Lavoir
En contrebas de l’église
En 1859, le Conseil municipal «considère qu’un lavoir public au point central de la population agglomérée de ce bourg est urgent et indispensable spécialement pour la classe ouvrière et indigente». Le devis décrit un lavoir à deux pans, couvert en ardoises « poil taché ». Six dés en roussard supportent les poteaux de la charpente en chêne. Les murs du bassin sont recouverts de dalles en roussard tandis que le pavage du réservoir (18 m sur 1,80 m et 40 cm de profondeur) est en briques. Si ce lavoir est d’une extrême nécessité, la municipalité ne possède que 376,61 F pour des travaux qui vont coûter 702 F. Un secours départemental de 50 F est accordé et une imposition extraordinaire de 400 F, vont permettre de maintenir la gratuité de l’usage du lavoir.
(Arch.dép.Sarthe, 2 O 240/7)
La charpente et la toiture ont été restaurées en 2013.
Monument aux morts
En contrebas de l’église
Cette pyramide s’élève sur un double emmarchement; à son sommet, une croix de guerre est sculptée sur les quatre faces. Les noms de 32 soldats sont gravés en lettres rouges, par année sur une plaque apposée sur le socle; trois autres plaques sont fixées latéralement: pour 3 victimes de 1939-1945, une victime de la guerre d’Algérie et un hommage de l’Amicale des Poilus de 1920.
Le 16 juin 1920, le maire lit la circulaire préfectorale du 20 mars 1920, relative aux projets de monuments commémoratifs aux morts de la guerre de 1914-1918. Le principe étant considéré depuis plusieurs mois et qu’une souscription publique a été ouverte et peut couvrir la dépense, le conseil décide d’ériger un monument sur la place de l’église, au bord du chemin de grande communication de Sablé à Sillé.
Fin juillet, la commission spéciale est d’avis d’accepter le projet B vu que la croix latine ménagée en saillie sur le haut de la pyramide peut être remplacée si l’on veut dans les mêmes conditions, par une croix de guerre – car la croix de guerre du projet produirait un déplorable effet sur ses 2 faces latérales – d’autre part dans le projet B la pyramide étant plus haute que dans le projet A – l’ensemble du monument y gagnera en proportions. En août, le maire soumet un nouveau projet au conseil conformément aux instructions de la commission spéciale dont l’institution a été prescrite par la circulaire de monsieur le Ministre de l’Intérieur le 10 mai 1920. Le conseil accepte. Le ministère de l’Intérieur approuve.
Un marché est passé avec M. Jules Baufreton, marbrier-sculpteur, concessionnaire exclusif des granilith pour le département, 90 avenue du Grand Cimetière au Mans. Il s’engage à exécuter un monument en granilith, conformément au devis dressé et approuvé le 30 octobre 1920. Il se compose de deux emmarchements, d’un socle et d’une pyramide terminée en pointe de diamant. Sur les quatre faces de la pyramide existera une croix de guerre et une palme en bronze sur l’avant. À l’avant du socle, sera rapportée une plaque en schiste vernie sur laquelle seront gravées en lettres dorées les noms des enfants de Poillé morts pour la France avec la première lettre du prénom. Ce monument sera exécuté pour le prix net et forfaitaire de 4 000 F et livré quatre mois après la commande ferme ; le transport de la grave et du sable étant à la charge de la commune.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 240/7)
Monument paroissial
Haut de la nef
Les noms et prénoms de 38 soldats sont gravés en lettres dorées, prêtre et séminariste en haut de la liste, sur une plaque de marbre noire, ornée d’une croix latine et d’une palme. Une petite plaque a été ajoutée en-dessous pour une victime de la guerre d’Algérie. Des décorations militaires sont aussi présentes.
Cérémonies patriotiques à Poillé
La paroisse de Poillé a dignement et religieusement exalté la mémoire de ses trente-huit soldats tombés au champ d’honneur.
