Lavoir
D’après la mairie, il n’y a pas eu de lavoir communal, seulement une série de petits lavoirs privés sur la Sarthe, dans le quartier du Bourg Neuf.
Certains de ces lavoirs ont été bien conservés.
Monument aux morts
Place Pasteur
Ce monument a été déplacé de la place de l’église vers la place Pasteur en 1989. En granit gris avec quatre colonnes en granit rose, il est surmonté d’une sculpture de soldat regardant au loin, les bras croisés, du blé et des outils à ses pieds; œuvre de François Cogné. Sur le socle, sont gravés dans le granit, la dédicace en façade, les noms et prénoms de 79 soldats par ordre alphabétique, sur deux faces et sur la quatrième face, les noms de 32 soldats et d’une infirmière (appartenant à Fresnay par leurs familles).
En haut du socle, la croix de guerre en façade, des croix de Genève latéralement et l’écusson de la ville à l’arrière ont été sculptés dans le granit, de même que la date à la base, en façade. Deux plaques ont été ajoutées et fixées sur la base, pour 7 victimes de la guerre 1939-1945 et 3 victimes T C O.
Le 10 juillet 1919, le conseil municipal, certain d’exprimer le vœu unanime de toute la population de cette ville, a décidé qu’un monument serait élevé, sur la nouvelle place, à la mémoire des glorieux Enfants de Fresnay-sur-Sarthe morts pour la défense du sol sacré de la Patrie. Nous devons laisser aux générations futures le souvenir impérissable du sublime sacrifice consenti par tous ces braves pour nous préserver de l’invasion et de la domination d’un peuple rapace et avide de pillages, explique la lettre adressée aux habitants. Ayant décidé d’inscrire au budget communal une première subvention de 4 000F et d’ouvrir une souscription publique, les membres du Conseil municipal accompagnés d’un Mutilé de la guerre, se rendront à domicile pour y recueillir la participation que chacun de nos Concitoyens se fera une obligation de consentir…
Une seconde lettre Aux habitants de Fresnay, explique que la ville n’a pas encore de monument aux morts, alors que dans la plupart des communes, même les plus petites, la gratitude de la Nation a déjà rempli son devoir de piété. La raison de ce retard, nous avons vu grand. L’emplacement, la nouvelle place de la République, sera bientôt prêt. Le monument y sera érigé en 1922 et le conseil lance un nouvel appel aux dons.
Le 10 septembre 1922, Pierre Le Feuvre, sculpteur au Mans, s’adresse au maire, lui rappelant qu’il a exécuté le monument élevé dans l’église et qu’il lui a adressé le modèle 1/2 exécution de la Piéta. Il se rappelle à son souvenir et fait offres de ses services pour exécuter le monument de la ville suivant la somme dont il peut disposer. Neuf jours plus tard, suite à la réponse lui indiquant la somme disponible, il adresse trois projets esquissés, en pierre de Lavoux et de Lorraine, même s’il n’a pas l’emplacement, ni la grandeur de terrain, ni le nombre de noms. Il invite le maire à aller voir le monument qu’il a réalisé à Sainte-Jamme avec des bronzes réalisés par la maison Chappée ou celui de Saint-Jean-d’Assé, en pierre de Lavoux.
Le 23 mars 1923, le conseil municipal délibère pour choisir un projet de monument vu que la nouvelle place est dégagée et aménagée. Dans l’ensemble des projets reçus en mairie de M. Christophe, Bazin, L’Hommeau, Le feuvre, Hiron, Demas, des Marbreries Générales, de La Société Fumière et Cie, deux sont retenus pour un vote à bulletin secret; le projet de M.Bazin l’emporte par 13 voix contre 1 voix à celui de M.Christophe. (34 000F).
M. Isidore Bazin, entrepreneur en monument à Laval, s’engage à livrer un monument en granit blanc de Vire avec quatre colonnes en granit rose poli ; les inscriptions seront gravées sur les quatre faces préalablement polies sur les côtés du socle. Le 1er soubassement sera de 2,50 m sur 2,50 m ; le 2ème de 2 m sur 2 m et le dernier avec la palme de 1,50 m sur 1,50 m. La corniche portera la croix de guerre sur la face principale, 2 croix de Genève sur les côtés et l’écusson de la ville de Fresnay sur la face arrière ; le tout sculpté dans le granit. La hauteur sans la statue sera de 3,60 m. La statue en marbre blanc de Carrare du sculpteur Cogné (n° 872 du catalogue du Val d’Osne) aura 2,20 m de hauteur. Les inscriptions des 90 noms et prénoms seront gravées et dorées. (Le maire corrigera le 17 août : 91 combattants nés ou résidant dans la commune) Les fondations sont à la charge de l’entrepreneur. Ce devis tenant compte des modifications demandées, s’élève à 38 500 F.
