Ce chapitre contient:
- le monument départemental aux victimes de la guerre d’Algérie, place Aristide Briand
- le monument aux manceaux guerre Algérie et combats Maroc Tunisie, grand cimetière
- la stèle commémorative aux morts civils et militaires, grand cimetière
- la plaque au 117e R.I. , parc Monod, boulevard Chantrel
- le monument départemental aux victimes de la guerre en Indochine, place Aristide Briand
Monument départemental aux victimes de la guerre d’Algérie et des combats Maroc-Tunisie
Place Aristide Briand
Ce mémorial est situé en contrebas du monument aux résistants et du mémorialaux déportés. La ligne posée sur les stèles dessine les contours de l’Afrique du Nord. Les noms des villes principales figurent en lettres dorées:CASABLANCA, RABAT, ORAN, ALGER, TUNIS.
Au centre, la sculpture en bronze d’un buste de soldat casqué a été réalisé par Paul Baubéta. De chaque côté, les plaques de bronze recueillent les noms des 238 victimes sarthoises, inscrites par année, avec l’indication de leur âge.
Panneau explicatif proche du mémorial:
Entre 1952 et 1962, près de 3 millions de Français (à 90% de jeunes appelés effectuant leur service militaire obligatoire de 18 mois, prolongé de 1 à 6 mois) ont participé à des combats (Maroc et Tunisie) et, à une guerre en Algérie, induisant près de 30000 morts parmi eux. L’indépendance de ce pays fut l’issue « politique » de ce conflit. Ce fut aussi la dernière guerre de décolonisation.
Ce mémorial comportant les noms de 236 sarthois décédés lors de ces affrontements a été inauguré le 7 novembre 2004, en présence de nombreuses personnalités, de détachements militaires, de 250 drapeaux, d’un millier de personnes dont les familles des disparus, et, d’Anciens Combattants.
L’édification de ce Mémorial, après 7 ans d’efforts, est l’œuvre de l’Association du Mémorial, composée d’Anciens Combattants appartenant aux associations:
- ACPG/CATM (Prisonniers de Guerre et Combattants AFN)
- ACVG-PTT (Anciens Combattants des PTT)
- ANCAC (Cheminots Anciens Combattants)
- ARAC (As. Républicaine des Anciens Combattants)
- FNACA (Fédération des Anciens Combattants AFN)
- UNC (Union nationale des Combattants)
- UNACITA (Anciens Combattants Indochine-TOM)
Bien que comparable à toutes les guerres sur le plan des dégâts causés, des victimes humaines et des douleurs ressenties, cette Guerre d’Algérie et les Combats du Maroc et de la Tunisie n’en possèdent pas moins un certain nombre de particularités. Les combats se sont déroulés sur des territoires hors métropole, d’où l’absence de marques matérielles locales. Compte-tenu de cet éloignement, ne se sentaient concernées, au moment des faits, que les familles ayant un ou plusieurs membres participants. Enfin, et surtout, l’obstination des Pouvoirs Publics à considérer qu’il s’agissait « d’Opération de Maintien de l’Ordre » a abouti pendant de nombreuses années à l’institution d’une « Chape de plomb » du silence! Il aura fallu l’opiniâtreté, la volonté et le courage de bénévoles au sein d’Associations d’Anciens Combattants pour que s’établisse au grand jour, peu à peu, la VÉRITÉ.
En Sarthe,trois anciens « acteurs » de cette guerre se sont lancés dans une aventure qui tenait au départ de la gageure: tenter de retrouver les noms des sarthois morts pendant et à l’occasion de cette guerre. Ils procédèrent en plusieurs temps. Ils allèrent d’abord à la médiathèque du Mans et feuilletèrent les 3000 journaux quotidiens locaux (1952-1964) à la recherche des avis de décès. Puis, se partageant le département en trois, ils allèrent dans toutes les communes, se rendant à la mairie, au cimetière et au monument aux morts. « Ces expéditions » s’effectuaient en demi-journée ou à la journée avec pique-nique! résultat: après recoupement et vérification, ils se trouvèrent en possession de 227 noms!
Leur Association d’appartenance proposa alors aux autres Associations d’Anciens Combattants de la Sarthe, concernées, de s’UNIR pour RÉHABILTER ces garçons par des marques matérielles.
p3 du « livre du Souvenir » édité en 2004 par l’association constituée pour la réalisation de ce mémorial.
Ce livre consacre plus de 200 de ses pages à ses garçons décédés avec renseignements, documents de presse…
La connaissance de l’Histoire est indispensable à qui veut apprécier à sa juste valeur l’immense trésor que représente la PAIX en imposant à l’infini de la haine l’infinité de la Mémoire. (livre du Souvenir)
Pour de plus amples renseignements sur les « Opérations de maintien de l’ordre » appelées guerre d’Algérie depuis le 18 octobre 1999, voir le site de la FNACA: chronologie et exposition.
