Lavoirs publics
Le 13 décembre 1855, le Conseil municipal étudie le devis de construction d’un lavoir public au port. Des murs, de 9 m côté rivière et de 10 m le long de l’arrivée du bac, soutiendront le lavoir formé de blocs de marbre de pays, bien taillés, épais de 30 cm. Un lavoir identique est construit en même temps, un peu plus en aval, mais aux frais d’un bienfaiteur.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 345/7)
En 1922, lors du déplacement de l’abreuvoir communal à l’initiative de la société des Marbreries de l’Ouest, en aval de l’usine, pour permettre son agrandissement, un petit lavoir constitué simplement de trois murs dépassant à peine le niveau des terrains est, lui aussi, déplacé.
(Arch. dép. Sarthe, 3 S 376)
Bateau-lavoir public
Le 7 décembre 1913, le Conseil municipal décide la construction d’un bateau-lavoir pour douze laveuses. Un marché de gré à gré avec M. CHARDEYRON, entrepreneur à Malicorne, est conclu pour 2 100 F. Ce bateau de 6 m sur 3,75 m, est équipé d’un plancher en sapin, avec deux côtés de lavage, séparés par une cloison avec porte coulissante au milieu. Il est entièrement couvert en tôles galvanisées et ondulées, posées sur une charpente en fers corniers. Huit tréteaux de 4 m, sur des pieds en fer, sont fixés pour égoutter le linge. Des cabinets d’aisance occupent un angle. La coque reçoit deux couches de goudron et l’ensemble trois couches de blanc de zinc. Il ne possède pas de buanderie. Le préfet autorise la municipalité à l’établir rive gauche de la Sarthe, près de l’abreuvoir, en aval du pont, côté contre-halage. Le traitement du préposé à la surveillance du bateau-lavoir passe de 50 F en 1930, à 60 F en 1933 puis à 90 F en 1939.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 345/7)
Bateau-lavoir de l’abbaye
En 1873, le Révérend père Dom FONTEINNE, cellérier à l’Abbaye de Solesmes est autorisé à établir un bateau-lavoir de 14,20 m sur 6 m, en face l’abbaye, au bord du jardin de la Saulaie, sur la rive gauche de la Sarthe. En 1884, le nouveau bateau-lavoir qui le remplace, avec un escalier d’accès en pierre, sera enlevé au cours de l’année 1905.
(Arch. dép. Sarthe, 3 S 108)
Monument aux morts
Cimetière
Le monument est érigé dans un espace limité par des bordures en ciment, devant le mur d’enceinte, près de l’entrée côté rue. Une allée le sépare de la chapelle. Six obus sont fixés sur les bordures; des arbustes et jardinières encadrent le monument surélevé par trois emmarchements. Seule la partie en façade reçoit les inscriptions gravées en rouge dans la pierre: sur le socle, les noms de 28 soldats sur deux colonnes par ordre alphabétique sous une croix de guerre accrochée à un ruban; en-dessous, pour 1939-1945, les noms de 11 victimes.
Une plaque vient d’être ajoutée en 2021, sur l’emmarchement avec 3 noms.
Le 22 février 1920, le conseil municipal approuve à l’unanimité l’avis d’une souscription pour élever un monument dans le cimetière communal qui rappellera aux générations futures que les habitants de Solesmes se sont glorieusement sacrifiés pour la France. À la séance suivante, le maire relate que la souscription se monte à 1 700 F alors qu’il faudrait 2 300 F pour avoir un monument convenable. Il propose de demander au préfet l’autorisation de prélever 600 F sur l’entretien des bâtiments et sur les dépenses imprévues.
En juillet, la commission préfectorale juge que la conception n’est pas celle qui convient pour être adossé à un mur. Le maire s’étonne qu’une commission puisse, sans se déplacer et sur un simple plan, porter un jugement plus compétent que les intéressés eux-mêmes. […] Les ressources communales ne permettent pas de financer le modèle, même le plus simple, de l’artiste Gaullier contrairement à la marbrerie de Sablé qui a fourni un plan très convenable. L’emplacement choisi a été mûrement réfléchi ; un autre supposerait un entourage en fonte ou en fer. Si le monument ne doit pas être adossé au mur, il sera placé à 0,70 m et des arbustes viendront cacher le mur. Comme la commune ne sollicite pas de subvention d’État, le préfet prie la commission d’approuver le projet !
