Lavoir
Le 12 mai 1842, des membres du Conseil municipal font observer « qu’il n’y a point dans la commune de lavoir public, que les pauvres comme les riches sont obligés, surtout pendant l’hiver que les eaux de la rivière sont froides et même glacées, de payer une certaine rétribution aux propriétaires de fontaine pour y laver leur linge ». Au bas du bourg, un terrain communal provenant d’un excédent du chemin de grande communication, nouvellement créé, pourrait convenir. Des cessions de parcelles voisines permettent d’établir un bassin de 10,66 m sur 8,82 m. Un des riverains se charge de clore par un mur sa propriété contiguë au lavoir. Celui-ci sera alimenté par l’eau des douves du château s’écoulant par le canal passant sous la nouvelle route. Mais, « les propriétaires du château pourraient faire vider le lavoir pendant six jours pour faire s’écouler l’eau de leurs douves lorsqu’ils voudraient pêcher » ; cette contrainte n’ayant lieu qu’une fois par an, en avertissant au moins trois jours à l’avance.
En janvier 1887, considérant la halle du village « dans un état affreux », les élus décident à l’unanimité de la démolir et d’employer les matériaux de sa démolition à la couverture du lavoir public. (photo ci-dessus prise par la mairie avant le démontage de la toiture)
Le 6 octobre 1925, le Conseil municipal accepte le devis de 2 130 F, de l’entrepreneur FONTEIX de Connerré, pour restaurer le lavoir. L’agent-voyer demande que des canalisations en ciment, passent sous la route de Connerré, pour évacuer les eaux de ce chemin hors du lavoir.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 367/8, 1MI 1343 R 186 et 187)
En 1985, le devis dressé pour la restauration de cette toiture à quatre pans, estime les frais à 80 000 F. La municipalité adresse alors sa candidature à l’émission de TF1 « Sauvons les lavoirs ». Hélas, seules trois candidatures dont celle de Bousse, seront retenues pour toute la France. Cette construction si originale est totalement démontée ne laissant que le bassin.
(Mairie)
Monument aux morts
C’est sur le monument élevé en mémoire des soldats de la guerre 1870-1871 (ci-dessous) que la mémoire des morts de la guerre 1914-1918 puis de la guerre 1939-1945 a été honorée.
Les noms et prénoms de 50 soldats dont 6 disparus sont gravés en lettres noires sur cette plaque de marbre blanc apposée sur la face arrière du socle du monument. Sur une face latérale du socle une série de 5 plaques ont été fixées les unes sous les autres pour les 13 victimes de la guerre 1939-1945 et une victime au Maroc; une plaque A C P G 1970 ou 1980? et une plaque 1945-1995, 50e anniversaire du retour des camps.
Le 5 octobre 1919, le maire soumet au conseil le devis de 1 000 F, dressé par M. Chubilleau, marbrier à Alençon pour une plaque en marbre apposée sur le monument de 1870-71 où seront inscrits les noms des 50 enfants de la commune morts pour la France pendant la dernière guerre. Cette dépense sera couverte par le crédit voté au budget additionnel de 1919. Le ministère de l’Intérieur approuve la délibération du conseil, le 10 novembre 1919.
Le devis concerne la fourniture d’une plaque en marbre blanc à chanfrein avec dégagement dans les coins, 4 cabochons en cuivre, 1,70 m de filet doré, 4 motifs gravés autour des cabochons, 684 lettres gravées et dorées, le nettoyage de la grille et la peinture, le nettoyage du monument, la nourriture et le logement des ouvriers.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 367/8)
Monument paroissial
Haut de la nef
Deux plaques de marbre blanc de même facture ont été apposées de part et d’autre de la statue de saint Expédit (avec palme et croix), martyr chrétien, décapité, intercesseur des causes urgentes.
Les noms de 51 soldats sont gravés pour la guerre 1914-1918 et les noms de 12 victimes pour 1939-1945.
Guerre 1870-1871
Giratoire D 302 et D 34 et cimetière
Ce monument en granit est composé de deux parties, surmontées de la statue en bronze d’un officier, l’épée à la main, le bras tendu vers la direction d’où venait l’ennemi. Sur le socle, une plaque de marbre rappelle que ce monument a été élevé par souscription; sur la partie supérieure, quatre inscriptions sont gravées en lettres rouges.
HONNEUR ET PATRIE (à arrière)
9 janvier 1871 (date des combats)
11 juillet 1897 (date de l’inauguration)
À la session du 1er juin 1893,après avoir délibéré sur le nom de la commune qui doit rester « Thorigné » et non devenir« Thorigné-le-Renaulme » comme le demande la Direction des Postes et des Télégraphes, le maire lit le vœu des quatre élus municipaux signataires, Chameaux, Lasne, Chénais et Pasquier , souhaitant que le conseil municipal veuille bien prendre l’initiative d’une souscription nationale pour l’érection d’un monument à élever sur la tombe des soldats morts à Thorigné en 1871 et dont l’inauguration aurait lieu le 25e anniversaire du combat pour transmettre à la postérité la mémoire des 22 Français tués sur le champ de bataille qui eut lieu dans cette commune le 9 janvier 1871. Le conseil, à l’unanimité, se dit disposé à prendre ce vœu en considération et décide qu’une Commission sera nommée pour étudier le projet et s’occuper de la souscription.
