Lavoir de la Motte
Lors de la séance du Conseil municipal du 22 décembre 1937, il est indiqué:
il y aurait lieu de mettre à l’étude un certain nombre de points susceptibles d’améliorer l’hygiène de la ville : notamment la construction d’un lavoir communal, l’amélioration de l’extension du système d’égouts, la construction d’un abattoir. Pour le lavoir, il rappelle que cette question est à l’ordre du jour depuis de nombreuses années et qu’aucune solution n’est intervenue jusqu’à présent. Il propose la construction d’un lavoir de 5 à 6 places qui pourrait être édifié à l’abreuvoir de la Motte, qui est un terrain communal et où l’étude du cadastre montre qu’il y a un emplacement suffisant. Il signale à ce propos qu’un lavoir particulier existe depuis plusieurs années sur le terrain communal et que le propriétaire de ce lavoir devra l’enlever s’il gêne pour la construction d’un nouveau lavoir ou sinon payer une redevance annuelle à la commune.
Un premier projet de lavoir municipal est élaboré en mars 1938 à l’abreuvoir de la Motte. (la rue de l’abreuvoir descendait alors jusqu’à la rivière). Les plans sont dressés par l’architecte communal pour un coût de 20 907F: une maçonnerie en moellons et briques, une charpente en peuplier et chêne, une sablière en fer, une couverture en ardoises, escalier et dallage en ciment, un plancher mobile en peuplier, une porte. Il est indiqué que si la couverture est en tôle, l’économie sera de 1200F « mais l’ardoise est plus jolie et se comporte mieux au bord de l’eau. » Un deuxième devis est présenté en avril avec modification de la hauteur, de l’épaisseur des murs, une couverture en tôle, le tout pour 15 855F, pour un lavoir de 6 places et il est adopté par le conseil municipal qui prévoit aussi la construction d’un deuxième lavoir dans le projet d’adduction d’eau.
Mais en juin 1938, Le Conseil adopte le plan du lavoir qui lui est présenté et décide qu’il sera construit rue de la Motte (emplacement des douches ensuite) et décide en outre d’abroger le projet de lavoir de l’abreuvoir de la Motte.
En février 1942, Le Conseil autorise M le Maire à traiter de gré à gré avec la maison Garczynski et Traploir, au Mans, pour la construction du réservoir, station de pompage et lavoir en ciment.
En avril 1947, le conseil municipal décide de reprendre les travaux d’édification du réservoir de distribution de 300m3 sur tour de 18m de la station de pompage et du lavoir, commencés en 1940 et interrompus en 1942 sur l’ordre des autorités allemandes. Il accorde temporairement à Me Laloue l’autorisation d’édifier, à l’abreuvoir, un lavoir à une place, auprès de celui de M Renard, sous condition de cesser cette location verbale dès que le lavoir municipal, en construction, sera prêt à fonctionner. En mars 1948, le conseil prévoit une fosse d’aisance à la Motte dès que le lavoir municipal fonctionnera. En janvier 1949, le conseil décide de l’exécution de ces travaux immédiatement et en octobre, il indique que dès la réparation des fuites au niveau de la fosse sceptique , le lavoir pourra ouvrir.
Fin décembre 1949, la municipalité achète le lavoir de la tannerie comme étant d’utilité publique et afin d’éviter sa disparition et d’avoir un minimum de frais au lieu du pompage onéreux initialement prévu au lavoir de la Motte. Cependant, elle devra payer cette étude menée par la maison Bollée-Chappée pour l’installation d’un bélier hydraulique afin de remonter l’eau jusqu’au lavoir.
Lavoir
À La Croix Verte, au pont roman sur la Sarthe ; rue des Tanneries.
Le 15 novembre 1949 , un accord de vente est passé avec M et Me Boulay, pour un coût de 200 000F:
- d’une ancienne tannerie désaffectée, (cadastré B 530-531-532, avec indemnité de dommages de guerre)
- avec cour d’entrée
- bâtiment à gauche servant de maison d’habitation avec escalier pour le 1er étage, fournil derrière le bâtiment
- autre bâtiment à usage de séchoir, cellier, grenier sur le tout
- hangar sur la rivière
- jardin
Le Procès-verbal de l’architecte qui s’est rendu sur place le 25 août 1944 (suite au bombardement du 9 août) indique que le lavoir était couvert en tuiles mécaniques (13 au m²), toute la couverture a été soufflée, ainsi que plusieurs pièces de bois, le bardage arraché.
