Lavoir
Dans le bourg
Au début des années 1850, sur un terrain communal, nommé la Gogué, le long du chemin de la Brosse, deux lavoirs à l’usage des habitants du bourg et des villages voisins, sont en très mauvais état. Face au manque de ressources, les réparations sont repoussées à plusieurs reprises. Finalement, une solution apparaît : un lavoir construit par un privé, mis en concession pendant trente ans. Le préfet donne son accord et le 25 mai 1862, le contrat est signé entre M. BOULAY et le maire. Fin juin, l’agent-voyer donne un avis favorable si l’abreuvoir est clos. Pour lui, ce projet, d’une grande utilité publique n’engendre aucun frais pour la municipalité. Mais, en 1864, le Conseil municipal constate que les travaux sont seulement commencés ! Ce à quoi M. BOULAY répond qu’il ne se fait pas payer et que le lavoir est encore en meilleur état que celui qui existait ! Les plaintes de la mairie continuent et en 1868, l’intéressé refuse toujours de faire la réception définitive. De plus, il a vendu le lavoir et touche des redevances de plusieurs usagers. Le préfet conseille alors de procéder par voie juridique.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 188/8)
Nous ne connaissons pas la suite de ces démêlés. Un lavoir municipal dont les murs témoignent de différents aménagements, a bien abrité les laveuses du village. Il est régulièrement entretenu.
En octobre 2022, six jeunes du territoire ont procédé au nettoyage du lavoir communal, dans la cadre de l’opération Argent de poche, menée par la Communauté de Communes Orée de Bercé Belinois et son animateur jeunesse. Ils y ont consacré cinq matinées. Après l’avoir curé, ils ont effacé les tags sur les murs du bâtiment, retiré les plantations invasives et procédé à quelques fleurissements.
UN LAVOIR POUR QUEL USAGE ?
Le 11 février 1862, M. PELTIER demande l’autorisation de faire un abord pour servir de lavoir et d’abreuvoir publics, dans son jardin, sur le bief du Moulin-Loup. L’arrêté que prend alors le maire indique : « l’abord sera public mais ne pourra servir que pour abreuver et baigner les animaux et laver les racines ou plantes fourragères destinées à leur nourriture ». Cet abord sera fermé par une barrière solide et les frais seront répartis par le maire, aux usagers, en fonction de leurs exploitations.
Lavoir de Laillé
Nous n’avons pas trouvé de documents d’archives concernant ce lavoir; son existence nous a été indiquée par Yves P. après la sortie du livre. Était-il communal ou privé à usage public? Laissons la parole à Yves:
Concernant mes souvenirs, ils remontent à l’âge de 12 à 15 ans. J’étais en vacances tous les étés chez un oncle et une tante domiciliés aux Renardières( position sur le dessin ), il n’y avait pas encore l’eau courante et l’on se servait de celle du puits en utilisant une » seille « ( rien à voir avec le « siau » ),l’anse de celle-ci étant rigide. Donc pour la lessive (faite généralement en début de semaine ), il fallait descendre au lavoir en question. Pour cela, le linge qui avait » bouilli » était transporté dans sa lessiveuse sur une » civière » (elle servait à récolter le maïs ou l’herbe pour les vaches et surtout était beaucoup plus légère que la brouette ). Le lavoir se situait à 500m environ de la maison: y aller était fort agréable car la route ne faisait que descendre… hélas le retour s’avérait plus pénible. La tante emmenait évidemment sa » boîte » et son battoir ainsi qu’un gros savon de Marseille. Ce lavoir était peu fréquenté, j’y ai vu rarement plus de 4 personnes ensemble (ce qui n’était pas le cas de celui du bourg que j’ai fréquenté avec ma grand-mère maternelle, qui elle, faisait » la buée » dans le chaudron de la buanderie, ce dernier servait aussi pour la pâtée des cochons! ).
Pour en revenir au lavoir, son eau était assez fraîche mais toujours très claire, il est alimenté par une (ou des ) qui ne tarit et ne gèle jamais. Son eau était très pure également: l’écoulement du trop plein de son bassin formait un petit ruisseau (toujours existant) dans lequel nous pêchions des écrevisses avec mon copain de vacance (eh oui! ). Une planche de lavage entourait le bassin carré, en arrière, on trouvait des » madriers » sur lesquels le linge s’égouttait après avoir été essoré grossièrement. Ensuite il fallait remonter cette côte jusqu’à la maison et nous marquions plusieurs arrêts car la charge était pesante. A l’arrivée, ma tante étendait son linge sur un fil dans le pré adjacent à la maison. La tournée du lavoir prenait une matinée. Nous n’y allions jamais l’après-midi. La question qui n’a pas de réponse est: à qui appartient ce lavoir? Les utilisateurs venaient des Renardières, du Plessis, de Laillé et même plus loin encore de Haute Perche (un de mes cousins y ayant vécu son enfance a les mêmes souvenirs que moi, il accompagnait sa mère à ce lavoir).