Ils
Ils avaient 20 ans, certains un peu moins d’autres un peu plus. On leur a dit qu’ils devaient aller maintenir l’ordre en Algérie. Selon leur feuille de route, ils ont rejoint les tristes camps de transit de Rivesaltes ou de Marseille. Dans ce port, ou encore à Port-Vendres, un soir, ils sont montés dans un bateau, le voyage a duré toute la nuit avec un transat pour tout couchage. Par mauvais temps c’était à fond de cale dans l’odeur d’urine et de vomissement, par beau temps sur le pont. Au matin, ils ont aperçu la côte d’Afrique qui se rapprochait inexorablement. Ils ont débarqué, qui à Alger, qui à Oran, portant leur paquetage, sur le quai. Ils ont croisé ceux qui rentraient. Pas de temps pour le moindre échange et déjà les voilà dans des camions bâchés qui les emportent vers leur affectation. Là, ils font connaissance de leurs chefs qui ont tôt fait de leur faire comprendre qu’ils ne sont pas venus pour des vacances. On leur donne une arme, des cartouches, des grenades et, en effet, ils comprennent. Alors, ils ont pris la piste, ils ont marché des jours entiers, grimpé des pitons, traversé des oueds, trébuché dans la caillasse, parcouru des forêts sombres. Ils ont tendu des embuscades, en ont déjoué d’autres. Ils ont sauté de camions qui ne s’arrêtaient même pas. Ils ont jailli d’hélicoptère à peine posés. Ils se sont jetés à terre sous les rafales. Ils ont marché dans les nuits sans lune, suivis par les cris des chacals. Ils ont été soufflés par l’explosion de la mine. Ils ont porté sur leurs épaules le camarade agonisant. Ils n’ont pas eu le moindre geste de compassion pour le rebelle expirant à leur pied. Ils ont vu le napalm embraser les thalwegs. Ils ont fouillé des mechtas sans le moindre égard pour les occupants. Ils ont violé des sépultures pour y chercher des caches d’armes. Ils ont eu chaud, ils ont eu froid, ils ont eu soif et surtout ils ont eu peur. Les armes se sont tues le 19 mars 1962, pas toutes hélas. Ils ont repris le bateau et sont rentrés chez eux puis, ils ont fait silence. Il aura fallu un demi-siècle pour qu’ils puissent dire qu’ils avaient été manipulés de façon indigne et qu’on leur permette de se souvenir officiellement de cette période perdue: leur jeunesse. Il était temps, il était grand temps.
Témoignage paru dans le journal « l’Ancien d’Algérie » n°518 de juin-juillet 2013
Monument du Mans guerre Algérie
Grand cimetière
Hommage aux manceaux
Guerre Algérie Combats Tunisie Maroc
1952-1962
Stèle commémorative aux morts civils et militaires
Grand cimetière
En mémoire de nos morts civils et militaires
Ce monument est dédié aux sépultures abandonnées Outre-Mer
Cette grande stèle en granit avec le dessin de l’Afrique du Nord est entourée de jardinières en brique; les noms: d’une part ALGÉRIE -TUNISIE , de l’autre MAROC OUTRE-MER, sont inscrits sur fond blanc. Elle est située le long du mur d’enceinte, vers la droite, en entrant.
Cette stèle est le lieu de recueillement des rapatriés d’Afrique du Nord qui ont laissé les sépultures de leurs aïeux et de leurs proches en quittant ces pays. Tout d’abord c’était un monument en béton ayant une forme de flamme puis, après une collecte, ils ont fait le choix de cette stèle en granit noir, terminée par des marches et les jardinières.
Stèle commémorative aux victimes de la guerre d’Indochine
Place Aristide Briand
Aux combattants sarthois
morts pour la France
en INDOCHINE
1945 1954
Cette stèle commémorative est composée de trois plaques de marbre. Sur celle du milieu, apparaît une carte de l’Indochine en blanc sur fond noir. Cette guerre de décolonisation s’est achevée en 1954 après la bataille de Diên Biên Phu. De chaque côté, les noms et prénoms de 140 soldats sont gravés par ordre alphabétique sur du marbre gris. Six noms ont été ajoutés sur une petite plaque au bas de la stèle.
Rien n’existant au Mans ou en Sarthe pour garder la mémoire de ces combattants, l’Association des Anciens d’Indochine et des T.O.E. de la Sarthe a décidé d’élever, avec l’aide du Souvenir Français, ce monument. Il a été inauguré le 8 juin 2010.