Lavoir
Route de Ruaudin
Le 2 Floréal de l’an X (22 avril 1802) le maire échange pour 100 F «un petit pré clos de forme triangulaire dépendant de la Monnerie de 8 chaînées» contre une portion de terrain de 18 chaînées à prendre dans la pièce de la Fabrique, pour l’établissement d’un lavoir.
En 1835, le couvreur de Parigné retourne une partie des bardeaux, en ajoute un millier de neufs et complète avec cinq cents tuiles neuves. Le tailleur de pierres répare les murs et l’escalier. Peu après, le bassin agrandi atteint 14 pieds carrés et ses murs sont couverts de pierres plates bien ajustées. Le pavage du fond est gardé et complété. Dix ans plus tard, un nouveau bassin est créé à la fontaine du Pissot pour 158 F. Puis, le Conseil municipal se préoccupe du confort de la vingtaine de laveuses qui occupent journellement ces lieux et construit un pavillon aux abords des lavoirs.
En 1878, la municipalité achète une parcelle de terrain dans le champ de la Fabrique pour agrandir le séchoir et installer deux cabinets d’aisances. Le terrain est acquis pour 600 F. Le séchoir nécessite l’installation de 74 poteaux de châtaignier plantés tous les 2,50 m sur 4 rangs. Le bâtiment des latrines est en moellons et briques de Parigné avec une couverture en tuiles provenant aussi des fourneaux du village. Ces travaux de 630 F sont réalisés par voie d’économie et le tout est financé par un excédent communal de 600 F, la vente d’un arbre (170F) et d’un excédent de chemin (451 F).
Dans les années 1890, des réparations sont réalisées par le charpentier, le couvreur, le charron, le peintre et le maçon. Les charges toujours croissantes de la commune amènent le Conseil municipal à exiger, à compter du 1er janvier 1914, un droit au lavoir public, exceptés pour les indigents, soit 6 c par journée de laveuse et 5 c par demi-journée. C’est Augustin CHARTIER, tisserand qui est chargé de récupérer les fonds et de vider le lavoir, le balayer et le nettoyer, tous les jours sauf le dimanche. Il doit aussi veiller à la propreté des trois fontaines qui servent aux bouchers et charcutiers. Il est rémunéré 120 F par an. Ce droit est revu à la hausse chaque année. À partir de 1928, la participation demandée est de 1 F par ménage, de 4 F aux bouchers, charcutiers, coiffeurs, hôteliers, restaurateurs et à tous les autres commerçants.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 232/8 ; 131 AC 160). En 2005, la municipalité a choisi de ne garder que les bassins, route de Ruaudin (photo mise en avant). Sur la droite de la carte postale , vous retrouvez la maison des laveuses puis le lavoir.
Monument aux morts
Place, près de la mairie
Sur un double emmarchement, cette pyramide en pierre, s’élève au coin de la place de l’église, un muret et des plantations à l’arrière. L’ensemble des inscriptions sont sur des plaques en ardoise. La dédicace en façade, est sous une croix de guerre. Les noms et prénoms de 92 soldats et 16 gradés (en tête de liste) sont gravés latéralement par ordre alphabétique. Les noms de 8 victimes de 1939-1945 (dont 3 déportés ou FFI) ainsi qu’un soldat en Indochine et un soldat en Algérie, sont sur le socle sous la dédicace. Différents éléments en bronze ont été apposés sur le monument (photos)
Le 1er juillet 1920, le maire informe le conseil des démarches faites par le « Comité exécutif du monument commémoratif à ériger à la mémoire des enfants de Parigné-l’Évêque morts pendant la Grande guerre 1914-1918 ». Ce dernier avait d’abord proposé de transformer la Petite Place de l’Église en square. Mais suite à une concertation auprès des familles et des personnes intéressées (environ 400), un référendum a désigné par 79 voix contre 16 voix, la Grande Place de l’Église pour recevoir le monument. Le conseil accepte cet emplacement et décide que les frais de bétonnage, de maçonnerie, de fondations, de nivellement de terrain seront financés par un crédit spécial ouvert à cet effet et par une aide de l’État.
La commission spéciale adopte le projet en juillet. Mais la réponse du ministère de l’Intérieur tarde et n’arrivera que le 5 septembre. Un traité de gré à gré de 4 500 F, est signé entre les membres du Comité et M. Ernest Bourgoin, tailleur de pierre à Parigné-l’Évêque. Il s’engage à fournir un monument construit en pierre dure non-gélive : 1ere assise en pierre de Chauvigny et le surplus en pierre de Lavoux. La pyramide sera d’une seule pièce sur laquelle seront fixées deux plaques démontables en ardoise de Trélazé. Elles porteront les noms gravés en lettres dorées, des soldats morts ou disparus.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 232/8)
L’Ouest-Éclair annonce l’inauguration du monument élevé à la mémoire des morts de la Grande guerre prévue le dimanche 5 juin 1921 sous la présidence de M. Steck, préfet de la Sarthe, de M. Villemot, commandant de la 4e Région et de MM. Lebert et Cordelet, sénateurs. Cette journée débutera par un service solennel, suivi d’une remise de fleurs et couronnes au cimetière sur le monument de 1870 et les tombes de soldats puis la réception des invités devant l’ancienne mairie et un banquet à midi. L’inauguration du monument sur la place du marché se déroulera en début d’après-midi et sera suivie d’un concert.
