre 1921. En revanche, le projet avait débuté très tôt en février 1920 lorsque le conseil municipal décida de lancer une souscription pour financer le monument. Le monument fut placé de manière symbolique entre la mairie et de l’église, au centre de la chaussée.
(sur la base de l’Inventaire du Patrimoine en Pays de la Loire)
Guerre 1870-1871
Cimetière
L’administration a fait réunir les restes mortels de 6 militaires français dans une concession de 2 mètres. L’État a acquis également la concession d’un autre terrain pour la sépulture d’un militaire allemand, et il a fait placer des clôtures autour des deux tombes.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)
Il n’y a pas de trace de ces deux tombes de la guerre 1870 mais, dans la carré militaire une croix avec une plaque et les noms des soldats morts à l’ambulance de Pontvallain.
Guerre 1939-1945
Boulevard
Le nom de ce boulevard ainsi que la stèle au bord de la D 307 rendent hommage à Rémy DUBOIS et Laurent LECORDIER, deux héros de la résistance, morts les 11 et 12 juillet 1944.
Grâce aux recherches menées par Jean-Pierre Peyneau, président du Souvenir Français de Pontvallain, nous connaissons la fin tragique de ces deux résistants. Il s’est appuyé sur les recherches précédentes de Bruno Onésime, habitant de Sarcé.
Rémy DUBOIS, né en 1908 a été affecté au 115e R.I. en 1939; fait prisonnier le 18 juin 1940, il était emprisonné au camp du 192e Fronstalag, à Laon dans l’Aisne. Il s’évade le 10 janvier 1941 et revient à Pontvallain comme clandestin. Il a été incorporé dans un groupe de résistance de l’Armée secrète de la Sarthe. En 1944, Rémy Dubois s’était réfugié à la ferme des Cormiers où il hébergeait des réfractaires au S.T.O. et plusieurs résistants traqués par la Gestapo. Parmi ceux-ci, Laurent LECORDIER, né en 1913 à Brest, qui avait fait sauter un train de munitions en Bretagne. Condamné à mort par les Allemands, il avait fui sa région.
Le 11 juillet 1944, la Gestapo soupçonnant la présence de résistants fait une descente aux Cormiers. Les voyant, Rémy s’enfuit pour prévenir ses camarades. Mitraillé par les Allemands, gravement blessé aux deux jambes, il est laissé sans soins et sans assistance. Finalement le docteur Doussain de Pontvallain le soigne; il est hospitalisé à la clinique des Marianites au Mans mais succombe à ses blessures le lendemain. Laurent Lecordier, également blessé en s’enfuyant, ne voulant pas être repris par les Allemands, s’est tiré une balle dans la tête.
Rémy Dubois a été inhumé dans le caveau familial à Pontvallain et Laurent Lecordier, sans domicile ni famille connus, fut inhumé dans le carré militaire de la commune.
Le conseil municipal réunit le 10 septembre 1949 a décidé de perpétuer le souvenir de ces deux hommes. Un monument de marbre et pierre de la région a été posé le long de la route départementale sur un terrain offert par M. Dupin. L’inauguration de la stèle eut lieu le 9 octobre 1949. Les deux résistants ont obtenu la mention « Mort pour la France » et Rémy Dubois a reçu à titre posthume, la médaille de la Résistance, par décret du 14 juin 1946.
Victor DUBOIS, le frère aîné de Rémy, membre des FFI (Forces Françaises de l’Intérieur) , fut arrêté par la Gestapo à Sarcé le 5 mai 1944, déporté à Compiègne puis en Allemagne. Il meurt au camp de concentration de Mauthausen (Autriche).
article du Maine Libre du 15 juin 2024