Autre souvenir avec ce lavoir: celui d’avoir gardé des vaches ( tout seul ) dans le pré en face de celui-ci (à droite en prenant le chemin).
Monument aux morts
Rue de la Gare
Cette pyramide se dresse sur un triple emmarchement, dans un espace engazonné et délimité par de petites haies. Les noms et prénoms de 67 soldats sont gravés en lettres dorées, par ordre alphabétique sur des plaques noires fixées sur trois faces du fût. Sur la quatrième, les noms de 11 victimes de la guerre 1939-1945 et une victime de la guerre d’Algérie qui a aussi une plaque particulière, sur le socle.
Le 22 février 1920, la municipalité souhaite aménager le terrain de l’ancien cimetière désaffecté depuis juillet 1903, pour l’érection d’un monument à la mémoire des soldats morts pendant la guerre. Comme une subvention d’État est demandée, le dossier est transmis au ministère de l’Intérieur.
Le 18 avril 1920, le conseil approuve le devis de 6 500 F dressé par l’agent-voyer cantonal. Vu le montant de la souscription de 3 500 F, il vote un crédit 3 000 F à prélever sur le budget additionnel de 1920. En même temps, le maire s’inquiète auprès du préfet de l’arrêté à prendre pour faire enlever les restes des corps du vieux cimetière.
Début juin, la commission spéciale rejette le projet qui est absolument mauvais et insuffisamment étudié. La demande d’aide est finalement abandonnée début juillet ; la commune ayant les fonds nécessaires pour mettre à exécution son projet le plus tôt possible. Le préfet lui rappelle qu’elle ne peut se soustraire à l’étude plus complète réclamée par la commission spéciale.
En effet, le 20 août, elle estime que le projet ne présente pas de qualités artistiques suffisantes pour l’accepter. Elle déplore en particulier la composition de l’ensemble et surtout la croix de guerre formant couronnement. Le 17 septembre 1920, le projet est adopté !
À la séance du 11 août 1921, le conseil autorise le maire à effectuer les paiements des dépenses occasionnées par le monument :
- M. Gelineau, rue Gambetta à Écommoy : 4 625 F pour la pose du monument en granit belge, la gravure et dorure des 770 lettres et une chaîne en fonte formant entourage
- M. Clément Fourmy fils, serrurier à Écommoy : 658 F pour la pose d’une grille en fer
- M. Chatoiseau, maçon à Marigné : 1 992,75 F pour l’aménagement de l’ancien cimetière en emplacement comme monument aux morts et les fondations (Arch. dép. Sarthe 2 O 188/8)
D’après le journal Ouest-Éclair, l’inauguration du monument commémoratif aura lieu le dimanche 14 août 1921. La journée commencera par un rassemblement à 8 h 30 du Conseil municipal, des enfants des écoles, des fonctionnaires, de la musique municipale d’Écommoy et des sociétés. À 9 h, le service solennel à l’église sera suivi de la réception des invités, route d’Écommoy pour l’inauguration, à 11 h, sous la présidence du général Villemot, commandant de la 4e Région. Les parlementaires du département et les conseillers généraux et d’arrondissement assisteront au banquet présidé par le préfet. Des concerts seront donnés place de l’église et à la gare des tramways. Les habitants sont invités à pavoiser.
La réalisation d’une photo des anciens combattants avait été programmée pour le 26 juin 1921. Cette photo-carte a été vendue au profit de la section du Poilu de Marigné lors de l’inauguration du monument.
(magazine n°91 de la vie municipale: article sur les 100 ans du monument aux morts)
dans le cimetière
Un monument a été érigé lors du centenaire de la guerre 1914-1918.
Commémorant le centenaire de la Grande guerre, la commune a transféré, à titre d’hommage dans cette sépulture, les soldats:
A nous le souvenir A eux l’immortalité
Monument paroissial
Nef
Une plaque de marbre rose est insérée dans un ensemble sculpté dans sa partie supérieure: chrisme, casque, grenades, rameau de chêne et de laurier. Les noms et prénoms de 62 soldats sont gravés par année, en lettres rouges.Sur le côté, un tableau : Morts pour la France 1940 : Albert Joubert, Georges Mosser, Henri Pavy, Marcel Habert, Marcel Rocher