Le 18 novembre 1894, le maire expose au conseil que la souscription a reçu un certain nombre d’offrandes. Le conseil décide d’y ajouter une somme de 200 F et sollicite un secours d’État et du Département.
Le 9 février 1896, le maire invite le conseil à déterminer l’emplacement du monument par vote nominal. Le choix se porte sur la grande place, face à la Grande-Rue par 9 voix contre 4 voix pour le carrefour Saint-Jacques.
Le 2 juillet 1896 , le maire informe le conseil que:
- le ministère de l’Intérieur a alloué une subvention de 200 F
- d’après le « Souvenir Français », la Corrèze a recueilli 561 F. Si cette somme est versée dans les mains du « Souvenir Français », il s’engage à fournir deux statues pour ledit monument que dans le cas contraire, il ne pourra en fournir qu’une.
Considérant que le monument serait mieux avec un seul sujet placé au sommet, le conseil décide qu’il n’y aura que la statue gracieusement offerte par le « Souvenir Français » qu’il remercie. Ensuite, il accepte les plans de M. Mallet, sculpteur à Alençon, Carrefour des Quatre Routes, et autorise le maire à traiter l’exécution du projet de 2 900 F, non compris la grille d’entourage estimée à 300 F. L’emplacement est remis aux voix. C’est le carrefour Saint-Jacques qui l’emporte par 8 voix contre 5.
Le 13 juillet 1896, le préfet signe le devis de l’érection d’un monument à la mémoire des soldats français morts au combat de Thorigné le 9 janvier 1871. Il sera pourvu au paiement de la dépense au moyen des souscriptions offertes à cet effet. Il s’agit d’un monument en granit d’Alençon de 5 m de haut avec plaque de marbre blanc, posé avec deux statues bronze grandeur naturelle, officier l’épée à la main, ou porte-drapeau pour le sommet et soldat à genoux sur le piédestal. L’entourage sera en fonte avec chaînes et colonnes. Le présent devis s’élève à 5 200 F. Un marché de gré à gré est signé entre le maire et M. Émile Mallet. Le travail devra être terminé dans un délai de quatre mois à partir de la signature mais ce dernier indique qu’il fera tous ses efforts pour que tout soit terminé fin octobre. Il posera la statue fournie par le « Souvenir Français », sur le monument en granit. Il fournira et posera un trottoir circulaire en granit d’un diamètre de 6 m, autour, à 3 m du centre du monument. Ces travaux seront exécutés au prix de 2 780 F convenu le 9 mars 1896, plus 2 905 F pour le trottoir. Tous les frais de transport d’Alençon à la gare de Thorigné puis au lieu de pose, des matériaux, outils, échafaudages, le voyage et la nourriture des ouvriers sont au compte de l’entrepreneur. La facture de 3 198,02 F, fait état d’un supplément approuvé par le conseil, pour les inscriptions et la pose d’un deuxième trottoir circulaire.
Le 2 août 1896, le conseil désire que le monument soit élevé à la jonction des deux routes de grande communication n° 3 et 22, et du chemin d’intérêt commun n° 9, la propriétaire riveraine offrant de céder gratuitement, le terrain jugé nécessaire pour que la circulation ne souffre nullement de cette érection. Le 15 novembre 1896, le conseil autorise l’entrepreneur à ne commencer les travaux de la pose qu’après l’hiver pour avoir terminé le 15 mars.
Le 7 février 1897, à la demande du maire, le conseil convient du lundi de Pâques 7 avril pour l’inauguration du monument et décide par 11 voix contre 1, qu’il y aura une cérémonie religieuse. Le 6 juin, sur proposition du maire, l’inauguration du monument est fixée au 11 juillet 1897. Une Commission de 5 membres est nommée pour s’occuper de la fête. Par 8 voix contre 5, il est décidé que la bénédiction du monument n’aura pas lieu ce jour-là.
Le 23 septembre 1897, le conseil approuve le mémoire de 1 500 F de M. Mallet pour les travaux d’empierrement du carrefour, la fourniture et la pose d’une grille, et d’un trottoir en ciment. Le préfet approuve le décompte le 30 septembre 1897. La souscription ouverte le 30 septembre 1894 s’élève à 3 165, 90 F.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 367/8; délibérations municipales 1853/1902 p 285 à 320)
Au cimetière
Dans le cimetière, ces deux tombes conformes à la loi du 4 avril 1873 sont le témoin des combats qui se sont déroulés sur la commune.
Le corps d’un soldat français inhumé dans les champs a été réuni à ceux de 24 autres militaires, dans une concession de 4 mètres. 3 Allemands enterrés dans des propriétés particulières ont été transférés au cimetière, où l’État a acquis une autre concession perpétuelle de 2 mètres. Des grilles en fer entourent les sépultures française et allemande. Les propriétaires des terrains occupés temporairement ont fait abandon de l’indemnité à laquelle ils avaient droit.
(Rapport de 1878 de M. de Marcère ministre secrétaire d’État au département de l’Intérieur; exécution de la loi du 4 avril 1873 relative aux tombes des militaires morts pendant la guerre 1870-1871)