Lavoir
Bourg, près de l’église
En 1864, la municipalité dépense 100 F pour réparer la couverture du lavoir. Devant cet imprévu, elle vend pour 67 F, le bois des onze chênes communaux qu’un particulier vient d’abattre, par inadvertance. En 1876, c’est un mur de clôture qu’il faut bâtir et payer 340 F. La mairie reçoit une subvention de 140F et règle le solde sur deux années. Et en 1903, quand des travaux s’avèrent encore urgents et nécessaires, elle prélève 150 F au budget primitif pour des réparations qui vont coûter 299,20 F.
(Arch.dép.Sarthe, 2 O 93/7)
Cet entretien régulier s’est assurément poursuivi au cours du XXe siècle et a conservé ce bâtiment en très bon état. L’association patrimoniale de Cormes l’a restauré en 2002 et 2004 puis a apposé un panneau présentant l’historique de cet équipement, en 2013. Cette restauration a été complétée en 2017.
Monument aux morts
Place de l’église
Entre la route de La Ferté-Bernard à Courgenard et l’église, au centre d’un espace bien délimité par des obus et un grillage, se dresse une pyramide blanche où sont gravés les noms de 38 soldats sur deux faces. Posée sur un socle où est sculpté en relief « SACRIFICE », et s’adossant au fût de la pyramide, la statue grandeur nature d’un soldat montant la garde en uniforme bleu horizon. A ses pieds, la signature du sculpteur: E. Hiron 1923
Une plaque en marbre blanc a été ajoutée latéralement pour les victimes de la guerre 1939-1945.
Le 9 juin 1923, le maire expose les devis d’un monument commémoratif, établis par les entrepreneurs manceaux Ernest Hiron sculpteur et Guibert, 31 et 39 Avenue Grand Cimetière. Après délibérations, le conseil accepte le projet, vote 5 000 F et désigne son emplacement sur la place du bourg. Le préfet valide ce projet le mois suivant. Les deux entrepreneurs s’engagent à réaliser un monument en pierre dure blanche de Poitiers d’une hauteur totale de 3,25 m fixé sur une base carrée de 1,50 m. Ils sculpteront une statue de « Poilu gardant les Morts » valant 2 500 F et une croix de guerre. Le devis comprend aussi les 600 lettres pour les inscriptions gravées en rouge, sauf « Sacrifice » en lettres dorées ; les noms seront gravés sur les côtés. Cormes compte 37 morts pour 711 habitants en 1921 ; soit 5 % de sa population.
En août, le conseil doit délibérer à propos des dépenses supplémentaires occasionnées par les frais de manutention et du transport des obus attribués comme trophée de la guerre, soit 125 F. Décision est prise de prélever cette somme sur « les réparations aux bâtiments communaux ». En février 1924, le maire, après avoir rappelé le coût total du monument, 6 385 F, propose de l’entourer d’une bordure en granit de Bretagne et avec les obus reliés par des chaînes ; soit une dépense de 1 340F.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 93/7)
Monument paroissial
Nef de l’église
Deux plaques en marbre blanc où sont gravés et peints en noir les noms de 38 soldats, encadrent la dédicace inscrite dans un cadre qui rappelle la forme d’un tabernacle. Au-dessous une plaque pour les victimes de la guerre 1939-1945.
Guerre 1939-1945
Un ajout de nom sur le monument aux morts
La commémoration du 8 mai 1945, célébrant la victoire des Alliés, a eu une résonance particulière, cette année 2023; en plus du centenaire du monument aux morts, un nom a été ajouté sur la plaque dédiée aux victimes de la seconde guerre mondiale.
Tout est parti d’un courriel reçu en mairie en décembre 2018: « Nous avons le projet de créer un mémorial pour célébrer la mémoire d’aviateurs français tués pendant la Seconde Guerre mondiale. Un de ces aviateurs est né dans votre commune ». Ce mémorial qui a vu le jour au Tréport, en Seine-Maritime, n’a pu être inauguré que le 25 juin 2022, du fait de la crise sanitaire.
Paul Coignard est né le 21 juillet 1917 à Cormes. Ses parents, habitant Oran en Algérie, y avaient leurs attaches familiales au château de Panet, sa mère étant la famille de celui qui l’avait acquis à la fin du XIXe siècle. Ils avaient l’habitude d’y passer des vacances. A 20 ans, Paul Coignard choisit dans le contexte de l’avant-guerre de quitter Oran pour venir étudier à l’école supérieure d’aéronautique. Il devient pilote en 1940. L’aviateur a rejoint le général De Gaulle à Londres, en octobre 1940 en embarquant à Tanger. Il devient pilote en juillet 1941 en rejoignant les forces aériennes françaises libres en novembre 1941. Il effectua de nombreuses missions offensives au-dessus des territoires occupés depuis l’Angleterre. Il participa dans les airs le 19 août 1942 à l’opération « Jubilée », le débarquement à Dieppe (Seine-Maritime). Il disparut à l’âge de 25 ans après 39 missions de guerre; 90 heures de vol dont 32 heures en opérations.
En guise de reconnaissance trois avions ayant décollé d’Azay-le-Rideau, ont fait trois passages quand la plaque fut dévoilée. Celle-ci a trouvé place sur le monument aux morts.
(article du Maine-Libre du 12 mai 2023)