Lavoir de la Fontaine chaude
Les femmes du bourg se rendaient au lavoir de la Fontaine chaude. En 1872, la municipalité achète un terrain pour en faciliter l’accès. En 1892, une crue particulièrement sévère le détruit. Ne faudrait-il pas le déplacer ? Après discussion, il sera finalement reconstruit au même endroit avec l’ajout d’une passerelle, les élus constatant que « le lavoir satisfait un besoin de première nécessité dans l’intérêt d’une population toute entière qui le considère comme un bien absolu ». Il était d’une forme exceptionnelle : huit grands bassins en forme d’octogone ouverts à toutes et un bassin rectangulaire de quatre places pour les professionnelles. Le Merdereau qui les alimentait, passait au milieu de ces lavoirs en partie couverts au-dessus des laveuses.
(Archives municipales) Aucune trace ne subsiste de cette installation.
Sur cette carte postale du tout début du XXe siècle, un grand nombre de personnes se retrouvent au bord de l’Huisne, près du moulin. Est-ce le rinçage des toiles de la filature qui est proche ? ou les soldats d’Auvours de corvée de lavage. Une certitude : aucun abri face aux intempéries !
Monument aux morts
à l’entrée du cimetière
Le monument est constitué d’un fronton blanc devant le mur extérieur de l’entrée principale du cimetière, entre le chemin des Aîtres et la route d’Auvours, sur lequel sont fixées deux grandes plaques en marbre noir, une jardinière fleurie de chaque côté. Toutes les inscriptions sont gravées et dorées : les 55 noms des soldats morts à la guerre 1914-1918, les 5 de la guerre 1939-1945 et les 16 fusillés au camp d’Auvours en 1943-44. Y figurent aussi l’Indochine, l’Algérie et Ouvéa.
Monument d’origine
À la séance municipale du 10 juin 1920, le conseil délibère pour un projet de monument pour les guerres de 1870-1871 et 1914-1918 et décide de commander trois plaques commémoratives destinées à être apposées sur le monument et dans l’attente seront posées dans la mairie. La dépense de 580 F sera couverte par la souscription de 534,50 F et un crédit municipal de 45,50 F. Le projet semble fixé définitivement. Pourtant le 2 octobre 1920, à nouveau le conseil délibère pour poser ces trois plaques en ardoise, temporairement sur les murs extérieurs de la mairie pour un coût de 482,76 F.
En mai 1921, le projet évolue suite aux devis du marbrier et du maçon. Célot-Leconan marbrier sculpteur 127 Avenue Grand-Cimetière Le Mans, exécutera un monument en pierre de Sireuil et de Château-Gaillard pour 3 090,50 F. Il fixera des plaques en ardoise avec 12 rosaces cuivrées. Il gravera 424 lettres en doré. Félix CHARLOT, entrepreneur à Champagné dressera un bloc en béton pour surélever le monument pour un coût de 480,12 F.
Reste à trouver l’emplacement. En juillet 1921, le maire informe son conseil que Georges Bouhours, hôtelier à Champagné fait donation d’un terrain de 46,80 m2. En septembre, le marché est conclu avec le marbrier pour 3 090 F. Début décembre 1922, la municipalité demande un entourage pour protéger le monument car placé entre deux routes très passagères et les enfants y pénètrent. Ce sera un mur en moellons de 0,60 m de haut et large de 40 cm, surélevé de deux marches ; une grille sera posée dessus. Émile Gayet, cimentier à Champagné , réalise cette protection facturée 2 317 F.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 54-7)
Le dimanche 6 novembre 1921 a lieu l’inauguration du monument élevé par la commune pour commémorer tous ses habitants morts pour la France pendant la Grande Guerre sous la présidence du préfet et autres personnalités parlementaires et militaires.
Programme de la journée :
9 heures : messe ; 10 heures : bénédiction du monument ; 11 heures : réception des invités à la mairie ; à 11 heures 15 inauguration du monument ; à midi, au cimetière, visite du monument de 1870-71 ; à midi 30, banquet offert aux démobilisés. À 9 heures 30 du soir grand feu d’artifice sur l’Huisne ; bals gratuits.
Le journal du 9 novembre 1921 confirme cette organisation en ajoutant que le cortège formé aussi des familles des disparus, des démobilisés, des pupilles de la Nation et des enfants des écoles s’est rendu devant le monument érigé à l’entrée du bourg sur la route de la gare ; c’est une pyramide de belle allure dont les faces portent les noms des 70 braves de Champagné morts pour la défense du Droit et de la Liberté.
Après les discours rappelant l’héroïsme de ceux qui sont tombés, les enfants ont chanté un hymne aux morts. Pendant que la Musique de Saint-Corneille jouait la Marseillaise, des couronnes et une superbe palme en bronze offerte par les anciens combattants de Champagné étaient déposées au pied du monument.
Une cérémonie a eu lieu au cimetière devant la colonne en granit érigée par les Mobiles de la Loire Inférieure à la mémoire de leurs frères tombés pendant les combats d’Auvours les 10 et 11 janvier 1871.
Sur les tombes des soldats belges, le maire a déposé deux superbes couronnes offertes par la commune. Les anciens combattants belges ont fleuri les sépultures de leurs camarades.
Après un défilé dans les rues, une délégation se rend au chevet d’un soldat, de 34 ans, grièvement blessé le 5 mai 1918 ; cloué au lit par une fracture de la colonne vertébrale. Après cette touchante visite, un banquet réuni 300 convives.
