Bateau-lavoir
Fin 1909, le Conseil municipal vote 2 000 F pour installer un lavoir public fixe sur le bord de la Sarthe, pour huit laveuses. Mais dès 1911, la nouvelle municipalité annule ce projet situé sur un emplacement soumis aux crues et aux écourues pendant quatre mois. Elle opte pour un lavoir mobile, installé sur la Sarthe, à proximité du bourg, pour vingt laveuses. Ce bateau-lavoir de 18 m sur 4 m, va être construit par M. CHARDEYRON, tôlier à Malicorne pour 2 500 F.
La coque, d’une profondeur de 45 cm, en tôle d’acier, reçoit un plancher en sapin sur des traverses en chêne. Huit montants supportent une toiture de zinc ondulé, complétée par des feuilles de tôle galvanisée. À l’abri, les laveuses brossent leur linge sur des planches en sapin de 28 cm de large, posées sur les quatre faces du bateau. Dix tréteaux d’un mètre de long permettent de poser le linge. Une cloison médiane est installée dans le sens de la longueur avec une porte coulissante au milieu. Un cabinet d’aisance prend place dans un angle. Une passerelle de 4 m sur 1 m donne accès au bateau arrimé sur la rive gauche, à 40 m en amont du pont de Parcé-sur-Sarthe.
Le succès de ce bateau-lavoir est tel, que la mairie veut démolir les deux lavoirs couverts en tuiles, du bord de Sarthe, l’un de 5,40 m, rue du Moulin et l’autre, au bord du quai, avec une chambre froide au-dessus. Situés sur des terrains acquis par la commune en 1835, ils tombent en ruines. Lors de l’enquête, trois contestataires argumentent que ces fontaines-lavoirs sont bien utiles en hiver et que, surtout, leur démolition va créer une vue imprenable sur les classes, le jardin de l’école et les appartements personnels de l’institutrice ! Ils reçoivent même l’appui du directeur de l’École Normale! Finalement, le tout est vendu 1 100 F au meunier, à condition qu’il construise un mur de 2,25 m de hauteur.
En 1920, le constructeur effectue des réparations sur le bateau-lavoir pour 1 850 F : il remplace les toiles fermant les extrémités par des panneaux en voliges, gratte la coque, la goudronne et la repeint.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 229/7)
Le bateau- lavoir a coulé lors de la crue de 1965.
Monument aux morts
Place devant l’église
Ce monument en granit se trouve sur la place de l’église qui est entourée de tilleuls. Une plaque apposée sur le mur de l’église rappelle: Ce terrain a été offert à la commune de Parcé par la Baronne Raymond Pinoteau en souvenir de son mari Raymond Pinoteau et de ses trois neveux morts pour la France. juin 1921
Les noms des 64 soldats sont gravés dans la pierre et peints en doré par année de combat sur trois faces du socle; deux plaques ont été ajoutées pour 8 victimes de la guerre 1939-1945 et 1 soldat en Indochine et 1 en Algérie ainsi qu’une plaque noire « A la mémoire des anciens prisonniers et combattants UNC-CATM ».
Le 5 juin 1920, le maire rappelle au conseil sa décision du 14 mars, d’élever un monument commémoratif aux enfants de Parcé morts pour la France pendant la guerre 1914-1918. Il a contacté M. Lemaire, entrepreneur à Sablé qui a établi plan, devis et dessins. Le conseil autorise le maire à passer un marché de gré à gré avec M. Lemaire et décide de prélever 7 000 F sur « les fonds libres » du budget additionnel de 1920.
En juillet, la commission spéciale adopte le projet. Cependant Il y aurait intérêt à supprimer les cannelures horizontales à la tête de la pyramide et aussi le renflement du couronnement du piédestal ; placer la croix de guerre plus grande au-dessous de la palme de la pyramide par exemple.
À la séance du 15 août 1920, le maire fait part au conseil de cette note préfectorale demandant de modifier certains détails du projet du Monument aux Morts et lui soumet le nouveau plan modifié.
Le conseil accepte le nouveau plan et le devis de 7 000 F. M. Lemaire s’engage à fournir un monument conformément au croquis fourni et accepté. Il sera en granit de Belgique avec croix de guerre et palme en bronze et inscription des soldats morts. Il sera livré et posé pour le 12 juin 1921, date prévue pour l’inauguration.