Une enquête de Déclaration d’Utilité Publique est réalisée du 3 au 13 mars 1950 avec M Royer, le maire de Vivoin, commissaire enquêteur.
Dès l’achat réalisé, une régie est mise en place pour l’utilisation du lavoir avec Me Rebrassé employée comme régisseur; elle perçoit 20% des sommes récoltées comme indemnité. Les tarifs sont fixés le 15 février 1950: 30F pour une journée avec chaudière; 20F sans; 10F la 1/2 journée sans chaudière; 4F pour étendre le linge. Mais seulement trois sortes de tickets sont imprimés 30F,10F,4F. Me Rebrassé se voit contestée au mois de février 1950 dans le compte des tickets (question d’intervalles). La recette est de 2748F en janvier, 2066F en février (37t à 30F, 19t à 10F, 14t à 4F) et 2184F en mars. Elle obtient l’autorisation temporaire de cultiver le jardin.
N’oublions qu’à cette période le lavoir est en piteux état (plus de toiture, plus de bardage). La commune reprend 2 chaudières à l’ancien propriétaire pour 4000F.
Pour les travaux, le premier projet réalisé par l’architecte communal M. Bois, étudié au conseil municipal du 3 juillet 1950 est évalué à 2 935 000F. Il est cependant indiqué que certains entrepreneurs pour palier à une menace de chômage sont prêts à consentir des rabais importants jusqu’à 30% pour la maçonnerie. Un deuxième projet avec réduction des 2/3 est proposé le 18 novembre; 2 tabliers au lieu de 3; 8 chaudières au lieu de 12; ce qui supprime une pile: 2 213 800F. Ce sera encore modifié puisque sur le plan on ne voit que 6 chaudières.
La commune sollicite une subvention auprès du Génie rural (ministère agriculture) qui se monte à 25% du coût de l’installation. Elle sera de 560 000F. La commune emprunte 3 millions de francs pour le lavoir et des travaux à l’église. Les artisans sont tous des locaux de Beaumont, excepté pour les tabliers mobiles qui seront installés par M. Jouanneaux de Juillé.
- Zochetti: démolition ancien lavoir, agrandissement en rivière; maçonnerie de moellons type meulière, de parpaings creux et plains , béton armé, enduit de mortier de ciment, dalle en béton armé, tuyaux Eternit pour conduits de fumée
- Lemoye: pose des gouttières, des chaudières: 4 buanderies complètes; échange de 2 chaudières de 80l contre 2 chaudières de 150l
- Renoult: porte, balustrade, porte et siège WC, 9 tréteaux
- Chatelain serrurerie pour porte lavoir et WC, châssis pour vitrage, pose des balustrades
- Vignolas charpente en sapin et peuplier, poutrelle en fer, peinture au minium de plomb, couverture en ardoises d’Angers modèle carrée 36×36 au crochet sur liteaux en sapin de l’Est
La clôture de la cour est réalisée en même temps. La réception définitive a lieu le 1er septembre 1952.
Il a été remis en état au début des années 1980 et sa restauration est un projet en cours en 2017.
Lavoir de la Grave
La carte postale nous montre un lavoir couvert en tuiles, au pied de la passerelle de l’île, en contrebas du pont suspendu. Sans doute a-t-il disparu lors des bombardements de 1944.
Monument aux morts
Place Dufour
Dans un ensemble paysager, des parterres fleuris entourent le monument situé en haut de la place, ce terrain ayant été pris sur un ancien jardin. Surmontée d’un coq en bronze, la pyramide en pierre calcaire est posée sur trois marches de pierre grise; le tout étant sur une plate-forme accessible par trois marches. L’ensemble des inscriptions sont gravées dans la pierre et peintes en lettres dorées. Les 75 noms des soldats de 1914-1918 sont notés par année de combat, répartis sur trois faces du fût et les 9 victimes de 1939-1945 et une d’Indochine sont notées sur une quatrième face.
