En 1898, dans la matrice cadastrale, M. MORILLON n’est plus cultivateur mais cité comme « tenant un lavoir public au Gué ». Il en est le propriétaire et paie un impôt foncier et, c’est contre une modique somme, qu’il en autorise l’usage à ses voisins. Puis, suite à la crise de 1929, les impôts augmentent, le lavoir ne rapporte plus assez et la commune n’a pas les ressources suffisantes pour l’acheter ou en construire un. Finalement, sous la pression des habitants, le Conseil municipal va signer un bail de location avec M. MORILLON, renouvelable tous les six ans. Cette entente va perdurer jusqu’en 1955.
Le lavoir du Gué ne concernait que les habitants du bourg. C’est pourquoi, M. AVICE, propriétaire du château de la Foresterie, fin 1900, va proposer son bateau-lavoir sur la rive droite de la Sarthe, au niveau du bief de Spay, vers les Métairies. Sur cette même rive, en mars 1939, ce sont les laveuses de la Raterie qui pourront utiliser un autre bateau-lavoir, celui de M. BRILLANT.
(Arch. dép. Sarthe, 3 S 93; 3 S 376; 3 P 386; 2 O 3/7)
Monument aux morts
Dans le cimetière
Ce monument est constitué d’un socle avec une partie supérieure ouvragée; sur ce socle sont fixées latéralement deux plaques en schiste avec les noms et prénoms gravés des 44 soldats, par ordre alphabétique; sur l’avant une palme est sculptée avec en lettres dorées la dédicace.
A la base du socle ont été rajoutées des plaques pour les 6 victimes de 1939-1945 dont un résistant déporté et pour 1 victime en Algérie (première plaque ci-dessus).
La première réunion municipale concernant le projet d’un monument aux morts date du 19 février 1920. À l’issue des délibérations, le choix se porte sur le sculpteur Robert Gaullier, membre de la Chambre syndicale des entrepreneurs de la ville du Mans. Mais la commission départementale réclame de meilleures proportions entre le socle et la croix. Demande que le conseil municipal s’empresse de refuser vu que la plaque en ardoise est fixée sur la croix principale du cimetière !
Ce projet est financé par 3 308,30F de souscriptions. La mairie a-t-elle reçu la subvention départementale demandée ? Le 18 novembre 1923, le monument est entouré d’une grille qui a coûté 600F.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 3-7)
Le monument est inauguré le 30 Octobre 1921. L’Ouest-Éclair du 10 novembre 1921, relate que la coquette ville d’Allonnes, aux portes du Mans, a inauguré solennellement le monument élevé à la mémoire des habitants tombés au Champ d’Honneur et a fêté le retour des démobilisés. À 11 heures, le maire et son adjoint accueillent à la mairie les représentants du préfet, de l’Armée, les élus…
Le cortège avec les Trompettes en tête, suivies des enfants des écoles, de l’instituteur et des institutrices, des familles des disparus, des vétérans, des mutilés, des démobilisés, la municipalité, les personnalités officielles, le curé d’Allonnes et de nombreux habitants, se rend au cimetière où a été érigé le monument. De belle allure, œuvre de M. Gaullier, sculpteur au Mans, le monument porte les noms des 44 habitants tombés pour la France pendant la grande guerre. Les enfants des écoles déposent une superbe palme en bronze et des gerbes de fleurs.
Après avoir évoqué l’héroïsme des soldats, le maire rappelle la nécessité de travailler dans l’union à la reconstitution du pays. M. Lainé, conseiller général expose le droit et la liberté à l’orgueilleux militarisme allemand. M. Ajam, député, poursuit dans le même sens. Cette impressionnante cérémonie se termine avec le chant patriotique « Gloire à nos morts » interprété par les enfants.