Déjà, le dimanche 4 août 1919, un imposant cortège, ordonné par l’instituteur, partait de la mairie pour venir à l’église chanter le Te Deum de la victoire. Derrière, les enfants des écoles marchaient les orphelins de la guerre, les mutilés, les veuves et les parents des glorieux disparus, le conseil municipal, les soldats démobilisés, les médaillés de 1870, les vétérans, la population tout entière. Un vieux tambour rythmait énergiquement sur sa caisse cette marche d’union sacrée ; on dit qu’il n’aurait pas cédé sa place pour un empire.
M. l’abbé Loudière célébra le dévouement et l’héroïsme des soldats auxquels la France rendait hommage ce jour-là. Il souligna les leçons de foi d’abnégation et d’union qu’ils nous ont données durant la guerre.
Précédé de la croix et suivi du clergé, le cortège se rendit ensuite au cimetière déposer une couronne au pied de la grande croix. Après le chant du Libera, M. le Maire rendit un hommage ému aux morts de la guerre, et ses paroles aussi simples qu’émouvantes arrachèrent bien des larmes.
Le cortège revint ensuite sur la place de l’église où à l’ombre des arbres séculaires, M. l’instituteur lut les discours de M. le président de la République et de M. le président du Conseil, prononcés ce jour-même à la Sorbonne. La trop longue liste des morts fut saluée d’une vibrante exécution du chant national accompagné sur l’harmonium par l’institutrice de l’école libre.
La même union vraiment sacrée ramenait une assistance plus nombreuse encore si possible-plus de 150 hommes étaient présents- le jeudi 4 septembre 1919, dans la vieille église magnifiquement décorée de tentures de deuil et de drapeaux aux couleurs des alliés curé. Un service solennel était chanté par M. l’abbé Duveau, doyen de Montmirail, ancien curé de la paroisse, assisté de MM. Les Curés de Chantenay et d’Asnières. M. l’Archiprêtre de la Cathédrale compagnon de guerre de M. le Curé à Salonique et sur le front français avait voulu joindre ses prières à celles de M. le Doyen de Ballon et MM. Les Curés d’alentour. […]
Avant la bénédiction d’une plaque commémorative donnée généreusement et exclusivement par les paroissiens, le Père missionnaire de N-D. du Chêne, salua les morts vivant dans le souvenir de ceux qui pleurent, et exemple de vie pour ceux qui veulent continuer leur vertu et tirer parti du triomphe mérité par leur sacrifice. M. le curé lut ensuite à haute voix les noms gravés en lettres d’or sur le marbre noir apposé au-dessous de la croix ; M. le Maire, debout à son banc, lui répondait en citant la date et le lieu de leur mort héroïque, appel grandiose dans sa simplicité ! […]
Ils quittèrent l’antique église dont les murs de roussard, campés fièrement au-dessus de la Vègre, réunissent maternellement, depuis tant de siècles, les âmes de ces Français soutenus et grandis par la même foi.
archives diocésaines Semaine du fidèle 1919
Guerre 1939-1945: stèle
Au bord de la D79 en arrivant au croisement avec la D4, au fond du Verger de la Plante.
Près d’un chêne vénérable, cette stèle est surmontée d’une pièce de moteur et ses bords rappellent les ailes d’un avion. Au centre, les noms des 9 membres de l’équipage qui ont péri lors de ce crash du 4 juillet 1943, jour de l’Independence Day, sont gravés en lettres rouges. L’insigne de leur régiment est fixé tout près. Une plaque a été ajoutée en hommage à David BUTCHER, seul rescapé, sauvé par la Résistance locale, décédé en 2004 et dont les cendres ont été répandues près du monument. Deux obus et deux hélices reliés par une barre entourent la stèle, sur un espace gravillonné; des lauriers palmes ont été plantés tout autour et deux bancs invitent à se recueillir.
Ce B17 faisait partie des 165 forteresses volantes parties du Sud de l’Angleterre pour bombarder des sites, notamment des usines au Mans. La Flak allemande a abattu cet appareil comme celui tombé à Malicorne.
Des informations complètes se trouvent sur le site de france-crashes.