Lavoir
Le seul lavoir du village appartenait à M. Edmond GUITTON mais il l’a fermé au public le 1er novembre 1912.
Il était en bon état, bien situé et facile à alimenter en eau par une canalisation provenant du bassin installé pour distribuer l’eau aux abonnés. Les élus décident de l’acquérir pour 3 500 F. Les travaux de maçonnerie et de plomberie coûtent 370 F. Une des longueurs du bassin est protégée par un abri. La municipalité doit emprunter 4 000 F au Crédit Foncier sur 30 ans à 4 %. Ce lavoir sera payant : 10 F par famille et par an. En 1929, ce tarif est revu à la hausse: 5 F par personne et par an.
A la fin de l’année 1933, 39 familles seulement, sur les 173 abonnés, paient les 15 F par personne et par an. Considérant que la fourniture d’eau pour un si petit nombre, est trop onéreuse pour la commune, le Conseil municipal décide, à l’unanimité, de supprimer ce lavoir à compter du 1er janvier 1934.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 24/8)
Désaffecté, proche du monument aux morts, il a alors servi de lieu de stockage des mâts à hisser les oriflammes et aussi des mâts de cocagne. Il était sans doute couvert en ardoises. D’autre part, route de Souillé et dans le bas du bourg, des lavoirs privés étaient largement fréquentés par les voisins. (témoignage)
Monument aux morts
En face de la mairie
Le monument se dresse dans le bourg, au bord de la route D338, en face de la mairie, dans un espace paysager délimité par quatre obus aux angles. La pyramide en pierre grise est surmontée d’un buste de poilu en tenue, pris dans les plis du drapeau. La dédicace avec un ensemble constitué de la palme, de la couronne et de la croix de guerre sont sculptés à l’avant. Les noms des 62 soldats de la guerre 1914-1918, sont gravés sur une plaque avec un rajout de deux soldats sur une petite plaque en-dessous. Trois autres plaques sont fixées sur la première marche pour 1939-1945, Constantine et Djibouti.
Le 9 janvier 1921, la souscription est terminée, le maire propose de passer commande d’un monument auprès de Jules Beaufreton, marbrier-sculpteur, 90 Avenue Grand cimetière au Mans. En avril, La municipalité accepte le devis Baufreton de 6 500 F. L’emplacement est soumis au vote des conseillers municipaux et des parents des enfants morts pour la France : face à la mairie ou place de l’église ? Comme un terrain sis face à la mairie est offert, le choix s’oriente vers cette option. L’acte de vente du jardin de 40 m2 « La Moricerie »en bordure de la RN 138 est signé le 1er juillet. En août, décision est prise pour ajouter une grille d’entourage sur le premier emmarchement ; le devis s’élève alors à 9 000 F.
En novembre 1921, la commission préfectorale accepte le projet d’une pyramide en granilith sur deux emmarchements, surmontée d’un buste de poilu en fonte de fer bronzée avec un drapeau sur l’arrière.Sur le devant de la pyramide, une croix de guerre et la palme seront sculptés. Sur le socle, les noms seront gravés avec la 1ère lettre du prénom, en lettres dorées, sur une plaque de schiste noire vernie.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 24/8)
Le 24 octobre 1921, jour de l’inauguration, à 9 heures, l’imposant cortège des personnalités, des démobilisés, des habitants, des écoliers avec leur maître et leur maîtresse se rend à l’église au son de la fanfare d’Antoigné et se recueille devant la tombe semblable à celles du front, dressée dans le chœur. Puis tout le monde se retrouve devant le monument, fort belle œuvre de M. Beaufreton. Il porte les noms des 64 habitants morts pour la Patrie. Le curé de Noyen donne la bénédiction et tous se dirigent vers le cimetière. Un chant patriotique entonné par les jeunes gens clôture cette cérémonie.
Monument paroissial
Nef de l’église
DIEU PATRIE
A ses enfants morts pour la France
La paroisse reconnaissante
Ils ont mérité une grande gloire et un nom éternel
Les noms de 59 soldats sont gravés par années, sur ces deux grandes plaques en ardoise situées de chaque côté de la nef, en bas de l’église. Au bas de chacune figure la mention de « J. Cassé (curé) »; il fut curé de la paroisse de 1905 à 1920 et il a offert ces plaques. Sur une troisième plaque près de la chaire, sont inscrits les noms de 9 soldats pour la guerre 1939-1945.
Morts pour la France
Agréez, Seigneur, leur sacrifice
Guerre 1870-1871
Registre de délibérations municipales
Aucune tombe dans le cimetière ne marque la mémoire des combats de cette guerre mais les traces se trouvent dans le registre des délibérations municipales. Le 26 septembre 1870, il est demandé à tous les « journaliers » de la commune de creuser des tranchées profondes sur la route d’Alençon pour enrayer l’avance de l’ennemi.
Le 13 janvier 1871, après l’échec de la bataille du Mans, l’ennemi est là et les Prussiens réclament les armes et les munitions de la Garde Nationale de la commune. Le 8 février, il faut loger chez l’habitant, 200 soldats prussiens, 8 chevaux et une cantinière. Sur la demande de l’occupant, il est obligatoire de fournir pour ces soldats: 750g de pain et 500g de viande par jour et par homme. En outre, des réquisitions de chevaux et de voitures sont faites pour les transports.
Du 4 février au 6 mars, le conseil municipal estime les réquisitions prussiennes à la somme de 12 439 F. Un emprunt sera réalisé qui pèsera pendant plus de 10 ans sur le budget de la commune.
Guerre 1939-1945
Route de Souillé
Cette stèle est en mémoire de deux aviateurs tués lors du crash du 6 août 1944 à 16h de l’avion FW 190 A6 n°4705583 de la Luftwaffe avec à son bord Feldwebal Franz BRAUNEIS 24 ans et Unteroffiziern Paul EBERT 31 ans.
Au moment du débarquement en Normandie, l’armée allemande réagit et se réorganise; ainsi, les avions quittent l’aérodrome de Clastres (près de Saint-Quentin) pour rejoindre celui de Laval, par patrouille de trois appareils, avec à bord de chacun un pilote et un mécanicien, caisse à outils, munitions et effets personnels. Lors d’un affrontement bref avec une escadrille américaine, un avion américain est touché, (le pilote ayant réussi à s’éjecter est pris en charge par les résistants) et deux avions allemands sont abattus. Au-dessus de Saint-Jean-d’Assé, le mécanicien est mort, le pilote éjecté a réussi à s’enfuir. À La Bazoge, le mécanicien s’est éjecté mais le parachute s’est pris dans l’empennage de l’appareil qui est détruit lors de la tentative d’atterrissage. Les restes humains sont récupérés par les Allemands et emmenés au Mans pour être inhumés. Ils ont rejoint la nécropole du Mont de Huisnes qui regroupe 11 956 victimes allemandes (inauguration en septembre 1963). Le lendemain du crash, une femme est vue récupérant le cœur du pilote pris dans les épines et les ronces et l’emportant dans un linge blanc.
Le 3 juillet 2002, la municipalité, des témoins de ce crash et des autorités allemandes se sont retrouvés devant cette stèle où le poème de Noëlle a été lu. (source: Jacques Morize « Le temps d’un combat aérien 6 juin 1944 »)