Un banquet de 350 couverts est ensuite servi par M. Malinger. Au dessert, le maire puis le conseiller général félicitent la Fédération des Anciens Combattants et les cultivatrices qui, pendant la guerre, avec un courage au-dessus de tout éloge, ont remplacé les hommes appelés par la mobilisation. M. Ajam, député, prononce un très long discours rappelant la situation économique de la France. Il demande que l’Allemagne paie ce qu’elle nous doit en charbon et en benzol. Il préconise l’occupation de la Rhénanie jusqu’à la fin de la dette. Il déclare que la situation de la France s’est améliorée, que les exportations dépassent les importations. Et il boit à la Patrie et à la République !
La quête au profit des œuvres de guerre rapporte 160,50F ; Des courses, des jeux, des bals animés terminent l’après-midi.
Monument paroissial
Nef de l’église
Ce monument est sculpté comme un autel avec croix de guerre, casque, fourragères, drapeaux et grenades et croix latine. Dans la partie inférieure, les noms et prénoms de 43 soldats sont gravés en lettres rouges. Une petite plaque a été ajoutée en bas à droite pour 1939-1945 et un nom a été gravé en bas à gauche « Eugène Cherruau mort en Indochine juin 1953 ».
De temps à autre, la Semaine du Fidèle relate une de ces fêtes religieuses et patriotiques qui se multiplient dans les paroisses du diocèse en l’honneur des soldats tombés à l’ennemi. Partout, c’est la même pensée pieuse qui anime les populations. Le souvenir, a dit un auteur célèbre, est l’ombre des plaisirs. Dans les circonstances, le souvenir est l’ombre des morts. Pendant la messe, suivie de la bénédiction d’une plaque commémorative, on sent que l’ombre des glorieux défunts plane sur l’assemblée religieusement émue par le cérémonial qui se déroule devant elle, particulièrement au moment de l’appel de ceux qui dorment là-bas, sous la terre de la frontière de la France, si durement foulée par l’ennemi.
A Allonnes, l’émouvante cérémonie a eu lieu le dimanche 18 janvier, en présence d’une assistance très nombreuse d’hommes et d’anciens combattants. On y remarquait M. le Maire et le Conseil municipal au complet. La grand-messe a été célébrée par M. le chanoine Blin, secrétaire général de l’Évêché qui a prononcé une chaleureuse allocution, et la plaque commémorative, due au ciseau du sculpteur M. P. Lefeuvre, a été bénite par M. le chanoine Ledru. La quête a été faite par 4 orphelins de guerre. Des artistes de bonne volonté ont par les accords de leurs instruments et de leurs voix, ont contribué à donner à la réunion un éclat inaccoutumé.
Devant le résultat obtenu, M. le curé d’Allonnes ne regrettera pas la peine qu’il s’est donnée pour obtenir une manifestation grandiose en l’honneur des défenseurs de la patrie. Tous les habitants d’Allonnes ont répondu à son appel avec le sympathique empressement que l’on constate dans les paroisses restées chrétiennes.
archives diocésaines La Semaine du Fidèle du 25 janvier 1920
Monument pour la Paix
Square Delmenhorst
Ce monument est l’œuvre du sculpteur Rémy Le Guillerm: une main et un visage sortant de terre. Il est situé dans le square Delmenhorst. Cette ville située en Basse-Saxe et celle d’Allonnes sont jumelées depuis 1976 mais les premiers contacts datent de 1966 avec les échanges musicaux des « Cadets de la Sarthe » et « Musikzügen des DTB ». Ce jumelage permet à de nombreux jeunes français et allemands de se retrouver dans les familles.
11 novembre 2021 Le matin , les cérémonies se sont déroulées au monument aux morts avec la participation des élèves des écoles de la ville, des chants et lectures de poèmes sur le thème de la paix.
