Lavoir du Tertre
Prendre la route de l’Ormeau à la sortie de Bessé vers La Chartre-sur-Le-Loir
Non loin du précédent, au bord de la route, un très modeste lavoir est encore utilisé par quelques voisines. Elles viennent laver leurs couvertures à l’eau de source. Pourtant son accès n’est guère aisé, il est enclavé dans une propriété privée…
Lavoir de la Fontaine
Chemin vicinal menant à la route de La Chapelle Gaugain
Au bord de ce bassin, s’élève une curieuse construction formée d’un ancien puits surmonté d’une pompe à laquelle on accède par sept marches.
Lavoir du Putois
Route des Richarderies
C’est un lavoir maintenant semi enterré, proche du château de Courtanvaux, en bordure de route, à mi-pente. Il dépasse à peine de la berme mais l’eau du bassin reste limpide.
Lavoir du bourg
En 1832, la fontaine et le lavoir publics nécessitent des travaux. Pour 213 F, la fontaine est dallée et son pourtour pavé en pierres. Le lavoir couvert, de 5 m sur 2,50 m, qui empiète sur la chaussée, est entièrement réparé pour 123 F.
En 1871, le Conseil municipal décide d’acheter un immeuble voisin d’une valeur de 700 F pour agrandir le bassin. Mais la présence de ce lavoir au milieu du bourg soulève de vives protestations chez les riverains qui voudraient le déplacer. Ils ne manquent pas d’arguments: l’humidité, les immondices, l’exigüité du lieu. De plus, le coût serait supérieur à celui d’un lavoir pour cinquante laveuses, qui pourrait être construit sur un terrain communal situé à 300 m. Mais surtout, ce qui dérange, c’est la moralité. Il est « très inconvenant d’avoir au milieu d’agglomération de maisons, un lavoir où il est tenu journellement tant de propos obscènes et contraires à la moralité ». Il faudrait l’établir hors du bourg. Le Conseil municipal maintient sa décision de faire un lavoir pour quatorze laveuses au lieu de sept, en retrait de la rue et fermé à clé. Le 5 août 1877, c’est la réception provisoire et il est terminé en juillet 1880.
En 1911, la municipalité voudrait bâtir un lavoir au Four rouge mais face au prix élevé et à l’éloignement du bourg, elle décide de refaire celui en place. Elle achète la petite maison contigüe afin de l’agrandir. Les murs sont reconstruits en briques de deuxième choix provenant d’Ecommoy et crépis. Les seuils et marches, le dallage et la tablette sont en ciment. La toiture est couverte en ardoises et un éclairage est apporté grâce à des châssis vitrés.
(Arch. dép.Sarthe, 2 O 35/8)
Ce lavoir qui était rue du docteur Ferrien, a été détruit.
Lavoir du Bonneuil
Au bord du ruisseau, derrière le gymnase, la présence de la margelle rappelle l’emplacement du petit lavoir qui rendait service aux habitants du quartier du Courchet.
Monument aux morts
5 avenue de la Gare, devant l’école
Ce monument, surmonté d’un soldat, son fusil d’une main, brandissant la palme victorieuse de l’autre main, fait partie d’un ensemble composé de deux plaques en mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre 1939-1945, posées sur le mur de l’École de Garçons ainsi que deux stèles pour l’Extrême-Orient et l’Algérie. Sur les trois faces, les noms des 95 soldats sont gravés dans la pierre. A la base, une palme laurier et chêne en bronze « A leurs frères d’armes » section UNC de Bessé.
Fin juin 1919, la municipalité vote 21 600F pour ériger un monument. Toutefois l’emplacement n’est pas décidé : Place de la Mairie, Place de l’Église ou dans le cimetière ? La municipalité juge que les soldats méritent une place publique et choisit la Place de la Mairie, au bord de la Départementale n°6 Tours-La Ferté-Bernard. Avant de commencer les démarches auprès des entrepreneurs, le maire demande une souscription. En mars 1921, il expose le devis de 26 000F de P.Graf, statuaire d’État médaillé du Salon des artistes de Paris et de Louis Gaillard, architecte à Paris. Le financement sera assuré par la souscription de 8 700,75F et des apports du budget communal de 2 880F puis de 14 419,25F.
Début mai, le projet est approuvé par les services de la préfecture. Le maire peut signer le marché de gré à gré avec Paul Graf,174 rue de Grenelle Paris 7e et Louis Gaillard architecte EDBA 104, rue Vaugirard Paris. Ils exécuteront un monument surmonté d’une statue de poilu en bronze de 4,20m. Il reposera sur un socle en pierre dure de Comblanchien dont la base fera 1,32m par 1,46m. Les 120 noms seront gravés ainsi que la dédicace. L’année suivante, une grille coûtant 1 325F entoure le monument. Ce monument coûtera 26 015F.