En février 1921, le maire lit le courrier envoyé par Mme Pinoteau, propriétaire à Orléans dont le mari, capitaine d’Infanterie mort au Champ d’Honneur, possédait différents immeubles à Parcé. Elle désire faire abandon à la commune d’un terrain dit «Le Mail», de 3 a 80 ca, situé sur le bord de la grande route, aux conditions suivantes : ce terrain restera toujours en totalité la propriété de la commune ; qu’il y soit élevé un monument aux morts de la grande guerre ; qu’à perpétuité il ne soit élevé ensuite aucune construction ni rien d’analogue sur ce mail ; que la récolte des tilleuls soit laissée à la disposition des pauvres de Parcé. Le puits situé dans l’angle du mail est excepté avec le passage tel qu’il existe pour aller puiser l’eau.
Le conseil est favorable à cette proposition qui éviterait de démolir la « Croix Buissée » du cimetière, vieux souvenir local qui se trouve sur l’emplacement prévu pour le monument. Après avoir reçu l’acte de donation de Me Serpin, notaire à Parcé, le préfet va informer le ministère de l’Intérieur de ce changement d’emplacement. Ledit ministère a l’honneur de faire connaître au préfet que si l’ornementation de ce monument ne s’oppose pas à ce qu’il soit élevé sur un emplacement public, il n’y a pas lieu de provoquer un nouveau décret d’approbation.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 229/7)
Monument paroissial
Près du chœur de l’église
Sous forme d’un autel, avec une Piéta à l’avant des noms, ce monument proche du chœur de l’église rend hommage aux 62 soldats de la guerre 1914-1918,inscrits par années dont les noms sont gravés et peints en lettres dorées. En bas, en lettres blanches, 7 noms ont été ajoutés pour la guerre 1939-1945.
La fête des morts de la guerre à Parcé
L’inauguration du souvenir ou du monument érigé dans nos églises en l’honneur des morts de la guerre est l’occasion de manifestations très édifiantes. Si elles se ressemblent toutes par certains côtés, chacune a son charme particulier qu’il est bon de signaler. […] Dimanche dernier (21 septembre 1919), répondant à l’invitation que M. le curé, était allé porter lui-même, les anciens combattants démobilisés se sont d’abord réunis au presbytère. Tambours et clairons de la Jeunesse Catholique les ont conduits, par file de quatre, à l’église, où des places leur avaient été réservées.
Avant la messe solennelle M. le curé monta en chaire et recommanda aux prières de la foule les morts et les disparus de la guerre. Il fit l’appel de leurs noms et cinquante-neuf fois une voix lui répondit du haut des degrés de l’autel : « Mort pour la France ». Toute l’assemblée écouta ce long martyrologue. […]
Le monument destiné à rappeler la mémoire des héros de Parcé enrichit encore sa magnifique église. Sur le soubassement sont sculptés divers emblèmes de la guerre, casque, fourragère, grenades, croix de guerre. Le premier gradin est assez large pour recevoir une pierre sacrée et permettre d’y célébrer la messe. Le gradin supérieur supporte une statue de la Vierge douloureuse tenant sur ses genoux le corps inanimé de son divin Fils. Cette statue artistique qui va recevoir une nouvelle décoration est encadrée par les tables de marbre où brillent en lettres d’or les noms des « enfants de Parcé » morts et disparus.
Après la messe Mgr Lepeltier bénit solennellement l’édicule.
Après les vêpres, ce fut une longue procession au cimetière, par des rues parfaitement décorées, rues sinueuses et escarpées dont la voirie ne détruira pas de sitôt le cachet pittoresque et moyenâgeux. Démobilisés, hommes, femmes et enfants-ceux-ci tenant des fleurs à la main- s’avançaient sur deux rangs, priant pour leurs chers absents qui se sont généreusement sacrifiés pour le salut de tous. Au pied de la croix principale du cimetière, devant un immense catafalque, une absoute solennelle fut chantée. Tout le monde revint en procession à l’église où eut lieu la bénédiction du Saint Sacrement.
archives diocésaines Semaine du fidèle 28 septembre 1919