Monument paroissial
Bas-côté
Les noms et prénoms de 108 soldats sont gravés en lettres rouges, par ordre alphabétique, les gradés en tête de liste, sur deux plaques de marbre blanc; celles-ci sont fixées dans un ensemble peint au-dessus d’un autel où est inscrit la dédicace; une Piéta est posée sur cet autel. Une plaque pour les 8 victimes de la guerre 1939-1945 et une victime en Indochine a pris place sous le bas du vitrail.
Guerre 1870-1871
église
Sur cette plaque de marbre noir, les noms et prénoms de 18 soldats victimes de ce conflit sont gravés en lettres dorées et les régiments auxquels appartenaient les soldats morts lors des combats de Parigné le 10 janvier 1871.
coq de l’église impacté par les combats de 1871 présenté lors de l’exposition de mai 2024 à la salle des Glycines de Parigné-l’Evêque.
Guerre 1870-1871
Cimetière
Cet obélisque en granit rend hommage aux soldats tombés lors des affrontements avec les prussiens le 10 janvier 1871, la plaque de marbre noir fixée sur le socle donnant des précisions sur leur provenance. Une seconde plaque est fixée latéralement pour une victime décédée des suites de ses blessures.
Un second monument sous forme d’une pyramide en granit sur une base, en mémoire de 45 soldats prussiens morts lors des combats du 10 janvier 1871.
Ici reposent en Dieu
- Du 8ème régiment de grenadiers caporal K. Wendler
- Grenadier F. Peerske ; F. Schlulz , fantassin (?) Lindemannn
- Du 12ème Régiment de grenadiers Sergent Schön ; sous officier Henschel
- Caporal Lesche ; Grenadier W. Grassmehl; G. Happach
- Kurz ; S. Mertens ; A Preuss ; P. Schack
- Schallbach ; T Schmidt ; E Trieb ; fantassin R. Fiedler
- Friedrich ; G. Jurk ; E Linzer ; J. Maue
- Du 48 ème régiment d’infanterie Sergent F. Triest ; caporal A. Wirth
- Engagé volontaire M. Böttcher ; mousquetier F. Geiseler ; F. Lange
- Renner ; K. Retschlag ; F. Strauch
- Fantassin M. Feldbinder ; H. Halbbauer ; A. Hertel
- Du 52 ème régiment d’infanterie sous-officier Raphael ; mousquetier M. Dahlitz
- Heinig ; K. Lorenz ; E. Lamp ; H. Schüttke
- Thieme ; W. Weber ; fantassin J. Kreutziger ; F. Petsch
- Du 35 ème régiment de fantassins caporal A. Schönefeld
- De la 3ème batterie de chasseurs L. Zierau
- Du 3ème régiment d’Uhlans caporal J. Krause
À la mémoire des morts fidèles
tombés au combat dans la région du Mans
Les 10-11-12 janvier 1871
En hommage de la part de leurs frères d’armes
leurs proches et leurs compatriotes
En l’année 1910
En souvenir de Bernhard PASSOW
Lieutenant de la réserve
Du 48 ème régiment d’infanterie du Brandebourg
Mort pour le roi
Et la Patrie
Devant Parigné l’Évêque
Le 10 janvier 1871
Une stèle est posée dans cette tombe conforme à la loi du 3 avril 1873 en mémoire des morts de la guerre 1870-71.
Les restes mortels de 102 français reposent dans une concession de 10 mètres; 76 militaires allemands ont été inhumés dans une concession perpétuelle de 8 mètres. Les deux tombes sont entourées de grilles en fer. L’État a acheté en outre, 4 mètres superficiels de terrains pour les sépultures de 2 officiers allemands, ornées, l’une d’un petit monument et l’autre d’un entourage en fonte placés par les familles des défunts.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)
Les deux premières sépultures ont été transformées avec l’ajout de monuments.
Guerre 1939-1945
Avenue Abel Tirand
Cette plaque noire A la mémoire de Abel Tirand est apposée sur la maison proche de la plaque de rue.
Démobilisé en août 1940, il rentre à Parigné l’Évêque. Avec quelques bénévoles, il anime bientôt le comité de soutien aux familles des prisonniers de guerre. En janvier 1943, Alexandre Oyon, lui propose d’entrer dans l’Organisation Civile et Militaire. Il devient chef de groupe de Parigné l’Évêque. Il s’occupe surtout des armes et des munitions. Victor Daum, chef régional de l’Armée secrète et professeur au lycée du Mans, utilise un de ses élèves, Ferdinand Boutier, comme agent de liaison. Suite à la récupération d’armes dans une ferme à Ruaudin, d’armes parachutées dans la région de Sillé, une série d’arrestations va défaire ce réseau de résistants. Abel Tirand est arrêté le 24 mars 1944, déporté vers Buchenwald puis Dora. Il meurt au moment où les Alliés arrivent.
Plus de précisions dans « 200 figures de la Résistance et de la Déportation en Sarthe » Joseph Estevès 2009 p 217)
Son fils aîné , Jacques Tirand qui s’est aussi engagé dans la Résistance, a été maire de Parigné l’Évêque de 1989 à 1995.