L’après-midi, le rendez-vous était au monument de la Paix, unique en Sarthe, avec des élus et divers mouvements dont La Libre Pensée, la Ligue des Droits de l’Homme, l’Association Républicaine des Anciens Combattants. Tous ont réaffirmé leur opposition à la guerre: Ces jeunes soldats, qui à l’époque ont été utilisés comme chair à canon dont certains ont refusé et ont été fusillés pour l’exemple, ils sont 2 500 à avoir été condamnés, dont 939 fusillés y compris sept Sarthois dont nous demandons la réhabilitation avec la même inscription sur les monuments aux morts que les autres soldats tombés aux combats.(article du Maine Libre du 13/11/2021)
C’est ce combat que mène aussi Eric Viot depuis de longues années.
Le combat pour la réhabilitation des fusillés de la première guerre continue. Il continue parce qu’aucun Président de la République n’a eu le courage d’aller au bout de cette réhabilitation.
Ces hommes n’étaient pas que des tueurs ou des violeurs comme avait répondu un ancien secrétaire d’état aux anciens combattants.
Non ! plus de 60% d’entre eux ont été condamnés pour refus d’obéissance, abandon de poste ou mutilation volontaire avérée ou non, et pour un grand nombre pendant les premiers mois de cette terrible « boucherie » que fut la guerre de 14.
On leur a fait vivre l’enfer et je défie tous ceux qui s’opposent à cette réhabilitation ou qui ne veulent pas aller au bout de cette réhabilitation de vivre ne serait-ce que quelques secondes ce que eux ont dû supporter pendant des mois, la violence des combats, le manque de nourriture, la fatigue, les poux, les rats, le froid…
Les seuls qui avaient le droit de les juger, c’étaient leurs camarades de combat et pour avoir lu un grand nombre de carnets de Poilus il est clair qu’eux ne les condamnaient pas.
D’ailleurs ayons une pensée pour ceux qui ont composé les pelotons d’exécution, ils n’ont pas eu le choix et ont été traumatisés de devoir exécuter un de leurs camarades. Certains évoquent la lâcheté en parlant des fusillés, mais la lâcheté était du côté de certains officiers qui n’avaient pas le courage de faire la sale besogne, de fusiller !!!
Depuis plus de 10 ans, de façon quasi quotidienne, je cherche, je cherche des éléments sur le parcours de ces hommes, sur les raisons qui les ont conduits devant ces tribunaux où se sont déroulées des parodies de procès.
Certains me demandent, pourquoi tu continues ? la réponse est simple, parce qu’il la mérite cette RÉHABILITATION !!!!
Plusieurs articles vont paraître autour du 11 novembre prochain concernant ce sujet et je remercie les journalistes avec qui j’ai pu travailler afin de parler du sort de ces malheureux.
Maintenant je terminerai par un souhait, je connais presque l’ensemble des fusillés, comme on connait des amis, avec pour certain plus d’éléments que pour d’autres : qu’ils retrouvent tous leurs places sur les Monument aux Morts. Ce n’est pas une réhabilitation mais un moyen de ne pas les oublier… alors N’HÉSITEZ PAS A ME CONTACTER POUR AVOIR LES NOMS DES FUSILLES DE VOTRE RÉGION.
(extrait de son blog)
Parmi les sept Sarthois, cinq figurent sur les monuments de leur commune:
- Maurice Joubert de Saint-Michel-de-Chavaignes,
- Paul Lebrech de la Chapelle-Gaugain,
- Emile Lhermenier d’Yvré-l’Évêque,
- Louis Oger de la Chapelle-Huon
- Julien Brillant de Bonnétable.
François Vannier de Précigné n’est pas inscrit sur le monument aux morts car il était cultivateur à Durtal au moment de la guerre.
Albert Vallet est inscrit sur le monument aux morts d’Aigné, commune où résidaient ses parents.
Au niveau national, le 6 avril 2019 a été inauguré le monument aux « fusillés pour l’exemple »à Chauny, sur la ligne de front. En 2014, c’est à l’initiative de la Libre Pensée qu’un comité s’était constitué pour l’érection de ce monument, poursuivant le combat pour la réhabilitation collective de ces soldats.