Cette commune a eu deux lavoirs sur le Rhonne, construits au même moment, sur le même modèle avec une modification en 1879. Les planches à laver sont rendues mobiles : divisées en quatre parties de trois mètres chacune, elles sont relevées et abaissées au moyen de deux moulinets, l’un en avant et l’autre en arrière. C’est une particularité, le système le plus commun élève ou abaisse le plancher.
Lavoir de Ponthibault
Au pont de la D307
La construction de ce lavoir débute en 1878, deux ans après celui du bourg. Les murs sont en briques et la toiture en ardoises. Le coût de 1 155 F est couvert en grande partie par une souscription de 416 F, une subvention de 200 F, la vente de peupliers pour 283 F et l’utilisation de matériaux communaux.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 201/7)
En 1991, la commune choisit de le restaurer avec l’aide d’un chantier d’insertion.
Lavoir du bourg
L’ histoire de celui du bourg remonte au 15 février 1876, quand le Conseil municipal fait la demande au préfet de construire un lavoir public, sur la rive droite du Rhonne, face à la prairie de la Marquise de Hauteville. Les murs du bassin utilisent du grès taillé et des dalles, le tout récupéré à la maison de l’école des filles. Le mur arrière est en briques rouges d’Arnage et les pignons clos en planches. Tous les bois sont fournis par la commune. La couverture est en tuiles de Montchanin d’après le devis. Un pont de huit mètres de long en permet l’accès. Une souscription de 252 F et un secours départemental de 155 F aident au financement de ce projet estimé 1 160 F.
Ce lavoir destiné à accueillir seize laveuses était situé sur la route de Saint-Gervais-en-Belin, à côté de l’église. Étant devenu dangereux et le lavage se faisant dans des eaux polluées par les égouts, sa démolition est votée en avril 1972. Les témoins gardent en mémoire un lavoir couvert en ardoises.
Monument aux morts
Entrée du cimetière, rue de la mairie
Cette pyramide en pierre grise sur un emmarchement en pierre blanche s’élève dans le passage vers le cimetière. Ornée d’une palme et épée sculptées, elle est surmontée d’une croix de guerre. La dédicace est inscrite sur le socle, de même, les noms de 33 soldats sont gravés en lettres dorées, par ordre alphabétique, sur les trois autres faces. A la base, en façade, les noms de 4 victimes ont été inscrits pour la guerre 1939-1945.
Lors de la séance extraordinaire du 28 décembre 1920, le conseil municipal autorise la Commission à faire l’achat du monument commémoratif et à passer tout traité avec l’entrepreneur. Toutes les séances concernant le monument seront extraordinaires. Le 9 janvier 1921, le conseil adopte le projet du monument qui sera financé par une souscription publique de 5 502,50F et les 397,50F restants par un crédit pris sur les fonds libres du budget communal. Début février, le projet est accepté par la commission départementale.
Le 23 avril 1921, le maire regrette que la souscription publique n’ait rapporté que 5 900F vu que le devis du 2 mars 1921, de M. Renaudin, entrepreneur à Moncé-en-Belin, s’élève à 7 475,85F. L’entrepreneur s’engage à fournir le monument choisi de la Maison ROLAND-ROMBAUD de Jeumont (Nord), en pierre de granit posé sur un socle avec marches et entouré d’une grille en fer. En mai, la restauration des murs entourant le cimetière et le monument, nécessite un devis complémentaire où s’ajoutent la gravure des lettres sur les parties polies du monument et le transport par chemin de fer, soit une dépense de 1 575,85F.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 201/7)
Le journal Ouest-Éclair annonce que l’inauguration du monument commémoratif aura lieu le dimanche 6 juin 1921.
À 9h30, le conseil municipal et les Poilus se réuniront à la mairie avant de se rendre à la grand-messe solennelle. Ensuite ce sera la bénédiction du monument. À midi, un vin d’honneur accueillera les invités et sera offert aux Poilus. L’inauguration du monument aura lieu à 13h et sera suivie d’un banquet offert gratuitement aux vétérans et aux démobilisés. Le maire invite les habitants à décorer et à pavoiser.
Vous pouvez retrouver les recherches complémentaires faites par l’association patrimoniale de Moncé-en-Belin pour les soldats de la Grande guerre.
Monument paroissial
Nef
Honneur et reconnaissance
aux enfants de Moncé-en-Belin
morts pour la France
1914-1918
Priez Dieu pour eux
Cette plaque de marbre gris dans un encadrement en marbre clair rend hommage aux 32 soldats tombés lors de la Grande guerre. Leurs noms sont gravés en lettres dorées sur deux colonnes.
Deux plaques ont pris place de chaque côté pour les victimes de la guerre 1939-1945; d’une part les 4 Moncéens et d’autre part, les 8 victimes du crash du 23 mai 1944.
Guerre 1939-1945
D 139
Hommage à nos Alliés
tombés ici
le 23 mai 1944
Ce monument constitué d’un ensemble de roches où est insérée une plaque avec le nom des 8 victimes, marque l’endroit où l’Halifax MZ 506 basé à East Moor en Grande Bretagne, s’est écrasé le 23 mai 1944 à 2 h 30 touché par la DCA allemande lors du bombardement de la gare de triage SNCF du Mans. Les huit membres de l’équipage ont péri. Les corps reposent au cimetière de l’Ouest du Mans.
Ayant une fibre patriotique très affirmée, une Moncéenne, Madame Marie Fortier ne pouvant oublier le sacrifice de nos Alliés tombés pour notre libération, alla planter une croix et déposer des fleurs avec une pensée pour ces familles qui ignoraient la fin tragique de leur fils. Après trois années de recherches et par un heureux hasard, il se trouvait qu’un habitant de Moncé-en-Belin détenait une petite plaque numérotée récupérée sur les restes du tableau de bord parmi les débris qui subsistaient; ce précieux métal fut remis à Mme Fortier, ce qui allait lui permettre d’adresser les premières correspondances aux organismes officiels, en particulier au Ministère de l’Armée de l’Air britannique, canadienne, la B B C, etc…
Le 4 septembre 1947, l’équipage qui avait été déclaré « porté disparu au cours d’une opération sur la France » était identifié; les familles et Mme Fortier en étaient informées. En 1949, sur l’initiative de celle-ci et l’aide de quelques bénévoles, un monument du souvenir fut érigé. Plus de 1500 personnes étaient présentes lors de son inauguration, le 23 mai 1949; pendant l’office religieux, un avion des « Ailes du Maine » laissa tomber une pluie de fleurs sur le site.
Guerre 1939-1945
Rue de la mairie
Marcel Paul a été abandonné à sa naissance à Paris, le 12 juillet 1900. Il a été placé dans une famille du Belinois et, en 1914, a vu partir les troupes à la guerre. Le jeune Marcel a été, lui aussi, mobilisé en 1918. Syndicaliste, élu communiste, résistant arrêté en 1941 et déporté en 1944, Marcel Paul est décédé le 11 novembre 1982, après avoir commémoré l’Armistice, à L’Île-Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis. Ses combats syndicaux, son engagement dans la Résistance et son action politique constituent la trame d’une vie bien remplie. Marcel Paul aura contribué à forger un certain nombre d’innovations sociales, comme la création des crèches et des secours d’urgence à Paris. Il est aussi à l’origine de la nationalisation des compagnies de gaz et d’électricité. Secrétaire général de la fédération CGT de l’Énergie, il sera l’un des cinq ministres communistes du deuxième gouvernement de Gaulle à la Libération.