Lavoir
À l’Étang, rue du lavoir
En 1934, le nouveau propriétaire du moulin abaisse le niveau d’eau de l’écluse et le lavoir devient inutilisable. Pour parer à cet inconvénient, la mairie va acquérir pour 200 F un terrain cadastré E n° 147 au bord du ruisseau de Saint-Martin, afin d’établir un barrage de lavoir et construire un bassin. Le devis du maçon s’élève à 1 200 F.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 220/7)
Ce grand lavoir est entièrement clos en planches et couvert en tôles, avec un cabinet d’aisance à côté de la porte d’entrée. La restauration du bardage est en cours en 2017.
Monument aux morts de Neuvy
Près de l’église
Cette pyramide en pierre de taille s’élève près de l’entrée de l’église sur un espace végétalisé et délimité par une haie basse, taillée; deux obus reliés par une chaîne à l’avant. La dédicace est gravée dans la pierre, sous une médaille de la croix de guerre. Les noms et prénoms de 28 soldats sont gravés, par année, en lettres dorées sur une plaque noire fixée sur le socle; à la base, une seconde plaque pour les 6 victimes de la guerre 1939-1945 et une victime en Algérie.
Le 7 juillet 1920, le maire invite le conseil à délibérer pour fixer les emplacements des monuments, à voter leur financement et à approuver plans et devis. Le conseil décide d’ériger deux monuments commémoratifs pour perpétuer le souvenir des enfants de Neuvy et de Saint-Julien: un dans chaque paroisse, celui de Neuvy, sur la place publique, celui de Saint-Julien, dans le cimetière. Il approuve les plans et les deux devis de 2 000 F ; inscriptions en sus (300 lettres) et vote un crédit de 2 000 F; le reste sera couvert par les 2 700 F de la souscription publique et il espère une contribution de l’État.
La commission du bureau de Bienfaisance considérant que c’est un devoir de perpétuer la mémoire des soldats tombés pour la Patrie, par un monument et que la commune s’impose de très lourds sacrifices pour cela, renonce à la part revenant aux pauvres pour ce qui concerne celui de Saint-Julien-le-Pauvre.
À la réception du dossier, la commission spéciale demande plus de précisions dans les plans. Elle réitère, avec insistance, sa demande en octobre car les dessins présentés sont tout à fait insuffisants pour permettre d’apprécier la valeur du monument proposé. Jusqu’à ce que le préfet dénonce au ministère de l’Intérieur que l’insistance de la commission concernant la visibilité du monument depuis la route est excessive. Il est urgent d’approuver les projets lorsqu’ils ne sont pas absolument inacceptables, les municipalités et les populations, les souscripteurs en particulier, ne pouvant comprendre les entraves et les retards apportés à l’exécution. De sérieux mécontentements en résultent, se traduisant par la menace de démission ou même de démission effective de municipalités.
Le 16 novembre 1920, un traité de gré à gré engage M. Lalos fils, sculpteur-marbrier, près de la porte du Grand cimetière au Mans, à exécuter les deux monuments, au prix forfaitaire de 2 000 F chacun, posés et tous risques d’accidents à sa charge, hors frais de transport et des inscriptions.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 220/7)
L’Ouest-Éclair du 5 novembre 1921, rapporte l’inauguration du monument, célébrée le jour de la Toussaint. Dans l’église de Neuvy-en-Champagne fort bien décorée, le conseiller général, le conseiller d’arrondissement, la municipalité, les familles des défunts, les anciens combattants et de nombreux habitants assistèrent à la messe solennelle où le curé Bourdin prononça une patriotique allocution. Le cortège s’est rendu au monument pour la bénédiction, à l’issue de laquelle les enfants chantèrent « L’Hymne aux Morts » et le maire appela les 28 noms des « Morts pour la France ». Après les discours du maire et de l’instituteur, les enfants entonnèrent « la Marseillaise » pour clore la cérémonie.