Cette inscription figure sur la plaque fixée au mur, en haut du cimetière où un carré militaire est consacré aux soldats belges qui étaient regroupés au camp d’Auvours et qui sont morts de la grippe espagnole.
Le 2 août 1921, le journal Ouest-Eclair relate la fête nationale belge célébrée le dimanche précédent. À 9 heures, l’office religieux était célébré dans l’église fort bien décorée et ornée de drapeaux belges et français. Un catafalque avait été élevé devant l’autel […] recouvert du drapeau national belge.[..] Après l’exécution à l’harmonium des hymnes belge et français, l’absoute fut donnée. Un cortège se forma et se rendit au cimetière. Une couronne et une palme en bronze furent déposées sur les tombes des soldats belges.
Monument paroissial
église
A l’entrée de l’église, sur cette plaque en ardoise dans un cadre en bois, les noms de 48 soldats morts et 9 disparus sont gravés avec l’indication de leur âge, par années de combat. Cette mention « 28 juin 1919 cette plaque a été offerte par les habitants de Champagné » figure en bas de la plaque.
Guerre 1870-1871
En haut du cimetière
Cette colonne monument, réalisée en granit par Perret, rend hommage aux 36 soldats français et 35 allemands morts lors des combats. Elle a été inaugurée le 16 juillet 1875. Sur le site de l’Armée de la Loire, vous trouverez l’ensemble des détails de cette inauguration et des combats qui se sont déroulés à Champagné en 1871.
L’Administration a fait réunir dans une concession perpétuelle de 3 mètres les restes mortelles de 38 militaires français inhumés dans le cimetière et dans un champ. Une autre concession de même surface a été acquise par l’État pour la sépulture d’environ 40 militaires allemands qui se trouvaient aussi inhumés en dedans et en dehors du cimetière. Les deux tombes sont entourés de grilles en fer. Le propriétaire du terrain occupé a été indemnisé.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)
Guerre 1870-1871
Route de Verdun
Cette croix commémorative est située à l’intersection de la route de Verdun et de la route du Haut Villiers. Elle a été rénovée pour les commémorations de janvier 2021 du 150e anniversaire des combats.
Plaque
Près des lieux de combat
Cette plaque en ardoise est apposée sur le mur d’une maison près des lieux de combats (non accessible au public).
Guerre 1939-1945
sur le monument aux morts
1943 l’année terrible pour la résistance communiste en Sarthe.
Après une année 1942 qui vit l’exécution de 4 otages à Fontevraud P PAVOINE, G GUIET, A GUILLON, P PLANCHE
L’exécution de R BECHEPAY à ROUEN.
L’occupant , la police française vont frapper durement la résistance communiste en Sarthe pendant l’année 1943.
De nombreuses arrestations.
Février 1943, André SAUTEL interrégional FTP responsable sur la Charente maritime est arrêté en gare du Mans et meurt des suites de son arrestation.
Le 1er Juin 1943, 11 communistes sont fusillés au camp d’Auvours à Champagné.
Parmi eux, 4 militants résistants venant d’autres départements
AUVINET Alexandre , LESVEN Jules , CORRE Pierre , ESTIVALS Robert,
7 des fusillés travaillaient et militaient dans la résistance sarthoise
BLANCHARD Armand, DEBONNE Emile, DERRUAU Emile, DUBRUILLES Eugène, GARREAU Edmond, LEPETILLON René, MADIOT Paul
Ces 11 militants du Parti communiste souvent également militant de la CGT ont payé du prix de leur vie leur engagement contre l’occupant allemand et pour le progrès social. Leur sacrifice et leur courage ont ouvert la voie à la libération et au programme du conseil national de la Résistance. Ils sont l’honneur de notre parti et nous aurons à cœur de célébrer leur mémoire.
Le 27 Juillet 1943, Jean FRESNEL est abattu au pont Coëffort, Auguste DELAUNE est arrêté. Le 12 septembre 1943 DELAUNE Auguste meurt aux mains de la Gestapo.
texte Francis GUSTAVE; les noms surlignés en rouge donnent le lien vers le site du Maitron.
Un autre nom figure sur le monument: AUBIER Albert; peu de renseignements à son sujet mais il fut fusillé à Auvours en même temps que ceux du 1er juin 1943.
Quatre autres noms sont inscrits sur le monument: CACHON Marc, CACHON Serge, GUEDOU Pierre et RIBAULT Michel. Ces quatre militants communistes furent arrêtés au Mans, emprisonnés à la prison du Vert-Galant. Condamnés à mort par le tribunal allemand FK 555, ils furent fusillés le jour même, le 19 mai 1944. Leurs corps enterrés sans inscription ne furent jamais retrouvés.
En ce qui concerne la famille CACHON, le père Paul CACHON, originaire de Sens, ouvrier PTT, muté au Mans fin 1939, était résistant; il fut arrêté au Mans en mars 1943, déporté à Orianenburg, porté disparu le 17 avril 1945. La mère, Marcelle CACHON, métallurgiste, elle est entrée au PTT comme factrice en 1943; elle fut arrêtée le 21 janvier 1944 avec ses deux fils. Déportée à Ravenbrück, elle revint de camp et s’installa dans l’Yonne.
LE DU Marcel, chef de groupe FTPF (Francs-Tireurs Partisans Français) qui fut capturé suite à une attaque à main armée contre les Allemands à Sablé-sur-Sarthe, fut fusillé le même jour à Auvours, le 19 mai 1944. Il ne figure pas sur le monument aux morts de Champagné.