Le camp de Conlie
Après le désastre de Sedan, le 2 septembre 1870, la République proclamée, Léon Gambetta, membre du gouvernement de Défense Nationale, partisan de la poursuite de la guerre, quitte Paris assiégé en ballon pour rejoindre Tours. Il organise une levée en masse de combattants afin de poursuivre le combat contre les Prussiens et d’organiser une contre-attaque et libérer Paris.
Émile de Kératry, ancien préfet de police de Paris quitte également la capitale en ballon et rejoint Gambetta. Il lui propose le recrutement de 50 000 hommes de l’Ouest pour former une armée de Bretagne qui renforcerait l’armée de la Loire. Un crédit de huit millions lui est alloué pour organiser et équiper cette armée qui sera composée de gardes mobiles disponibles, de mobilisés et de corps francs de Bretagne. A l’origine, Kératry pensait situer ce camp à l’Est du Mans mais le choix se porta sur Conlie, très exactement sur le site de la Jaunelière. Il visite la commune et le site accompagné du Docteur Répin, maire de Conlie.
Mais les pénuries de matériels, tentes, couvertures, de cadres, d’armements … deviennent vite une réalité, à une saison de fortes pluies. Le froid, l’humidité, l’inaction, les maladies (variole, pneumonie, bronchite) accablent ces malheureux volontaires. « Kerfank » (ville de boue) est le nom donné à ce site.
Suite à des différents sur le commandement de cette « armée », de Kératry démissionne le 27 novembre 1870 et est remplacé par le général de Marivault le 12 décembre. Celui-ci, en voyant l’état de délabrement des troupes, va ordonner le début de l’évacuation du camp. Une partie des hommes vont combattre vers Saint-Calais, Pontlieue et notamment à la Tuilerie.
Le 14 janvier, les Prussiens occupent le camp abandonné et décident de le détruire. Le village de Conlie est occupé jusqu’au 6 mars.
Le site de l’Armée de la Loire rend compte d’une façon très complète de l‘histoire de ce camp. (camp des mobilisés bretons de Conlie)