Le premier document évoquant le projet d’un monument en séance municipale date du 27 mars 1920. Déjà, le maire parle d’une souscription de 5 100F ! Le marché de 12 000F, avec Chubilleau, marbrier est signé dès le 1er mai ; la commune s’engageant à payer le complément de 7 000F. Mais l’administration va ralentir le projet ; au point que le maire doit faire un courrier de rappel en juillet, pour le monument prévu sur la Place d’Armes. La réponse de la commission préfectorale s’avère décevante : le monument serait trop petit pour être sur une place et le le coq trop grand ! De plus, c’est impossible de bien sculpter ce coq dans du granit belge. Il faut revoir tout le projet et joindre croquis et plan de situation. Le maire rappelle au service de la préfecture que la pyramide est trop modeste car les ressources sont limitées. Quant au coq trop grand, il est en bronze et non en granit. Pendant ces échanges, l’entrepreneur a terminé le monument en granit belge, avec des surfaces polies pour les inscriptions. Il attend pour l’installer. La fête de l’inauguration peut-elle avoir lieu le 4 septembre 1920 ?
Le 14 janvier 1921, le maire traite un marché de 2 506,50F avec Zocchetti, cimentier local. En mars, le conseil municipal délibère pour surélever le monument pour qu’il soit en harmonie avec la place, le coût en étant de 2 350F. Finalement, le 14 juin 1921, c’est la réception des travaux. La facture de Chubilleau s’élève à 14 350F et celle de Zocchetti à 2 713,25F. Mais un entourage s’impose. Henri Proult, serrurier fera une grille en fer de 13,80m de long pour 1 750F. L‘inauguration de ce monument aura lieu le 15 mai 1921; 74 hommes sont morts pendant la Grande guerre sur une population de 2 024 habitants.
(Arch.dep.Sarthe 2 O 29-9)
Selon le journal l’Avenir de l’Ouest du 22 mai 1921, le 15 mai 1921,dès 9h45, la ville de Beaumont a inauguré le beau monument placé sur la Place d’Armes à la mémoire des 74 enfants morts glorieusement pour la France.[…] L’église est beaucoup trop petite pour contenir tous les assistants.[…] L’affluence est énorme pour aller au cimetière. Les Pupilles de la Nation déposent une couronne sur les tombes des soldats et une palme au monument des morts de 1870. Un banquet offert aux démobilisés réunit tous les parlementaires qui ne tarissent pas de discours au moment du dessert.
Selon le journal Ouest-Eclair du 17 mai 1921, à 2 heures et demie, le monument est inauguré. Les infatigables musiciens de l’harmonie municipale donnent deux concerts Place d’Armes et Place des Halles pour clore cette journée.
Dans le cimetière, sur un espace recouvert de gazon synthétique, le carré militaire regroupe 18 croix blanches dédiées aux soldats morts pour la France en 1870-1871, 1914-1918, 1939-1945.
Monument paroissial
Choeur de l’église
Ce très grand monument, très sculpté avec casque, drapeaux, croix de guerre, grenades est surmonté d’une croix latine et composé, en son centre de trois plaques où sont gravés e,n lettres rouges, les noms de 67 soldats des années 1914 à 1919. Dans les angles ont été ajoutés 6 noms pour 1939-1945.
A l’entrée de l’église, la statue de Sainte-Thérèse est accompagnée d’un ensemble de quatre vitraux dont celui-ci dédié aux soldats. De nombreux ex-voto sont présents sur les murs.
Guerre 1870-71
Cimetière
Lors des derniers combats de la guerre 1870-1871, le 14 janvier 1871, à Beaumont-sur-Sarthe l’affrontement entre les soldats prussiens et les gardes mobiles fut violent. Des victimes des deux côtés furent inhumés dans deux fosses communes. La tombe allemande et le carré militaire rappelle ces évènements.
On a réuni les dépouilles mortels de 15 militaires français dans une concession perpétuelle de 6 mètres. Les corps de 7 militaires allemands, dont un officier, qui se trouvaient également inhumés dans le cimetière, ont été concentrés dans une sépulture commune de 3 mètres. Des grilles en fer entourent les deux tombes.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)
Cette dédicace est inscrite sur la colonne de droite du monument ainsi que sur un médaillon posé sur le côté.
Cet engagement en Alsace s’est déroulé au début de la guerre de 1870. Les 90 000 hommes de Frédéric de Prusse affrontèrent les 45 000 hommes de l’armée de Mac Mahon. C’est lors de cette bataille qu’eut lieu la fameuse charge de Reichshoffen. L’armée française se replia après des pertes humaines très importantes. Le soldat NOUAUX est inhumé à Froeschwiller.