Lavoir
Le projet d’un lavoir est étudié au Conseil municipal du 29 mai 1889 : établir un abreuvoir sans communication avec les eaux du lavoir et tenir compte du manque d’eau, en été, du ruisseau Malherbe. La construction est donc envisagée en deux étapes. Tout d’abord, pour 225 F, un barrage avec deux vannes et l’aménagement d’un bassin, situé au Gué, à la sortie du bourg, route de Dangeul. Cette première partie réalisée en septembre 1889 donne toute satisfaction, la profondeur de la nappe étant suffisante pour assurer le remplissage du bassin et l’évacuation des eaux saturées de savon. La seconde partie, en février 1890, d’un coût de 1 445 F, concerne un lavoir pour dix à douze laveuses, accessible par un chemin empierré puis une passerelle en bois de deux mètres de largeur, établie sur le ruisseau. L’édifice a des maçonneries en moellons provenant de la carrière en exploitation sur la ferme de Coulée à Dangeul avec du sable des carrières de Peray. Le bassin est pavé en pierres brutes. Six dés en pierre reçoivent les poteaux supportant une charpente à deux pans couverte en tuiles des fours de Saint-Aignan. Les pignons sont en planches. Le lavage se fera sur un plancher mobile de huit mètres de long avec une plateforme de 2,50m derrière les laveuses. La réception définitive a lieu un an plus tard.
(Arch. dép. Sarthe, 2 O 190/9)
Ce lavoir a été détruit dans les années 1950/1960.
Monument aux morts
Près de l’église
Cette pyramide surmontée d’un coq en bronze, est érigée dans un grand espace boisé et préservé. Un casque sur des rameaux de chêne orne le passage entre le socle et le fût; une croix de Lorraine a été apposée. Le nom du sculpteur « Gaullier » est gravé dans la pierre. Sous la croix de guerre sculptée, sur une plaque de granit gris, la dédicace est gravée en lettres dorées puis les victimes de 1939-1945:
- 1940 MERET Henri, POTTIER Alphonse, LECLAIR Jean, GROUAS Louis, CHAMPROUX René
- 1941 NICOLAS Marcel, HUET Lucien
- 1944 LETAY Louis, LETAY Angéline, ROUAULT Bernard
- 1945 HUET André, SERGENT Robert, HAYES Robert
Sur les deux faces latérales, les noms et prénoms de 85 soldats sont gravés en lettres dorées, par année sur des plaques de granit gris.
- 1914 ROUGET Abel, TRIFFAULT Louis, GUY Auguste, DURIEUX Maurice Désiré, BOUVIER Emile, LEGENDRE Henri, CHENU Edouard, GUICHARD Auguste, PIOGER Henri, DEROUSSEN Eugène, LAALLOUET Louis, PLANCHAIS Joseph,CHEVAL Alphonse, SURMONT Henri, LEROUX Louis, HUTEREAU Alphonse, GOWING Jean
- 1915 GODMER Ernest, ROUGET Arsène, VIOLLE Louis, LETAY Eugène, LEMAY Henri, BOITIER Eugène, LECHAT Eugène, HUTEREAU Auguste, MENARD Georges, GAUTHIER Albert, LECUREUIL Sosthène, DUFRESNE Victor, BRILLANT Henri, GESLAND Eugène, ROYER Gustave, SENE Louis, GESLAIN Alexandre, LHOMME Félix
- 1916 LUNEL Auguste, LOUAZE Armand, CHAMPROUX Léon, ANJUBAULT Georges, PICHARD Albert, CHEVAL Jules, AUBRY Lucien, GALLET Léopold, AUBRY Alexandre, TAILLET Henri, CHOPIN Basile, BRUNEAU Jean-Baptiste, CHAMPROUX Henri, CHEDOMME Eugène, GAIGNARD Marcel, GROUAS Almire, L’HOMME Henri, BLUTEL Clément
- 1917 LAVIE Alexandre, MARTEAU Adolphe, LACROIX Gustave,EPINEAU Auguste, BERGEOT Auguste, LEGENDRE Almire, FOURNIER Almire, POIRIER Jules, BOULANGER Aristide, RADIGUE Joseph, CHARBONNIER Marius
