Lavoir rue de l’église
à 100 m de l’église.
En août 1910, le Conseil municipal constatant que « la population est obligée de payer pour avoir l’autorisation d’aller laver son linge » décide d’acheter le lavoir de Madame veuve Jean Baptiste GUIMIER pour 350 F. Sur un terrain de 60 m², cadastré D n° 279 et 307, il se compose d’un bassin entouré de murs avec un barrage en bois sur le Pontvillain, protégé par une toiture établie sur des piliers en bois et couverte en tuiles.
Lavoir de la Madeleine
Vers Écommoy, D338
À la même époque, la municipalité acquiert 525 F, le lavoir de M. Auguste DAGOSNEAU. Dans le quartier de la Madeleine, sur un terrain D n° 291 de 40 ca, au bord du Pontvillain, ce petit édifice est constitué d’un bassin dont les murs sont revêtus de madriers et qui est protégé par une toiture en tuiles reposant sur des piliers. (Arch. dép. Sarthe, 2 O 214/8)
Actuellement le bâtiment se trouve bizarrement éloigné du ruisseau, ce qui pourrait s’expliquer par la disparition du bassin noté dans le dossier d’archives.
Les deux lavoirs ont été restaurés. Ils ont été repeints en 2012.
Monument aux morts
Cimetière
Entourée de huit obus reliés par une chaîne, cette pyramide se dresse face à l’entrée du cimetière. Elle est ornée d’une croix de guerre, d’une croix latine et d’une palme sculptées dans la pierre. Les gradés en début de liste, les noms et prénoms de 23 soldats sont gravés en lettres noires, par année avec la date complète de leur décès. Suivent quatre noms de soldats morts des suites de la guerre puis trois victimes en 1939-1945. La dernière victime Laurent POTTIER est décédée le 6 mai 2007.
La cérémonie du 8 Mai 2014 a été l’occasion de rendre hommage à un enfant de Mulsanne. Né le 5 janvier 1972, au Mans, Laurent Pottier passe son adolescence dans la commune où il fréquente successivement l’école Jacques-Prévert, le collège Léon-Bollée pour terminer ses études au Mans, où il obtient son baccalauréat technique. À 20 ans, il décide de s’engager dans l’armée de l’air. Le 6 mai 2007, alors engagé avec des éléments de la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan et de l’escadron Ventoux au titre de la Force multinationale et observateurs dans le désert du Sinaï, en Égypte, Laurent Pottier part pour une mission de reconnaissance et d’observation avec sept autres camarades français et un Canadien. Leur bimoteur Twin Otter est l’objet d’une avarie en plein désert, qui contraint le pilote à tenter un atterrissage de fortune qui sera fatal. À titre posthume, le ministre de la Défense décerne à Laurent Pottier la médaille militaire.
Ce 8 mai 2014, son nom a été gravé dans le marbre du monument aux morts, sous la mention mort pour la France, en présence de sa famille, des représentants de l’escadron Ventoux et nombre d’anciens frères d’armes et de Mulsannais.
(article Ouest-France du 12 mai 2014)
Le 27 janvier 1920, le conseil est réuni sous la présidence du vicomte de Villien, maire. Celui-ci expose que la commune sera heureuse de voir élever un moment semblable à ceux des communes voisines, à la mémoire de ses enfants morts pendant la guerre. Le conseil vote un crédit de 1 000 F à prélever sur « l ‘entretien des bâtiments communaux » pour ériger ce monument dans le cimetière. Il décide aussi d’ouvrir une souscription publique.
À la séance du 22 février, le maire présente le devis de 3 300 F, de M. Gaullier, entrepreneur au Mans. Le monument sera en pierre de Chauvigny ; le transport, les fondations et les inscriptions restant à la charge de la commune. Le préfet approuve le projet en mars. Mais pour la commission spéciale, les dimensions du monument doivent être suffisantes et elle demande un dessin à l’échelle de 0,05/m.
Le 25 juillet, le maire sollicite un terrain dans le cimetière pour ériger le monument. Le Bureau de Bienfaisance est d’avis de céder gratuitement la part qui lui revient sur le prix de ce terrain.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 214/8)
Monument paroissial
Près des fonts baptismaux
Sur une plaque de marbre veiné de gris, dans un entourage en bois, les noms et prénoms de 23 soldats sont gravés en lettres dorées, par année, avec la date complète de leur décès, suivis de trois morts des suites de la guerre. Les gradés sont en début de liste. Une plaque simple est fixée en-dessous pour deux victimes de la guerre 1939-1945.