Le 30 avril, le même Le Feuvre s’adresse à nouveau au maire et regrette la décision du choix de Bazin et de ne pas avoir fait de projet en granit. A cette même date, la société des marbres de Carrare s’adresse à la marbrerie Bazin lui indiquant qu’elle maintient de prix de 6 000 F pour la statue du Poilu mais ne comprend pas la demande de maquette.
Le 9 juin 1923, pour faire face à cette dépense, le conseil municipal décide de compléter les 26 256,30 F de souscriptions en versant 12 000 F du budget communal et demande une subvention d’État. Le maire remercie chaleureusement la population et les généreux souscripteurs. Le projet reçoit l’approbation du préfet. Le 15 juin, il est convenu avec M. Bazin que la statue venant d’Italie serait retouchée par M. Cogné statuaire et qu’elle porterait sa signature.
Le projet reçoit l’approbation du préfet en août 1923.
En novembre, le maire rappelle que d’après le préfet, il serait souhaitable de faire le soubassement du trottoir et la pose de la grille en même temps que le monument, pour une meilleure solidité de toute la masse. D’après l’agent-voyer, la nouvelle étude de M. Bazin s’élève à 8 000 F:
- Lucien Pastoureau, granitier à Alençon pour fournir les pierres de taille en granit d’Alençon, pour entourer le monument : 3 244, 80 F
- Jules Roulin, entrepreneur de travaux publics à Fresnay-sur-Sarthe, pour entourer le monument conformément au devis de l’agent-voyer du 15 novembre 1920 ; soit 1 732,60 F.
- Blot-Galland, constructeur à Tournus (Saône et Loire) pour exécuter et poser la grille en fer plein : 2 232 F.
Le 29 mars 1924, le maire informe le conseil que les travaux sont en cours mais qu’un imprévu se présente : le monument est trop lourd pour le terrain friable et meuble. L’agent-voyer suggère de consolider la base avec du béton et du gravier et de construire un plateau en béton armé, soit un supplément de 1 800 F. Le conseil demande une subvention d’État.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 140/9)
Le journal Le Vétéran d’août 1924, rend compte de l’inauguration du monument aux morts de Fresnay, situé place de la république, qui a eu lieu le dimanche 27 juillet 1924. Son soubassement de granit, est surmonté de la statue en marbre de carrare d’un soldat qui, les bras croisés, a une attitude fière et résolue, dénuée de toute bravade; à côté de lui se voient une enclume, une roue dentée et un marteau. Il est impossible de rêver décoration plus accomplie que celle revêtue par la ville de Fresnay et de la façon la plus heureuse, depuis l’église avec sa grille jusqu’aux plus humbles maisons, tous les habitants avaient rivalisé de zèle et d’entrain pour donner à la petite ville un aspect des plus décoratifs. Au dessous du cadran de l’église se détachait en lettres d’argent sur un large écusson rouge, cette inscription: « Ils ont donné leur vie pour Dieu, pour la France, pour l’Humanité ».
Cette journée a débuté au cimetière puis messe avec bénédiction du monument par Mgr Lepeltier. Parmi les allocutions, celle du secrétaire général de la société des vétérans des armées de terre et de mer: […] Aussi êtes-vous venus nombreux autour de ce beau monument qui rappelle les noms glorieux de nos 112 héros pour témoigner votre profonde gratitude à ceux qui ont fait pour vous le sacrifice de leur vie. Pendant plus de quatre années, ils ont lutté, ils ont souffert et ils sont morts pour que la France vive! Ne l’oublions jamais! Par leur courage et leur ténacité, ils ont vaincu le plus redoutable de nos ennemis, surpassant les exploits des compagnons de Jeanne d’Arc et des « Grognards » de Napoléon et incarnat le type immortel du soldat français en ce « Poilu » dont la fière silhouette se dresse au sommet de ce monument. Un banquet de 150 couverts avec l’ensemble des personnalités fut servi ensuite. L’inauguration eut lieu à 3h30 au milieu d’une foule recueillie.
Dans le cimetière, un carré militaire regroupe 7 croix blanches.
Monument paroissial
Nef
Aux soldats de Fresnay
Morts pour la France
Grande-Guerre
Sur une grande plaque de marbre rose, sur trois colonnes avec un récapitulatif en fin de liste, s’égrènent les noms et prénoms de 78 soldats, par année, en indiquant aussi le mois et le jour du décès et l’âge du défunt. Deux croix de guerre en bronze sont suspendues. Un encadrement très ouvragé avec une Piéta à l’avant met en valeur ce monument. Selon les archives du monument communal, M. Le Feuvre du Mans a réalisé ce monument paroissial.