Monument paroissial de Neuvy
Nef
Entre deux stations du Chemin de Croix, ce monument en pierre blanche avec un bandeau sculpté -croix de guerre et feuillage de chêne et laurier- rend hommage à 18 soldats dont les noms et prénoms sont gravés en lettres dorées, par année, avec la date complète de leur décès, sur une plaque de marbre rose.
Guerre 1939-1945: monument Atkins
Carrefour de Souvré
Le Maine Libre du 11 août 2021 évoque la cérémonie en l’honneur de Sylviane Sisinno qui a fait de longues recherches sur les évènements du 7 août 1944: un soldat anonyme de la 90e division d’Infanterie américaine tombait sous les balles allemandes à ce carrefour de Souvré. Depuis juin 2019, il n’est plus anonyme, il a pu être identifié. Une stèle a été érigée à cet endroit pour honorer la mémoire du sergent Archie ATKINS, alors âgé de 23ans. Sylviane Sisinno a reçu la médaille du Souvenir français de la part du maire de la nouvelle commune Bernay-Neuvy-en-Champagne, sur proposition du président sarthois des Anciens Combattants pour son long travail de recherche étalé sur dix années. Elle raconte:
Après avoir été confronté à plusieurs attaques violentes à Chammes, à Sainte-Suzanne, Torcé-Viviers et en forêt de Charnie, c’est en arrivant à ce carrefour, le lundi 7 août 1944 que le sergent américain est touché mortellement à la tête par un tir provenant d’un camion allemand arrivé soudain par la route de Cures. Cette mort survenue au milieu d’un important rassemblement de personnes massées sur le parcours, ainsi que le maintien de sa dépouille pendant plusieurs jours dans la maison située près du carrefour ont certainement contribué à ce que ce souvenir soit inscrit et reste dans les mémoires locales.
Le lavoir de Saint-Julien-le-Pauvre
Le hameau conserve un lavoir couvert en tôles et alimenté par une source.(2015)
Lors d’une délibération du conseil municipal de Neuvy du 29 mai 1830, un arrêté est pris pour l’entretien et l’usage du lavoir et de la mare de ce hameau:
Le maire de la commune de Neuvy et St. Julien en Champagne ayant observé que les lavoir et mare existant au bas du bourg dudit St. Julien sont négligés depuis longtemps de leur entretien et réparation, qu’il est de la plus grande utilité qu’ils soient mis en bon état d’abord pour l’usage habituel des habitans qui ont un besoin journalier de ces objets, ensuite pour en cas d’incendie avoir les moyens de se procurer l’eau nécessaire.
Considérant que pour parvenir au rétablissement il est nécessaire que les habitans soient mis à contribution pour la dépense à faire pour les réparations les plus urgentes dont le maire sus désigné veut bien se charger par complaisance d’après les sollicitations que plusieurs lui en ont fait.
Considérant encore que comme propriétaire des sources qui alimentent ces lavoir et mare il a le droit en vertu de l’article 6 du code civil d’user et disposer comme bon lui semblera de ces sources mais qu’en vertu de l’article 6 alinéa 3 du même code les habitans d’une commune ou village peuvent user de l’eau dont ils ont besoin mais à la charge de payer au propriétaire une indemnité qui est payée par loyer.
Que le maire susdit et soussigné propriétaire des dites sources préférant toujours l’utilité publique à ses intérêts personnels veut bien continuer aux habitans de St. Julien l’usage de ces objets mais toutefois en se réservant la propriété de ces sources, en raison de quoi il est dans l’intention de poursuivre par la suite devant qui de droit tous ceux qui feraient usage de cette eau sans avoir préalablement contribué aux frais de réparation et d’entretien.
Arrête
Art.1er Les habitans du bourg de St. Julien seront mis à contribution pour les réparations et entretien des lavoirs et mare qui existent au bas du bourg.
Art 2 Ceux des habitans qui pour quelques motifs ne voudraient pas contribuer aux réparations en feront l’aveu et ils ne pourront plus par la suite sous aucun temps que ce soit en faire usage ni pour eux ni pour leurs bestiaux sous peine d’être poursuivis par toutes voies judiciaires.