- 1918 HEUZE Edouard, HARMANGE Victor, GODET Léopold, COLLIN Henri, TERTEREAU Léon, JUIGNE Auguste, DUVAL René, DUBUISSON Auguste, MAUDET Marcel, RENARD Alexandre, IZEUX Alfred, ROYER Albert, VERON Prudent, JOSSELIN Eugène, DOUET Albert, SENECHAL Marcel, CHEVEREAU Emile, LAMARE Auguste, TERROY Maxime, LEGRAND Auguste
- 1919 THIBAULT Louis
Le 31 mars 1920, le conseil souhaite ouvrir une souscription publique pour l’érection d’un monument aux soldats morts pour la Patrie. À la séance du 24 juin, le maire soumet le projet du monument commémoratif, au conseil. Ce sera une pyramide avec socle en pierre dure de Chauvigny où seront inscrits les noms des soldats de la commune tués ou disparus pendant la guerre. Il sera exécuté par M. Gaulier, sculpteur au Mans,112 rue de Flore, pour une somme de 7 900 F. Les fondations seront faites par M. Delaveau, maçon à Marolles. Il sera élevé sur la place de l’église. Il sera financé par le produit des 5 000 F versés par 106 souscripteurs, et par un crédit de 2 900 F porté au budget additionnel de 1920.
Le 15 juillet, le maire adresse le projet du monument au préfet et sollicite une subvention. La commission départementale accepte le projet, le mois suivant.
L’inauguration est prévue le dimanche 21 août 1921. Le lendemain, le journal Ouest-Éclair relate cette cérémonie solennelle qui débuta à 9h, à la mairie, avec la réunion de toutes les autorités et élus de l’arrondissement de Mamers pour se rendre à l’église. Une cérémonie au cimetière avec dépôts de gerbes et de couronnes, a précédé l’inauguration du monument, œuvre de belle allure dont il convient de féliciter l’auteur, M. Gaulier, sculpteur au Mans, avec bénédiction du monument et discours éloquents des élus. Un banquet de 400 convives et des animations ont clos cette journée événementielle et pluvieuse.
Le 6 octobre 1930, le maire signe un traité de gré à gré de 2 500 F, avec M. Mézière, serrurier, rue Gambetta au Mans, pour une grille d’entourage.
(Arch. dép. Sarthe 2 O 190/9)
Monument paroissial
Nef
Les prénoms et noms de 84 soldats ainsi que leur âge sont gravés en lettres rouges, par année, sur trois plaques. Celles-ci sont insérées dans un type de monument sculpté qui se retrouve dans plusieurs églises sarthoises.
Guerre 1939-1945
Près du pont d’Effe
En bordure de route, dans un espace délimité par des haies, une grille de chaque côté et des chaînes ainsi que des parterres fleuris, une stèle en granit rend hommage aux 16 victimes américaines et 2 françaises, tombées lors de la libération de Marolles.
Ce chef-lieu de canton connait les rigueurs de la guerre dans la matinée du jeudi 10 : les Marollais avaient, au cours de la nuit précédente, entendu dès 21 h 30 des tirs de mitrailleuses en direction de Courcival et de Peray, prélude au retour des Allemands… qui étaient partis de la ville le mercredi 9. Très rapidement, ceux-ci mettent en place leur dispositif de défense ; presqu’immédiatement et sans interruption se succèdent les coups de fusils, mitrailleuses, canons et mortiers. La libération va-t-elle provenir de Bonnétable ou de Ballon où a été signalée la présence des Américains ?
Vers 2 h 30, des incendies éclatent au Bois d’Effe et au Pressoir ; deux chars ennemis en batterie un peu avant la Veidière interdisent le passage aux sauveteurs qui, parvenus sur les lieux du sinistre, subissent les rafales des armes automatiques et il est impossible d’approcher la motopompe; les volontaires sont contraints de rentrer à Marolles.