Guerre 1870-1871
Concession de 2 mètres pour la sépulture d’un militaire français. Les restes mortels d’un militaire allemand inhumé dans une propriété particulière ont été transférés au cimetière, où l’État a acquis une seconde concession de 2 mètres. Clôtures en fer autour des deux sépultures. Il n’a été réclamé aucune indemnité pour l’occupation du terrain.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)
Nous n’avons pas trouvé de tombe conforme à la loi du 4 avril 1873.
Guerre 1939-1945: les camps
square Bentley
Un premier panneau est posé par la municipalité en 2003. Il retrace les différentes occupations de ce grand terrain de 140 hectares.
clichés de l’association: les camps de Mulsanne
Sur l’emplacement de l’actuel golf, une première structure fut construite pour accueillir des soldats anglais en 1939. Quelques hommes en septembre puis 800 hommes un mois plus tard. Un camp est installé, nom de code « Calcutta »; la main d’œuvre est choisie parmi les troupes coloniales. C’est à ce moment-là que le château d’eau est édifié. Au moment de l’invasion allemande, les troupes anglaises sont rapatriées dans leur pays.
Après la débâcle de mai-juin 1940, les Allemands transforment ce cantonnement en camp de prisonniers pour soldats français. C’est le Front stalag 203. Les prisonniers de guerre y sont internés, entre 3 à 4000 hommes, arrivant par la gare d’Arnage. Ils sont expédiés progressivement vers l’Allemagne d’août 1940 à janvier 1941. Évidemment, le camp est entouré de fil de fer barbelé avec miradors et mitrailleuses, postes de garde et projecteurs tous les 50m.
Après le départ des prisonniers en Allemagne, le camp s’ouvre aux gens du voyage. A l’initiative de l’état français, il ouvre ses portes le 18 novembre 1940; les nomades logent soit dans leur roulotte soit dans les 35 bâtiments construits en dur. Le camp rassemblera jusqu’à 877 personnes dont plus de 150 enfants. Le 3 août 1942, le fermeture de ce camp est décidée; les 717 internés restants, encadrés par des gendarmes, quittent Mulsanne à partir de la gare d’Arnage et rejoignent le camp de Montreuil-Bellay.
Sur ordre de l’état français, il deviendra un lieu de détention provisoire des familles juives raflées dans le département en avril et octobre 1942. Ces familles seront envoyées à Drancy le 18 octobre 1942 pour la destination d’Auschwitz le 6 novembre 1942, sans espoir de retour.
1944. Après le débarquement en Normandie, les forces alliées avancent rapidement et reconquièrent l’ouest du pays. L’armée allemande quitte Mulsanne, les 6 et 7 juin 1944 en faisant exploser les munitions entreposées au château de la Rochère où logeaient les officiers.
Le camp devient alors un centre de détention pour les officiers de la Wehrmacht; il est géré par les Américains. Le 3 janvier 1945, le camp revient entre les mains de l’état français et devient le dépôt PGA 401. A partir du 8 mai 1945, fin de la guerre, un grand nombre d’officiers allemands y sont regroupés jusqu’en août 1947.
L’Automobile Club de l’Ouest devient propriétaire des lieux. La première épreuve de reprise des 24h après guerre se déroule en 1949.
d’après l’exposition sur les camps de Mulsanne, tenue en mairie de Mulsanne, novembre 2024. adresse mail de l’association: lecampdemulsanne@gmail.com 07 66 28 56 79
Un deuxième panneau est posé en 2005 pour garder la mémoire des internés tsiganes et juifs, déportés et morts dans les camps de concentration, en particulier les 46 enfants dont aucun n’est revenu. Lors de la cérémonie d’hommage de 2024, une rose a été déposée au pied du mémorial par chacune des personnes présentes à l’énoncé des noms des 46 enfants.
Vers un site mémoriel du camp
En ce début novembre 2024, l’association a présenté la maquette du projet de site mémoriel sur une parcelle du camp; celle-ci est maintenant close et son aménagement est en cours, notamment l’installation de baraquement récupérés sur le camp d’Auvours.