Il sera inauguré le dimanche 28 août 1921.
Dans le cimetière, un carré militaire regroupe un ensemble de tombes avec des croix de fonte dont certaines sont complétées d’un soldat.
Monument paroissial
Haut de la nef
1914 1919
Paroisse de Bessé-sur-Braye
Souvenez-vous dans vos prières de ceux qui sont morts pour la France
Ces deux plaques en marbre blanc sont situées face à face, en haut de la nef, entre deux stations du Chemin de Croix. Les noms de 130 soldats dont 26 disparus, sont gravés en lettres noires, par ordre alphabétique; un même décor stylisé orne la partie haute.
Une plaque identique, ornée uniquement d’une croix latine, a été ajoutée pour les 13 victimes militaires et 10 victimes civiles de la guerre 1939-1945.
Guerre 1870-1871
Cimetière
Deux soldats allemands sont inhumés dans cette tombe.
L’administration a fait réunir les restes mortels de 17 militaires français dans une tombe de 3 mètres. L’État a acquis une concession de 2 mètres pour 2 soldats allemands. Clôtures autour de chaque sépulture.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)
Il n’y a plus qu’une seule tombe au lieu de deux; celle-ci a la dimension de la tombe française mais la plaque est celle pour les soldats allemands.
Guerre 1939-1945: la Résistance
Rond-point, entrée de ville D303, en venant de La Chapelle-Huon
En 2009, lors des cérémonies du 8 mai, la commune a rendu hommage aux résistants Jean Méry et Modeste Mortier, en nommant un rond-point et une rue à leur nom.
Jean Méry entre en résistance dès 1941; il crée son propre réseau « Henri » pour établir des filières d’évasion vers la zone libre, accueillir des familles juives qui fuient les nazis, leur trouver un logement, un travail (dans l’agriculture). Il est directeur de la coopérative agricole locale. Puis il rejoint l’armée secrète et le réseau Action où il recrute des hommes dont Modeste Mortier le 1er juillet 1943. Il soustrait des jeunes de l’appel au STO, aide à la formation des groupes anti-panzers, stocke des réserves pour le ravitaillement du maquis.
Dénoncé, il est arrêté et déporté à Neuengamme; il va réussir à s’évader lors de l’évacuation des camps. Sa femme Jeanne va continuer à résister et à secourir les familles juives, aidée par la famille Pottier de Cogners. Jean et Jeanne Méry sont reconnus Justes parmi les Nations le 11 septembre 1994. (article Ouest-France 11 mai 2009)
plaque de rue dans le lotissement de Varennes
Comme il est dit ci-dessus, Modeste Mortier fut recruté par Jean Méry en 1943. Déporté, il rentre en 1945.
A la Libération il y avait 17 résistants à Bessé, une cinquantaine ont rejoint les FFI de la Sarthe.
Les soldats allemands, basés dans le château de la filature, s’étaient repliés quelques jours avant. D’après les témoignages, les FFi ont accueilli les soldats Américains, dès l’aube ils étaient cachés à l’entrée du village. En provenance de La Chartre-sur-le-Loir, ils se dirigeaient vers Saint-Calais pour rejoindre Vendôme.
Renée Lebailly (Maillard) qui avait 14 ans en 1944 se souvient de ce jour où les Américains sont arrivés, le 13 août 1944.
Je me souviens bien de ce jour où les Américains sont passés devant chez mes parents, au matin avec ma mère et ma sœur, car papa était prisonnier de guerre en Allemagne depuis 1939. On entendait des bruits de moteurs qui grondaient et un nuage de poussière ; en ce temps, le chemin n’était pas goudronné. C’étaient des véhicules militaires qui passaient, on était heureux de voir les Américains qui arrivaient. Pour nous, ça signifiait la fin de la guerre et que papa allait revenir. Toute cette journée, des camions, des chars et des soldats passaient sans arrêt. Il faisait chaud et le voisin offrait à boire aux soldats. Tandis que les Américains nous distribuaient des bonbons et du chocolat. Je me rappelle qu’ils ont passé jusqu’à tard dans la soirée, au point que nous ne pouvions pas traverser le chemin pour aller récupérer nos bêtes dans un champ proche de la maison ».
article du Maine Libre du 15 août 2019