1914 Emile BERTIAU, Paul LEVEN, Fernand PERRET, Louis LEGUY, Georges LAURELLE, Henri DESOBRY, Louis LEROUX, Raymond VAILLANT, Louis PETIOT, Paul AUNEAU, Elie FRETTE, Emile CHEMIRAIS
1915 Eugène BADIN, Armand COMPAIN, Abel ODILLARD, Robert BOURILLON, Louis VIEL, Michel MENARD, Jules GORJU, Paul SEGUIN, Eugène DUVAL, Henri PERALTA, Constant GALPIN, Fernand GAYET, Pierre LIGNEUL, Alfred DEZALAY, Marcel TERRIERE, Victor INCHAUSPE, Léon ROULLEE, Ernest LEBOUCHER, Hippolyte BOUILLIE
1916 Louis PEZARD, Louis BELIN, Maurice CHAMPION, Georges AMAND, Alphonse GRIFFATON, Albert EMERY, Maurice DUNAND, Hippolyte CRYE, Henri ROHE, Albert GIBON, Ernest VOISIN, Paul CARRE, Marcel FRANCOIS, Pierre HEURTEBISE,Auguste DAVOUST, Emile BRETEAU, François TOUCHARD, Eugène LEMESLE, Alphonse BELLANGER, Georges LALOUE
1917 Edmond MARCHAND, Marcel BILLON, Louis SUHARD, Louis BESNARD, Joseph RIBOT, Joseph MEUNIER
1918 Georges RUEL, André PAVARD, Adolphe BESLIN, Albert BRETEAU, Julien TROUSSARD, Robert DESNOS, Pierre LEGENDRE, Lucien GESLIN, Albert EDON, Maurice RICORDEAU, Baptiste HOUDOUX, André CORBIN, Alexandre BELLENFANT, Maurice ETOC, Louis ROUSSEAU, Georges CHEDOR, Firmin TETU
1919 Léon RUEL, Henri GOMER
Le monument de nos soldats morts
Nous espérons que le monument de nos soldats morts, dont le dessin est affiché dans l’église, sera prochainement mis à exécution. Ce projet, œuvre de M. LAFFILÉE, inspecteur des monuments historiques a eu l’honneur d’être signalé par Mgr l’évêque : « Dans toutes les églises suivant notre ordonnance, un tableau rappelle le nom de ces héros. En quelques unes, comme à Fresnay, est déjà dressé le plan d’un monument qui perpétuera leur souvenir ».
L’ensemble mesurera 3,20m sur une hauteur de 2,80 ; Il faut voir la maquette préparée par M. LE FEUVRE. Un travail dans ces dimensions exige des dépenses assez fortes. Nous comptons que les familles de ces soldats et la paroisse toute entière tiendront à honorer dignement les héros de Fresnay morts pour la patrie. Ce monument sera uniquement consacré aux enfants de la paroisse. Un second projet est à l’étude pour permettre de grouper un certain nombre d’autres soldats appartenant à Fresnay par leur famille.
Un comité a été fondé pour recevoir les offrandes. Les noms des donateurs seront affichés à l’église et publiés dans le Bulletin paroissial.
archives diocésaines bulletin paroissial de octobre 1917
75 morts, 60 tombés au champ d’honneur, 15 morts de maladie.
La guerre nous a créé deux dettes de reconnaissance : l’une envers Dieu qui nous a donné la victoire (basilique de Montmartre), l’autre envers nos héros qui par le sacrifice de leur vie nous l’ont méritée.[…]
Le 2 novembre (1919) nous paierons notre dette de reconnaissance envers les 76 qui ont donné leur vie pour nous, pour la France.
Nous bénirons à l’église, le monument destiné à garder leurs noms près de l’autel du sacrifice et à prouver aux générations futures que, chez nous, on a compris, suivant le poète, que nos héros ont droit qu’à leurs tombes « la foule vienne et prie ».
Notre monument des soldats morts, comme celui que la ville se propose d’élever à leur mémoire, et pour lequel on a répondu si généreusement, nous doteront de deux œuvres d’art dont Fresnay pourra se monter fier .
Livre d’or des soldats de Fresnay Il serait offert à chaque soldat comme souvenir. Nous prions tous les soldats de nous fournir les renseignements spéciaux qui les concernent. […] Des chapitres spéciaux seront consacrés aux morts de la guerre, aux prisonniers, aux citations avec des photographies. Nous rappellerons les œuvres de guerre de Fresnay. Ce sera un mémorial de la vie de nos soldats au service de la France et de ce que nous avons fait à l’arrière pour les soutenir, les encourager.
archives diocésaines Bulletin paroissiaux de février, août et octobre 1919
Guerre 1870-1871
Cimetière
Dans ce cimetière, nous ne trouvons pas la tombe classique avec l’indication 1870-71 mais, sur cette croix du carré militaire, la référence à un soldat allemand inconnu mort lors de cette guerre; il est par ailleurs mentionné un autre soldat allemand inconnu, mort lors de la guerre 1914-1918.
Par délibération en date du 31 mai 1876, le conseil municipal de Fresnay a cédé gratuitement à l’État 4 mètres superficiels de terrain dans le cimetière: 2 mètres pour la sépulture de 4 militaires français, et 2 mètres pour celle d’un soldat allemand. Les deux tombes ont été entourées de grilles en fer.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)
Il ne reste rien de ces deux tombes.