Bientôt deux fermes et leurs dépendances situées au-delà de la rivière, sur la route conduisant à Dangeul sont, à leur tour, allumées alors que les troupes américaines font prisonniers des civils dont… les gendarmes, relâchés après interrogatoire, paradoxe de l’histoire qui inverse les rôles pendant un souffle de temps.
Soudain, la situation explose vers 7 h 30 et une dramatique bataille d’infanterie et de chars se déroule pendant plus de quatre heures : la 9ème Panzer a renforcé ses positions et une quinzaine de chars sont embarqués entre le pont d’Effe et de la Veidière alors que d’autres blindés assurent leur protection en contrôlant les rues de l’agglomération.
Marolles libérée par la 5ème division blindée américaine et son aviation
Aux combats terrestres vient s’ajouter l’intervention aérienne des Thunderbolt contre les nids de résistance implantés le long des habitations dans les cours et les jardins : la bataille dure jusqu’à 11 h 30 : les Allemands évacuent sous la mitraille.
Les Marollais sortant de leurs abris, constatent cinq incendies qui font rage : un, place de l’église, deux rue de Bonnétable, un rue neuve, un rue Mohain. Pas de motopompes en état de marche : oubliant le danger et ignorant si la bataille est terminée, tout le monde combat les sinistres. L’église n’a pas été épargnée : un char allemand a tiré volontairement trois obus dans le clocher : la grosse cloche est percée de plusieurs trous, la tour est endommagée, les toitures sont trouées.
Vers 11 h 30, les premiers blindés américains arrivent par la route de Bonnétable, celle de Saint-Aignan étant coupée par un trou de bombe. Aussitôt c’est la joie et la délivrance. La population crie, jette des fleurs sur les chars : des drapeaux français et américains sortent de leur cachette et pavoisent portes et fenêtres ; un Allemand est fait prisonnier, un char brûle rue Mohain, un autre saute dans la ferme de Chambourg en y mettant le feu. Craignant une contre-attaque ennemie, des Américains s’installent aux abords de la commune : le retour offensif des Allemands aura bien lieu : dans la campagne, route de Dangeul, une quinzaine de blindés seront détruits au cours de la bataille. Le vendredi et le samedi toute la journée, les habitants observent le passage des colonnes impressionnantes de véhicules de toutes sortent et enfin de l’infanterie à pieds. Les G.I.’S ont libéré Marolles.
(sur le site de la mairie de Marolles-les-Braults)
Guerre 1939-1945
Près du monument aux morts, place de l’église
Cette stèle blanche en forme d’aile d’avion avec, à ses côtés, les restes de l’appareil tombé lors du crash, rend hommage à son pilote. Elle fut érigée par la commune en 2004.
En ce début de septembre 1944, la Sarthe, libérée par la IIIe Armée du général Patton, commence à se couvrir d’aérodromes construits par le Génie américain. Après de longues années d’occupation, tout le monde respire. A Marolles qui a connu de durs combats pour sa Libération, 16 soldats américains y périrent, l’accident du 21 septembre va replonger le village dans la tourmente.
Samuel C.Lee appartenant au 53rd Fighter Squadron du 36th Fighter Groupe. Le 23 août, cette unité est la première à arriver à l’aérodrome A-35 à Arnage. Dans l’après-midi du 21 septembre, ans le ciel marollais, des témoins verront un avion seul faisant des figures aériennes puis l’avion semble sans contrôle, le pilote paraît ne plus maîtriser le P-47. Il s’écrasera vers 15h15 au lieu-dit « Poilé ».
Jacky Emery
Le pilote de 26ans ne survivra pas à ses blessures. Il sera enterré au cimetière américain de Saint-Corneille (Saint-Mars-la-Brière). Il s’agissait bien d’un accident lié à des tests suite à des réparations faites sur l’appareil. Aujourd’hui, le pilote repose au cimetière militaire américain de Saint James (Manche) article Ouest-France du 2 septembre 2019)
recherches de Jacky Emery 02 43 47 65 71 ou 06 45 32 90 13 jackyemery72@outlook.com