Art3 La contribution de réparation demeure d’abord fixée à savoir pour les propriétaires qui habitent leur propriété à cinquante centimes pour chaque chef de ménage et quinze centimes pour chaque locataire aussi chef de ménage pour préjudice de plus forte somme et dans la même proportion si elle devient nécessaire laquelle sera payée avant le quinze juin 1830.
Art 4 Ceux des habitans qui n’auraient pas payé leur contribution dans le délai fixé par l’article précédent seront considérés comme ayant renoncé à l’usage des dits lavoir et mare.
Art 5 La contribution d’entretien demeure fixée à 5 centimes par personne pour chacun sans distinction de propriétaires ou de locataires ; il est entendu que chaque chef de ménage paiera 5 centimes pour lui et 5 centimes pour chaque personne qui habitera sa maison aussi sans distinction d’âge ni de sexe. Ceux qui abreuveront leurs bestiaux à la mare paieront également cinq centimes par chaque bête quand même ils ne le feraient momentanément, sont cependant exemptées les chèvres et les brebis.
Art 6 La contribution annuelle d’entretien sera payée dans les 8 premiers jours de janvier de chaque année et commencera en janvier prochain (1831) et ceux qui n’auraient pas payé dans le délai fixé ci-dessus ne pourront dans aucun cas faire usage des dits lavoir et mare et seront considérés comme ayant renoncé à leur usage.
Art 7 Toutes les fois qu’il sera besoin de réparations urgentes il sera établi une nouvelle contribution.
Art 8 Les contributions établies par les articles 3 et 5 seront payées entre les mains de monsieur Rivault non en sa qualité de maire mais en sa qualité de propriétaire ou entre les mains de toutes personnes qu’il désignera soit verbalement soit par écrit.
Art 9 A compter du 15 juin prochain il est défendu à ceux qui n’auront pas payé la contribution ci-dessus fixée de faire usage des dits lavoir et mare sous les peines portées par l’article 2 et en conformité de l’article 9 de la charte qui défend de violer les propriétés.
Art 10 Il est expressément défendu de laver du linge les dimanches et fêtes après le lever du soleil et avant son coucher et ce sous quelque prétexte que ce soit.
Art 11 Le garde champêtre est chargé de l’exécution du présent arrêté qui sera publié à tous ceux qui ont intérêt à l’entendre.
signé:RIVAULT
(Arch. dép. Sarthe délibérations municipales 1820-1862)
Ce maire était le châtelain de la Renaudière. Je ne sais pas si l’emplacement de ce lavoir est devenu communal ou si c’est toujours propriété du château. Le lavoir a été vidé et le toit en tôle a été déconstruit il y a 6 ou 7 ans. Il se trouve en contrebas de la route, à la sortie vers Souvré, à l’aplomb du mur du parc du château, là où descend un chemin qui dessert quelques maisons et qui ressort un peu plus haut dans le virage du bourg. Il pourrait être remis en eau car il est alimenté par des sources qui sortent du talus. Il a été utilisé jusqu’au début des années 70.
(témoignage de 2022)
Si M. Rivault était maire en mai 1830, après les journées de juillet 1830 et l’élection au suffrage censitaire de nouveaux conseils municipaux en septembre de la même année, le nouveau maire est M. Pierre RICHARD. L’arrêté a-t-il été suivi du paiement des contributions? Nous l’ignorons.
Monument aux morts de Saint-Julien-le-Pauvre
Cimetière
Cette pyramide en pierre et la plaque où sont gravés en lettres dorées, par année, les noms de 28 soldats, sont identiques à celles de Neuvy.
Monument paroissial de Saint-Julien-le-Pauvre
Nef
Sur une plaque de marbre rose ayant des ressemblances avec celle de Neuvy, les noms de 7 soldats sont gravés, par année, avec la date complète de leur décès.