Le 21 août, le maire informe le conseil que le Bureau de Bienfaisance renonce à la part des pauvres pour le terrain choisi pour le monument, soit 12 m2. Fin décembre 1920, le maire, Monsieur le comte du Pontavice de Vaugarny et Jean-Baptiste Gaudion, comptable à la Société des Marbres de l’Ouest signent le marché pour un monument commémoratif en granit de Belgique aux parties polies et bouchardées, de 2,85 m de haut sur un socle de 1,20 m sur 0,50 m. Cette même entreprise se charge aussi des fondations, de la pose, du transport de Sablé à Solesmes, des inscriptions gravées mais pas dorées. Seule la première lettre du prénom sera gravée ; le tout pour la somme de 2 200 F.
L’Ouest-Éclair du 11 juin 1921 relate la cérémonie d’inauguration du monument. Le dimanche matin, l’Amicale des Démobilisés reçoit un drapeau bénit par le curé au cours de la messe. À l’issue de la cérémonie religieuse, le colonel chef d’État Major de la 4ème Région remet la médaille militaire à MM. Besnard et Charlot. Un banquet pour 80 couverts précède l’inauguration du monument, élégante pyramide portant les noms des 28 Solesmiens, placée dans le cimetière.
Lors de la séance du 17 juin 1923, le maire dénonce le manque de bordures pour retenir le sable aux abords du monument par temps de pluie. Il propose une somme de 500 F pour limiter l’espace avec une bordure en pierre ou en ciment sur laquelle seront fixées des chaînes servant à relier les obus, trophées de guerre.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 345/7)
Carré militaire de l’hôpital de l’abbaye
Cimetière
Ce carré militaire est signalé dans le centre de la ville par le nom de la place du Souvenir Français. Dans le cimetière, un écriteau nous rappelle que le carré a été rénové par l’Etat, la commune de Solesmes et le Souvenir Français à l’occasion du centenaire de la Première Guerre mondiale et inauguré le 10 février 2018. D’autre part, un panneau signalétique donne toutes les explications de sa création.
Durant la Première Guerre mondiale, l’accueil des militaires blessés et malades donne lieu à la mobilisation d’un demi million de lits dans près de 10 000 hôpitaux et annexes, répartis sur 3 200 communes.
A Solesmes, l’abbaye bénédictine de Saint Pierre accueille deux hôpitaux complémentaires. Le premier ouvre le 25 décembre 1914 et fonctionne jusqu’en février 1920: il comporte 200 lits réservés au traitement des tuberculeux. Le second fonctionne du 13 mars 1915 au 28 février 1919 et comprend 392 lits réservés à la chirurgie osseuse et au traitement chirurgical des tuberculoses osseuses.
Le carré militaire de Solesmes a été créé le 14 février 1915 pour inhumer les soldats décédés dans ces hôpitaux complémentaires et dont les corps n’ont pas été restitués aux familles à l’issue de la guerre.Le carré de Solesmes rassemble 105 tombes ( dont 73 inhumés en sépultures perpétuelles) principalement de soldats mais aussi la sépulture d’un prêtre, d’une infirmière et de deux soldats tombés pendant la deuxième guerre mondiale.
Monument paroissial
Il n’y a pas de monument paroissial dans cette commune.
Guerre 1939-1945
4, rue Jules-Alain
Samedi 17 février 2024, Daniel Leroy, président du comité du Souvenir Français et Pascal Lelièvre, maire de la commune ont déposé une gerbe au pied de cette maison où a vécu Marguerite ARON. Elle est morte dans les chambres à gaz du camp nazi d’Auschwitz le 15 février 1944.
Une plaque a été apposée sur cette maison en sa mémoire, en 2004. Depuis, une cérémonie honore sa mémoire tous les dix ans.
Elle était née à Paris en 1873. Issue d’une famille juive, elle s’était convertie au catholicisme en 1914, à l’âge de 41 ans. Femme de lettres et professeur, elle était venue s’installer à Solesmes en 1936, à la fin de sa carrière.
En 1944, le maire de la commune, M. Leroy, en l’absence de Madame Aron en visite chez des amis pour la journée, réquisitionne son domicile afin d’y loger des officiers allemands venus du front pour se reposer. Ces derniers en fouillant dans les effets de Madame Aron découvrent dans un tiroir une étoile jaune que devaient porter les personnes de confession juive et qu’elle ne portait pas.
propos de M. Daniel Leroy au journal Ouest-France
Arrêtée par la Gestapo à la sortie de la messe, elle sera déportée malgré le plaidoyer à la Kommandatur du Mans du père abbé de l’abbaye de Solesmes, dom Germain Cozien.
La maison où logeait Marguerite Aron avec la sculpture évoquant Saint Paul, œuvre de Claude Gruer, solesmien ayant connu Marguerite.