Lavoir
Le 12 novembre 1910, Madame veuve THORIN et ses héritiers s’engagent à céder gratuitement à la commune une portion de terrain dans la parcelle cadastrée B n° 127, en bordure du chemin d’intérêt communal Loué-Le Mans. Ce terrain offre le double avantage d’avoir un accès facile et de recevoir les eaux de ruissellement et de sources qui pourront alimenter le bassin de 12m sur 4,40m, d’une profondeur de 1,32m.
Un seul côté de lavage est abrité par un pan, couvert en ardoises, s’avançant d’un mètre au-dessus de l’eau. Les trois autres côtés sont à découvert et enclos d’un treillage en châtaignier et de trois rangs de fils de fer. La charpente s’appuie sur huit poteaux posés sur des dés en maçonnerie et un mur de briques du côté route. Des voliges ferment les petits côtés. Trois tréteaux de 3m sont installés. La vidange est prévue à l’aide de seaux.
Le devis de 2 000F ne reçoit qu’un secours de 100F. Le traité de gré à gré est passé le 26 février 1911 avec M LEFEUVRE Félix charpentier à Pruillé.
(Arch.dép.Sarthe, 2 O 249/7)
La construction d’un lotissement dans les années 1970 a fait disparaître le lavoir.
Monument aux morts
Place de l’église
Entourée de 8 obus peints en rouge et reliés par une chaîne, cet obélisque s’élève sur une base en grès roussard. La dédicace est gravée sous une croix de guerre sculptée. Les noms de 23 soldats sont gravés latéralement, par ordre alphabétique, les gradés en tête de liste; puis une victime de 1939/1944 et une en 1956.
Le 23 mars 1920, le conseil municipal considérant que Pruillé-le-Chétif doit commémorer la mémoire de ses enfants « Morts pour la France » au cours de la grande guerre 1914-1918, décide d’ériger un monument sur lequel seront inscrits les noms de ses glorieux défenseurs. Il est d’avis d’ouvrir d’abord une souscription publique.
Le 19 juin 1920, le maire expose que la commune peut faire l’acquisition d’un terrain au centre du village pour l’érection d’un monument et l’installation d’une bascule. En raison du caractère accidenté du bourg, ce terrain sis au lieudit « Le jardin du cimetière » cadastré B 111, est le seul pouvant convenir. La propriétaire consentirait à céder une bande de 4 m sur 29 m, à l’angle du chemin vers Le Mans avec celui de Pruillé-le-Chétif à Saint-Georges-du-Bois, au prix de 300 F. Le conseil donne son accord et vote un crédit à prendre sur le budget additionnel. Après enquête auprès des habitants du dimanche 5 juillet au dimanche 12 juillet 1920, le commissaire-enquêteur émet un avis autorisant la commune à acheter ce terrain et le préfet approuve. L’acquisition de cette parcelle est actée le 10 octobre 1920.
À la séance du 17 octobre 1920, le maire rend compte du plan et du devis estimatif présentés par M. Gaullier, sculpteur au Mans. Le conseil reconnaissant qu’il serait impossible de faire mieux avec les modestes ressources dont dispose la commune, approuve le projet. Les frais seront couverts par le crédit de 1 000 F inscrit au budget additionnel de 1920 et la souscription publique autorisée par le préfet le 8 mai 1920 qui se monte à 1 200 F. Le conseil sollicite une subvention d’État en atténuation du sacrifice consenti par la commune. En novembre, le projet est accepté par la commission spéciale.
Le 25 mars 1921, le maire signe un traité de gré à gré avec M. Gaullier qui s’engage à faire et à fournir un monument commémoratif en pierre de Chauvigny ; la première assise étant en pierre dure de roussard fournie par la commune. Le prix fixé de 2 135 F comprend la fourniture et la pose du monument avec gravure des noms des décédés et la première lettre du prénom. Le transport des ateliers à pied d’œuvre, la nourriture des ouvriers et quelques aides locales sont à la charge de la commune. Afin de recueillir et de gérer les fonds de la souscription publique, le maire invite le conseil à nommer un « Comité d’érection du monument commémoratif »; sont désignés à l’unanimité, le maire et trois conseillers municipaux.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 249/7)
L’Ouest-Éclair du 7 septembre 1921 relate l’inauguration du monument commémoratif. Les festivités commencèrent le matin par un office célébré dans une église très bien décorée où l’abbé Coretable prononça une belle allocution. À midi, la municipalité a accueilli les autorités locales : MM. Lebert, sénateur, Ajam, député, Laîné, conseiller général, Boucher, conseiller d’arrondissement.
À l’inauguration du monument, belle œuvre de M. Gaullier, sculpteur au Mans, après la lecture des noms des 23 braves tombés pour la Patrie, les élus prononcent d’éloquents discours puis les enfants des écoles déposent des fleurs. Pendant le banquet, M. Boucher signale à M. Lebert une illégalité dans la loi des pensions concernant les veuves des prisonniers de guerre décédés en captivité. Ce dernier, après avoir glorifié les morts au champ d’honneur et salué leurs familles, trace un remarquable exposé de la situation économique de l’Europe et de celle de la France qui ne pourra être relevée que par l’Union et les efforts de tous. Une quête au profit des œuvres de guerre a rapporté 165,80 F. L’après-midi se disputèrent les courses de bicyclettes et de jeux divers ; le soir, des bals très animés clôturèrent la journée.
Monument paroissial
Nef, sur un pilier
Les noms et prénoms de 19 soldats sont gravés en lettres dorées avec l’ajout d’une victime de 1939-1944 sur cette plaque de marbre blanc.