Lavoir
En 1921, le préfet autorise l’achat du terrain de 125 m2, cadastré B n° 401, dans le Pré de la Tannerie, à la Talvassière, avec un lavoir, pour 1 200 F. Le devis des travaux de réfection se monte à 3 000 F. Le marché de gré à gré est passé avec un entrepreneur de Crissé.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 117/7 ; 231 AC 151)
Une porte coulissante donnait accès à ce lavoir situé au bout d’une petite allée. Des murs en moellons supportaient une charpente couverte en ardoises, abritant un des côtés du bassin carré de 6 m et sa planche à laver. En face, à ciel ouvert, la margelle était en béton. Une étagère permettait de ranger les boîtes à laver. Le cantonnier le vidangeait tous les samedis.
témoignage
Il ne reste que le bassin et son eau limpide, enfoui dans les broussailles.
Monument aux morts
Cimetière
Entre l’entrée principale et le carré militaire avec 3 tombes de soldats de la première guerre mondiale, la pyramide en granit gris se dresse sur un petit espace garni de galets et orné de buis. Au pied, un support regroupe 10 plaques émaillées. Les noms de 41 soldats sont gravés en lettres dorées sur le fût; sous la dédicace, les 6 victimes de 1939-1945. Latéralement, le socle porte l’inscription « Les anciens prisonniers et Travailleurs A leurs camarades Morts pour la France » , surmontée d’une croix de Lorraine.
Le 24 août 1919, le conseil vote à l’unanimité une subvention de 150 F pour la célébration d’un service religieux en l’honneur des soldats « Morts pour la France ». Cette délibération est aussitôt refusée par le préfet vu que toute dépense cultuelle est interdite aux communes par la loi du 13 avril 1908.
Suite à un reliquat de 3 000 F sur les fonds communaux, la municipalité décide de s’approprier un monument. Le projet est confié à l’entreprise Pioger de Sillé-le-Guillaume. Ce sera un monument en ciment armé granité, avec une plaque en marbre noir et une en marbre blanc pour les inscriptions. Les traits et les lettres seront dorés. Le devis se monte à 3 000 F, sous réserve d’augmentation de salaires d’ouvriers et des marchandises.
Le 4 février 1920, le préfet accepte le projet du monument à ériger dans le cimetière et le ministère de l’Intérieur le 12 mars.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 110/7)
Le monument actuel est différent de celui annoncé, tous les noms sont gravés dans la pierre sans ajout de plaques.
Les plaques polonaises
En 2011, pendant des travaux de démolition et de déblaiement d’un appentis, un habitant de Crissé a la surprise de découvrir des plaques militaires. Bien cachées sous la paille et le fumier d’un ancien poulailler, 72 plaques matricules concernant 55 soldats polonais dormaient là depuis la fin de la Grande Guerre. Elles sont intactes. Qui les a cachées et pourquoi? Mystère.
Rappelons que des troupes formées de volontaires constituèrent « l’armée polonaise de France » à partir de juin 1917. En Sarthe, ces soldats sont reçus dans le camp de Sillé-le-Guillaume qui pouvait en accueillir 2000. En février 1918, 10 000 soldats y stationnent. Après la guerre, les baraquements du camp furent vendus à des particuliers qui s’en servirent comme hangars.
(extrait de Crissé à travers les siècles de Annick Bras et Serge Séchet, I T F décembre 2013)
Monument paroissial
Chapelle de l’église
Soldats de Crissé
Morts au Champ d’honneur
Souvenez vous Priez pour eux
édifié par souscription paroissiale
C’est un imposant monument composé d’un ensemble en plâtre sculpté avec, en son centre, une plaque en marbre rose où les noms de 38 soldats sont gravés en lettres dorées par année. Trois statues – deux anges et Jeanne d’Arc- complètent cet ensemble.
Causerie
Dans notre chère paroisse de Crissé, il n’est pas un foyer qui ne pleure un époux, un fils, un père, un parent, un ami, un être cher, martyr de la grande guerre. Tous, riches et pauvres, parents et amis, apportez votre obole pour l’érection du monument projeté en l’honneur de nos chers soldats. Il sera dans l’église comme une prière perpétuelle, l’ex-voto de la reconnaissance de tous les paroissiens de Crissé envers les grands défenseurs de la Patrie.
Cette plaque commémorative rappellera des modèles aux jeunes, et de génération en génération on dira : ce sont les noms des héros qui, de 1914 à 1918, sont morts pour nous ; ils nous ont affranchis du joug de l’oppresseur et leur petite patrie très reconnaissante, unie à la grande, qui est la France, veut par là conserver leurs noms glorieux. Souvenez-vous et priez pour eux »
archives diocésaines bulletin paroissial de septembre 1919
Hommage aux morts de la guerre
Le dimanche 18 avril 1920, la commune de Crissé a fêté le retour de ses chers poilus. À 10h1/2 eut lieu la messe d’actions de grâces célébrée à leur intention. Des places leur avaient été réservées dans la nef. Des drapeaux tricolores ornaient l’église.[..] Après la grand messe, une absoute solennelle fut donnée pour les soldats de Crissé morts au champ d’honneur. M. le curé rappellera leurs noms à la nombreuse assistance, un camarade répondit : « mort au champ d’honneur ».
On se rendit processionnellement au cimetière pour bénir le monument élevé par la commune à la mémoire des héros de la grande guerre. À midi, un fraternel banquet fut offert gratuitement aux démobilisés.
Le lendemain 19 avril 1920, c’était la Fête des morts.
Une vibrante allocution patriotique fut prononcée par un aumônier militaire. Après la messe, bénédiction de la plaque commémorative posée dans l’église en mémoire de nos chers soldats défunts. M ; le Curé remit un souvenir mortuaire à chaque famille ainsi qu’aux camarades de nos héros, victimes de la guerre.
archives diocésaines bulletin paroissial du 18 avril 1920
Deux vitraux rendent hommage à des combattants de la première guerre mondiale. L’un avec saint Georges en hommage à Georges Chartier et l’autre double avec saint François d’Assises et saint Henri pour Henri et François d’Argenton.
Guerre 1870-1871
Dans les bois de l’Hopitau
Après la bataille du 15 janvier 1871, un garde mobile du 1er bataillon de Vendée, André Gréaud, est trouvé mort dans ce bois et inhumé sur place. Cet endroit depuis est appelé « La Butte au Moblot ». (extrait de Crissé à travers les siècles Annick Bras et Serge Séchet ITF décembre 2013)
Ce tombeau est remarquable: entouré d’une grille, une croix en fonte constituée d’un drapeau en berne pour le montant et d’un fusil formant la croix, le tout enlacé dans des rameaux de laurier et chêne; au pied, deux sabres pointés vers le bas; l’ensemble est fiché dans une couronne sur la partie haute de la tombe. Les couleurs sont encore visibles sur le monument. Sur le site Mémorial de Poiré-sur-Vie, village dont était originaire ce garde mobile, Michel Aubret apporte des précisions sur ce type de croix qui était au catalogue de la fonderie de Tusey à Vaucouleurs dans la Meuse. De 1874 à 1896, elle fut dirigée par Louis Gasne. Le monument fut rénové dans les années 1950 par le descendant du baron d’Argenton qui fit élever ce tombeau.(sur le site: accueil- fond documentaire- régiments)